AD ASTRA ? AT TERRANT
Quand je pense que je viens de dépenser un plein pot pour cette daube... scénario truffé d'invraisemblances, de raccourcis déformants alors qu'il se veut réaliste, jusqu'aux longueurs de barbe dignes d'une pub GILLETTE de sauvetage, redite de scènes de GRAVITY sauce Felix Baumgartner (regardez sa performance de 2016 dans un clip bien meilleur que ce film), idées non développées dans la relation père-fils réduite aux acquêts d'un spectacle bon marché pour gamins de CM2, tout ça avec des films annonces qui vous font rêver à SOLARIS (le vrai, celui de Tarkovsky)... au final on dirait un Apocalypse Now - Star Wars "je suis ton pèèèère" aseptisé, édulcoré, OGMisé, sans saveur, sans odeur, voire sans humains, surtout quand il n’y en a plus qu’un ou deux qui tournent en rond. Lorsque le cinéma hollywoodien s'intéresse à la psychologie, ils feraient mieux de confier la caméra et le scénar à Luc Baisons, histoire de rejoindre des abysses de psyché compatibles avec les ambitions de ce film, quitte à ce que Luc Besson leur explique les répliques les plus compliquées : - “10 balles ? 10 balle.” (extrait de Nikita).
Je garde pourtant la vision d'un clip réussi au début du film : celui d'une course poursuite sur la lune entre Rovers sortis des missions APOLLO XV XVI XVII, et largement copié sur les tribulation en apesanteur du Rover 12X12 de Bruce Willis dans ARMAGEDDON, que les ados de 2019 n’ont peut-être pas tous vus, car c’était en 1998... Donc faire du neuf avec du vieux. Une course poursuite à la Mad Max, mais cette fois générée par une attaque de "rebelles" financés "par certains états" (A mourir de rire que j'vous dis...) qui “convoitent les ressources minières”. On n’en saura pas plus... ni qui les possède... mais on a compris à demi-mots que pour que ce ne soit pas le Bronx sur la lune comme dans le Bronx, il faut que les USA dirigent le truc et que là, ben c’est pas le cas.
Et ça c’est nouveau et c’est totalement complotiste paranoïaque : Mad Max a vieilli. Les ressources ne sont pas épuisées, elles sont "convoitées" et "disputées". Quelle découverte ! Les USA n'avaient pourtant pas l'habitude d'être dérangés dans leur prédation... le monde change. Ce contexte “géopolitique” de pacotille, comparé aux questions récurrentes de “fake news” qui agitent la toile lorsque vous et moi devenons géopolitologuies du dimanche, me semble être précisémment là (suis-je complotiste ?) pour tenter de désamorcer la bombe du “complotisme officiel", par une bribe de vérité cachée vraisemblable, de celle qui dans des cas réels (Libye, Syrie, Ukraine, Russie, Venezuela, Iran) n’a jamais le droit de cité, sauf à se faire accuser soi-même... de complotisme. Nous avons droit à une réalité inversée, qui n’a droit de cité que cachée dans une fiction lourdingue limite fête foraine, balancée en roue libre comme le Rover de Brad Pitt qui décolle sec et retombe pile poil où il faut... hors des sentiers du complotisme déviant... bref un grand exercice de lobotomisation schizophrène des inconscients, qui in fine tente de légitimer la pax militaro-judiciaire mondialisée des USA... le presque pire étant que même d’un point de vue cinématographique, cette attaque est aussi “vérolée” que son propos géopolitique sous jacent. Elle est en effet annoncée elle aussi comme un cheveu sur la soupe par une boss dans le film, qui la débite au spectateur in extenso. Grande performance scénaristique, éructée par un genre de James Bond girl un peu patinée pour faire réaliste... on se croirait limite au 20h00 devant Sophie Lapixellisée (en plus bronzée, soit...). Bref la seule chose que j’ai comprise c’est que cette fois on est certain que les ricains sont bien allés sur la lune puisque c'est la guerre là-haut !
Signalons au passage que tout cet attirail vintage, faute de fond intéressant, se remarque et ne s’arrête pas à la lune, nous propulsant jusque Mars puis Saturne dans une sorte de clin d'oeil permanent à toutes les missions APOLLO et celles de 2001 ODYSSEE DE L’ESPACE, qui nous labourent les yeux et la mémoire pendant 2 heures. Le vaisseau Morpheus qui va jusque Saturne en 79 jours est un bricolage de SATURN V mal taillé, post moderne et sans âme, à peine détourné du Mecano bricolé de 1969 qui rétrospectivement fait froid dans le dos aussi mais bon, on y est allés, foi d’animal, intérêt et principal.
Mais il y a pire : J’ai gardé en effet le pire du pire pour la fin. Le plus atterrant est sans doute là : Plus de 2h00 de film SANS big brother. Tout ce beau monde baigne dans une hiérarchie militaire floue, sans doute héritée des errements de la vraie depuis 2001, et obéit à des ordres mystérieux mais à moitié éventés : tantôt on sait, tantôt on ne sait pas, et le point de vue du spectateur est sans cesse déplacé dans un tournis complètement vain car il ne dispense aucun supplément de dramaturgie ni d’émotions. Nous avons plutôt l’impression d’un travail d’écriture oublié entre 2 BUDWEISERs. Au milieu de ce Bronx scénaristique, le seul Big Brother qui vaille dans ce film, c'est une sorte de "Big Pharma", voix off à la Macha Meryll ou Gonzague Saint-Bris (les jeunes ne comprendront pas mais Hanouna... comment dire... non... non non... ) qui demande tout le temps à Dave, pardon, à Mac Truc “comment il va” car aller dans la banlieue de Saturne nécessite on s'en doute, des c...lles et un cerveau bien accrochés... ben ouais.. mais par contre, super tu peux piquer un Rover comme bon te semble sans biométrie, entrer dans les sous sols de la base martienne par une écope rouillée façon Indiana Jones puis Alien IV, ou encore pénétrer dans 12 769 vaisseaux prêts à bondir en frappant juste à la porte et en criant "ya quelqu'uuunnnn ?"...
... bref de la daube de A à Z. N'y allez pas. Vous ne décolérerez pas et resterez à terre. Perso j'ai déjà tout oublié. Je viens de lire quelques critiques francophones pour me marrer... elles sont en effet à mourir de rire, et situent bien le niveau "carpette et gamelle" de la “gentry cinéphilique parisienne”. Allez, juste pour le fun, un résumé encore plus bref de la perf : “Allooo ?... non mais Allooo ?...”