2017 BIS REPETITA DE 2002 et maintenant ?
Profitant du changement générationnel et donc d’un électorat qui ne connaissait pas les suites désastreuses du front républicain de 2002, l’habileté de Monsieur MACRON, associée à un climat anxiogène diffusé en boucle par les médias qui lui étaient acquis, lui a permis d’accéder à la Magistrature Suprême avec une MINORITE COMPOSITE.
Le soir même de l’élection,les macronistes se sont appliqués, comme le firent les chiraquiens en 2002, à tordre les résultats pour en faire un plébiscite programmatique.Ils furent aussitôt démentis sur les médias par de nombreux responsables de sensibilités diverses que ce soit à droite ou à gauche de l’échiquier politique.
I - Rétablissons tout d’abord la vérité des chiffres.
Les 46 millions d’électeurs inscrits se sont scindés en deux groupes selon le tableau récapitulatif ci-après :
- une minorité composite ayant voté pour Monsieur MACRON à hauteur 43.75% du nombre d’inscrits et
- une majorité de français non convaincus , soit 56.25 % qui,
- soit n’ont pas voté, soit ont voté nul ou blanc à hauteur de 33.39% des inscrits
- auquels on adjoint les électeurs se proclamant « seule véritable opposition » c’est-à-dire les 22.86% d’inscrits qui se sont prononcés pour le programme du FN.
INSCRITS | 46303662 | 100,00% | OPPOSITION | Minorité composite ayant voté Macron |
abstentions | 11416454 | 24,66% | 24,66% | |
blancs | 2989270 | 6,46% | 6,46% | |
nuls | 1056125 | 2,28% | 2,28% | |
macron | 20257167 | 43,75% | 43,75% | |
le pen | 10584646 | 22,86% | 22,86% | |
Totaux | 56,25% | 43,75% |
Dès lors on comprend que les élections législatives vont être cruciales et d'ores et déjà toutes les forces politiques sont littéralement « en marche » sur les trottoirs pour faire prévaloir leurs programmes respectifs.
Il est donc incontestable que la minorité composite du Président ne saurait imposer un programme que les français sont loin d’approuver. Les abstentions et les votes blancs ou nuls ont d’ailleurs atteint un score qui ne s’était pas vu depuis 1969.
II - Et maintenant ?
Le nouveau Président n’a manifestement pas compris la signification des votes blancs ou nuls qu’il a assimilé, à tort, « à des votes extrêmes » dans son discours du Louvre.
Il renouvelle par là l’erreur qu’il a faite en refusant de faire un geste au lendemain du premier tour des élections présidentielles, par exemple vers la France Insoumise qui lui demandait seulement de respecter la Représentation Nationale en s’engageant à ne pas gouverner par ordonnances.
Dans son discours du Louvre, Monsieur MACRON s'est présenté en « chef de mouvement » consacrant de larges développements aux cercles concentriques qui l’entourent dont les ralliés de la première heure à sa personne sont le cœur.
Parmi ce premier cercle à qui il promet fidélité citons :
- Pour le PS : Gérard Collomb, Bertrand Delanoe, Jean-Yves Le Drian, et Richard Ferrand ,
- Pour le centre François Bayrou,
- pour les républicains Edouard Philippe mais aussi Anne Marie Idrac, Sylvie Goulard etc….
Il y a une année ces ralliements concernaient une personne et une stratégie mais ne pouvaient concerner un programme puisque Monsieur MACRON entendait se limiter à « une vision » de la France. Ce programme qui n’avait pas d’existence et qui a été dévoilé très tardivement, privant nombre d’électeurs d’un débat démocratique préalable à l’élection présidentielle, reprend sans trêve au soir même du second tour des présidentielles.
La France n’est pas réunie autour de son Président.
Selon l’étude réalisée par Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions, Radio France LCP/Public Sénat, RFI-France 24, Le Point et Le Monde, 61% des électeurs disent ne pas vouloir donner à Monsieur MACRON une majorité aux élections législatives et semblent préférer leurs partis « de cœur » comme je m’en étais inquiétée dans un article du 16 Mars 2017 qui n’avait eu à l’époque que peu d’audience.