Krokodilo Krokodilo 2 avril 2008 12:59

Comme tout cri du cœur, il manque un peu d’analyse et de réflexion.


Mais il y a du vrai. Le meilleur exemple que je connaisse de la désinformation dont vous parlez, c’est la récente réforme de l’école primaire : à ma connaissance, aucun journal ou télé n’a dit que l’anglais était imposé aux enfants (86%), je veux dire sans choix des parents. Beaucoup l’auraient probablement choisi, mais la vérité vraie c’est qu’aucun choix n’est proposé (souvent allemand en Alsace), et que c’est un profond changement structurel et conceptuel, car tous les adultes d’aujourd’hui ont le souvenir d’avoir eu à choisir entre deux ou trois langues, au secondaire.


Vous êtes de ou à Perpignan, je parie qu’en 6e dans de nombreux établissements (hors grande ville), il n’y a pas d’espagnol ni de catalan première langue, probablement anglais ou une classe bilingue anglais-allemand, c’est-à-dire anglais imposé, la diversité linguistique est en chute libre dans les écoles.


Cette idée de choix est morte, sous la pression de tous ceux qui pensent que des millions de petits Français parlant anglais comme des Suédois résoudront nos difficultés économiques. Alors que la langue suédoise est sur le déclin et qu’ils s’interrogent sur leur avenir :


" Le ministre norvégien de la Culture craint que l’utilisation croissante de l’anglais en Norvège ne pose une menace à l’existence même de la langue norvégienne. Trond Giske, qui est issu de l’aile gauche du parti Travailliste au pouvoir, prépare actuellement une déclaration officielle du gouvernement dont l’objectif n’est autre que d’assurer la survie du norvégien.
Le stortingsmelding (livre blanc) de Trond Giske sera déposé à la fin avril. Il traitera de la menace que pose l’influence croissante de l’anglais sur la langue norvégienne, non seulement en raison d’Internet mais également à cause de l’émergence de l’anglais en tant que langue commune du monde entier. « Des langues et dialectes partout dans le monde sont en train de tomber en désuétude, affirme Trond Giske. Le norvégien fait maintenant face à des pressions entièrement nouvelles, à cause du développement d’Internet et des médias. »"
http://www.norvege-fr.com/actus/article-958-la-langue-norvegienne-en-danger.html


" A ce jour, la Suède n’a pas de langue officielle. Le gouvernement veut mettre un terme à cette situation et légiférer pour faire du suédois la principale langue du pays. Le journal salue cette initiative. "Le statut de la langue suédoise n’est plus aussi évident que dans le passé. Dans certains milieux, notamment chez les personnes avec un haut de niveau de formation technique, médicale et scientifique, le suédois a été quasiment remplacé par l’anglais. C’est ce qu’on appelle une perte de domaine. Les défendeurs de la langue redoutent que le suédois subisse, au cours des prochaines années, un recul similaire dans d’autres secteurs du monde du travail et de la politique. (...)"
http://www.eurotopics.net/fr/search/results/archiv_article/ARTICLE25559-Les-Suedois-redoutent-de-se-voir-imposer-de-parler-anglais


Autre exemple linguistique : lorsque le président a dit que les télévisions françaises avaient vocation à émettre en français, allusion à French 24 qui nous coûte 80m/an pour soutenir l’hégémonie de l’anglais, pratiquement aucun grand média n’a fait d’article ou de débat à ce sujet, au mieux quelques lignes sur leurs versions en ligne, des jours après, où seule la version d’une lubie de Sarkozy, ramené au pas par ses conseillers éclairés qui savent que trois-quarts de la planète parle anglais (absurdité), a droit de cité (exemple lu sur Rue 89).

 

L’objectivité parfaite n’existe pas, mais là où devrait exister la volonté d’objectivité, d’analyse, on trouve trop souvent la ligne éditoriale, les tabous et l’info orientée, version douce et moderne de la censure.
 


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