jeudi 4 décembre 2008 - par Norbert Balcon

Act up, think down

Le 17 décembre prochain, Act Up organise une réunion d’information sur la criminalisation de la transmission du VIH. Depuis toujours, l’association défend le "principe de la responsabilité partagée". De quoi s’agit-il ? Démonstration.

Marie a 23 ans. Elle s’est laissé séduire par Tristan, un avocat de cinq ans son ainé, très sportif, charme considérable. Un anglais qui l’a un peu fréquenté le décrit ainsi : « He could charm a duck off water ». Quand il était plus jeune, ses copains de sortie disaient de Tristan qu’il « se parfum(ait) à l’eau de Cologne magique. »

 

Marie est amoureuse. Elle lui a proposé d’emménager chez elle mais Tristan - qui travaille énormément - avait besoin de garder son appartement, plus proche de son cabinet. Dès qu’il le peut, il vient passer la nuit sans jamais oublier d’apporter un bouquet de fleurs, du parfum, du chocolat, des sous-vêtements coquins. Les vendredis soirs, il passe la prendre avec sa BMW décapotable pour l’emmener en week-end.

Après seulement trois mois, le couple envisage de se fiancer et de fonder une famille.

Mais Marie ne sait pas qu’elle a un problème : Tristan n’est pas avocat jusqu’au bout. Il est assistant juridique dans un cabinet d’avocats. Sa décapotable est une voiture de location. Ceux qui le connaissent bien savent qu’il est un peu « mytho » sur les bords, que c’est un flambeur, qu’il a « le boulard ». Un beau parleur qui prend un soin obsessionnel de son image. Il fait partie de ces personnes très persuasives dont on dit parfois qu’elles vendraient « des confettis à la sortie du cimetière », ou « du sable dans le Sahara ». Père et mère, en ce qui concerne Tristan.

Il obtient la note de 20 sur 24 avec la PCL : SV. Autrement dit, il est porteur d’un trouble de la personnalité psychopathique. Quand on gratte le vernis de façade, on découvre une individu narcissique, manipulateur, irresponsable, malhonnête. Tristan est incapable d’éprouver certaines des émotions qui fondent le lien moral : affection, amour, empathie, remords.

Un homme moderne quoi. Coureur de jupon avec ça, mais très performant parce que la vitrine est flamboyante comme le capot de sa BMW. Au cours de l’année 2007, Tristan a eu 9 partenaires sexuelles. Il les a comptées parce qu’il voulait battre son record de 2005, qui était de 13. Un homme libre, de la race des disséminateurs. Il leur dit ce qu’elles ont toujours rêvé d’entendre, les couvre d’attention, de promesses, et puis lorsqu’il a obtenu ce qu’il voulait (quelques orgasmes), il passe à autre chose, d’autres talons aiguille. A 18 heures, il jouit dans Sophie ; à 20 heures il murmure dans Marie : « Tu es le soleil de ma vie. Tu es unique. » La fille unique, effectivement, d’un père fortuné.

En mars 2006, Tristan a appris qu’il avait le sida. Ca l’a foutu en rogne, vraiment. Pas vous ? Le soir même, il se défonçait les nerfs dans Christelle, sans préservatif. Entre le mois de mars 2006 et le mois de juin 2008, date de sa rencontre avec Marie, il a eu des rapports non protégés avec 12 partenaires différentes. Cinq ont été contaminées. Tristan s’en fout. Elles n’avaient qu’à faire gaffe ces connes. Il n’y pense pas en fait, jamais. Il n’a jamais éprouvé de culpabilité pour quoi que ce soit et pourtant, il en a fait des crasses dans sa vie. La culpabilité ne fait pas partie de sa gamme émotionnelle.

Généralement les filles insistent pour qu’il mette un préservatif. Tristan le prend comme un défi lancé à la face de son grandiose, une enclave au beau milieu de son emprise ; alors il sort le grand numéro pour les faire changer d’avis. Il a trop l’impression, quand il les baise en capote, de ne pas se les approprier totalement. Avec celles-là, celles qui se sont refusées, il se montre particulièrement mesquin et méchant. Il sait trouver dans leur apparence physique vous savez, ces petits détails qui vous humilient, ceux qui font souffrir, un début de pourriture, une faute de frappe génétique. La souffrance des autres aussi, il aime. La grimace est un logo qu’il appose sur leur figure pour bien marquer son territoire.

Marie est ce qu’on appelle « une fille bien ». Elle est intelligente, équilibrée, consciencieuse, honnête, douce, généreuse. A l’inverse de Tristan, elle est capable d’amour, de tout l’amour. Elle éprouve assez souvent de la culpabilité bien que ses fautes soient minimes. Comme tous ceux qui sont doués d’empathie, elle se laisse facilement gagner par la souffrance des autres, une contagion émotionnelle qui se passe de pénétration. Marie a aussi des points faibles, bien sûr, comme tout le monde, mais surtout, elle n’a pas suffisamment vécu. Elle n’a jamais été impliquée de manière intime avec un pervers narcissique, elle n’a jamais appris à les repérer pour s’en protéger. Marie est convaincue que Tristan est ce brillant avocat dont il a pris le masque. Elle n’a encore rien décelé de la personnalité qui se dissimule derrière.

Le jour où son fiancé lui a proposé de le faire sans capote, elle a insisté pour qu’ils passent un test ensemble au préalable. Tristan a esquivé en disant qu’il n’avait « pas le temps ces jours-ci  », mais deux semaines plus tard, il est arrivé chez elle avec ses résultats : « VIH- ». Tristan a le virus du Kerviel, en plus. Lorsque vous êtes folle amoureuse comme l’est Marie, vous ne vous amusez pas à inspecter suspicieusement l’attestation que vous tend l’homme de votre vie. Il a plaisanté : « Alors on prend la décapotable ce week-end ? » et ça l’a fait rire Marie, elle l’a enlacé dans ses bras tendrement et lui a déposé un baiser sur la joue.

Au bout de huit mois de vie commune, Marie a commencé à avoir des doutes sur certains comportements de Tristan. Il lui a dit des trucs incohérents, confus. Elle a parfois été troublée par son absence d’intelligence émotionnelle dans certaines situations, son regard vide par moments, métallique. Elle s’est mise à cogiter ; elle est entrée dans ce long processus d’observation minutieuse et de réflexion au terme duquel elle comprendrait - avec une souffrance lancinante - que Tristan est différent, qu’il perçoit les gens comme des objets, et qu’il s’en sert comme jouissotières. Au bout de 13 mois, elle a compris qu’il n’était pas avocat, elle a réalisé avec horreur que la moitié de ce qu’il lui avait dit était déformé, mensonger, bidonné. Elle a ouvert les yeux sur la psychopathie. Et elle a fait connaissance avec son nouveau statut sérologique.

Quand elle a porté plainte, Tristan a riposté de la même manière, affirmant que c’était elle qui l’avait contaminé. Il disait à leurs amis communs qu’elle l’avait trompé. Il s’effondrait en larmes devant eux et les gens, impressionnés forcément, le croyaient sincère.

Tristan a finalement été traduit en justice. Il a soutenu qu’il ignorait porter le virus, jusqu’à ce qu’on mette la main sur les résultats de son test de mars 2006. Il a alors affirmé qu’il avait consciencieusement averti toutes ses partenaires, et qu’elles avaient quand même « bien voulu » faire l’amour, sans préservatif, parce qu’elles étaient « amoureuses » selon ses dires. Puis il a repris les arguments d’Act Up. Il a parlé de « discrimination » contre les malades, de « stigmatisation ». Son avocat a fait venir à la barre un psychologue gay, lui-même porteur du virus, qui a parlé du phénomène du déni, de la difficulté qu’il y a à avouer au partenaire sa séropositivité, de la peur d’être rejeté, etc.

Marie n’était pas présente dans la salle. Un joggeur l’avait découverte trois semaines plus tôt, pendue à la branche d’un chêne, dans le bois de Boulogne, déjà raide.

Act Up avait appelé à manifester en masse sur les marches du palais de justice, le jour du jugement. Ils étaient d’ailleurs 12 à avoir répondu présent (7 selon les estimations de la préfecture), notamment Fabrice et Lulu, sans oublier Sandrine qui avait amené ses banderoles : « Ni victime, ni coupable » et « La prison ne guérit pas du sida ».


C’est une histoire fictive, mais vraisemblable je crois. La presse se fait parfois l’écho de faits divers plus sordides encore, comme l’histoire de Clato Mabior.

La criminalisation de la transmission

Act Up possède un discours bien rodé sur la question, un discours composé d’arguments moraux et sanitaires.

*C’est de la discrimination. On veut mettre Tristan en prison parce qu’il est malade. On ne lutte pas contre le sida en incarcérant les séropos. Prévenir, au lieu de punir.

* «  Ni victime, ni coupable, seulement deux malades à soigner  » ( 8 en fait dans notre exemple, puisque Tristan a contaminé deux femmes de plus pendant sa relation avec Marie). C’est le fameux principe de la responsabilité partagée. Il faut que tout le monde soit responsable et pas seulement les séropositifs. En traduisant Tristan en justice, on fait porter sur les épaules de ces derniers toute la responsabilité de la pandémie. Les séronégatifs doivent se sentir concernés et se protéger tout le temps, même lorsqu’ils sont en couple. Marie aurait dû faire preuve d’un peu moins de légèreté.

* Envoyer un « séropo » en prison au prétexte qu’il s’est engagé sciemment (ie : en connaissant son statut sérologique) dans un rapport non protégé, c’est faire comprendre aux gens qu’ils ont tout intérêt à ne pas se faire dépister. Act Up redoute que trop de personnes raisonnent de la sorte : « Tiens, j’ai pris des risques, si ça trouve je suis séropositif. Vaut mieux que j’évite d’aller faire un test sinon je pourrai plus baiser sans capote sans risquer de me retrouver en taule. »

* Les séropositifs sont malades ; ils ont besoin d’être soignés. Or en prison ce n’est pas possible. Tous les séropositifs devraient être exemptés de prison (de même que les autres malades sérieux).

* Si Act Up dédouane Tristan, l’association désigne d’autres responsables à sa place :

Les pouvoirs publics, coupables de ne pas faire ce qu’il faut au niveau de la prévention.

Les gens en général. Les séropositifs sont stigmatisés et craignent que leur partenaire ne refuse d’aller plus loin s’ils leur avouent leur séropositivité.

 

 



34 réactions


  • mcm 4 décembre 2008 10:03

    @L’auteur,

    Votre histoire de Tristan et Marie, n’est pas si loin de la vérité, j’ai été témoin d’une situation similaire ou une personne atteinte du Sida ne le disait pas à ses partenaires.

    Toutefois, il faut avoir une probité exceptionnelle pour avouer ce genre de maladie à un partenaire potentiel, et dans ce sens j’ai de la compassion pour les personnes atteintes de cette terrible maladie.

    Cette compassion ne doit cependant pas devenir complice d’un acte grave, de fait, un meurtre prémédité, puisque l’issue de cette maladie est fatale.


  • Lisa SION 2 Lisa SION 2 4 décembre 2008 10:45

    Un jour, dans mon village, je suis entré dans la pharmacie et ai demandé tout haut une boite de cinquante préservatifs grande taille devant un parterre de bigottes qui regardaient leurs chaussures. Effet garanti.

    A l’époque Christophe Dechavanne ( sortez couverts ) se battait pour le préservatif à 1 fr. C’était il y a vingt ans. Les industries pharmaceutiques, qui sont ultra bénéficiaires, pourraient très bien installer de grands paniers à l’entrée de leurs officines avec marqué " servez vous ", apportant leur part de service aimable rendu à l’humanité. En faisant ainsi preuve d’un zèle positif suffisant à redorer leur image sans pour autant ne mettre en péril qu’une infime partie de leurs profits gigantesques...Sans compter que ces traitements extrèmements cher que sont les tri-thérapies ne sont nullement accompagnées d’aucuns préventifs. Ce serait tellement simple ! De là à penser qu’elles comptent leurs proies comme Tristan le décapoté...il n’y a qu’un pas, très facile à franchir.



  • Zalka Zalka 4 décembre 2008 10:50

    Act Up est une réunion d’idiots. Ils hurlent à la pénalisation de la transmission, mais oublient qu’on ne pénalise que les transmissions en connaissance de cause. Votre récit, bien que fictif, se rapproche de la réalité : Le Monde tient en ligne un article sur le premier procès en assise pour ce genre d’affaire.


  • cathy30 cathy30 4 décembre 2008 11:10

    merci de nous rappeler que votre histoire de merde est fictive. Comment osez vous embarquer act up dans la votre, et détourner leurs propos. Comment osez vous dire le virus de kerviel ? Apparement les séropos sont aussi pervers narcissique, tout pour plaire. article à gerber.

    je vous propose d’en faire un scénario pour tf1.


  • Romain Desbois 4 décembre 2008 12:41

    Cet article mélange et met en cause des faits réels, des comportements criminels et fait d’un cas une généralité, avec la lâcheté de se protéger derrière une fiction ! Certes il y a des cons partout y compris chez Act up et AIDES mais il ne faut pas déformer et généraliser !
    Je considère néanmoins cet article comme intéressant car il permet de débattre du sujet tabou. Est-ce qu’un malade (et là en l’occurrence être séropositif n’est pas être malade), absout toute responsabilité ou circonstance atténuante ?
    Plusieurs cas se produisent :

    - le contagieux est informé de sa contagion et n’en tient pas compte : là il est condamnable comme tout criminelle avec arme par destination.

    - le contagieux est informé et fait attention de protéger les autres, malgré tout il y a contamination :
    1- la personne contaminée par lui n’était pas informée
    2- la personne contaminée par lui était informée

    - le contagieux n’est pas informé de sa contagion.
    Je suis très sévère pour le premier cas et plus circonspect pour les autres. C’est évident qu’on ne peut que vouloir généraliser la prévention et dire et redire qu’il faut se protéger au moins jusqu’à ce que l’on soit sur de la séronégativité du partenaire. Bien sûr commencer par s’assurer de sa propre séronégativité et ce régulièrement. L’on peut aussi exiger des test avant le mariage voire le pacsage, comme cela se fait pour d’autres maladies ! La négligence doit-elle être sanctionnée, je pense que oui. Mais comment ?
    Plus largement tuer une personne parceque l’on n’a pas respecter le code de la route ou par contamination du SIDA (ou tout autre maladie après tout !). Quelle est la différence ? Dans notre société, on dirait que la façon de tuer est plus grave que le fait de tuer. Vaste Débat !


  • cathy30 cathy30 4 décembre 2008 12:56

    Romain desbois
     je commence à comprendre pourquoi avec nos bonnes consciences, nous fermons nous même la porte de prison derrière nous. Je suis très sévère avec ça et pas avec ça... On pourrait mettre aussi en prison les porteurs du papillomavirus qui est bien plus répendus et qui vont déclencher des cancers de l’uterus à long terme.
    l’effet papillon, dirons nous. au fait, il n’y a plus de depistage de maladies pour le mariage depuis quelques mois.


    • Zalka Zalka 4 décembre 2008 13:25

      Au cas où vous n’auriez pas remarqué, il ne s’agit pas d’enfermer des gens parce qu’ils ont le virus du sida, mais des gens qui ont infecté d’autres personnes (les condamnant à des soins à vie si ce n’est à mort) soit intentionnellement, soit en mentant intentionnellement. Si vous n’êtes pas foutu de faire la différence, je vous souhaite grandement de chopper ce virus par une personne qui vous aura délibérément menti à ce sujet. Nous verrons si vous serez toujours du même avis.


    • cathy30 cathy30 4 décembre 2008 13:58

      oui zalka
      j’ai bien lu l’article fictif, avec la mort de marie raide morte pendu dans les bois. j’ai bien lu la transmission et la pénalisation de cette maladie dans cette article. Cet auteur aurait pu s’y prendre autrement pour parler d’un sujet aussi délicat que de s’inspirer d’une histoire pour faire pleurer dans les chaumières, avec la belle voiture le beau métier etc. Pourquoi marie ne serait pas non plus condamnée pour l’appât du gain, n’y aurait-il que des porteurs VIH pauvres ? (je sais facile mais je reste dans la logique de l’article)

      mais revenons à nos moutons, s’il y avait une vrai politique de prévention, et de guérir de la part des gouvernements nous n’en serions pas là. Cela fait plus de vingt ans que cette maladie est stigmatisée, que les porteurs sont des parias. Que les labos s’en mettent pleins les poches. Les labos ont misés sur une plus grande pandémie dans les pays développés, qui n’a pas lieue et à présent ils cherchent de nouveaux patients. Le dernier né, le depistage en 30 minutes. 


    • Zalka Zalka 4 décembre 2008 14:38

      La situation actuelle est totalement différente. Elle pourrait être meilleure, j’en suis sûr, mais les sidéens ne sont plus systématiquement considérés comme des pestiférés.

      Et comme je le fais remarquer plus haut, des cas réels éxistent comme l’affaire actuellement jugée en cour d’assise.


    • Jean-paul 4 décembre 2008 14:49

      @ cathy
      Elle a chope ce virus par son compagnon .Lui est mort et depuis elle se bat contre cette maladie .Ele a eu peur pour son enfant qui heureusement ne l’a pas attrape .

      Cette histoire n’est pas fictive ,ca se passe dans ma famile .


    • cathy30 cathy30 4 décembre 2008 15:39

      jean paul
      je sais bien que 20 millions de morts depuis 20 ans ce n’est pas fictif. Je parle de la pénalisation de cette maladie.
      Transmettez à votre soeur toute mon affection.


    • EricB 5 décembre 2008 01:40

      "Elle pourrait être meilleure, j’en suis sûr, mais les sidéens ne sont plus systématiquement considérés comme des pestiférés."

      Euh, ca, c’est vous qui le dites....
      Allez essayer de trouver un boulot avec un attestation de Sécu sur laquelle figurent les 100...
      Allez essayer de faire un emprunt bancaire immobilier en étant séropositif, sans tricher dans vos déclarations....
      Allez expliquer à votre famille que, oui, vous êtes porteur du VIH depuis, allez, 10 ans, mais en parfaite santé. Vous êtes à peu prés certain de moins voir vos neveux et nièces, tout d’un coup, voire même une bonne partie de la famille... Idem pour vos amis, aussi "ouverts" soit-ils, dont le cercle se restreindra comme par enchantement dans les semaines suivantes...

      95% des français ne sont pas informés sur la réalité de la maladie, des soins, de la transmissibilité, du fait que ce n’est plus une maladie mortelle mais chronique.... On meurt aujourd’hui (en France) plus assurément du cancer que du SIDA.

      Pour revenir à l’article, je pense qu’il faut faire une différence foncière entre la situation où les responsabilités sont évidemment partagées, (notamment au début d’une relation, où les partenaires doivent CHACUN se proteger qd ils ne connaissent pas bien leur partenaire : La séroposivité n’est pas quelque chose que l’on crie sur ls toits et dés la première "coucherie") ; et un mensonge volontaire, avec fourniture de résultats faussés. Cette situation est alors véritablement criminelle et doit être punie comme telle.


  • cathy30 cathy30 4 décembre 2008 14:18

    Zalka lisez les propos de pallas et vous comprendrez pourquoi je suis contre la pénalisation de maladies sexuellement transmissibles. tout simplement à cause des dérives pénales auxquelles nous assistons en ce moment. et souhaitez moi de meilleures choses à l’avenir.


    • Zalka Zalka 4 décembre 2008 14:41

      Il n’y a pas de pénalisation des malades. Uniquement de l’acte consistant à infecter une autre personne en connaissance de cause. Il ne s’agit en aucun cas d’une dérive.


  • cathy30 cathy30 4 décembre 2008 15:34

    zalka Je sais bien tout cela, mais pourquoi celui qui sait serait plus condamnable que celui qui ne sait pas ?
    J’ai lu un peu sur internet le procès qui a eu lieu sur le dernier cas, et l’affaire ne me semblait pas aussi simple que celle racontée par l’auteur.
    Il y a des millions de séropos dans le monde, cela veut dire aussi des millions de contaminants, est ce que tout cela doit se traiter dans un tribunal ? Je dirais que non, pour que le bons sens l’emporte sur la non responsabilité.
    Nous faisons des lois pour tout, pour notre sécurité, nous construisons nous même notre prison. Cessons d’être des enfants et enfin prenons nos responsabilités.


  • cathy30 cathy30 4 décembre 2008 16:16

    a jean paul et zalka je voudrais conclure par act up. S’ils manifestent ce n’est pas pour soutenir cet homme mais pour leur liberté. La liberté d’être homos ou séropos et que justement cela ne deviennent pas des crimes. Les dérives fascistes ne se font pas en un jour, elles grignottent jour après jour du terrain sur la démocratie. et Act up le sait bien.


  • Annie 4 décembre 2008 18:25

    @Zalka, D’habitude j’aime bien vos interventions, mais là c’est un peu du genre : je vous souhaite qu’on vous tue votre petit, et on verra après si vous êtes encore pour la peine de mort", à quelqu’un dont le pire défaut est de ne pas être d’accord avec vous .


    • Zalka Zalka 4 décembre 2008 18:49

      J’ai peut être été un peu loin. Mais admettez qu’il y a un passage hallucinant chez cathie : "mais pourquoi celui qui sait serait plus condamnable que celui qui ne sait pas ? "

      Cette remarque est hallucinante. Un type sait qu’il est atteint d’une maladie incurable et mortelle sans les tri thérapie. Qu’il veuille avoir une vie la plus normale possible, c’est tout à fait légitime ! Néanmoins, à cause de cette maladie, ce n’est pas possible à 100%.

      S’il a des relations sexuelles non protégés avec une personne au courant ET consentante, je n’ai rien à dire. Si en revanche, il ment sur sa séropositivité et infecte en connaissance de cause une personne qui le croit clean, c’est quasiment de l’homicide. C’est un crime.

      Alors quand une personne dit que c’est criminaliser la séropositivité, désolé, mais c’est tout simplement faux. On ne va jeter personne en prison sur le fait d’un simple test médical. Et cette mauvaise foi m’a poussée à ne pas être tout à fait honnête.

      Notez tout de même qu’il y a une différence entre le propos tenu et le chantage affectif sur la peine de mort. Mon propos ne se positionne pas sur la nature de la peine, mais sur la nature de l’acte : criminel ou non. J’estime qu’il y a besoin de jugement.


    • Romain Desbois 7 décembre 2008 23:46

      Je suis d’accord avec Zalka, pourquoi sous prétexte que c’est une maladie la personne qui sciemment contamine quelqu’un serait considérée comme irresponsable ?
      En l’occurence le virus devient une arme par destination, selon les termes mêmes de la justice. C’est exactement le même cas de figure que quelqu’un qui te donne à manger des olives TOUT EN SACHANT QUE LES OLIVES TE SONT DECONSEILLEES (allergie par exemple).
      Il ne faut pas réagir à chaud, de manière épidermique.
      Considérons aussi qu’être contaminé par le VIH ne nous rend pas ipso facto meilleur ou intouchable. C’est ça aussi respecter les porteurs de virus. Les considérer comme se qu’ils sont, des gens comme les autres, à traiter également.


  • Annie 4 décembre 2008 19:51

    Je crois comprendre ce qui motive Cathy, qui est la peur de voir associé à la pénalisation de la transmission intentionnelle du VIH une résurgence homophobique qui vient juste de se refaire une virginité. Pour le moment, il n’est pas question de criminaliser la séropositivité, mais s’il n’y a pas de dérive, nous le devrons à la vigilance d’associations comme Act Up ; j’ai un peu de mal à défendre une position à laquelle je n’adhère pas totalement, mais dont je comprends tout à fait la logique. Tout bien pesé, si j’avais à choisir, je dirai que l’existence d’associations comme Act Up est absolument essentielle, quelque soit ses excès, pour ébranler nos certitudes.


  • Jean-paul 4 décembre 2008 20:06

    Voir sur le show americain
    www.thestevewilkos.com
    la video :
    the kiss of death L’homme ayant le sida veut infecte le plus de partenaires .


  • Norbert Balcon 4 décembre 2008 21:51

    C’est un argument classique, face à une mesure politique qu’on n’aime pas, que d’évoquer le spectre d’une dérive et déclarer par conséquent qu’il faut éviter de faire le premier pas, de peur de glisser et de se retrouver bientôt – par inadvertance - au 100e pas. Mais si la position juste est le 15e pas, il faut faire le premier, le deuxième et tout le chemin jusqu’à 15. Puis s’arrêter là. Pas avant, ni après. Act Up entretient délibérément la confusion entre les actes et le statut sérologique, mais comme le fait remarquer Zalka, personne ne s’est jamais retrouvé devant un tribunal parce ce que son test était positif. Et si cela devait arriver (peu vraisemblable en France), je serai du même côté qu’Act Up, puisque je pense – pour reprendre ma métaphore - que la position juste est le « 15e pas ». Vous saluez l’action de l’association car elle nous évite cette dérive (« le 100e pas »). Mais nous sommes dans la dérive inverse (« 1e pas »). Vivre dans un pays où l’on peut contaminer sciemment plusieurs partenaires, par la tromperie et la dissimulation, sans risquer grand-chose, est sans doute préférable à un pays où l’on pourrait se retrouver en prison à cause de la composition de son sang. Il vaut toujours mieux un coupable en liberté qu’un innocent en prison c’est vrai. Mais c’est injuste pour ceux qui font les frais de ces comportements irresponsables et destructeurs (Marie et les autres). Effectivement, je crois que lorsqu’on est séropositif et qu’on le sait, on a certains devoirs, certaines responsabilités qui sont plus grandes. C’est comme ça, et ce n’est pas négociable, même si cela peut paraître inique. On ne peut pas d’un côté exiger des médecins qu’ils vous donnent « des explications complètes sur toutes les procédures médicales et sur les risques qu’elles comportent », de pouvoir « choisir ou refuser les modalités des traitements qui leur sont proposés », et de « prendre des décisions pour leur vie en tout connaissance de cause » (principes de Denver) et de l’autre revendiquer le droit de pouvoir cacher des informations vitales à son partenaire pour l’empêcher de faire un choix éclairé et de veiller à sa santé. Et pourtant c’est ce que veut Act Up. On me dira que ce n’est pas la même chose, que les médecins sont des médecins, qu’ils doivent respecter le serment d’Hippocrate. Mais le serment d’Hippocrate n’est qu’une déclinaison déontologique de principes moraux universels. Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse. Ne nuit pas à autrui pour assouvir tes besoins sexuels. La décision de faire l’amour (et ses modalités) se prend à deux disent-ils. Oui, mais l’accord ne vaut que si les deux partenaires ont échangé des infos de base, notamment au niveau des MST. Sinon ça s’appelle de la tromperie, de la manipulation. Se faire manipuler n’est pas choisir librement. Pourtant, c’est ce que revendique Act Up : on ne doit pas mentir aux séropos, mais par contre les séropos ont le droit de tromper, mentir, manipuler, (voire produire des faux comme Tristan), pour accéder à leurs fins (coucher avec quelqu’un), même si cela implique de nuire gravement à la santé de ce partenaire et sans jamais risquer de procédure pénale.


  • Jean-paul 4 décembre 2008 22:13

    Imaginons que Cathy soit a la place de Marie ! Quelle serait sa reaction sur cet article ???? L’histoire est differente si tu la lis ou si tu la vis .


  • Jean-paul 4 décembre 2008 22:20

    @ norbert balcon Le premier pas peut sauver des vies . C’est un peu comme celui qui boit et qui conduit : c’est un criminel en puissance .Et la loi existe . Celui qui a le sida ,qui le sait et qui couche sans preservatif est un criminel tout court .Et la loi devrait exister . Dans votre histoire Marie ne tombe pas enceinte ,ce qui ferait 2 personnes innocentes .


    • Norbert Balcon 4 décembre 2008 22:40

      C’est assez comparable à l’alcool au volant oui. On pourrait imaginer une association de personnes souffrant d’alcoolisme mettre en avant les arguments d’Act Up : Prévenir et non pas punir. C’est de la discrimination que de mettre en prison un alcoolique qui a tué deux personnes au volant, etc.

      Bien sûr que les alcooliques ont des problèmes de dépendance ; Bien sûr qu’ils ont besoin de se déplacer comme tout le monde (pour aller faire leur course, quand on n’habite pas en ville), mais il n’empêche que prendre le volant avec de l’alcool n’est pas tolérable socialement.

      S’il y a beaucoup moins de mort sur les routes aujourd’hui, c’est dû à la prévention, mais aussi à la répression, à la multiplication des radars, etc.

      Dans le cas du sida, ceux qui se font contaminer aujourd’hui le sont souvent parce qu’ils ont pris des risques. La grande majorité sont probablement responsables. Mais il y en a qui sont égoïstes. Non contents d’avoir trompé leur partenaire et bien conscients de leur séropositivité, ils jouent avec la vie de leur partenaire et éventuellement d’autres personnes.

      C’est criminel effectivement. Il faut faire savoir à ceux qui sont prêts à mettre en danger la vie des autres contre un orgasme qu’ils seront punis à proportion de leur irresponsabilité.

       



  • Jean-paul 4 décembre 2008 23:56

    Soyons logique . Si une personne est en danger et vous ne lui apportez pas votre aide ,vous etes punissable selon la loi . Ici c’est le contraire vous mettez une personne en danger et vous echappez a la loi . Meme pour les fumeurs la loi est passee ,interdiction de fumer dans un lieu public ,allez fumer dehors (cancer des poumons pour les autres ) Pour le sida interdiction de faire l’amour sans preservatifs .tout simplement . Bien sur cela creera des polemiques mais des vies seront sauvees ,le seul but recherche .


  • cathy30 cathy30 5 décembre 2008 08:29

    je vois qu’annie a eu les même problèmes de discussion que moi. Je dirai honte à agoravox d’avoir publié un article comme celui ci. je lui conseille à l’avenir plutot celui ci, quand à l’avenir je ne viendrais plus discuter sur ce genre d’article à polémique douteuse. http://www.lesmotsontunsens.com/carla-bruni-sarkozy-s-en-va-t-en-guerre-contre-son-mari-nicolas-sarkozy-2710


    • Norbert Balcon 5 décembre 2008 10:10

      Annie n’a eu aucun problème de discussion. Elle a eu des problèmes pour convaincre. Mais cela fait partie du jeu dans un débat démocratique. S’il suffisait de dire quelque chose pour qu’aussitôt tout le monde soit d’accord...
       
      Si je vous suis bien : on ne doit pas porter de jugement moral sur le comportement de Tristan (même s’il était réel).

      En revanche, écrire un texte "de merde" pour raconter ce genre de comportement est " à gerber". Sans oublier : "Honte à agoravox".

      Les fondateurs d’Agoravox ne l’ont pas destiné à devenir l’organe de communication de tel ou tel groupe de pression.
      Je vous encourage à procéder démocratiquement. Vous lâchez les ciseaux et vous prenez la plume. Vous posterez votre avis. Ceux qui ne seront pas content cocheront non et ceux qui seront contents cocheront oui.


       


  • Annie 5 décembre 2008 15:35

    @Norbert,
    Je n’essaye de convaincre personne. Je veux simplement donner un point de vue différent. En fait votre longue réponse précédente montre dans une certaine mesure que les choses ne sont pas aussi tranchées pour vous que vous le prétendez.
    Je voudrai quand même revenir sur un point
    "Dans le cas du sida, ceux qui se font contaminer aujourd’hui le sont souvent parce qu’ils ont pris des risques".
    Je trouve cette affirmation très grave ou alors il faut en assumer toutes les conséquences : faire porter la responsabilité de leurs actions à ceux qui fument, et qui sont malades, à ceux qui boivent, à ceux qui déplacent un hélicoptère parce qu’ils se sont égarés en montagne, à ceux qui sont obèses parce qu’ils mangent trop. Ce qui bien évidemment ne leur voeudra pas de se retrouver devant un tribunal mais la dérive possible, et réelle parce que c’est une discussion qui revient régulièrement dans le pays où j’habite qui est l’Angleterre, est de hiérarchiser les soins en fonction des maladies ou de faire payer les traitements. 
    Personnellement je suis tout à fait opposée à la notion de malades méritants ou non méritants. Et surtout à la stigmatisation de certaines maladies ou malades. C’est juste ce que j’ai essayé de montrer.


    • Jean-paul 6 décembre 2008 01:26

      @ Annie
       Ceux qui sont trop obeses parcequ’ils mangent trop .


      Parcequ’ils mangent la junk food ,pizza ,platds surgeles ,fish and chips .mais la n’est pas le probleme ils sont libres vous me direz alors parlons des enfants obeses veritable fleau en Angletterre ,eux n ’ont pas choisi sur leur comportement alimentaire ,ils juste subissent et " bully " a l’ecole .
      Pour ceux qui fument en Angleterre la pub est la pour dire que quand vous fumez dans votre voiture ,vos enfants subissent la fumee et donc fument egalement .Plus la pub pour le cancer des poumons .


    • Luciole Luciole 7 décembre 2008 14:27

      C’est intéressant d’élargir ce débat à la co-responsabilité. A quel point sommes-nous responsables pour les autre ? Sommes-nous coupable de ne pas avertir ceux qui prennent consciemment ou inconsciemment des risques importants ?
      Par exemple, cela m’est arrivé une fois de voir quelqun manipuler de l’amiante et de ne pas l’avertir que c’était très dangereux. Je pense que je devrais normalement au moins payer une amende pour cela.

      De la même façon, on devrait normalement avertir les gens quand ils font du mal aux autres sans s’en rendre compte. Pour qu’ils puissent ensuite faire clairement le choix de faire du mal ou d’arrêter, mais sans se voiler la face. Malheureusement, ce genre d’avertissement est en général pris comme une agression et coupe court à la discussion.


  • Norbert Balcon 10 janvier 2009 15:40

    Quelques jours après la publication de ce texte, un New Yorkais a été mis en examen pour avoir produit à sa compagne un faux document attestant de sa séronégativité afin de la convaincre d’avoir des relations non protégées. On ne sait pas si la femme a été contaminée.
    http://criminalhivtransmission.blogspot.com/2008/12/us-new-york-man-faked-hiv-test-charged.html


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