Alerte sur le cynisme qui gouverne aujourd’hui le monde
C’est normal, les puissances dirigeantes, des premières Cités-Etats à nos républiques démocratiques actuelles, en passant par les royaumes, empires, et autres autocraties, ont cherché à défendre leur territoire ou à l’agrandir aux dépens de celui de leurs voisins, quand ce ne fut pas en allant conquérir des terres lointaines. L’Histoire humaine ne s’écrit qu’en lettres de sang.
L’esclavage fut toujours le résultat de ces conquêtes.
Depuis l’avènement du patriarcat, l’humanité fut divisée entre un certain nombre de maîtres et une masse d’esclaves. Puis l’esclavage ne devint pas assez productif pour une industrialisation nécessitant des tâches plus complexes. Il se transforma donc en salariat avec le travail à la chaîne. Le travail a toujours été le lot des soumis.
Mais le progrès technoscientifique, les multiples innovations récentes, de plus en plus performantes, devaient amener à l’obsolescence de l’homme (Günther Anders,1950).
Que vont donc faire les Maîtres de ces humains inutiles ?
Dans « L’enseignement de l’ignorance » (2006), Jean Claude Michéa relève qu’en 1995, lors d’une réunion à l’Hôtel Fairmont de San Francisco, cinq cents hommes politiques, leaders économiques et scientifiques de premier plan, constituant, à leurs propres yeux, l’élite du monde, en arrivèrent à la conclusion que « dans le siècle à venir, [c’est-à-dire celui-ci] deux-dixièmes de la population active suffiraient à maintenir l’activité de l’économie mondiale ».
Et Zbigniew Brzezinski, membre de la commission trilatérale et conseiller des présidents des Etats-Unis, proposa alors, comme solution, de définir un « cocktail de divertissement abrutissant et d’alimentation suffisante permettant de maintenir de bonne humeur la population frustrée de la planète. »
Pour ce faire il fallait également supprimer les obstacles évidents : la souveraineté des nations. Le meilleur moyen fut la mondialisation, c’est-à-dire la suppression des frontières et la liberté totale de circulation des personnes, des marchandises et des capitaux : en fait le fameux « village global ». L’on entrevoit le résultat, et cela ne fait que commencer. La conséquence programmée fut donc la détérioration progressive des politiques sociales et des services publics dans les pays jusque-là dits industrialisés, mais déjà bien affaiblis par le néolibéralisme ambiant. Dès le début des années 90, l’université et la presse était déjà chargée, par l’élite française de conditionner les esprits à « L’économie monde ».
Ceux qui participent à ce sabotage de l’être humain, considéré comme du bétail, ne représentent pas 1% de la population, mais 20 à 30%, puisque ces milliardaires aussi mégalomanes qu’atteints d’une certaine abolition du discernement, ont évidemment besoin d’entretenir une armée de scientifiques, de super techniciens, de hauts fonctionnaires, et quelques célébrité politiques, des marionnettes dont ils tirent les ficelles dans l’ombre. Et bien sûr quelques journalistes, animateurs et autres artistes, cooptés pour leur opportunisme bien rémunéré. Leur rôle est fondamental pour diffuser la propagande et surtout faire le silence sur nos lendemains foncièrement malsains. Certains parmi cette secte, qui se prend pour l’élite, malgré son incompétence, ont la charge de traiter de complotisme, ceux qui voient clair dans leurs manigances.
L’État-providence fut une merveilleuse invention qui n’aura bénéficié qu’à une seule génération.
Ce ne fut pas possible dans l’Histoire passée. Quant à l’Histoire future, elle ne peut être écrite qu’en termes de catastrophes, conséquences des erreurs accumulées par une technoscience sans conscience, dirigée exclusivement par le profit.
Les politiques sociales ainsi que les services publics, instaurés à l’initiative du CNR (Comité national de la Résistance) au lendemain de la seconde guerre mondiale en France, sont complètement incongrus et inconcevables au niveau planétaire.
Le seul moment où les êtres humains ont pu croire que l’"homo" était sur la voie de mériter le qualificatif de "sapiens", ce fut durant les « Trente glorieuses » dans les pays de l’Europe de l’Ouest. Une période de reconstruction après une guerre absurde et génocidaire. Rappelons que des sages, issus de la résistance voulurent organiser un monde où « plus jamais ça ! ». Pour cela ils inventèrent une véritable protection sociale.
Si une telle sagesse politique fut impossible dans l’histoire passée, l’institution d’une telle protection sociale ne pouvait profiter plus longtemps dans seulement quelques pays, noyés dans un monde toujours gouverné par la recherche exclusive du profit, et surtout de plus en plus handicapés par une croissance démographique totalement irrationnelle, bien digne de ces « animaux déraisonnables ».
Animaux dénaturés, ils n’ont pas su limiter par eux-mêmes leurs besoins et se cantonner dans la sobriété. Insatiables, ils en ont voulu toujours plus, au détriment des autres, alors, qu’à leurs côtés, le reste du monde souffrait, en partie, d’ailleurs, pour alimenter à peu de frais l’addiction occidentale à un confort superfétatoire.
La solidarité par l’impôt limitait l’avidité de tous les âpres au gain, adorateurs de Mammon.
Les réseaux sociaux, et le numérique plus généralement, permet aux ploutocrates d’aujourd’hui, de faire évoluer la "Conscience globale humaine" vers la soumission totale.
Ils mirent tout en œuvre pour que ce système unique de protection sociale cesse, avec l’aide d’élus, corrompus ou naïfs endoctrinés par les ordures de la Finance et de leurs mercenaires.
C’est ainsi que des technocrates et autres ploutocrates ont enlevé aux salariés et aux syndicats leur pouvoir revendicatif, en fermant les usines pour les transférer là où les maîtres étaient encore tout puissants. Parallèlement les profits n’ayant plus, non plus, de frontières, s’engrangeaient impunément dans les paradis fiscaux tout en appauvrissant et endettant les nations. Ce bouleversement fut appelé « la mondialisation ».
« Mondialisation heureuse » pour les citoyens du monde rêvant de s’octroyer le vaste Marché planétaire, évidemment sans l’accord des peuples concernés, mais allez savoir comment, en réussissant à convaincre bien trop de leurs représentants, naïfs, ignorants ou corrompus.
Un marché planétaire, c’est huit milliards de clients, de consommateurs. Vous direz : « Et les pauvres ? » La propagande quotidienne incite les moins pauvres à secourir les plus pauvres, ce qui multiplie les clients. Parallèlement, les paradis fiscaux se révèlent toujours plus florissants malgré les discours et les promesses.
Alors, les budgets concernant l’éducation, la police, la justice, le social ne peuvent plus maintenir le pays dans la stabilité et la justice. Mais les conséquences, du développement du "Marché" de la drogue et de sa criminalité, à celui de l’insécurité et des incivilités, font évidemment partie de ce programme d’abrutissement des peuples.
En 2022, 550000 actes de vandalismes ont été déclarés à la police, donc, sans doute, plus du double en réalité.
Et qui peut affirmer que l’envahissement des drogues dans le monde est une fatalité et qu’il n’y a donc qu’à laisser faire ?
« S’il existait un gouvernement qui eût intérêt à corrompre ses gouvernés, il n’aurait qu’à encourager l’usage du haschisch. » Charles Baudelaire, Petits poèmes en prose, 1868.
Et depuis on en a fabriqué de bien plus dangereuses.
Des drogues synthétiques sortent comme par magie des usines chinoises (clandestines ?), pour inonder le monde.
Un juste retour des choses ?
Les Chinois n’ont pas oublié la « Guerre de l’opium », et comment les Occidentaux les ont soumis et humiliés.
Les drogues de plus en plus délétères, ne seraient-elles pas les armes de destruction massive des guerres idéologiques modernes ? Et l’une des conséquences délétères de la "mondialisation heureuse" et de l’OMC (Organisation mondiale du commerce) ?
Le Monde des 23 et 24 décembre 2021 développe une enquête de plusieurs pages sur « l’émergence en Belgique et aux Pays-Bas de puissants groupes de trafiquants de drogue ayant, pour certains, des attaches au sein de la communauté marocaine […] Leur puissance et leur violence n’ont cessé de croître à mesure que le marché de la cocaïne explosait en Europe ».
Les ports d’Anvers et de Rotterdam « sont gangrénés par la corruption de certains agents portuaires qui se mettent au service des groupes criminels ». D’autres sont menacés ; par peur pour leurs familles, ils déplacent certains conteneurs pour qu’ils échappent aux contrôles. Malgré leurs efforts, les douanes et la police sont complètement dépassés. Seulement 1% des marchandises débarquées sont contrôlées.
Selon Le Monde du 27 septembre 2022, un enlèvement visant le ministre de la justice, Vincent Van Quicken, a été déjoué par la police belge, alors que ce dernier tentait d’obtenir l’extradition de criminels liés au trafic de cocaïne et vivant aux Emirats arabes unis. Des journalistes et des avocats se retrouvent sur la liste noire des criminels. Derk Wiersum, l’avocat d’un "repenti" a été assassiné aux Pays-Bas en 2019.
La France, grande consommatrice de cocaïne, n’est pas en reste.
« Quelques dockers ripoux faisaient entrer la cocaïne par centaines de kilos. La poudre blanche, importée des Antilles, était cachée dans des conteneurs qui arrivaient dans le port de Montoir-de-Bretagne, près de Saint-Nazaire, en Loire-Atlantique » Aujourd’hui en France du 22 janvier 2022.
Si les dockers et leurs intermédiaires furent condamnés à des peines allant de sept à douze ans de prison, aucune trace des expéditeurs et autres commanditaires !
Et en première page du journal Le Monde du 8 février 2022 : « Le Port du Havre submergé par la cocaïne […] Des groupes criminels internationaux alimentent ce trafic avec la complicité de dockers. La police judiciaire est débordée ».
Marseille n’est pas en reste non plus : « 514 kilos de cocaïne en provenance du Chili, découverts par les douaniers sur un navire dans le Grand Port maritime » Var-matin du 9 février 2022.
Les moyens et les sanctions sont tout à fait négligeables face à une multinationale de la criminalité dont on trouve des ramifications dans le blanchiment d’argent, et donc encore plus proches de nous.
À suivre : Sexe et Pouvoir.
Philippe Annaba, auteur de « Homo sapiens, un animal dénaturé ».