dimanche 20 octobre 2019 - par Martin de Wallon

Affaire Balkany : La demande de mise en liberté du maire de Levallois-Perret sera examinée le 22 octobre

L’élu Patrick Balkany a été condamné à quatre ans de prison ferme. « Le Papa » des personnes incarcérées au quartier « pour personnes vulnérables » de la prison de la Santé à Paris avait immédiatement fait appel de son verdict et déposé une demande de mise en liberté. Selon le Parisien, celle-ci sera examinée le 22 octobre prochain par la cour d'appel de Paris.

Reconnu coupable

 Un manquement fiscal transformé en crime ? C’est manifestement le délit de trop commis par les époux Balkany. En 1996, Patrick et Isabelle pourtant condamnés par la 9e chambre du tribunal correctionnel de Nanterre, s’en étaient tirés à bon compte : quinze mois de prison avec sursis, 200 000 francs d'amende et deux ans d'inéligibilité pour avoir rémunéré aux frais des contribuables de la ville de Levallois-Perret pendant dix ans, trois employés municipaux convertis pour des tâches personnelles.

Le 13 mai 2019, un nouveau procès s’ouvre contre Patrick et Isabelle Balkany. Les deux élus auraient depuis plusieurs années, dissimulé aux yeux du fisc un patrimoine environnant les 13 millions d’euros, au minimum. Ceci, en masquant leur forfait par un chapelet de sociétés offshore logées au Liechtenstein ou à Panama, des propriétés luxueuses (Pamplemousse aux Antilles et Dar Guycy au Maroc) ainsi que des comptes bancaires à l'étranger.

L’enquête longue et complexe débouche sur d’autres volets notamment les 5 millions de dollars reliant le maire Patrick Balkany à George Forrest, un homme d’affaire belgo congolais, magnat du Katanga et au milliardaire saoudien Al Jaber, accusé de corruption active pour avoir « offert » un riad Marocain à 2,75 millions d'euros au moment même où il négociait un projet immobilier à Levallois.

Malgré l’état fragile d’Isabelle Balkany qui lassée, avait tenté de mettre fin à ses jours ainsi que la solide défense mise en œuvre pour négocier une image de « fraudeur passif » ayant la corruption en « horreur » devant la cour et les médias, Patrick Balkany a été incarcéré depuis le 13 septembre dernier. Il a été conduit immédiatement après le jugement rendu à son encontre, à sa cellule de la maison d'arrêt de la Santé. Le maire de Levallois Perret a été reconnu coupable et condamné dans son premier jugement portant sur la seule fraude fiscale, pour son « indéniable enracinement sur une longue période, dans une délinquance fortement rémunératrice » cite l’Express. Dans le deuxième volet du procès Balkany, le tribunal correctionnel de Paris a jugé coupable les deux époux ainsi que leur fils Alexandre pour blanchiment aggravé. L’élu a été condamné à 5 ans de prison ferme, son épouse Isabelle à 10 ans d'inéligibilité et quatre ans de prison ferme, sans mandat de dépôt, pour le même chef d'accusation. Une peine de 6 mois de prison avec sursis a été prononcée contre le fils du couple, Alexandre. Une confiscation de leurs biens immobiliers a été ordonnée.
Toutefois, les infractions de « corruption » et de « prise illégale d'intérêts » n’ont pas été retenues.

Pour le procureur Arnaud de Laguiche, qui déclarait lors d’un réquisitoire retranscrit par France soir : « Beaucoup ont fait de cette affaire un symbole de l'impunité des puissants, de l'impuissance et de la lenteur de la justice en matière de grande délinquance économique et financière », c’est une leçon.

L’espoir d’une mise en liberté

Dès son incarcération, l’élu de 71 ans avait fait appel du jugement et déposé une demande de mise en liberté. Cette requête sera examinée le 22 octobre prochain par la chambre des appels correctionnels de la cour d'appel de Paris. Une énième occasion pour Patrick Balkany, de se faire entendre par les magistrats et de fournir les arguments qui lui permettront, ou pas, de quitter la prison des personnes dites « vulnérables ». Rappelons que cette demande de remise en liberté pourrait attendre d’être accordée ou refusée dans un délai de deux mois, soit jusqu’au 13 Novembre.

 « Au moins, on a une échéance. Car ce qui est épouvantable, c'est de ne pas savoir et d'attendre » a déclaré réagit Isabelle Balkany sur 20 minutes. Condamnée sans incarcération immédiate, elle rendrait visite à son époux régulièrement et a aussi interjeté appel.

En attendant, Patrick Balkany purgerait sa peine « pépère » selon les confidences d’un surveillant de la prison de la Santé à 20 Minutes. Il n’a pas souhaité être extrait de sa cellule, ce vendredi 18 octobre, pour faire face à la horde de médias qui l’attendait.



8 réactions


  • Rantanplan Columbo 20 octobre 2019 19:07

    Les juges ne sont pas très saintpatrick. Ils n’ont pas cru que Levallois paierait la caution...


  • ETTORE ETTORE 20 octobre 2019 19:43

    Le côté « gluand » de ce personnage passe même entre les barreaux de sa cellule.

    Par contre j’aime bien la « prison de personnes dites vulnérables »

    C’est sûr que le pognon leur à fait beaucoup de mal en les rendant vulnérables à la loi.


    • Fergus Fergus 21 octobre 2019 11:28

      Bonjour, ETTORE

      Par « prison de personnes dites vulnérables », c’est en l’occurrence de mesures contre de probables agressions qu’il est question.
      On aimerait que de telles précautions préventives soient également prises pour des détenus de droit commun anonymes dont l’administration pénitentiaire n’a manifestement pas le même souci.


    • bebert titi 21 octobre 2019 16:57

      @Cadoudal
      Ah mais çà ce n’est pas important comparé à un bout de chiffon interdit d’accompagnement scolaire ainsi que tous les morts depuis que l’islam conquérant à décidé de s’installer en Europe pour la gauchiasse et nos bobos merdiatiques celà s’arrange avec des marches blanches et quelques fleurs surtout pas d’amalgames


  • cétacose2 20 octobre 2019 20:49

    Bien heureux Balkany qui va se refaire une Santé encore une fois avec l’argent du contribuable et surtout loin de « bobonne ».......


    • Rantanplan Columbo 20 octobre 2019 20:55

      @cétacose2

      bobonne ? pour l’instant, elle assure l’intérim à la mairie malgré toutes ses casseroles, mais elle va bientôt le rejoindre et la question est de savoir comment continuer à représenter la loi en étant en prison : lien


  • devphil30 devphil30 21 octobre 2019 06:53

    Les Balkany ça fait des décennies qu’ils trafiquent et fraudent.

    Maintenant le couperet est enfin tombé et cela devient un jugement politique et symbolique envers les puissants.

    C’est simplement la justice et c’est pas parce qu’il est maire qu’il n’est pas un justiciable comme les autres et il doit être encore plus exemplaire.

    Donc cette façon de retourner les décision de justice en indiquant que c’est pour lui nuire , nuire à sa ville , permettre à d’autres de se présenter à la mairie ou n’importe quel autre raison fallacieuse , cela n’est que mensonge et détournement du sens la justice.

    Et je pense qu’il s’en tire à bon compte avec ses 4 ans , d’autres prennent 4 ans pour moins que ça

     


  • Gabriel Gabriel 21 octobre 2019 18:23

    L’archétype du politicien véreux et corrompu que le bon peuple élit chaque année aux fonctions suprêmes et qui s’étonne et se plaint après de s’être fait lésé, volé et prit pour ce qu’il est : « Un troupeau de moutons bêlants et illettrés... »


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