jeudi 29 avril 2010 - par
Avec Sexus economicus (Nouveau monde éditions), le journaliste Yvonnick Denoël (un pseudonyme), auteur de plusieurs ouvrages sur le renseignement, s’est penché sur ce qu’il nomme « le dernier tabou des affaires » : le sexe.
Un tabou ? Pourtant ici et là les affaires où sexe et business sont mêlées défrayent régulièrement la chronique. C’est la partie immergée de l’iceberg. « Si tel ou tel grand patron mène une vie dissolue, ça ne choque personne, précise Yvonnick Denoël. En revanche si une compagnie de distribution d’eau organise des séminaires très sexuels pour nos élus, ça se fait avec l’argent du contribuable, là ça devient un sujet d’inquiétude et d’enquête tout à fait légitime ».
Sexus politicus se penchait sur les rapports entre sexe et politique, Sexus Footbalisticus s’intéressait, comme son nom l’indique, aux liaisons entre sexe et football.
Crédit photo : sfweekly
Sexe et business, mode d’emploi
Dans les affaires un peu de sexe ne nuit pas. Il permet, pour reprendre un mot désormais célèbre, de fluidifier les relations commerciales. Dans le milieu de l’armement, du pétrole, de la finance, de l’eau, de l’industrie automobile, du BTP ou des médias, bref dans les secteurs qui « pèsent lourds » économiquement, les petits cadeaux entretiennent l’amitié. Mais le sexe est aussi une arme qui permet de piéger ou de faire chanter. Voire pire.
Avec Sexus economicus (Nouveau monde éditions), le journaliste Yvonnick Denoël (un pseudonyme), auteur de plusieurs ouvrages sur le renseignement, s’est penché sur ce qu’il nomme « le dernier tabou des affaires » : le sexe.
Un tabou ? Pourtant ici et là les affaires où sexe et business sont mêlées défrayent régulièrement la chronique. C’est la partie immergée de l’iceberg. « Si tel ou tel grand patron mène une vie dissolue, ça ne choque personne, précise Yvonnick Denoël. En revanche si une compagnie de distribution d’eau organise des séminaires très sexuels pour nos élus, ça se fait avec l’argent du contribuable, là ça devient un sujet d’inquiétude et d’enquête tout à fait légitime ».
Sexus politicus se penchait sur les rapports entre sexe et politique, Sexus Footbalisticus s’intéressait, comme son nom l’indique, aux liaisons entre sexe et football.
Certaines affaires évoquées dans ces livres sont mitoyennes avec celles évoquées dans le livre d’Yvonnick Denoël. En braquant le projecteur sur le monde économique il révèle combien les capitaines d’industrie, la jet-set, le show business (cinéma et télévision), le sport (en particulier le football), le monde de l’art contemporain forme un réseau, un véritable petit monde dans lequel la prostitution de luxe tient sa place et permet à une véritable petite armée de call-girls de prospérer.
Yvonnick Denoël dessine en creux ce monde de la prostitution de luxe dont l’une des figures les plus connues, Madame Claude, est devenue emblématique.
La plupart des informations publiées dans ce livre sont connues. Quelques scoops cependant le ponctuent comme cet étonnant « club » que « Dick Cheney a fait aménager à grand frais dans sa maison de fonction, dans laquelle il recevait le soir de hautes personnalités du Moyen-Orien, ainsi que des cadres d’Halliburton et des membres du Pentagone ».
La plupart des informations publiées dans ce livre sont connues. Quelques scoops cependant le ponctuent comme cet étonnant « club » que « Dick Cheney a fait aménager à grand frais dans sa maison de fonction, dans laquelle il recevait le soir de hautes personnalités du Moyen-Orien, ainsi que des cadres d’Halliburton et des membres du Pentagone ».
Yvonnick Denoël affirme que lorsqu’il était PDG d’Halliburton, Cheney voyageait sous le pseudonyme de de « Bruce Chiles ». C’est ainsi qu’il était connu des prostituées...
Yvonnick Denoël répond aux questions d’Olivier Bailly
Olivier Bailly : Comment un spécialiste des renseignements en vient-il à s’intéresser aux relations entre sexe et monde économique ?
Yvonnick Denoël : En travaillant sur diverses histoires touchant à des questions d’intelligence ou d’espionnage économique. On ne réagit pas forcément la première fois, mais lorsqu’un schéma très récurrent se dessine on finit par se poser des questions. Je ne saurais pas vous dire quel a été l’élément déclencheur, mais c’est quelque chose de très fréquent dans le paysage.
Yvonnick Denoël : En travaillant sur diverses histoires touchant à des questions d’intelligence ou d’espionnage économique. On ne réagit pas forcément la première fois, mais lorsqu’un schéma très récurrent se dessine on finit par se poser des questions. Je ne saurais pas vous dire quel a été l’élément déclencheur, mais c’est quelque chose de très fréquent dans le paysage.
Depuis la parution du livre des affaires se sont révélées. En ce moment en Inde un militaire de haut niveau est en train d’être dégradé à cause d’une belle espionne dans le cadre d’une affaire d’armement avec la Russie.
OB : Le sexe est utilisé soit pour "fluidifier" des relations commerciales ou pour déstabiliser
YD : Exactement. Ou pour espionner, ce qui est une façon de déstabiliser. Il y a une tradition dans la négociation et la conclusion de très grands contrats qui peuvent s’accompagner de dons et contre-dons de services de call-girls. Mais on peut aussi repérer et utiliser les faiblesses du dirigeant soit pour l’espionner, soit pour recueillir des confidences, soit carrément pour le déstabiliser ou le faire chanter.
OB : Qu’est-ce qui relie, pour prendre des exemples au hasard dans votre livre, l’assassinat du banquier Edouard Stern, Patrick Sébastien, Omar Bongo, les traders londoniens qui se relâchent le jeudi avec des call-girls ?
YD : Ce qui relie tout ça c’est qu’il y a une libido au-dessus de la normale qui a des conséquences graves sur la vie professionnelle des entreprises ou des personnes concernées. Dans mon livre, je me suis interdit de mentionner des tas d’histoires sur les soirées agitées de tel ou tel dirigeant du CAC40.
OB : Le sexe est utilisé soit pour "fluidifier" des relations commerciales ou pour déstabiliser
YD : Exactement. Ou pour espionner, ce qui est une façon de déstabiliser. Il y a une tradition dans la négociation et la conclusion de très grands contrats qui peuvent s’accompagner de dons et contre-dons de services de call-girls. Mais on peut aussi repérer et utiliser les faiblesses du dirigeant soit pour l’espionner, soit pour recueillir des confidences, soit carrément pour le déstabiliser ou le faire chanter.
OB : Qu’est-ce qui relie, pour prendre des exemples au hasard dans votre livre, l’assassinat du banquier Edouard Stern, Patrick Sébastien, Omar Bongo, les traders londoniens qui se relâchent le jeudi avec des call-girls ?
YD : Ce qui relie tout ça c’est qu’il y a une libido au-dessus de la normale qui a des conséquences graves sur la vie professionnelle des entreprises ou des personnes concernées. Dans mon livre, je me suis interdit de mentionner des tas d’histoires sur les soirées agitées de tel ou tel dirigeant du CAC40.
Je n’en ai évidemment pas parlé dans la mesure où cela ne me semblait pas avoir un impact sur la vie de leur groupe et sur leur vie professionnelle. Dans le cas d’Edouard Stern il y a eu un impact facilement mesurable dans le sens où sa vie privée très compliquée a montré aussi - et c’est presque ça qui m’intéressait le plus dans cette affaire, - qu’à partir de sa vie privée tumultueuse, des agents de l’intelligence économique l’avaient ciblé en tant que possible financier de Nicolas Sarkozy.
A partir de là des gens travaillent sur cet aspect dans l’optique soit de le faire chanter soit de le déstabiliser. C’est quelque chose qu’on retrouve assez souvent. La légitimité ou la cohérence du sujet entre les différentes affaires c’est justement les cas avérés dans lesquels la vie très chaude de ces dirigeants déborde sur leur vie professionnelle.
OB : Nicolas Sarkozy apparaît dans deux affaires, celle que vous venez d’évoquer et celle concernant DSK. Le 25 septembre 2009 ce dernier avertit le chef de l’état, en marge du G20 à New York : « J’en ai plus qu’assez des ragots répétés sur ma vie privée et sur les prétendus dossiers et photos qui pourraient sortir contre moi. Je sais que tout ça part de l’Elysée. Alors dit à tes gars d’arrêter ou sinon je saisirai la justice ». Est-ce que cela a été ou est-ce que cela pourrait être une tentation de la part de Nicolas Sarkozy d’utiliser cette arme pour affaiblir des adversaires ?
OB : Il en aurait les moyens dans le sens où il contrôle l’appareil policier, mais ça serait sans doute maladroit, voire paradoxal, puisqu’il s’est lui-même plaint que l’on ait instrumentalisé sa vie privée contre lui. Mais on sait maintenant, suite à une affaire récente, que l’entourage de Nicolas Sarkozy prend parfois des initiatives qui ne sont pas complètement maîtrisées et cohérentes.
OB : Aux Etats-Unis le sujet n’est plus vraiment tabou depuis 1960 avec la parution du livre de Sara Harris, "They sell sex. The call girl and big business". Qu’en est-il en France ?
YD : L’accueil que reçoit ce livre montre qu’il n’est pas du tout interdit d’en parler, mais peu de gens finalement prennent l’initiative de le faire. Il a fallu que ce livre sorte pour que des gens se disent que ça existe et qu’ils en parlent. Ce qui est assez bizarre c’est que certains enquêteurs dans la presse travaillent sur ce genre de sujet, mais écrivent peu de papiers là-dessus. C’est finalement un sujet réputé peu sérieux. J’essaye de montrer au contraire qu’il peut être traité sérieusement.
OB : Vous expliquez néanmoins que cela devient compliqué dans certains secteurs économique de fonctionner de cette façon
YD : Dans le cas de l’eau, ça s’est beaucoup réduit lorsqu’on a moralisé le secteur. C’est relativement récent. Si vous prenez l’armement, le pétrole, les télécoms, etc., ce genre d’affaires continue. Je vous parlais plus haut d’une affaire qui se développe en Inde actuellement. Ce ne sont pas de vieilles histoires. Elles datent de l’an passé et éclatent maintenant.
OB : Nicolas Sarkozy apparaît dans deux affaires, celle que vous venez d’évoquer et celle concernant DSK. Le 25 septembre 2009 ce dernier avertit le chef de l’état, en marge du G20 à New York : « J’en ai plus qu’assez des ragots répétés sur ma vie privée et sur les prétendus dossiers et photos qui pourraient sortir contre moi. Je sais que tout ça part de l’Elysée. Alors dit à tes gars d’arrêter ou sinon je saisirai la justice ». Est-ce que cela a été ou est-ce que cela pourrait être une tentation de la part de Nicolas Sarkozy d’utiliser cette arme pour affaiblir des adversaires ?
OB : Il en aurait les moyens dans le sens où il contrôle l’appareil policier, mais ça serait sans doute maladroit, voire paradoxal, puisqu’il s’est lui-même plaint que l’on ait instrumentalisé sa vie privée contre lui. Mais on sait maintenant, suite à une affaire récente, que l’entourage de Nicolas Sarkozy prend parfois des initiatives qui ne sont pas complètement maîtrisées et cohérentes.
OB : Aux Etats-Unis le sujet n’est plus vraiment tabou depuis 1960 avec la parution du livre de Sara Harris, "They sell sex. The call girl and big business". Qu’en est-il en France ?
YD : L’accueil que reçoit ce livre montre qu’il n’est pas du tout interdit d’en parler, mais peu de gens finalement prennent l’initiative de le faire. Il a fallu que ce livre sorte pour que des gens se disent que ça existe et qu’ils en parlent. Ce qui est assez bizarre c’est que certains enquêteurs dans la presse travaillent sur ce genre de sujet, mais écrivent peu de papiers là-dessus. C’est finalement un sujet réputé peu sérieux. J’essaye de montrer au contraire qu’il peut être traité sérieusement.
OB : Vous expliquez néanmoins que cela devient compliqué dans certains secteurs économique de fonctionner de cette façon
YD : Dans le cas de l’eau, ça s’est beaucoup réduit lorsqu’on a moralisé le secteur. C’est relativement récent. Si vous prenez l’armement, le pétrole, les télécoms, etc., ce genre d’affaires continue. Je vous parlais plus haut d’une affaire qui se développe en Inde actuellement. Ce ne sont pas de vieilles histoires. Elles datent de l’an passé et éclatent maintenant.
Donc, on ne peut pas dire que ça n’existe plus. Simplement, c’est quelque chose qui existe dans certaines sphères et dans la finance, que je sache, le fait qu’on ait voulu réglementé les bonus à Londres n’empêche pas le broker’s day de continuer [le jeudi soir, traditionnellement, les traders de la City de Londres, « commandent » des call girls pour se détendre. Ndr], donc on est toujours dans une certaine actualité.
OB : De quoi dépend la médiatisation de ces affaires ?
YD : On en parle quand il y a un dérapage, quand quelqu’un se fait assassiner par sa maîtresse, qu’il y a un scandale, qu’on découvre telle ou telle chose ou qu’il y ait justement un travail d’enquête qui soit fait et qu’on recueille des témoignages fiables. Sinon on n’en parle pas. Il y a eu un scandale fameux en Allemagne, avec Volkswagen. On l’a découvert parce que le directeur du personnel de cette soirée était saoul dans un hôtel, à Berlin, et qu’il faisait un scandale. Du coup ça a déclenché une enquête. C’était un dérapage. Mais quand tout le monde se tait, que tout fonctionne calmement et à l’abri des regards, ça peut continuer très longtemps.
OB : Pourquoi la presse n’a pas forcément intérêt à en parler ?
YD : Elle peut relayer des enquêtes qui sortent sous forme de livres. Maintenant, aller d’elle-même creuser ces questions-là, ce n’est pas forcément une bonne idée vis-à-vis de gens qui sont également leurs annonceurs...
OB : On n’a pas affaire à n’importe quelles prostituées ici. Ces femmes sont diplômées, parlent plusieurs langues. Pourquoi se prostituent-elles ?
YD : Quand vous regardez un peu la littérature sur la prostitution, la prostitution « de base » est souvent contrainte, soit par des situations de sans-papier, des problèmes de drogue ou plus généralement des problèmes économiques. Mais quand vous prenez les très haut segments, à 99% cela devient un choix : c’est de l’argent facile, ça permet d’évoluer dans des milieux très fascinants, c’est parfois une clé pour atteindre un autre type d’activité dans ces milieux, une activité d’intermédiaire par exemple.
OB : De quoi dépend la médiatisation de ces affaires ?
YD : On en parle quand il y a un dérapage, quand quelqu’un se fait assassiner par sa maîtresse, qu’il y a un scandale, qu’on découvre telle ou telle chose ou qu’il y ait justement un travail d’enquête qui soit fait et qu’on recueille des témoignages fiables. Sinon on n’en parle pas. Il y a eu un scandale fameux en Allemagne, avec Volkswagen. On l’a découvert parce que le directeur du personnel de cette soirée était saoul dans un hôtel, à Berlin, et qu’il faisait un scandale. Du coup ça a déclenché une enquête. C’était un dérapage. Mais quand tout le monde se tait, que tout fonctionne calmement et à l’abri des regards, ça peut continuer très longtemps.
OB : Pourquoi la presse n’a pas forcément intérêt à en parler ?
YD : Elle peut relayer des enquêtes qui sortent sous forme de livres. Maintenant, aller d’elle-même creuser ces questions-là, ce n’est pas forcément une bonne idée vis-à-vis de gens qui sont également leurs annonceurs...
OB : On n’a pas affaire à n’importe quelles prostituées ici. Ces femmes sont diplômées, parlent plusieurs langues. Pourquoi se prostituent-elles ?
YD : Quand vous regardez un peu la littérature sur la prostitution, la prostitution « de base » est souvent contrainte, soit par des situations de sans-papier, des problèmes de drogue ou plus généralement des problèmes économiques. Mais quand vous prenez les très haut segments, à 99% cela devient un choix : c’est de l’argent facile, ça permet d’évoluer dans des milieux très fascinants, c’est parfois une clé pour atteindre un autre type d’activité dans ces milieux, une activité d’intermédiaire par exemple.
Certaines de ces jeunes femmes essayent de se faire commissionner dans des affaires de négoce international. A partir du moment où elles ont franchi le pas, qu’elles acceptent ce type d’activité et le considère comme normal cela devient une évidence, ce type de client est tout à fait désirable
OB : C’est un secteur économique en soi ?
YD : Oui, mais très difficile à mesurer. Si vous considérez que sur la ville de Washington vous avez un millier de prostituées de luxe, qu’à New York il y en a autant et sans doute probablement autant à Los Angeles, si vous prenez ensuite les autres grandes villes américaines, vous comptez en 300 et 500 prostituées, vous arrivez à un total d’environ 7 à 10 000 filles.
OB : C’est un secteur économique en soi ?
YD : Oui, mais très difficile à mesurer. Si vous considérez que sur la ville de Washington vous avez un millier de prostituées de luxe, qu’à New York il y en a autant et sans doute probablement autant à Los Angeles, si vous prenez ensuite les autres grandes villes américaines, vous comptez en 300 et 500 prostituées, vous arrivez à un total d’environ 7 à 10 000 filles.
Si vous considérez qu’elles font un chiffre d’affaire de plusieurs milliers d’euros par jour, vous multipliez ça par 365 et vous commencez à avoir une petite idée de ce que ça représente à l’échelle des Etats-Unis.
OB : Est-ce qu’avec le récente affaire qui mêle les bleus à une prostituée mineure vous considérez qu’une nouvelle forme de prostitution apparaît ?
YD : On repousse un peu les frontières. En ce qui concerne les footballeurs on a effectivement aujourd’hui des gens peu scrupuleux qui estiment que de toute façon ils peuvent obtenir des filles. Donc autant leur en fournir. Ils sont tellement blasés par les conquêtes habituelles qu’on leur met entre les mains qu’il leur faut du nouveau, le frisson de l’interdit. Une des formes d’interdit c’est justement des filles mineures.
OB : Est-ce qu’avec le récente affaire qui mêle les bleus à une prostituée mineure vous considérez qu’une nouvelle forme de prostitution apparaît ?
YD : On repousse un peu les frontières. En ce qui concerne les footballeurs on a effectivement aujourd’hui des gens peu scrupuleux qui estiment que de toute façon ils peuvent obtenir des filles. Donc autant leur en fournir. Ils sont tellement blasés par les conquêtes habituelles qu’on leur met entre les mains qu’il leur faut du nouveau, le frisson de l’interdit. Une des formes d’interdit c’est justement des filles mineures.
Ça montre bien la perte de repère. Pour le coup, et là j’enlève ma casquette d’absolue neutralité morale, on franchit toutes les limites. A partir du moment où il y a une demande solvable pour des filles mineures, il se trouve des gens pour leur en fournir. C’est un phénomène relativement récent et ce n’est pas plus mal que des sanctions rapides tombent sur les responsables parce que ça permet justement de mettre un terme à ce business.
Il faut différencier entre des jeunes femmes qui choisissent librement de faire de la prostitution un outil de promotion sociale et des jeunes filles qui à l’évidence sont rentrées là-dedans non pas de leur plein gré ni en totale connaissance de cause.
OB : Est-ce que les affaires qui tournent autour du monde économique ne mettent en scène que des adultes ?
YD : En très grande majorité. Il y a quelques affaires de pédophilie, mais j’ai été très prudent et n’en ai pas sorties qui ne soient déjà connues. La seule que je développe un peu c’est celle du FBI avec les diplomates asiatiques à Seattle lors d’un grand sommet Asie-Pacifique en 1993.
OB : Est-ce que les affaires qui tournent autour du monde économique ne mettent en scène que des adultes ?
YD : En très grande majorité. Il y a quelques affaires de pédophilie, mais j’ai été très prudent et n’en ai pas sorties qui ne soient déjà connues. La seule que je développe un peu c’est celle du FBI avec les diplomates asiatiques à Seattle lors d’un grand sommet Asie-Pacifique en 1993.
Le FBI avait branché des caméras dans les chambres d’hôtel des diplomates. Certains d’entre eux, à la grande surprise des agents fédéraux, recevaient non pas des call-girls mais des call-boys parfois mineurs. Il y a eu une dissension au sein de l’équipe du FBI.
Une partie voulait intervenir pour arrêter les contrevenants, mais la hiérarchie leur a demandé de ne pas bouger car cela aurait révélé la surveillance mise en place.
OB : Est-ce que vous avez découvert des affaires que vous n’avez pas pu ou voulu révéler ?
YD : Je me suis abstenu de parler de tout ce qui relevait stricto-sensu de la vie privée des dirigeants. Il y a des règles journalistiques : soit vous pouvez prouver soit vous ne le pouvez pas.
OB : Y a-t-il eu des pressions auprès de votre éditeur ?
YD : Un certain nombre de gens savaient qu’on allait sortir le livre. Il y a eu des petits contre-feux dans la presse où l’on disait qu’on allait avoir des ennuis. Mais on a fait relire très précisément par une avocate, donc on n’a rien sorti qui ne soit pas prouvable le cas échéant et puis on en a gardé sous le coude. Le livre a du succès. Personne n’a intérêt à le poursuivre, ça ne ferait qu’amplifier son succès. Il n’y a pas d’inquiétude particulière sur ce bouquin-là. Il n’y a pas eu non plus de débordements.
OB : Est-ce que vous avez découvert des affaires que vous n’avez pas pu ou voulu révéler ?
YD : Je me suis abstenu de parler de tout ce qui relevait stricto-sensu de la vie privée des dirigeants. Il y a des règles journalistiques : soit vous pouvez prouver soit vous ne le pouvez pas.
OB : Y a-t-il eu des pressions auprès de votre éditeur ?
YD : Un certain nombre de gens savaient qu’on allait sortir le livre. Il y a eu des petits contre-feux dans la presse où l’on disait qu’on allait avoir des ennuis. Mais on a fait relire très précisément par une avocate, donc on n’a rien sorti qui ne soit pas prouvable le cas échéant et puis on en a gardé sous le coude. Le livre a du succès. Personne n’a intérêt à le poursuivre, ça ne ferait qu’amplifier son succès. Il n’y a pas d’inquiétude particulière sur ce bouquin-là. Il n’y a pas eu non plus de débordements.
On voit bien en le lisant que ce qui est révélé l’est vraiment parce qu’il y a un intérêt journalistique et citoyen derrière, mais il ne contient pas de révélations gratuites.
Crédit photo : sfweekly