mercredi 21 novembre 2018 - par Oscar Ollo

Adieu ma banlieue !

Il est beaucoup question ces temps-ci d'aménagement du territoire, notamment à l'occasion des manifestations des gilets jaunes. Cependant, même avec une solide conscience "verte", on finit par fatiguer face à la réalité de la vie dans les quartiers populaires et densément peuplés. Les exemples ci-dessus sont la combinaison de divers personnages que le rédacteur a pu côtoyer au cours de nombreuses années de résidence. Certains sont juste un peu caricaturaux, et d’autres combinent les caractéristiques de différents individus pour les besoins de la cause. Si certains peuvent prêter à sourire, d’autres sont par contre difficilement supportables. Les plus perspicaces auront reconnu le contexte belge, mais cela peut sans souci se transposer à la réalité française.

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C’est fini, je jette l’éponge, je vais m’enterrer au milieu de nulle part. La densification de l’habitat est une vaste blague : ceux qui la promeuvent n’ont jamais essayé ou ont les moyens des quartiers hors de prix. Quant à la mixité sociale, euh… comment dire ? Oh bien sûr, il y avait nombre de personnes formidables que nous regretterons, tout comme nous regretterons le bus tous les quarts d’heures quand il n’y a pas grève et le supermarché à 500 mètres, mais il faut bien constater que les fâcheux représentent une population suffisamment conséquente pour vous empoisonner la vie, d’autant que la plupart sont soutenus à bout de bras par le CPAS (on dit RSA en France) ou le chômage à perpète et peuvent utiliser toute leur énergie à exercer leur capacité de nuisance. Ils n’imaginent pas que vous vous levez tôt pour travailler toute la journée afin de gagner leurs allocations sociales bien méritées grâce à leurs votes toujours plus à gauche. 

Trombinoscope de ceux qu’on espère bien ne plus subir :

Angélique, la mégère inculte au vocabulaire fleuri, fumant comme un trou et buvant comme une locomotive, accompagnée de sa mère tout aussi raffinée et de sa fille molasse déjà maman elle-même à 14 ans. Pour couronner le tout, la meute de roquets puants à demeure dans le jardin qui piquent des crises sans fin dès qu’ils flairent le moindre mouvement.

Djaizonne, le demi-débile se prenant pour David Guetta. Depuis sa chambre au 1er à la fenêtre grand ouverte, il faisait profiter tout le quartier de ses sets improbables ponctués de beuglements à l’accent du terroir.

Ciccio, le macho bouffi de testostérone au début de calvitie gominée. 40 ans et toujours comme un coq en pâte chez la Mama ! Avec sa petite voiture coréenne (les italiennes ne sont décidément pas fiables qu’il dit), il adorait que toute la rue sache que la puissance de la sono dépassait celle du moteur. Minga, ti !

Mc Gyver, le décérébré d’à-côté, sympathique comme une porte de prison, ne trouvant rien de mieux que commencer à bricoler à coups de marteau et perceuse à 2 heures du matin alors qu’il a roupillé toute la journée.

Fumigène le crasseux et Pestilence la fétide. Même à l’heure de pointe, ils avaient le bus pour eux seuls. Parfois on comprend les grèves émotionnelles des TEC.

Les sans-gêne, prenant les moindre recoins du quartier pour un dépotoir et leurs copains les feignasses qui balancent leurs détritus par les fenêtres de leurs voitures.

Les pilotes, ceux qui n’existent que par le bruit et/ou la vitesse. Scooters trafiqués, quads à échappements libres et rodéos sauvages devant les appartements sociaux sont le lot quotidien. Mention spéciale pour Kéké-la-Schnouf dont aucune administration ne semble se demander d’où il tire les revenus pour payer les bolides qu’il fracasse régulièrement. Si un jour il pouvait y rester !

Samson et Dalida, anneaux d’oreilles, piercings, tatouages et Cara Pils (célèbre bière belge premier prix). Bandana et biscottos pour lui, colo blond filasse avec 1 cm de racines noires et ceinture de saindoux débordant du legging sous la mini-jupe en jeans pour elle. Grandes gueules, ils revendiquent haut et fort le droit à tout et n’importe quoi parce qu’ils font partie des moins favorisés. On vit aux crochets de la société, mais on a sa fierté, merde, quoi ! Le pire est qu’ils se sont reproduits en grande série : il y a les mini-pétasses Melody, Harmony et Cacophony ainsi que Bryan « braille-âne », le poussah de trois ans et demi qui pisse encore dans sa poussette. Misère, si c’est là-dessus qu’il faut compter pour payer les retraites !

Baraki et Barakette, les cas sociaux, et leur fils un peu con-con. Le seul travail connu de Baraki consistait à chronométrer les allers-retours de Barakette jusqu’au rayon bières et alcools du hard discount du coin et à prélever la dîme à son retour. Pas méchants, mais leur chien par contre… Il valait mieux ne pas le croiser quand il promenait Barakette. Ce n’est pas charitable, mais je me suis réjoui le jour où les dettes creusées par con-con pour acheter et entretenir la sale bête de chien et régler ses nombreux frais de carrosserie (encore un pilote !) les ont rattrapés et qu’ils ont quitté le quartier.

Mauvaise pioche, ils ont été remplacés par Raoul Jmelesroule, trop dur de la comprenure pour piger que la demi-livre quotidienne de crottes de chiens épaisses comme du boudin de Liège au milieu du chemin emmerde le monde. Agressif, ce déchet de la société juste bon à pondre des gosses et à laisser l’ardoise de la pension alimentaire à ses ex est évidemment insolvable. Il a préféré se payer sa ménagerie à 1200€ avec la prime de naissance plutôt que d’assumer ses responsabilités. Quand un chien en est à ce point, on le pique. On ne peut pas faire la même chose avec le maître ? Parce que l’éduquer, c’est un peu tard, c’est plutôt de rééducation à la soviétique dont il aurait besoin. 

Le Seigneur Anselme était un personnage haut en couleur : bénéficiant d’une sinécure à la ville avec chèques repas, mandats fantômes et jetons de présence juteux, toujours impeccablement sapé, il portait haut l’étendard du PS à chaque élection et se voyait tel le sage d’une tribu du Haut-Katanga. Il avait toujours à la bouche un mot de réconfort pour son prochain et la recommandation de ne pas faire d’amalgame ni de stigmatisation. J’ai pensé aux curés du XIXe siècle quand il m’a promis le paradis à condition de subir mon sort ici-bas en disant merci à Elio (Di Rupo, le président du PS de chez nous) tout puissant et à la Sainte Vierge Laurette (la passionaria du PS local) qui combattent la méchante droite comme Saint-Georges le dragon sur son blanc destrier, tout en distribuant sans compter l’absolution à la ribambelle de pénibles qui constitue son fonds de commerce. 

Dans le même style, il y avait aussi Jacques Delasouche l’opportuniste. Membre du parti éternellement à la remorque du plus fort, il trouve lui aussi que le quartier est difficile. Il pleure avec moi, promet monts et merveilles, mais une fois à l’Hôtel de Ville c’est surtout son siège de conseiller communal qui l’intéresse. L’andouille, il croit qu’on vote encore pour lui alors que ça fait bien trois législatures que mes amis et moi nous payons sa tête dans son dos, ça soulage !

A propos d’amalgame et de stigmatisation, il a fallu subir une nouvelle pollution représentée par ces femmes bâchées de pied en cap qui ont colonisé les rues au cours des années 2010. Chacune d’elles nous crache à la figure la violence qu’une lecture psychorigide d’un livre sacré peut engendrer en nous rappelant les massacres perpétrés par leurs coreligionnaires. C’est d’autant plus insupportable que ce sont elles et leurs maris/frères qui votent pour des apprentis tyrans comme Erdogan(*) et les loups gris d’ici (merci la double nationalité) mais qui sont bien heureux d’abuser de nos libertés en attendant de les confisquer. Les défenseurs de ces fascistes d’un nouveau genre diraient quoi si je me promenais affublé de la cagoule du ku-klux-klan ?

Pour enfoncer le clou, il y a eu l’invasion des Gipsy Kings, mais sans les guitares, encore heureux ! C’est justement cette fois-là qu’on a été cambriolés, on a retrouvé la clôture abîmée entre nos deux jardins mais pas plus loin alors qu’il n’y a pas d’issue, vous avez dit bizarre ? Voitures sous pavillons de complaisance à l’immatriculation douteuse et l’assurance au moins autant, chahut et horions jusqu’au milieu de la rue à toute heure du jour et de la nuit, à tel point qu’une fois c’est le SAMU qui a débarqué pour emmener madame se faire rafistoler. Monsieur a disparu un (beau) jour, on a appris que c’était pour un séjour à l’ombre. Et vu que plusieurs mois après il n’était toujours pas de retour pour cogner sa chère et tendre et trafiquer des voitures, on peut supposer que c’était pour plus grave que le vol d’un Mars à l’étalage. Entre-temps, il fallait subir la marmaille mal éduquée et les jets d’objets divers : jouets cassés, vêtements, verres, couteaux, jusqu’à du papier hygiénique déjà utilisé. 

Enfin, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, il y avait le chef Hulk et ses troupes au poste de police du quartier. Ne bousculez surtout pas leur gentille routine de facteurs et de gratte-papiers, sinon le chef Hulk devient tout vert et vous allez morfler grave ! Forcément, il est plus facile de s’attaquer à l’honnête citoyen qu’aux problèmes que des années de laxisme ont laissé s’épanouir, surtout quand on n’est pas capable/on n’a pas envie (biffer la mention inutile le cas échéant) de potasser un peu le règlement municipal, et d’y dénicher l’article à appliquer. C’est meilleur pour les statistiques et moins fatiguant de classer verticalement, au prix de menus dégâts collatéraux, souvent passés sous silence mais qui vont jusque l’assassinat d’une étudiante par un détraqué sexuel récidiviste sous soi-disant contrôle judiciaire (Liège, octobre 2017). Et si ça ne lui plaît pas à l’honnête citoyen, il peut toujours déménager (sic - mais t'inquiète Hulk, c'est ce que je vais faire !).  Sachez que ce sont ceux-là que l’organigramme de la zone de police appelle service à la communauté, on ne rit pas dans les rangs, ‘vais vous apprendre moi, scrogneugneu ! De toute façon, comme ils ne sont là que pendant les heures de bureau, Kéké-la-Schnouf est peinard avec son petit commerce en horaire décalé. Quant aux Gipsy Kings, puisque personne ne les oblige à se mettre en ordre, ils ont la belle vie : un domicile quelque part pour toucher l’aide sociale, une résidence effective ailleurs et une voiture exotique pour se soustraire à toutes leurs obligations. Comptez sur Hulk, son chef de corps et le maïeur (Monsieur le Maire en bon français) pour fermer les yeux !

Et puis en désespoir de cause, on a frappé à la porte du service médiation de la ville. C’est Barbie cœur de Princesse et son petit poney qui nous ont ouvert la porte de leur monde merveilleux où les pauvres casse-pieds ont souffert le martyre par le passé, vous ne pouvez pas comprendre, soyez tolérant et blablabla. Elle forme un beau couple avec Hulk : minimiser, nier l’évidence, surtout ne jamais s’engager et encore moins par écrit ; demander du temps au temps pour de toute façon ne rien faire et pousser une gueulante à l’occasion quand on se montre trop insistant. 

 

 (*) 77.1% de vote oui en Belgique au référendum du 16 avril 2017 par rapport à un score global de 51.4% pour le oui tous bureaux de vote confondus !

 

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6 réactions


  • Jean Aimar Jean Aimar 21 novembre 2018 16:45

    Très belle analyse d’une ville qui ne cesse de pourrir !


  • Areole Areole 22 novembre 2018 01:42

    Merci


  • Elliot Elliot 22 novembre 2018 14:18

    J’ai apprécié ce papier qui vaut aussi par ses outrances.

    A cet égard, je me permets de relativiser une information qui me semble partielle : s’il est bien vrai qu’Erdogan a emporté 70 % des suffrages exprimés en Belgique, il convient de relativiser ce résultat car seuls 140,000 citoyens d’origine turque sur 250,000 possibles se sont inscrits sur les listes électorales et de ces 140,000, à peine plus de la moitié s’est déplacée pour voter dont la majorité pour Erdogan ; il n’en reste donc pas moins que cela fait à peine 50.000 suffrages sur 250.000 possibles.

    Dans votre énumération des plaies qui accablent votre bonne ville et qui prend souvent la forme nominative de ceux qui ont conduit cette partie du pays à la ruine, à savoir essentiellement le PS et ses complices,à savoir tantôt la formation humaniste, on croit rêver de l’appellation tant ils ont la trahison chevillée au corps toujours prêts à se vendre au plus offrant ou alors le pendant de Droite, le MR, parti de boutiquiers dont la vision politique se limite aux frontières du tiroir-caisse et qui offre actuellement le pitoyable spectacle d’une direction de la Belgique par procuration et à la seule condition de bien faire prospérer les intérêts de sa majesté, la Flandre occupée à rançonner la Wallonie et à la transformer en aire de jeux pour jeunes désœuvrés.

    Ajoutons-y les comiques du parti populaire, mini-parti fondé par un avocat, Me Modrikamen qui a eu son heure de gloire en s’appropriant la défense des petits actionnaires de Fortis dont les économies furent englouties en 2008 quand un grain de sable enraya le grand casino.

    Il va sans dire que si l’institution fut sauvée du naufrage par le gouvernement trouvant miraculeusement pour les banques

    les milliards qui lui manquaient pour l’action sociale, les petits actionnaires se retrouvèrent Gros Jean comme devant ayant rêvé de pactole et bu la tasse.

    Depuis le bonhomme essaie vainement de lancer en politique une formation d’Extrême-droite mais n’a réussi jusqu’ici qu’à obtenir un quarteron d’élus de troisième ordre.
    Dans votre piquant florilège politique vous oubliez cette remarquable engeance, les frères Happart, maquignons mal dégrossis mais cupides qui ont abandonné le devant de la scène politique au PS où le hasard du moment les avait fait tomber après avoir capitalisé pendant des années sur la marginalisation dans le paysage flamand de communes – à l’époque francophones - dont ils s’étaient faits les zélés porte-paroles.

    ils se sont, il est vrai, mis en recul sans pour autant aller jusqu’à renoncer aux ors et prébendes que distribue si généreusement une région wallonne qui ne pousse pas l’impécuniosité jusqu’à la modération dans sa créativité à créer des organismes multiples et variés sans grande utilité publique si ce n’est d’assurer à ceux qui se partagent les sièges des conseils d’administration ( de quoi on n’en sait fichtre rien ! ) de confortables jetons de présence qui viennent s’ajouter aux multiples revenus que leur indubitable don d’ubiquité leur permet de se ménager.


    • Oscar Ollo Oscar Ollo 23 novembre 2018 08:53

      Merci Elliot

      Complément très juste à mon article, et c’est ce qui est désespérant en Wallonie. On se consolera à peine en constatant que les choses ne semblent pas aller beaucoup mieux en France. 

      Un autre défaut exaspérant et dont je n’ai pas parlé est le suivant : les politiques imaginent que chaque problème doit être résolu par une nouvelle loi alors qu’il suffirait généralement d’appliquer ce qui existe. Le plus typique est la problématique du voile intégral : il existe déjà une loi qui interdit de se masquer le visage dans l’espace public. Alors au lieu de la faire appliquer, on fait grand bruit à propos de discussions sur de nouvelles réglementations... qui ne le seront de toute façon pas plus.

      Aucun politique n’agit pour un réel vivre-ensemble. J’entends par là assurer à chacun une vie paisible et sécurisée. Les programmes électoraux sont pleins de ce genre de promesses, mais jamais aucune ne se concrétise.

      A propos de programme électoral, les élections communales et provinciales ont eu lieu le mois dernier. Pour faire sa propagande, le PS trouve là du financement. Deux semaines avant les élections, j’avais déjà reçu dans ma boîte aux lettres 225 grammes de tracts vantant tout ce que le PS se proposait de réaliser, mais pas un mot sur les raisons qui les ont empêchés de mettre tout cela en oeuvre depuis les décennies qu’ils occupent le pouvoir pratiquement sans partage dans ma ville.

      Le poste de police local dont je parle a du fermer ses portes il y a quelques mois : il tombe en ruine. Le stand de tir où ils s’entraînent a été fermé lui aussi pour des raisons de conformité et par conséquent, de plus en plus de policiers n’ont plus le droit d’être armés puisqu’ils ne peuvent plus être entraînés. Cela aurait eu un peu plus de « gueule » si au lieu de bourrer les boîtes aux lettres de tracts coûteux (300 000 habitants dans ma ville, faites le compte) ils avaient consacré ce budget à parer au plus urgent. Et soit dit en passant, ils viennent de s’allier avec les verts pour diriger ma ville. Je n’ai pas entendu ces derniers protester contre cette atteinte à l’environnement : ils sont beaucoup plus réactifs quand il s’agit de culpabiliser les autres qu’eux.

      Je n’ai pas parlé de la justice. Je n’ai pas (encore ?) d’expérience avec eux. Mais une chose est claire : seuls les très riches et les assistés de toute sorte peuvent y avoir accès, ces derniers grâce à l’assistance juridique. 

      Avant de choisir l’endroit où j’allais m’enterrer, j’ai fait le tour des quelques voisins. Le premier qui m’a ouvert, en entendant mon histoire, a dit : « ah monsieur, comme je vous comprends ». Il venait de quitter une autre banlieue riante de la même ville.


  • cétacose2 22 novembre 2018 20:52

    Pauvre petit peuple belge ! Chez nous ,c’est très différent ,la moitié de la population passe son temps à emmerder l’autre moitié .... à tour de rôle .C’est nous con élé méyores......


    • Oscar Ollo Oscar Ollo 23 novembre 2018 09:07

      @cétacose2

      C’est bien vrai ça comme disait la Mère Denis : c’est vous quette léméyores. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, la police et les secours ne se font pas encore caillasser chez moi. Mais au train où les choses vont, il se pourrait qu’on rattrape la France un de ces jours. 


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