lundi 28 janvier 2013 - par Robin Guilloux

A propos du mariage pour tous

is (2)Les partisans du mariage pour tous mettent en avant la question de droit : il n'y a aucune raison pour qu'un droit soit réservé à une partie de la population (les hétérosexuels) et pas aux autres ; le droit est le même pour tous.

Les opposants mettent en avant la dimension symbolique du problème, la coutume, la "nature", ainsi que des arguments religieux qui relèvent de la foi.

Il semblerait qu'une majorité de Français soient sensibles à la question du droit qui fait partie (il en est même la base) de notre héritage républicain (la déclaration des droits de l'homme et du citoyen).

Mais on sait bien que dans cette affaire, il ne s'agit pas seulement du droit au mariage entre deux personnes du même sexe, mais du droit à l'adoption.

La possibilité d'adopter un enfant est aussi un droit, mais si les Français sont indifférents ou favorables au mariage pour tous, ils sont plutôt réticents à l'adoption (les deux questions sont liées dans le projet de Loi).

C'est qu'évidemment le "désir d'enfant" ne peut pas s'accomplir de façon "naturelle" entre deux personnes du même sexe et que sa satisfaction exige d'avoir recours à d'autres méthodes : adoption, procréation médicalement assistée... On demande donc aux gens de se prononcer sur le mariage, alors qu'il s'agit de tout autre chose. 

On peut très bien comprendre que deux personnes qui s'aiment aient envie de s'aimer pour toujours et de donner de l'amour à un enfant, y compris deux personnes du même sexe et après tout, le mariage est une manière de "fixer" ce fameux désir, dont on sait, comme dit Luis Bunuel, le caractère "obscur" de son objet et d'échapper à la marginalité et à la multiplication des "expériences" (le mariage n'en préserve pas, mais implique l'idée de "fidélité").

L'argument du "récit de vie" et de la question de l'origine a été mis en avant par certains psychanalystes (il ne s'agit pas du récit des parents, mais de celui de l'enfant qu'il se raconte consciemment et/ou inconsciemment à lui-même)... Il semble que personne ne voie où est le problème ou ne tienne particulièrement à s'y attarder.

Or, à côté du droit au mariage et à l'enfant, il y a aussi le droit del'enfant qui ne peut pas être considéré comme un simple objet de désir, mais comme un être dont on assume la responsabilité et auquel on doit donner les moyens de grandir et de se développer de façon harmonieuse.

L'amour ne se confond pas avec le désir et consiste à aimer l'autre pour lui-même et non pas pour soi. Elever un enfant n'est pas une partie de plaisir, en particulier au moment de l'adolescence et l'enfant n'est pas censé correspondre au désir des parents auquel il a besoin, au contraire, de s'opposer pour grandir et pour devenir "lui-même".

Pour certains, mais ils sont nombreux et leur point de vue forme le soubassement de la conception de l'homosexualité dans la société occidentale "post moderne" serait une "essence", on naîtrait homo ou hétérosexuel... Les hasards de la vie, l'environnement, la famille n'auraient aucun rapport avec la fixation du désir sur l'un ou l'autre sexe.

Cette conception que rejeteraient avec horreur (et à juste titre) les "progressistes" s'il portait les aptitudes intellectuelles ne semblent pas poser problème quand on parle d'homosexualité, comme si l'homosexualité était une donnée naturelle à laquelle on ne peut rien, un héritage biologique et non un acquis culturel.

Il n'y a aucun moyen de vérifier cette thèse de l'innéité de l'homosexualité et les biologistes ne nous en disent pas grand chose, et pour ainsi dire rien du tout. 

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La plupart des oeuvres littéraires ou cinématographiques montrent l'homosexualité sous un aspect tragique, inévitablement lié à la mort.

L'un des rares contre-exemple est un petit chef-d'oeuvre d'un réalisateur belge, Bavo Defurne : North Sea Texas. Ce film montre l'évolution d' un jeune garçon (les anglo-saxons disent le "coming of age") qui n'est pas certain de son identité sexuelle et qui tombe amoureux d'un garçon de son âge. Ce qui est original dans ce film, c'est d'une part qu'il se termine bien, d'autre part que le destin du garçon n'est pas scellé par une prétendue "homosexualité innée"... On ne sait pas, à la fin du film, s'il deviendra homosexuel ou hétérosexuel, mais on le voit brûler sur la plage le contenu de sa boîte à secrets (un mouchoir ayant appartenu à son ami, un dessin qu'il a fait de lui, un diadème de Miss...), se dévêtir et courir nu vers la mer symbole de l'avenir, de l'ouverture et du "possible".

North Sea Texas n'est pas une tragédie grecque et considère qu'une relation homosexuelle passagère (au moment de l'adolescence) ne voue pas forcément à une l'homosexualité définitive et c'est évidemment ce qu'il faudrait dire aux jeunes garçons (et aux jeunes filles), plutôt que de les enfermer dans un "destin".

 



10 réactions


  • Le chien qui danse 28 janvier 2013 10:10

    Ha ha ha ha ha ha ha ha......
     
    Les enfermer dans un destin... Chaque jour apporte son lot de nouveautés sur Avox, c’est l’éclate

    Laissez les vivres et élever les enfants qu’ils ont déjà, c’était avant qu’il fallait leur dire que c’est pas grave s’ils ont joué à touche-pipi avec leur copain. Il y a les copines qui les attendent et ça ira mieux ils ne seront pas enfermé dans un destin.

    Z’ont pas de chance ces homos.


    • Aldous Aldous 28 janvier 2013 11:53

      Les homos n’ont pas d’enfants entre eux.

      C’est pourquoi ils veulent adopter ceux des autres et louer des ventres

      Est-ce souhaitable ?

      Non. C’est abjecte.


    • L’Ankou 28 janvier 2013 20:25

      Aldous, vous nous montrez votre vrai visage ? Louer des ventres ou prendre les enfants des autres pour les adopter ne vous dérange pas tant que ça : puisque ce qui vous dérange c’est que des homosexuels y aient le même accès que les hétéros... Qui est abjecte ?


    • Le chien qui danse 28 janvier 2013 20:47

      Meuh non l’Ankou, l’est pas homophobe Aldous voyons.....


  • TicTac TicTac 28 janvier 2013 15:31

    Mais quelle mouche peut piquer autant de monde et pousser tous ces gens à vouloir résumer le mariage aux droits qui en découlent ?

    Ne serait-ce que ce problème de droits, tout serait si simple : PACS et concubinage pourraient très bien faire l’affaire.

    Mais non... Il s’agit de revendiquer le changement d’une institution pour permettre à ceux qui en étaient exclus d’y accéder...au nom de l’égalité.
    Un peu comme un gommage de différence.
    Serait-ce ça, l’égalité ?
    Moi qui étais convaincu qu’il s’agissait, malgré des différences, d’accorder des droits identiques...
    Alors quoi, demain, plus de femmes ni d’hommes, trop différenciant ?

    Depuis la discrimination positive, je n’avais pas connu de moyen de créer des citoyens plus égaux que d’autres...

    • Le chien qui danse 28 janvier 2013 20:50

      Ne vous inquiétez pas, les hétéros resteront hétéros, les homos resteront homos, les bi resteront bi, toutes les différences seront vécues par tous, c’est juste leurs droits qu’on alignes.


  • pierrot pierrot 28 janvier 2013 18:18

    Juste un fait à noter :
    la Suède a légiféré sur le mariage entre homosexuels et l’adoption par les couples d’homosexuels il y a 10 ans, donc bien avant la France.

    Résultat 10 ans après : 1 seule adoption a été prononcé pour un couple homosexuel (et encore un peu particulier).
    En France, pour 1 enfant adoptable, il y a environ 200 couples qui se propose donc il n’est pas surprenant que le jury préfèrera, pour l’avenir de l’enfant, choisir un couple d’hétérosexuel stable, si possible un peu riche.

    Donc je pense que s’il n’apparait pas possible de refuser l’adoption pour un couple homosexuel, dans la pratique il n’y aura aucun cas réel.


  • Dwaabala Dwaabala 28 janvier 2013 20:34

    Le débat porte sur des principes et non pas sur le peu de monde pour ceci ou pour cela.
    Sinon, sous prétexte que le nombre d’assassins est relativement faible, pourquoi encore maintenir la loi ?


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