6,15 millions de chômeurs en mars 2015
Le chômage n’a pas spécialement diminué en mars, il se stabilise depuis décembre ! Mais nous avons atteint à cette date un niveau inégalé de demandeurs d’emploi : 6,15 millions si l’on compte l’ensemble des catégories. Cela signifie en bon français que nous dépassons les 21,5 % de chômage ! Nos dirigeants devraient faire attention à ne pas trop jouer avec les allumettes.
Depuis le milieu des années 90, l’on a cessé de faire référence au nombre total de chômeurs et l’on a préféré parlé de la seule catégorie A qui représente les chômeurs n’ayant aucune activité. A cette époque ce subterfuge a permis de passer de 3,3 millions à 2,3 millions de chômeurs officiels. Mais il a cessé de faire effet, la seule catégorie A est certes passée entre février et mars 2016 de 3,725 millions à 3,552 millions.
Mais le nombre total de chômeurs est stable depuis décembre (6,17 millions) et la baisse à 6,15 millions en mars en loin d’annoncer le printemps.
http://www.insee.fr/fr/bases-de-donnees/bsweb/serie.asp?idbank=001572362
http://www.insee.fr/fr/bases-de-donnees/bsweb/graph.asp?idbank=001572362
Le problème n’est pas récent et si l’on retrace depuis 20 ans, on voit qu’un premier maximum a été atteint en mars 1999 à 4,37 millions de chômeurs suivi d’une décrût avec un minimum de 3,61 millions en août 2001. Cette baisse correspond à une période de reprise de la croissance.
Nous avons connu à la suite à nouveau un épisode de hausse du chômage : il est repassé au maximum à 4,16 millions en mai 2005, pour redescendre en mai 2008 à un minimum de 3,45 millions. Dans le cas de la hausse comme de la baisse, la courbe du chômage suit d’assez prés celle de la croissance (voir http://www.christophebugeau.fr).
Le problème se pose désormais que la hausse semble se poursuivre depuis la crise de 2008, sans vraiment discontinuer même s’il y a des pauses, et que le niveau a atteint un maximum de plus de 6 millions de personnes en demande d’emploi.
En plus de la catégorie A, les catégories B (721 000 personnes) et C (1,191 millions) qui représentent les personnes ayant eu une activité partielle (moins de 78 H dans le mois en B et plus de 78 h en C) augmentent. La baisse est donc théorique, il s’agit de chômeurs passés d’une catégorie à l’autre.
Pour ceux étant en formation (catégorie D : 322 000), et ceux étant en contrat aidés (catégorie E : 428 000), ils restent stables.
Si l’on compare les « performances » de nos dirigeants : sous Sarkozy entre mai 2007 et mai 2012, l’on est passé de 3,63 millions de chômeurs à 4,96 (soit une hausse de 1,33 millions) et sous hollande de mai 2012 à mars 2016, l’augmentation est de 1,18 millions.
En définitive, il n’y a guère de différence, ce qui prouve que l’emploi n’est guère une priorité et que notre politique économique ultralibérale et austéritaire ne fonctionne pas ! La perspective d’accentuer ces tendances par une austérité encore plus vive devrait alerter nos gouvernants. Enfoncer la pédale d’accélérateur quand on va dans le mur n’est jamais une bonne idée, surtout quand le pays est déjà inflammable !