mardi 6 novembre 2012 - par JacquesLaMauragne

Ah… M. GALLOIS !!!

M. Gallois, vous pouviez mieux faire

Lorsque vous êtes arivé chez EADS en 2006, vous vouliez refuser le salaire mirobolant qui allait avec vos nouvelles fonctions. Vous vouliez toucher la même chose qu'à la Sncf d'où vous arriviez.

Mais on vous a fait savoir que cel était impossible. Vous étiez Co-Président, vous deviez toucher exactement la même chose que votre alter ego.

A l'époque, il s'est murmuré que vous reversiez la différence à des œuvres humanitaires.

En mai 2010, vous devenez unique Président Exécutif d'EADS. Vous revenez à la charge.

Vous renoncez à la part variable (1,14 M €) de votre rémunération. Il est annoncé que vous ne touchez plus que 900 000 €.

Mais selon le Magazine "Challenges", en 2011, vous avez touché 2,88 millions €....

Bon..... !

Dans votre Rapport intitulé "Pacte pour compétitivité de l'industrie française" vous proposez la baisse des charges patronales pour environ 20 milliards € (4ème proposition) assortie de la baisse des charges salariales pour environ 10 milliards €.

Pour financer ces baisses de charges vous préconisez (page 27), entre autre, une hausse de la TVA et un relèvement de la CSG.

Mais M. Gallois, vous qui connaissez si bien toutes ces sociétés, vous ne soufflez mot sur les rémunérations des Chefs d'entreprise, leurs bonus, leurs stock-options, leur retraites "chapeau", leurs jetons de présence.....

Vous savez pourtant fort bien que l’entreprise la plus généreuse à ce sujet en 2011, c'était .....EADS avec un jeton de présence unitaire moyen versé de 169.000 euros !

Rajoutons à cela les dividendes. En 2011, les administrateurs du CAC 40 se sont partagé 39 millions €.

Vous ne faites aucune proposition à propos de ces sommes déraisonnables et les économies qui pourraient être faites sur ces "postes budgétaires" des entreprises.

Et malgré votre silence, vous écrivez ( page 24) : "Les Chefs d'entreprise ont souvent le sentiment d'être 'cloués au pilori'".

Mais on le serait à moins, M. Gallois. Et, en plus, vous écrivez également : "chacun doit avoir le sentiment que l'effort est justement partagé" (page 9).

Eh bien NON, M. Gallois, à vous lire, je n'ai pas ce sentiment !

Vous intitulez la première partie de votre Rapport : " La cote d'alerte est atteinte".

Eh bien OUI, M. Gallois, la cote d'alerte est atteinte avec ces rémunérations indécentes de tous ces patrons, rémunérations auxquelles vous n'envisagez as de toucher !

Pas plus que vous n'avez examiné la pertinence des 183 milliards € d'aides publiques diverses annuelles aux entreprises dont le Secrétaire Général de la CGT réclamait récemment un bilan dans le journal "Le Monde", le 12 septembre dernier.....

Bien entendu, vous ne manquez pas, M. Gallois, de citer l'Allemagne.

Mais les lignes qui suivent ci-dessous ne sont pas de vous !!! :

En 2010, 20 % des Allemands travaillant dans une entreprise de plus de dix salariés percevaient un bas salaire, soit, en brut, moins de 10,36 euros de l'heure. Un pourcentage en hausse ces dernières années. Dans certains secteurs - chauffeurs de taxi, salons de coiffure, nettoyage industriel et restauration -, ces bas salaires concernent plus de 75 % des salariés. Un quart des Allemands - souvent les mêmes - occupent un emploi dit atypique, c'est-à-dire qui n'est pas un contrat à durée indéterminée à plein temps.

Quelque 6,8 millions de personnes gagneraient moins de 8,50 euros de l'heure.

L'Allemagne compte six millions de personnes touchant une allocation (Hartz IV) équivalente au RSA. Si le gouvernement peut se féliciter à juste titre de la diminution du nombre de chômeurs de longue durée de 40 % entre 2007 et 2011, il n'en reste pas moins que 1,13 million d'adultes capables de travailler perçoivent ce revenu minimum depuis sa création en 2005.

Selon les statistiques officielles, les 10 % des Allemands les plus riches qui possédaient 45 % de la richesse privée du pays en 1995 en possédaient 53 % en 2008, alors que les 50 % du bas de l'échelle se partagent 1 % (contre 4 % en 1995).

Seuls 20 % des jeunes Allemands ont un diplôme plus élevé que leurs parents. Un chiffre presque inférieur de moitié à celui des grands pays industrialisés.

M. Gallois, vous pouviez mieux faire et je regrette que ce ne soit pas le cas !



14 réactions


  • JacquesLaMauragne JacquesLaMauragne 6 novembre 2012 17:22

    @ tonimarus45.

    Vous avez vos idées, j’ai les miennes.
    Mais vous pourriez peut-être vous dispensez d’utiliser l’insulte comme argumentation....

    jf.


  • Romain Desbois 6 novembre 2012 18:35

    Bonjour Jacques

    Je cherche à me procurer le fameux rapport, apparemment vous l’avez lu.
    Pouvez vous nous dire où on peut le trouver ? (je suis en train d’écrire un contre rapport)
    Merci


  • JacquesLaMauragne JacquesLaMauragne 6 novembre 2012 19:17

    Salut Romain Desbois

    J’ai pu le lire, en effet, dès hier soir à l’adresse suivante :

    http://fr.slideshare.net/fullscreen/lesechos2/rapport-louis-gallois-pacte-comptitivit-05112012-15032553/1

    Cordialement,

    jf.


  • Aurevoiràjamais Aurevoiràjamais 7 novembre 2012 12:09

    @ l’auteur.

    Je ne réagirai pas à l’ensemble de votre article mais à un point particulier. Vous dites :

    « Seuls 20 % des jeunes Allemands ont un diplôme plus élevé que leurs parents. »

    Je vous pose cette quetion qui me parait incontournable : Quel est l’objectif fondamental que doit se fixer un étudiant, dépasser le niveau de papa et maman pour leur en mettre plein les yeux lors des repas de famille ou bien essayer de trouver une place dans la jungle des emplois qui se font de plus en plus rares ?

    Je ne fais pas l’apologie du système allemand, loin de là mais leurs filières professionnelles sont bien plus réalistes que les nôtres. Nous fabriquons trop de chômeurs surqualifiés !!!

    Dans bien des domaines (batiment, aeronautique, restauration...) les jeunes faiblement qualifiés trouvent rapidement une place et ont même la possibilité de progresser assez facilement. Le hic ? ben ça fait pas rêver !!! C’est sûr que pour épater la galerie ou pour draguer vaut mieux dire que l’on a un master en commerce international plutôt qu’un BEP ou un BAC pro en BTP. Quitte à être chomeur sans perspective, c’est con mais c’est ainsi.

    Arrêtons avec le niveau d’étude !!! C’est ridicule et contre-productif. Combien y’a t-il d’étudiants ayant été choisis par des filières sans débouchés dans nos FAC (psycho, histoire de l’art...) ? Certains finissent même par se résoudre à accepter un CDI chez Mac Do, un premier emploi de choix pour des bac + ...


  • JacquesLaMauragne JacquesLaMauragne 7 novembre 2012 12:17

    @ Aurevoirà jamais

    Le texte en italiqe gras n’est pas de moi mais d’un étude publiée dans Le Monde daté du 4 Octobre dernier.

    Il faut donc prendre cette étude dans son ensemble pour comparaison entre l’Allemagne et la France.

    jf.

    NB Ma fille et mon gendre ont chacun un master de commerce international et ils n’ont jamais été au chômage depuis lors, alors même qu’ils vivent en...Espagne .....


  • Jason Jason 7 novembre 2012 13:56

    Petit texte pessimiste.

    Voici venir le Gallois
    Dans une France aux abois

    Le grand homme a de l’esprit,
    Mais il n’est pas gaulois,
    Et oubliée la langue de bois
    C’est du costaud, il y a pas l’choix.

    Car le choc, le voilà

    Qu’il aille en banlieue
    Pas à Levallois-Perret
    Ni à Neuilly, on en rirait.
    Pour lui on fait des voeux,
    C’est que le Gallois paierait
    Pour ceux qui triment, qui n’en peuvent mais.

    Rapport par-ci, experts par-là,
    Certains pérorent, d’autres soupirent
    Car pour beaucoup ce sera le pire
    Qui les attend au coin du bois.


  • Pale Rider Pale Rider 7 novembre 2012 14:51

    Cet article pose une excellente question ; c’est même étonnant que M. Gallois, qui est un des chefs d’entreprise les plus respectables, ait omis de l’intégrer à son rapport.


    • cassandre4 cassandre4 7 novembre 2012 15:34

      Par Pale Rider (xxx.xxx.xxx.78) 7 novembre 14:51

      Cet article pose une excellente question ; c’est même étonnant que M. Gallois, qui est un des chefs d’entreprise les plus respectables, ait omis de l’intégrer à son rapport

       Ce qui prouve que la « respectabilité » d’un Gallois est des plus relatives ! (voir imaginaire)


    • JacquesLaMauragne JacquesLaMauragne 7 novembre 2012 17:24

      @ Pale Rider.

      Merci à vous de votre appréciation de mon article.
      Merci à vous de partager le même sentiment.

      jf.


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