mardi 2 août 2005 - par Serge Weidmann

Archéologie interdite

evolution

«  La première de toutes les forces qui mènent le monde est le mensonge ». C’est par cette phrase que Jean-François Revel commence son livre La connaissance inutile. Le futur académicien parlait de la connaissance économique et politique. Je parlerai ici de la connaissance scientifique en paléontologie en conservant la sentence d’ouverture du livre de Revel.

Heureusement, nous assistons aujourd’hui à une remise en cause de vérités soi-disant établies dans tous les domaines. Ainsi le veut l’esprit de l’époque. Cette contestation n’est pas toujours bénéfique mais, dans certains cas, elle est indispensable et salutaire. Car certaines hypothèses scientifiques, avec le temps, étaient devenues des religions avec tout ce que cela véhicule de sacré, de tabous et de terrorisme intellectuel. A présent, elles pèsent moins sur les esprits et des faits ignorés, contestés, rejetés, effacés sortent de l’oubli, réapparaissent au grand jour comme la vérité sortant du puits dans sa splendide nudité, grâce à des hommes de sciences indépendants et courageux.

C’est le cas avec le travail de Michael Cremo et Richard Thompson, présenté aux USA dans une somme scientifique de 952 pages intitulée Forbidden archeology, réécrite en une version plus brève et plus abordable pour le grand public, parue en français, aux éditions du Rocher en 2004, sous le titre L’Histoire secrète de l’espèce humaine.

Que nous dit ce livre ? Que depuis près de 150 ans, plus de 200 découvertes paléontologiques en France -y compris en Auvergne, à Clermont et Aurillac- en d’autres pays d’Europe (Angleterre, Ecosse, Suisse, Belgique, Portugal, Italie), au Pakistan, en Chine, en Inde, en Amérique du Nord, Amérique centrale, Amérique du Sud, en Afrique...font apparaître, à travers des objets exhumés (outils en pierre taillée, colliers faits de dents de requins, os et coquillages gravés, bijoux en or...), des squelettes sortis de couches géologiques stables très anciennes, des traces de pas dans la matière fossilisée (pieds nus, empreintes de semelles), l’existence d’hommes aussi modernes que vous et moi à des périodes remontant à plusieurs millions d’années jusqu’à plus de 500 millions d’années dans certains cas (empreintes de semelles). Ce qui veut dire que, tout au long de l’histoire de notre planète, à partir du Cambrien, les appelés homo sapiens sapiens étaient là, vivant aux côtés des dinosaures et de tous les hominidés apparus plus tard et présentés comme leurs ancêtres.

En parallèle, les deux auteurs nous montrent comment les sommités scientifiques ont tout fait pour réduire à néant ces découvertes, éventuellement en brisant la carrière de leurs auteurs, qui remettaient en cause la théorie de l’évolution récemment adoptée comme un dogme et portaient préjudice à leur pouvoir de mandarins.

Ce livre passionnant laisse le lecteur devant deux questions :

Pourquoi des scientifiques de renom ont-ils foulé aux pieds les grands principes tracés par Claude Bernard -dont celui disant que lorsqu’un fait dément une théorie, il faut abandonner la théorie- qui constituaient le fondement éthique de leur engagement professionnel ?

Si des hommes comme nous ont vécu sur la terre depuis des millions d’années, si donc l’hypothèse de Darwin est fausse, alors d’où vient l’homme ? Quelle a été son Histoire et le sens de celle-ci depuis tout ce temps ? Quelle est sa place sur cette terre dont il fut l’occupant depuis les débuts et non l’ aboutissement d’une chaîne de primates, sujets d’une évolution hasardeuse ?

Serge Weidmann

NDLR : Comme on aurait pu s’y attendre, le livre cité dans cet article ne fait pas l’unanimité. Certains le considèrent révolutionnaire, d’autres comme un exemple de diffusion de théories sectaires. S’agissant d’une tribune libre, chaque lecteur pourra se forger sa propre opinion, entre autres, en faisant des recherches sur Internet. A titre d’exemple, voici quelques liens pour démarrer vos recherches :

http://www.dinosoria.com/impossible_001.htm http://www.unadfi.com/bulles/bulles%2086/bulles864.htm http://www.mcremo.com/



5 réactions


  • Bob (---.---.32.23) 2 août 2005 15:25

    Rien ne nous oblige à accepter les théories de Michel Creno, un védantiste avoué. Mais ce qui est troublant ce sont les faits abondants et incontestable qu’il présente et bien sur le travail ignoble de sabotage par l’establishment scientifique. Merci d’attirer l’attention sur ce livre.


  • L'équipe AgoraVox Marc 2 août 2005 15:57

    Difficile en effet de se faire une vraie opinion tant le sujet semble passionné. Cremo a une position en effet assez engagée. En même temps, les persecutions dont il a été victime sont lamentables, notamment après cette émission vidéo de 1996 diffusée sur la chaîne américaine NBC :

    http://www.mcremo.com/mysterious.htm


  • Emmanuel Delannoy (---.---.172.139) 3 août 2005 10:59

    J’ai hésité avant de poster un commentaire, car à mon avis, le silence et l’oubli seraient la meilleure attitude à adopter face à ce genre de publication.

    Hélàs, une certaine presse et une partie du public sont friants de ce genre de pseudo-révélations (déjà éculées en fait), et risquent de lui réserver une belle chambre d’écho, tout en faisant passer tout ceux qui dénoncent ces « théories » pour des sectaires.

    On se retrouve dans le même type de débat, le même type d’argumentation stérile qu’avec les créationnistes, dans une opposition de type foi - raison (chacun à droit à ses convictions, mais travestir la science pour faire du prosélytisme est une attitude éthiquement inacceptable - quoique fréquente hélàs). La posture du « persécuté » est bien commode, et me rappelle celle d’un homme politique français qui se représente fréquemment baillonné sur ses affiches électorales.

    Avancer ce genre de théories farfelues n’est évidement pas désintéressé, et une idéologie se cache derrière. Celle de l’omnipotence de l’homme sur le monde qui l’entoure, de son droit illimité à le modifier, et de sa pérennité absolue ; attitude largement déresponsabilisante.

    L’histoire du vivant et de l’émergeance de l’humanité devrait au contraire nous rendre plus modeste, nous faire prendre conscience de notre fragilité et de celle de l’écosystème dans lequel nous vivons et que nous modifions plus vite qu’il ne peut s’adapter. C’est de raison, et de responsabilité, que nous avons besoin, et il est domage que ce type de « recherches » captent dans certains pays, ou auprès de bailleurs privés, des fonds qui seraient bien mieux employés ailleurs.


  • nico 3 août 2005 13:00

    J’ai comme Emmanuel hésité à critiquer ces travaux. En effectuant quelques recherches je suis tombé sur le site de Cremo et sur une liste de revues de ce livre dans des journaux scientifiques. Il en ressort qu’au moins ce livre pose de nombreuses questions intéressantes. Peut-être les réponses données, ne le sont pas dans la pure tradition de l’impartialité scientifique...


  • dimebaglecorse 15 décembre 2011 15:05

    je voulais vous adresser un « j’accuse ! » digne d’émile zola, mais le repas de noel a été (beaucoup) trop arrosé, alors je vous répondrais demain...en attendant, sachez que malgrès nos différent, vous êtes mon frêre, et par conséquent,je vous aime !!! à demain !


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