Pourquoi la Belgique va gagner la Coupe Davis 2017
Après 1904 et 2015, la Belgique est parvenue à se hisser pour la troisième fois de son histoire en finale de la Coupe Davis. Mais a contrario de ses deux précédents essais, n’en déplaise aux Français, le Plat Pays partira cette fois-ci avec l’étiquette de favori. Eh oui !
En 1904 comme en 2015, les tennismen du royaume belge avaient buté par deux fois sur la dernière marche du Mondial de tennis par équipes face à leurs maudits homologues britanniques. Deux tentatives infructueuses assez logiquement couronnées d’infortune au vu du rapport de force plutôt largement favorable aux redoutables paires de frangins Doherty (1904) puis Murray (2015). Mais cette année, face à la « douce » odeur du fromage français, la donne semble inversée. Au point que les diables d’outre-quiévrain pourraient bien tenir leur destin entre leurs mains… Raisons et explications.
Parce que Lille, c’est presque à domicile
Un temps envisagé à Nanterre, le dernier grand rendez-vous de la saison 2017 de tennis aura finalement lieu à Lille. D’un point de vue numérique, on peut comprendre la décision de la FFT (Fédération Française de Tennis), l’antre du LOSC possède en effet une capacité de plus de 25 000 places en configuration-tennis. Un écrin donc a priori rêvé pour accueillir un maximum de supporters.
Cependant, et de surcroît au vu de la proximité avec la Belgique voisine, le Stade Pierre-Mauroy pourrait bien être le théâtre du même genre de mésaventure que la France avait déjà connue lors de la finale de 2014 face à la Suisse. Une rencontre, dont les meilleures places avaient été prises d’assaut par les innombrables fans de la Suisse de Federer, où l’on avait peiné à entendre le public « bleu-blanc-rouge ».
Parce que « David Goffin = deux points »
A moins que Jo-Wilfried Tsonga (ou Lucas Pouille) ne réalise une (peu probable) très grosse fin de saison, David Goffin devrait se présenter fin-novembre dans le Nord-Pas-de-Calais avec le statut de mieux classé parmi les différents protagonistes engagés. Actuellement aux portes du Top 10 (11e ATP, 13e à la Race), le Rocourtois de 26 ans a en effet tout simplement signé cette année le meilleur cru de sa carrière.
Quart-de-finaliste en Australie, demi-finaliste à Monte-Carlo, ce véritable métronome, capable de prendre la balle très tôt, s’est offert les scalps de trois membres du Top 10 : Thiem, Raonic et (surtout) Djokovic ! Rien que ça… En outre, sa saison aurait pu être bien meilleure s’il ne s’était pas blessé à RG. Bref, avec ce Goffin-là, ce sont pratiquement déjà deux points garantis pour l’équipe du Roi Philippe.
Parce que Steve Darcis rime avec Coupe Davis
Souvent blessé, Steve a passé une bonne partie de sa carrière dans l’antichambre du tennis mondial. Ceci étant, sans cette maudite fragilité, l’ancienne 38e raquette de la planète, dotée d’une belle main aurait sans doute pu intégrer le haut du panier. Ses deux titres ATP et ses victoires de prestige face à des top-players du calibre de Berdych, Nadal (à Wimbledon en 2013) ou encore Soderling en attestent.
De surcroît, Darcis se transforme en loup-garou dès qu’il joue pour son pays. Pour preuve, son ratio de 22 victoires contre 9 défaites en simple en Coupe Davis et, surtout, son remarquable 4/4 signé lorsqu’il est amené à disputer le 5e duel en CD. Après avoir malmené Kyrgios et vaincu Carreno-Busta cette année, le Liégeois pourrait donc bien être fin-novembre le petit caillou dans la chaussure des Français.
Parce que les Français se voient gagner (et ils ne devraient pas)
Côté tricolore, on s’imaginait devoir aller jouer la finale en terres australes face Kyrgios et sa bande. Alors forcément, quand le Plat Pays a dominé les Aussies, les Français se sont mis à rêver. Une finale à la maison, qui plus est contre leurs « gentils » cousins belges, sur le papier, c’est du pain béni ! Mais dans l’hexagone, on a tendance à oublier que les Gaulois sont passés maîtres en l’art de perdre les finales…
Vaincus en 2002, 2010 et 2014, la France a perdu ses trois dernières finales. Pire, sur les cinq finales qu’elle a disputées chez elle depuis 1982, elle n’en a gagné qu’une seule (1991). Si on ajoute à cela le niveau de jeu médiocre (voire parfois désastreux) des Bleus de Noah ces derniers mois, la Belgique pourrait bel et bien devenir cette année la 16e nation de l’histoire à soulever le précieux saladier.
Lionel Ladenburger
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