Lorsqu’Angèle écrit "l’argent
est la nourriture, non pas d’un quelconque être vivant, mais de l’injustice", il n’est pas besoin de chercher bien loin un exemple significatif
:
Actuellement, le passe sanitaire interdit de
facto l’accès des non-vaccinés à des services de différentes natures
(sport, restaurant, cinéma, théâtre, concert, etc.). Dès lors, même si l’on est
soi-même vacciné, l’on peut comprendre la colère des personnes qui vivent cette
mise à l’écart provisoire comme une injustice
et une atteinte difficilement supportable à leurs droits élémentaires. D’où des
manifestations de protestation.
En parallèle, il existe en France environ 10 millions de personnes en situation
de pauvreté. Parmi elles, la plupart de ces personnes n’auront jamais
accès aux services énumérés ci-dessus parce qu’elles ne sortiront pas
de la grande précarité qui caractérise leur existence. Organise-t-on des
manifestations de soutien en leur faveur ? Non, et c’est, reconnaissons-le,
consternant car c’est une mise à l’écart à vie que subissent ces gens !
Or, à quoi a-t-on affaire dans ces deux cas : d’un côté, aux conséquences temporaires d’une
décision politico-sanitaire ; de l’autre, aux effets permanents du dénuement — par
conséquent du manque chronique d’argent — de pans entiers de la
population. Oui, « l’argent est [bien] la nourriture (...) de l’injustice ».
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