vendredi 22 mai 2015 - par clostra

A la manière de Robert DESNOS

Imaginez une ville où des employés ou cadres payés par la mairie surveillent l'ensemble des habitants dont ils rapportent les faits et gestes

ça n'existe pas ça n'existe pas

Imaginez que dans une ville certains des salariés soient armés, disposent de voitures dispendieuses et tape-à-l'oeïl, effraient la population

ça n'existe pas ça n'existe pas

Imaginez que pour simplifier la tâche et amplifier leur besoin de tout savoir des habitants qui vont et viennent, reçoivent des amis, leur famille, des vidéosurveillances soient installées qui plongent pour certaines dans leurs pièces à vivre

ça n'existe pas ça n'existe pas

Imaginez que le pouvoir associatif soit restreint aux seuls adhérents ou sympathisants du pouvoir local en place, plus aucun lieu, un seul peut-être, soit ouvert pour les réunions du soir, que les présidents de Conseil de Quartier et les membres soient désignés par le seul maire d'une ville

ça n'existe pas ça n'existe pas

Imaginez que dans les Conseils de Quartier la parole des salariés de la mairie soit unique ou prépondérante et seule décisionnelle, que les habitants soient considérés incompétents, qu'ont leur rit au nez lorsqu'il expriment une solution alternative

ça n'existe pas ça n'existe pas

Imaginez que dans les garderies, crèches, centres aérés d'une ville seuls les salariés de la mairie aient le monopole du traitement des enfants, que les parents n'aient pas à savoir, ni leur mot à dire excepté ceux qui ont acquis le droit de se taire en approuvant tout ce qui s'y passe

ça n'existe pas ça n'existe pas

Imaginez que ceux qui portent d'autres idées pour une autre « politique de leur ville », encourageant la participation des habitants à la vie de la cité autrement que par les collectes d'idées lors des écoutes téléphoniques, des espionnages parfois rémunérés – oubliant de nettoyer les traces de leurs « pieds de grue » dans les cages d'escalier - jettent l'éponge, craignant d'être la cible de l'appareil mis en place, ou de perdre un autre de leurs fiefs

ça n'existe pas ça n'existe pas

Imaginez que las d'être espionnés, des habitants de tous bords se regroupent, vite réprimés par l'appareil destiné à se reproduire à l'infini, sans espoir de regagner un peu de sens au vivre ensemble, leur espace privé résidentiel survolé par des hélicoptères de la gendarmerie lors de leurs meetings

ça n'existe pas ça n'existe pas

Imaginez que des salariés aux ordres de la mairie ou de la Communauté de communes, dans ce contexte répressif et collusif, fassent appel à des personnes capables de tout y compris de faire tomber les habitants qui refusent un appareil liberticide, mais également les bancals, les traînes-la-patte, les « illuminés », les simples d'esprit, les bruyants, les estropiés

ça n'existe pas ça n'existe pas

eh ! pourquoi pas ?



3 réactions


  • HELIOS HELIOS 22 mai 2015 13:38

    C’est quand même bizarre, hein, je n’ai entendu personne crier lorsque :


    - l’état s’est permis de piocher dans votre poche sans votre avis en prélevant directement sur vos compte...

    - en installant des radars pour la vitesse et maintenant des camera pour le stationnement qui verbalisent toutes seules et si vous ne payez pas qui vont prélever directement sur votre compte...

    - que vous ne puissiez plus payer plus de 1000 euros en liquide pour mieux suivre vos dépenses ou le fruit de votre travail...

    - que vous ne puissiez plus louer ou prêter votre résidence secondaire a qui vous voulez si vous, alors que vous payez déjà tous les impôts qui correspondent...

    - que vous devez exposer votre vie, même a l’étranger, en déclarant chaque année le compte que vous avez ouvert pour payer l’eau et l’électricité de la cabane que vous avez acheté...

    — et mille autres obligations, intrusions toutes plus liberticides les unes que les autres... vous vous rappelez encore cette dernière qui autorise l’état pour contrer les terroristes ou les pédophiles a ouvrir votre courrier, électronique ou pas, a regarder ce qui vous intéresse, les amis et relations que vous avez etc....


    ... a tout cela vous avez baissé la tête n’est-ce pas ?

    Alors, pourquoi vous indignez vous pour si peu, puisque vous n’avez rien a craindre n’est-ce pas, vous respectez la loi, hein ???? vous faites comme tout le monde, demain vous accepterez une camera dans votre chiot, au motif que vous ne faites pas autrement que les 65 millions de vos compatriotes..

    Comme pour ceux qui votent indifféremment pour les mêmes du PS ou de l’UMP depuis 50 ans et qui se plaignent encore... vous n’avez pas le droit de rouspéter, vous avez signé en bas a chaque fois.

    La liberté ne se morcelle pas, quelle qu’en soit la raison, et pour paraphraser, vous avez échangé un peu de liberté pour un peu plus de responsabilité... vous n’avez ni l’un ni l’autre. Pensez y la prochaine fois que vous mettrez votre bulletin dans l’urne et réfléchissez, en choisissant votre candidat, en lisant ces 2 maximes differentes mais tres compmlementaires : 

    ici et la


    • clostra 22 mai 2015 16:03

      @HELIOS
      Vaste débat que celui de la liberté. Qu’est-ce que la liberté ?

      Je me souviens avoir entendu dire lors des premières émissions de télévision en live (reality shows) que finalement les participants se sentaient sous l’oeil parental et qu’ils s’en portaient bien, à grand renfort de psychologues. On en connaît une à qui ça n’a pas trop bien réussi.

      A la réflexion, nous pourrions bien sombrer dans un monde de voyeurs face à un monde d’exhibitionnistes, finalement dans le meilleur des cas.

      Mais quand même, à propos des (bons) parents, ceux qui veillent sur vous et votre maintien en bonne santé, c’est mieux de ne pas trop faire d’excès sur la route, et tout. Ce sont des anges gardiens (tiens, j’ai déjà entendu dire ça pour des gendarmes assis, couchés, debout, à moto, dans les fourrés).

      Quant à la carte bleue, je l’ai conseillée aux quêteurs de la Croix Rouge... Ils y pensent !

      Pour ma part, c’est par paresse pour tenir mon agenda que je l’utilise pour acheter le pain, sans compter les petites billes (facturettes) que je sème sur mes trajets payant pour ne pas avoir l’air trop réfractaire avec, ou plutôt, sans portable.

      Durant l’Occupation, la population a utilisé des trésors d’imagination pour continuer à se sentir libre...
       


  • klendatu2 23 mai 2015 07:30

    Votre « imagine » est des plus réalistes. Celui de John Lennon appartenait décidément à une génération naïve.


Réagir