Bonsoir Arnaud69,
Avant d’aller où que ce soit il faut comprendre d’où nous venons
réellement. Se réapproprier l’histoire vraie dans toutes ses dimensions aussi délirantes puissent-elles nous sembler.
La science et la religion sont
probablement aussi dépourvues. Entre la première, en questionnement
logique sur la création et la seconde en relation de foi variable avec le créateur ? Deux perspectives d’investigation deux manières d’appréhender l’inconnu.
Dans le premier cas, s’inscrivent au cours du temps en stratifications,
des données consignées, retenues, abandonnées à travers les siècles.
Dans le second cas en revanche, ce qui est valable pour un croyant en
tout temps, disparait avec lui, son expérience d’illumination vaut pour
lui seul. La foi, la rencontre avec la divinité intérieure s’opère dans
la plus grande subjectivité, c’est un monde clos intransmissible. On
peut par affinité psychologique, par effet de modélisation, se sentir
proche d’un mystique, religieux, artiste, philosophe, mais une fois de
plus, seul l’intuition est en vibration. La poétique peut relayer une
espèce de message subliminal, compréhensible ou sibyllin. Le cerveau
renferme encore des mystères.
Après si on se réfère à la religion :
J’ai un gros souci de confiance en des textes issus de tradition
orale, écrits en plusieurs fois par plusieurs équipes différentes, à des
époques différentes, dans des contextes politiques différents.
Tout à fait, moi aussi je me souviens, ma
première année (et seule année) de théologie dans un séminaire
protestant, n’a pas été concluante.
L’exégèse à déchiré mes jeunes convictions.
Qui plus est écrits par des scribes issus des tribus d’Israël, sur
lesquels d’une page à l’autre on peut lire des versions différentes et
incompatibles des mêmes faits. (parfois même sur deux pages côte à côte)
Il m’a fallu près de trente années pour entrer
dans les évangiles avec un nouveau regard. En définitive, j’ai
redécouvert le message christique à travers la psychanalyse.
Les
évangiles sont un fait de civilisation. C’est donc par la psychanalyse de l’évangile que je m’y suis retrouvé. De plus, à mon niveau, j’ai conçu que les textes anciens étaient en phase avec l’inconscient des hommes d’hier et d’aujourd’hui. Ces textes illustrent et éclairent les lois de l’inconscient découvertes au XXe
siècle . Je vous l’accorde, cela vaut pour moi, mais pas uniquement.
J’ai eu la chance de découvrir les travaux de Françoise Dolto, la
pédopsychiatre. Sa vision des évangiles n’est pas toujours en phase avec
« les scribes et autres docteurs de la loi » mais elle me parle. En effet,
c’est par la jonction du naturel et du culturel que tout me parait plus
lumineux. Loin de toute moralisation et autres matérialisation et
banalisation de la pensée, l’être humain apparait dans son essence...amorale.
Pour
ce qui est de la religion de ma tradition, j’ai un gros souci à prier
devant une croix qui était un instrument de torture de l’époque, c’est
aussi fou que de prier devant une guillotine ou un nœud coulant.
Ce que vous dites est amusant
et traduit bien sur de curieux réflexes humains, je partage, d’autant
que cela se passe à l’intérieur de nous, c’est tout à fait introspectif.
En revanche, j’ai une image à vous soumettre qui nous vient du Grec
ancien et formulée en latin
« IN HOC SIGNO VINCES » « par ce signe tu vaincras » par delà
l’instrument de torture morbide, s’inscrit un profond symbole, qui veut
que cette croix qui en fait est un Tau grec, représente le manche d’une
épée dont la lame est plantée en terre en signe de paix. Par ce signe de
paix tu vaincras. Nous sommes très éloignés de la Rome papale qui
lançait sur les chemins des papes en chef de guerre. Le christianisme
basculait déjà dans la dérive meurtrière.
Dans tous les cas de figure, nous sommes le créateur et l’acteur de notre destinée, accessoirement, si l’on est hystérique, ce qui n’est pas une maladie mais un trait de caractère, nous sommes aussi notre spectateur, comme dans un rêve.
Bonne soirée
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