Allez, salope, fais-moi peur !
… Et les enfants tremblant, livides, les yeux écarquillés regardent. Ils voient la terrible ogresse, coutelas à la main, s’approcher en ricanant du grabat où repose nu, enchainé, le jeune missionnaire… Va-t-il abjurer sa foi ? Le suspense est insupportable. Pour les moins de 10 ans, bien sûr....
Les plus vieux étouffent un bâillement, et Papa Obama, fort de l’appui tacite des adultes du système financier, surfe vers le canal des faits divers, pendant qu’on conduit au dodo les bambins qui rechignent. Il pourront continuer au lit leur délectation morose. On reprendra plus tard leur entraînement par étapes à la jouissance sado-maso de la vie made in USA.
C’est qu’il faut bien se préparer avec sérieux à une vie où chacun veut la peau de tout le monde. Une vie où l’on se déteste entre religions et entre races, entres jeunes et vieux, entre hommes et femmes, entre Démocrates et Républicains…. Ce n’est pas le premier venu qui peut comprendre spontanément que le but final de l’existence est d’accaparer et de gaspiller tout ce qu’on peut, d’écraser le faible, de trahir toute parole donnée, au nom d’une ambition qui permettra d’avoir, la richesse, la gloire … et un jour le Paradis, juste en répétant le nom de Jesus…
On nait égoïste, mais on devient un fieffé salopard. Il faut se former ; Il faut un modèle et de la pratique. La gouvernance états-unienne a pris sur elle de se donner en modèle d’infamie. Elle l’a fait en engageant une lutte à finir, au Sénat et au Congres, pour des motifs minablement partisans. L’enjeu ? Réussir in extremis à priver 50 millions d’Américains de toute couverture médicale. Les plus déshérités, naturellement. Ceux qu’on a déjà privés de leur travail, en exportant les jobs en Asie pour engranger quelques milliards de plus pour les riches. Ceux qu’on a déjà expulsés des maisons qu’on leur avait vendues à des conditions frauduleuses.
« DONNER » des soins a ces gens ? Vous voulez rire ! On croit si peu aux USA qu’ils le méritent, qu’on peut calculer qu’il y a des points politiques à marquer en étant de ceux qui s’affichent comme les plus féroces adversaires de cette »faiblesse » !
Le « Obamacare », tel qu’accepté l’an dernier, est déjà un pieuse hypocrisie ; une abomination qui, loin d’aider vraiment les pauvres, les force a mettre la priorité sur une protection médicale – aux coûts outrageusement gonflés au profit des médecins et des assureurs – en rognant sur leurs autres besoins essentiels d’alimentation et de logement. L’Obamacare est une telle nauséabonde caricature d’un vrai régime de santé gratuite, qu’on comprendrait que se livre une farouche bataille pour le bonifier.
Mais quand on s’aperçoit que la farouche bataille à Washington ne se livre pas pour l’améliorer, mais pour le saboter, pour donner encore moins, partager encore moins, émasculer totalement ce régime qu’on voulait déjà impuissant dès le départ…. Quand on comprend ce qui est en jeu, toute sympathie disparait pour cette nation où l’on met toute sa fierté perverse à se faire du mal les uns les autres.
Les dernières traces de sympathie pour l’Amérique disparaissent. Moment de soulagement, quand on croit qu’on pourra enfin accepter ce désamour et s’accorder le plaisir de ne plus penser à cette excroissance maligne sur notre pauvre monde. Mais çà ne dure pas. Cette Amérique revient nous pousser du coude et exiger que nous lui redonnions notre attention. Ayant gagné notre antipathie, elle vient s’imposer à notre mépris.
Un indicible mépris. Car, à un niveau plus bas encore que faire le mal, il y a celui de vouloir le faire et de ne même pas y parvenir. Tous ces politiciens qui se sont battus à Washington pour le triomphe de l’égoïsme et de la mesquinerie sont apparus ineptes dans la méchanceté. Ils sont apparus instrumentés par ceux encore plus méchants, mais hélas bien plus retors, qui ne voulaient pas de cette provocation inutile de sabrer un peu plus dans cette apparence de solidarité réduite à sa portion congrue qu’est l’Obamacare
Les vrais méchants ne le voulaient pas. Les clowns à face de monstres du Parti Républicain n’ont pas été soutenus et n’ont donc pas pu livrer tout le mal qu’ils voulaient. Ils se sont vautrés dans l’abjection et on ne les a même pas jugés dignes de faire semblant de croire à leurs gesticulations. Warren Buffett, l’oracle d’Omaha, s’est empressé de dire de cette « crise’ » : « Nous allons aller jusqu’au point extrême de l’idiotie, mais nous n’allons pas aller au-delà. » Déjà, samedi, Baudouin Prot, le patron de BNP Paribas, avait assuré qu’ »un défaut de paiement ne peut pas arriver. Je ne crois pas une seconde à ce scénario. »
Ce spectacle était pour la plèbe, par pour ceux qui savent. Les marchés financiers n’ont donc pas bronché. Le guignol a épuisé sa malice factice puis s’est terminé.
À tous ceux qui ont joué cette ridicule farce il ne reste qu’a offrir notre plus sincère mépris. Comment le peuple américain peut-il supporter à sa tête, et feignant de le diriger, ces hâbleurs sans idées, sans dignité, sans véritable engagement ? Si on ne peut créer un vraie démocratie, un corporatisme qui dit son nom ne serait-il pas moins malsain que ce simulacre qui est une insulte a l’intelligence ?
Et ne nous y trompons pas. Quand on tient compte des idiotismes historiques et culturels, ce qui est vrai aux USA n’est-il pas vrai dans toutes les démocraties à l’occidentale ? N’y a t-il pas partout une gouvernance salope qui cherche des façons de faire peur ? Peur de l’Islam, peur du fascisme, peur de la dette. peur d’agir et de changer … Des guignols qui nous font peur et parfois bien du mal.