mardi 31 janvier 2006 - par Emmanuel Delannoy

Les championnats du monde 2006 de... véhicules à propulsion humaine.

Ces merveilleuses machines dues au génie humain et mues par la force humaine... Outil convivial par excellence, dans tous les sens du terme et selon les critères définis par Ivan Illich, la bicyclette est bien plus qu’un outil. Elle procure du plaisir à son utilisateur, favorise l’évasion, crée un sentiment de liberté propice à la pensée et à la créativité.

Du seul point de vue de l’efficacité, n’importe quelle bicyclette standard permet de multiplier par 5 la mobilité et la rapidité de son utilisateur. Et pourtant... Que d’améliorations on pourrait lui apporter, en tenant compte de ses limites et de ses forces.

Quand on sait, par exemple, qu’à 20 km/h, les forces de friction sont négligeables, et que 80% de l’énergie du cycliste est dépensée à déplacer de l’air, on prend soudainement conscience d’une formidable marge de progrès possible. Et sur le plan du confort, il y a sans doute mieux à faire que cette chère vieille selle...

Il y a très longtemps (10 ans ?) j’ai fait mes débuts sur le web en écrivant cet article sur les « vélos couchés » ou véhicules à propulsion humaine (Human Powered Vehicle, en anglais). Alors marginaux, voire inconnus en France, les véhicules à propulsion humaine étaient déjà assez populaires chez nos voisins allemands, hollandais, suisses, ou encore aux Etats-Unis et en Angleterre. Des rassemblements internationaux et des compétitions étaient organisés tous les ans, permettant aux amateurs de confronter leurs créations (à l’époque, la plupart des pratiquants concevaient et fabriquaient eux-mêmes leurs machines). Un championnat du monde était même organisé tous les ans, en alternance entre l’Europe et le continent américain. La convivialité et la bonne humeur étaient, et sont toujours, de rigueur dans ces championnats où les amateurs peuvent croiser les champions et échanger avec eux leurs idées. L’ambiance particulière de ces courses vient aussi du fait qu’il n’y a pas d’argent en jeu, pas (ou peu) de sponsors, et qu’il y règne un véritable amateurisme. Les véhicules à vocation utilitaire (les fameux « vélomobiles ») y coexistent avec des engins de pure performance.

Cette année, les véhicules à propulsion humaine seront à l’honneur en France, et à deux reprises. Ce sera l’occasion, je l’espère, pour le grand public de découvrir enfin les avantages de ces fruits de l’évolution de la bicyclette.

Pour la première fois, France HPV organisera les championnats du monde. Ce sera à Allègre, en Haute-Loire, du 5 au 11 août 2006. Courses, randonnées, démonstrations, expositions et salon commercial sont au programme. Vous aurez la possibilité de tester vous-même certains véhicules, et de découvrir de nouvelles solutions d’écomobilité. (Je vous laisse prendre connaissance du programme détaillé sur le site de l’évènement).

Un peu avant, France HPV participera au congrès de la Fubicy, à Amiens, du 21 au 23 avril. L’association y présentera notamment une exposition de posters sur les VPH, et un atelier « vélomobiles », avec la présence de plusieurs fabricants.

Attention : découvrir le vélo couché, et ses dérivés, n’est pas un événement anodin. Il est de ceux qui ont eu une influence décisive sur la suite de ma vie. - Vous êtes prévenus ;-)

« 666 révolutions par kilomètre... » : c’est ce qu’accomplissent les roues de mon vélo (ce sont des roues de 20 pouces), en toute discrétion et harmonie, pour mon propre bien, le bien commun et celui de l’environnement. Qui dit mieux ?

Pour en savoir plus :

Quelques adresses pour voir, essayer et acheter un VPH :

Voir aussi sur Noolithic :



3 réactions


  • Jean-Charles Gosselin (---.---.61.60) 31 janvier 2006 14:09

    C’est vrai que ce type d’événement peut avoir un effet décisif sur notre comportement et nos choix. Comme Emmanuel, j’en ai aussi fait l’expérience.

    Le rendez-vous d’Allègre 2006 se veut une véritable fête de tous les VPH, pas seulement ceux taillés pour la vitesse. Notre objectif est d’aller du sport aux transports en passant par les loisirs et le rêve avec une démonstration du Zeppy, un dirigeable à propulsion humaine qui vole dans un silence absolu.

    A bientôt à Allègre !

    Jean-Charles Gosselin France-HPV comité d’organisation des championnats du monde 2006


  • S Man (---.---.30.65) 1er février 2006 13:30

    La bicyclette classique reste quand meme pratique en ville car elle permet de voir au dessus des voitures et elle permet de slalommer plus facilement dans les bouchons, ce qui me parait plus appropriée pour une utilisation quotidienne aux heures de pointes. Certains même s’amusent à descendre les escaliers. Ceci dit, pour faire une promenade en campagne, c’est tentant, c’est une alternative à laquelle on ne pense pas, et encore chère aux yeux de monsieur tout le monde.


    • Jean-Charles Gosselin (---.---.61.60) 2 février 2006 21:11

      Pour les trajets en ville, tout dépend de la distance, du type de parcours et du cycliste.

      Personnellement, au-delà de 5 à 7 km, je préfère le vélo-couché si je suis seul. A deux, le tandem est formidable. En ville, je passe plus facilement entre les files de voitures car mon guidon se situe en-dessous des rétroviseurs. Mon vélo-couché est conçu pour la vitesse, avec une chaîne passant le long de la roue avant pour améliorer le rendement. Il n’est donc pas très commode pour se faufiler entre des piétons dans une zone dense (rue piétonne, marché, trottoir...). Il est avant tout taillé pour la route.


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