lundi 26 janvier 2009 - par MICHEL GERMAIN

Allez Grèce !

J’ai reçu une énorme bouffée d’oxygène au plus chaud des événements que la Grèce a vécu il y a peu. Non seulement à la vue de quelques banques qui brûlent (faut pas déconner, j’ai un peu joui dans les pavés quand même) mais surtout à lire ce qui s’est écrit, à entendre ce qui s’est dit.
 
Des travailleurs ont écrit aux jeunes en révolte de ne tenir aucun compte des conseils des grands ou des anciens combattants. Des jeunes ont dit qu’ils n’avaient rien à perdre dans une société mortifère. Des observateurs, témoins de la rue ou des écoles, ont pu s’exprimer sur cette belle jeunesse grecque qui était en train d’inventer l’avenir sans rien prendre du passé.
 
Et c’est bien là que tout se passe.
 
Que nous ont montré ces « événements » dont on ne parle déjà plus ?
 
Que nous sommes aujourd’hui face et dans une société mondiale qui n’apporte rien de l’idée que l’on se fait du bonheur, bien au contraire. Elle produit plus rarement de choses nécessaires à l’humanité que faire l’amour génère des enfants.
 
Que les soi-disant opposants n’ont une existence que parce qu’ils y tiennent un rôle. Il ne s’agit pas ici de ne parler que du PS ou des syndicats. Mais, au même titre que le Hamas en Palestine, les dirigeants et autres leaders plus ou moins charismatiques, ne peuvent vivre dans cette société qu’en tant qu’acteurs actifs à sa maintenance avec le masque de la révolte.
 
Que trop de gens encore, de gauche par exemple, ont encore trop d’intérêts dans cette usine qui les a décervelés au point qu’ils ne souhaitent pas que leurs propres enfants la détruisent. On a vu, en 68 en France, et récemment en Grèce comment les dirigeants syndicaux ont appelé leurs adhérents à se tenir à l’écart de la fournaise. Qui, un rôle d’enseignant, de syndicaliste, de militant, qui l’envie d’un écran plat, d’une nouvelle caisse, d’un voyage à Bangkok, d’un repas dans cette petite auberge si chaleureuse, tous craignent la libération véritable qui pourrait mettre fin à leur séjour dans un monde aliéné à l’économie.
 
Il n’est qu’à voir, en feuilletant les blogs les plus « ultras », en écoutant les brèves de machine à café, en parcourant les hebdos de la pseudo colère, combien tous sont attachés à l’accouchement de R.Dati, la gratuité des hotlines, la libido de N.Sarkozy, les parachutes dorés, l’investiture d’un chef du monde, toutes ces infos qui n’apportent rien d’autre que renfort à la culture de l’attachement au vieux monde, il n’est qu’à voir, donc, jusqu’où l’on est prêts à ne pas aller.
 
Et c’est cette peur, que n’eurent pas les Sans culottes, qui voudrait imposer sa cuisine, ses vieilles recettes aux ingrédients périmés à ceux qui ne veulent plus des soupes rances.
 
Les recettes du passé, Communo-anarcho-syndicalo-socialistes s’accrochent aux révoltes de la jeunesse comme les moules à la coque des bateaux avec la prétention d’apporter toutes les instructions qui ne sont pourtant qu’un collier d’échecs retentissants.
 
Ne voyez-vous donc pas la différence entre un holdup et une banque qui brûle ?
 


9 réactions


  • Yena-Marre Yena-Marre 26 janvier 2009 19:25

    Bonsoir ,
    Pas beaucoup de réactions à votre article , normal on ne comprend pas bien ou vous voulez en venir , a part cracher sur tout ce qui existe comme opinion , vous avez une proposition ? Aller au bout de la révolution ? mais encore ? Avec qui  ? Pas les " Communo-anarcho-syndicalo-socialistes " ni les " ultras " ni les anciens combattants ni les ouvriers , alors qui ?.???


  • vero87 26 janvier 2009 20:40

    tres bon article ! il est dommage qu’ encore une fois les lecteurs aient sous-noté une reflexion tres pertinente et qui rejoint un constat que j’ai moi-même fait depuis un certain temps ! surtout ne pas bousculer les "professionnels de la profession " !
    et pour qui s’est trouvé en Grèce juste avant que n’éclatent ces évènements -comme moi j’ai eu la chance de m’y trouver cet été- il est vrai que les francais semblent loin de la hargne et de ce sentiment de prise au piège généralisé qui faisaient des grecs des enragés contenus et que l’on sentait prets à exploser au moindre pretexte .
    l’ambiance était terriblement tendue déjà , ds les rapports quotidiens... et ce,pas seulement avec l’etranger de passage ( sans signe de richesse puisque sac à dos et pas tres riche non plus !)mais dans toutes les relations .....surprise ds ce pays symbole de la démocratie ....
    mais parce que c’était eux ,ils ont compris .......... ils ont agi .....
    et parce que c’est nous ...... avons nous tout compris ... ? et ..... quand agirons nous ?


  • Patapom Patapom 27 janvier 2009 08:51

    Que dire sinon que je suis d’accord ? smiley
    Ceci-dit, quelle solution apporter à tout ça ? Tout péter ne changera rien (à part prendre un énôôooorme pied pendant quelques jours) et sera tôt ou tard de nouveau récupéré par les mêmes, ou d’autres qui auront pris leur place, voire pire genre maffia, gangs et compagnie.
    Car au final, de la même manière que l’esprit de révolte fait partie de l’homme, celui du gout pour la domination des autres aussi...

    Une solution serait d’être suffisament nombreaux, dans chaque pays, pour annexer une partie du territoire et y vivre de la manière dont on y aurait choisi, en laissant les 90% (à vue de nez) de couilles-molles continuer à vivre dans la société actuelle. Montrer qu’une autre société est possible, c’est surtout ça : construire quelque chose de nouveau mais laisser le choix à ceux qui n’ont pas envie de suivre leurs camarades.

    Ca serait ça, la vraie démocratie à mon sens. Mais d’ici à ce qu’on nous laisse contrôler tout un morceau du territoire, haha ! C’est annexé et complètement boulonné du sommet de la tour Eiffel jusqu’au dernier mètre carré du Larzac, c’est vraiment ça qui est inssuportable je trouve ! On ne profite même pas de notre propre territoire, sauf contre espèces sonnantes et trébuchantes que seuls les plus loyaux au système (ou les plus endétés) seront parvenus à amasser.

    Les hippies l’ont bien tenté... C’était bien joué mais ça a foiré.
    Moi, si je veux le faire, c’est pas pour fumer de la beuh et faire l’amour toute la journée ! Je veux pouvoir construire ma maison, avoir mon carré de jardin et vivre le plus possible à mon rythme, comme je l’ai choisi (ou comme la nature l’aura choisi pour moi), et non pas un quelconque patron me l’aurait imposé, aliéné au rythme effréné de l’économie de marché qui va bien trop vite pour moi et n’a rien à m’offrir si ce n’est du stress et des colifichets en plastique qui font bip-bip... Mais je ne suis plus un gamin ! smiley


    • MICHEL GERMAIN jacques Roux 27 janvier 2009 11:48

      Merci pour votre intervention.

      vous exprimez, comme moi, ce que beaucoup ressentent, souhaitent et ont déjà compris.

      Un an avant la chute de la Bastille personne (à quelques très rares exceptions prés) ne pouvait imaginer que la monarchie et les aristocrates pouvaient être balayés aprés 1500 ans de domination et que l’on pouvait inventer les droits de l’homme et du citoyen et l’abolition de l’esclavage (que le tyran Bonaparte allait rétablir). Presque tout le monde ignore, puisque l’on va certainement me parler de sang et de guillotine, que "la semaine sanglante" de mai 1871 organisée par le régime bourgeois d’Adolphe Thiers, a fait plus de morts (parmi les ouvriers et artisans) que toute la " Terreur" révolutionnaire. 

      je vous remercie de m’avoir donné l’occasion de le rappeler.

      A bientôt dans la rue, dans les champs, dans la vie. La vraie.


  • MICHEL GERMAIN jacques Roux 27 janvier 2009 09:16

    Bonjour,

    je n’ai visiblement pas été assez clair pour tous ? ou alors trop clair ? un autre commentaire que le votre laisse présumer que certains ont, malgré tout,compris.
    je n’ai nullement exclu les ouvriers, employés ou qui que ce soit d’ailleurs, d’être détenteur d’un potentiel de refus total de "sauver le soldat Capital".
    il me semble aussi que tout est dit dans la dernière phrase de mon texte, non ?
    la différence entre un gangster et un révolutionnaire c’est que le premier souhaite, avec l’argent dérobé, se maintenir dans une société qu’il ne désire pas changer. Pour moi donc, aujourd’hui, l’immense majorité des "responsables" politique ou syndicaux, consciemment ou pas, voudraient, au mieux, réutiliser le fond "libéral" à leur compte. Ou, plus simplement, et pour certains, perdurer dans leur rôle d’opposants professionnels d’aujourd’hui.

    Je vous remercie pour votre lecture et vous salut trés fraternellement.


    • Yena-Marre Yena-Marre 27 janvier 2009 09:39

       smileyBonjour ,
      j’apprécie votre salut fraternel et je vous le retourne , mais je continue de penser que votre article n’est pas très clair et qu’il gagnerait à être traduit philo/français de tout le monde smiley
      A jeudi dans la rue qui sait ?


  • faxtronic faxtronic 27 janvier 2009 12:30

    Les revolutions

    1789 La revolution francaise a vite passe a la terreur, puis a Napoleon. En plus elle avait avant elle un cohorte de philosophe et de penseur qui avait une societe nouvelle et plus libre et plus juste dans les cartons.

    Pour l instant, il n y a rien de tous cela dans les cartons. Il y a rien d autre. Rien de possible. Evidemment on pourrait se revolter et faire couler le sang, beaucoup de sang. Pourquoi pas ?

    1830 ?? belle revolution, Du sang, mais autant de resultat que de pisser dans un violon

    1848-1852 ?? Waoou, 4 ans d’hypcrisie et d illusions avant 20 ans de Napoleon III 

    1870 ?? Une boucherie sans nom, se terminant a Cayenne ou sur le mur des federes pour les revolutionnaire, et debouchant sur un injustice social enorme en 1900 et une boucherie patriotique en 1914

    1917 ?? Une guerre civile jusquen 1924, puis Staline, etc... Du pur bonheur. Maintenant C est la mafia qui y regne en Russie

    1933 Allemagne, revolution nationaliste avec Hitler pour une societe nouvelle. Les gens le voulaient, pour une meilleure societe suite a a crise de 1929 qui amena une inflation au dela du Milliard en Allemagne, l homme provdentielle. Une tache eternelle et une massacre sans nom...

    1936 Espagne, revolution, contre revolution, 50 ans de Franquisme

    1949 En chine, 30 000 000 de morts sous Mao.

    1956 Fidel castro, le Che... c est finalement le mois pire, mais je prefer encore ma vie ici et maintenant

    1975 Vietnam, cambodge = Pol Pot, Boat people

    Une revolution... Sans nouvelle societe dans les cartons, une societe realiste et coherente Mais ce ne serait qu une revolte, une jacquerie, vite fait etouffe 

    Mais apres, il y aura rien de mieux, sinon la misere. Et pis de toute facon dans notre monde mondial, une revolution national aurait autant d impact que si en 1789 seule le bas berry s eut ete revolte....
     
    Car il ne faut pas oublier que les Revolutions n ont jamais efface la misere et l oppression. Elle en a juste change les motifs, les raisons et les maitres.


  • Wazo Migrator 27 janvier 2009 13:05

    Il est vrai que les revolutions n’ont fait que changer les maitres, car comme il a été remarqué si justement en haut, ’’ Ce n’est qu’à l’echelle nationale’’

    Certain diraient, qu’il faut comme même essayer...Mais il ne s’agit plus d’essayer, bien au contraire. Pour commencer un mouvement non violent (comme les revolutions oranges) mais à l’échelle mondial... Certain mouvement, et un en particulier (Le Zeitgeist) Rassemblant plus de 1800 manifestations dans 70 pays lors du Zeitgeist day (prochain le 15 Mars 2009). Ce mouvement autour d’un documentaire social et religieux de Peter Joseph d’une honnetée rare (bien sur, cela reste un point de vue) regroupe, une solution de remplacement expliqué sur le documentaire Zeitgeist Addendum appellé The Venus Project ce n’est pas parfait ( et ce n’est pas le but) mais c’est plus humain que celui dans lequel nous errons...

    Ce systeme social et monétaire est perimé, il ne faut pas le remplaçer mais le détruire, de nos mains, ensembles... Je pense sincérement que nous sommes pas fait pour nous détruire les uns les autres, que nous ne sommes pas fait pour étre compétitif, brutal et enchainée à un écran plat sony... Et vous ?


  • Bobby Bobby 27 janvier 2009 17:32

    Bonjour,

    Hélas, mille fois hélas, dirais-je qu’ont changé les guerres, les révolutions ? Faisant certainement beaucoup de victimes, elles ont permis de propager quelques idées...à peine. Et celle de 1789 qui a su faire si peur à la noblesse européenne tout entière, n’a pas mis en péril la structure même de la société française qui s’est contentée d’en remplacer les figures en leur donnant d’autres noms !

    Le peu de réactions à votre article vient peut être en effet d’une certain manque de compréhension ? Il est pourtant pour moi relativement clair (j’ai lu D.Moore, Illitch, Fromm, Watzlawick... et bien d’autres !).

    Il semble évident, que les valeurs traditionelles de notre société ont trouvé un coup de frein magistral ces derniers temps. la valeur "travail" par exemple a considérablement diminué dans le consensus social en raison de son remplacement par des machines de plus en plus sophistiquées... qui demain, permettront à l’homme de se débarasser de la plupart des tâches laborales... sans avoir pris la précaution d’en profiter pour changer sa mentalité... c’est bien a cette incapacité à s’adapter aux chagements qu’il induit lui même dans son propre environnement que l’homme moderne doit les véritables déséquilibres socio-économiques actuels. Et c’est au niveau mondial !

    L’économie contient en son sein même la destruction de tout équilibre,son "emballement" produit de plus en plus d’exclus ! cela ne peut se perpétrer continuellement et trouvera bien une fin dans un laps de temps relativement bref.

    La politique menée outre Atlantique a mené le monde de conflits armés en conflits armés, les techniques de combat commerciales ne font pas mieux ! et procèdent de la même philosophie destrucrice pour la plus importante (les armes représentent un secteur extrèmement lucratif au niveau mondial)...

    Quand a lutter aujourd’hui contre la surpopulation sur terre, ce qui m’apparaît comme une nécéssité... qu’avait déjà entrevue un certain Thomas Malthus le sciècle dernier dans d’autres conditions et pour d’autres motifs, il est vrai, je suis heureux de ne pas avoir à en porter la responsabilité de choix des moyens.

    Le soldat américain se bat pour préserver "l’american way of life" dont la base est une consommation effrénée que trois planètes terre ne suffiraient pas a produire si elle était appliquée à tous ses habitants... la seule solution serait (pour certains nantis) de diviser radicalement cette population par... 9 !!! tout en gardant les mêmes structures. C’est le but semble t’il non avoué des tendances situées à une droite... extrème !

    J’avoue que mes sentiments ne sont pas de cet ordre, mais voit bien mal notre monde se dépétrer de cette problématique infernale.

    La réaction des jeunes Grecs me paraît très saine... y aurait-il un philosophe dans la salle ?






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