Au bistro de la Toile : Jonhysse, smic, Jérusalem
- Oh ! Victor, on t’a pas vu hier. C’est le deuil national qui t’a empêché de sortir ?
- Bof… À vrai dire Loulle, je fuis ce harcèlement johnnyxuel. Il faut donner aux choses l’importance qu’elles ont. Certains en sont à comparer notre sympathique Jojo à Victor Hugo. Tè, je vais te réciter quelques vers de l’immense Hugo qui pourraient convenir à la mort de Johnny :
Il n’avait pas encor pu saisir une cime,
Ni lever une fois son front démesuré.
Il s’enfonçait dans l’ombre et la brume, effaré,
Seul, et derrière lui, dans les nuits éternelles,
Tombaient plus lentement les plumes de ses ailes.
Il tombait foudroyé, morne silencieux,
Triste, la bouche ouverte et les pieds vers les cieux,
L’horreur du gouffre empreinte à sa face livide.
Il cria : Mort ! les poings tendus vers l’ombre vide.
-… tenh ! C’est pas gai ton truc.
- Eh ! La mort n’est pas souvent gaie. J’ai une autre idée pour ne pas oublier le ci-devant Smet Jean-Philippe, Victor Hugo de consommation courante, ersatz d’Étasunien mais vrai contribuable helvétique : mettre sa photo et celle de ses poumons sur les paquets de clopes !
- Eh ! Oh ! Tu veux la mort des buralistes ? Déjà que les Smicards sont dans le collimateur des « Zexperts », qui viendra s’encanailler dans mon rade ?
- Les riches Loulle. Les riches. Voilà une clientèle solvable, et qui est en progression. Pour augmenter leur pouvoir d’achat, un ami m’a proposé quelque chose d’intéressant : « Instaurer le DMIC, le Dividende Minimum Inter-actionnarial de Croissance, d’un montant de 100 000 € alloué à chaque actionnaire, qui serait financé par une cotisation de 50 % des revenus bruts de tous ces salauds de nantis que sont les smicards, les RSAïstes, les polemployïstes et les fonctionnaires. »
- Il manie avec bonheur l’ironie sarcastique ton pote, comme toi concernant Johnny. Bon. Changeons de sujet. Tiens, la dernière Trumpade n’est pas mal et ressemble à une chanson de Johnny : « Allumer le feu ! ». Voilà que ce taré veut en remettre une couche au Moyen-Orient avec son truc d’ambassade à Jérusalem…
- C’est vrai que ce type se révèle grandiose : le Mozart de la konnerie. Il devient une illustration parfaite de cette boutade d’Einstein qui dit en substance : « Il y a deux choses dont je sois sûr : la bêtise humaine et l’expansion de l’univers. Encore que pour l’expansion de l’univers, on peut douter… », et que moi je reprends en disant : « La konnerie humaine est la seule approche que l’on puisse avoir de l’infini. »
Jérusalem, Loulle, je ne vois que deux solutions concernant le devenir de cette ville qui est le symbole des pires névroses collectives en « isme » : le judaïsme, le christianisme, l’islamisme. Soit en faire une ville ouverte, un territoire en soi, indépendant comme l’est le Vatican par exemple, ou Monaco. Avec bourrage de crâne à tous les étages et promesse de paradis, fiscal bien entendu, c’est plus réaliste que l’autre !
- Et la seconde solution ?
- Puisqu’on est dans le sarcasme et l’exagération : faire fuir la population dans le désert puis vitrifier la ville avec trois bombes atomiques, l’une venant d’Israël, l’autre de chez Trump, la troisième fournie par le Pakistan…
- Fatche ! Tè ! Puisqu’on est dans les machines de mort, buvons plutôt un canon…
Illustration : hommage à Chimulus