vendredi 16 avril 2010 - par pigripi

Au grand souk écolo-éthico-durable : le Green business

La confusion règne dans l’étiquetage, la dénomination, les accroches, les arguments publicitaires de tout ce qui touche à la santé du vivant, y compris la protection de la terre. Tout ce qui peut être accaparé par le Green business plonge les consommatrices et les consommateurs dans la perplexité et l’embarras.

Protection de la terre

Le souci du respect de la terre nourricière est aussi vieux que l’humanité existe. De tous temps les paysans ont aménagé les ressources naturelles pour pourvoir à leur existence et leur subsistance en aménageant des rizières, en creusant des fossés et construisant des aqueducs, en édifiant des digues, en alternant les cultures et les jachères, en plantant des arbres et des haies pare-vents, en recherchant des variétés plus appétissantes, plus nutritives et plus résistantes par la greffe, le marcottage et le bouturage. En France, le premier botaniste "hybrideur" fut, au XVIIème siècle, Carl Von Linné et l’Allemand Mendel posa quelques siècles plus tard les lois de la génétique. L’importation de tubercules (patates), de noyaux (pêches, abricots) et de graines (cèdres, tomates) a toujours accompagné celle de matières premières et de produits manufacturés. Les éleveurs ont soigné leurs troupeaux, ont veillé à leur alimentation et à leur santé, ont créé des espèces en croisant des races pour mieux satisfaire leurs besoins.

  Aujourd’hui, on parle davantage de sauver la planète que de respecter la terre parce que la croissance démographique et l’activité humaine désordonnée ont mis en danger les ressources naturelles, que l’environnement naturel s’est parfois dégradé et que des scientifiques ont mis en relation la santé du vivant avec ces modifications.

Mais ce n’est pas la seule raison. Le Green business rapporte. Il rapporte même beaucoup et de plus en plus, la croissance de ses entreprises est phénoménale, celles qui démarrent pouvant faire du 100%. Plus on affole le gogo, plus on le culpabilise, mieux l’industrie du Green business se porte. On dit même que c’est le principal secteur d’activité porteur d’avenir.

Économie de subsistance et économie de profit

Dans une économie de subsistance, on produit pour satisfaire les besoins essentiels. Dans une économie de profit, on produit pour amasser du capital et, afin d’augmenter la production il est nécessaire de développer les systèmes de transformation au détriment des composants de base en principe naturels.

La transformation des matières premières apporte de la valeur ajoutée, à savoir du capital. Elle fournit du travail, lequel produit du capital qui permettra aux industriels de vendre leur production. Plus est importante la valeur ajoutée, plus est étendu le pouvoir de consommer et c’est pourquoi l’incitation à la consommation est, de nos jours, l’enjeu essentiel du système économique. Les images fixes et animées, le cinéma, la télévision, les affiches publicitaires, les magazines, la radio et la mode sont le nerf du marketing, de la publicité et de la réclame.

De l’idéologie dans la bouffe et les fringues

La convergence de la prise de conscience de la détérioration et de la possible raréfaction des ressources naturelles ainsi que l’incitation à la consommation ont donné naissance à un grand souk mondial où des notions vitales se mêlent à une foule de nouveaux concepts, pas forcément nouveaux, qui font le bonheur des marchands. et des politiques C’est ainsi que le consommateur se retrouve perdu dans une jungle de produits dits écologiques, responsables, naturels, verts, recyclables, éco-innovants, biodégradables, biologiques, hypoallergéniques, durables, respectueux de l’environnement, éthiques, d’alicaments, de phytothérapie, de compléments alimentaires, de green business. Comble de l’ironie, plus le produit est naturel, plus il est cher. Plus il est transformé et chimique, moins il est coûteux car il fait tourner le système économique. 

La contrainte de la valeur ajoutée ne vaut pas que pour l’alimentation, elle vaut également pour les cosmétiques, les compléments alimentaires, les textiles, le mobilier, l’équipement domestique, et les moyens de transport et tout ce qui participe du commerce.

Par exemple, on remarquera que les vêtements les moins coûteux sont les plus décorés et façonnés. Sur des tissus de qualité médiocre et des coupes approximatives, on brode, on rapporte des pièces textiles, on coud des perles, on colle des paillettes, on imprime des motifs, on donne des apparences de vieillissement jusqu’à vendre avec les jeans un morceau de carton à poncer, on effiloche, on met des étiquettes sur l’endroit du vêtement, on imprime l’envers et on fait des coutures apparentes. Cette manière de produire du textile a beaucoup d’avantages. Le vêtement est séduisant car il obéit aux critères de la mode, il ne dure pas et doit être renouvelé rapidement, il fait travailler à coup réduit une multitude de personnes depuis le façonnage des boutons ou perles de nacre, jusqu’à la fabrication des teintures et apprêts spéciaux, en passant par le design du vêtement mais aussi de toutes les pièces rapportées, sans oublier la logistique qui permet de produire in time , sans stock, en fonction de la demande et du niveau de remplissage des étagères du magasin. Là encore, comme pour la nourriture hyper transformée, plus il y a d’acteurs pour produire un vêtement, plus le cycle économique est complexe, plus il y a de valeur ajoutée, plus ça rapporte à ceux qui tiennent les manettes du système. Encore aujourd’hui la richesse d’un dirigeant se mesure au nombre de personnes qui travaillent pour lui directement et en sous-traitance ou délocalisation. 

Des produits qui ne rassemblent pas tous les critères en vogue

Il est pratiquement impossible de trouver sur le marché un produit qui soit tout à la fois éthique, biologique, biodégradable, recyclable, écologique, hypoallergénique, non testé sur les animaux et bon pour la santé et c’est là que les marchands font preuve d’astuces et de ruses pour tromper le consommateur sur les qualités réelles de ce qu’il achète. Même les producteurs et distributeurs de produits bios utilisent les mêmes astuces de vente pour la bonne raison qu’ils ont fréquenté les mêmes écoles de commerce que leurs concurrents. Il est réjouissant de s’offrir du Rapunzel (Raiponce) pour la survie de la tradition orale par solidarité avec les frères Grimm ou du Max Havelaar  (ce roman de Douwes Dekker aura un retentissement énorme aux Pays-Bas. Il déclenchera un mouvement d’opinion progressiste qui mènera à la promotion d’une politique éthique aux Indes néerlandaises, soucieuse d’améliorer le sort des indigènes –source Wikipedia).

Par exemple les fabricants de cosmétiques vont mettre en avant le naturel alors que leurs produits contiennent généralement des dizaines de composants en majorité issus de la pétrochimie. Pour quelques % d’huile de jojoba, on trouvera de l’eau, de la paraffine, de la vaseline, du propylène glycol, du carbomer, des parabènes, etc. Des étiquettes volontairement trompeuses mettront en avant Jojoba alors que sera inscrit en lettrines minuscules et illisibles à base de . En ce moment la TV diffuse des publicités pour des déodorants à base de pierre d’alun, laquelle était déjà connue des Egyptiens et peut s’utiliser sans transformation pour un prix extrêmement modique.

Non seulement il n’existe pratiquement aucun cosmétique véritablement et totalement naturel mais on passe sous silence les interactions entre les nano matériaux. Ma peau très délicate accepte parfaitement une certaine poudre qui contient, entre autres des parabènes alors qu’une autre marque qui contient aussi des parabènes mais d’autres composants et sans doute en proportions différentes me déclenchera une allergie. Dans mon cas, la mention sans parabènes qui apparait de plus en plus sur de nombreux produits, n’a aucun sens car un produit sans parabènes peut contenir par ailleurs toutes sortes de nano matériaux soupçonnés d’être cancérigènes ou allergisants. Bien entendu, les produits sans parabènes sont vendus avec la caution des pharmaciens, marge oblige, Nous avons eu l’alerte aux sels d’aluminium, celle à l’oxyde de zinc, celle à la lanoline et maintenant celle aux parabènes en attendant la suivante et sans que la question des allergies ne soit résolue.

On peut observer une confusion identique avec des produits bios de marques anciennes, réputées et onéreuses (voir Envoyé spécial du jeudi 1 avril 2010) qui peuvent aussi avoir un effet nocif sur la peau parce qu’ils contiennent de l’alcool.

Même le beurre de karité 100% pur n’est pas naturel car, au sortir de la noix, cette graisse pue, elle est grumeleuse et il est nécessaire de la chauffer, de la filtrer, de l’homogénéiser et de la désodoriser, ce que font les Africaines avec de l’écorce d’orange qui n’est pas forcément bio et dans des conditions qui ne sont pas vraiment hygiéniques sur le plan bactériologique. Le barattage du beurre de karité se fait à la main, à même le sol de terre dans des bassines en plastique par des femmes qui participent d’un commerce dit éthique, équitable ou étiquetable.

On trouve de plus en plus de cafés éthiques et biologiques 100% Arabica dans les rayons des supermarchés. Comment peut-on parler de commerce équitable quand les producteurs sont rémunérés au tarif local, qu’ils ne bénéficient pas de législation du travail, d’infrastructures scolaires et sanitaires fondamentales, que les enfants n’ont pas d’autre choix que d’aider leurs parents qui se tuent à la tâche sans compter leurs heures, etc. ? Quand le cinéaste Michael Moore interpelle le PDG de Nike sur le travail des enfants, il ne montre que la face la plus visible de l’exploitation des gosses.

Comment peut-on garantir la qualité biologique d’un produit cultivé sur des parcelles environnées de cultures intensives abondamment arrosées de pesticides et d’engrais qui passent dans les nappes phréatiques et se baladent dans les airs ? la carotte est typique de la difficulté d’éradiquer les polluants agricoles parce qu’elle a la faculté de pomper les nitrates qui s’accumulent dans les nappes phréatiques. Il est impossible qu’une carotte soit totalement exempte d’engrais nitratés et d’insecticides car les premiers circulent sous terre et les seconds par la voie des airs. Quand on observe que le sable rouge du désert sahélien se dépose à Paris à l’occasion des tempêtes de sable qui soufflent à des milliers de kilomètres de la capitale (phénomène observé dès 582 par Grégoire de Tours sous le nom de pluie de sang), alors imaginez les traitements insecticides vaporisés sur des parcelles situées à quelques centaines de mètres ou quelques kilomètres des champs de culture biologique. La question est d’ailleurs soulevée par les antis OGM qui craignent des migrations intempestives par voie aérienne et les agronomes qui constatent l’effet des pluies acides sur les forêts. C’est tellement une question de bon sens que je l’avais entendue de la bouche d’un paysan il y a une quarantaine d’années quand l’agriculture bio faisait son apparition et qui, bien avant Tchernobyl savait parfaitement qu’un nuage d’insecticides ne s’arrête pas tout net aux frontières d’un champ de culture biologique, même s’il est signalé par un beau panneau vert.

L’agriculture biologique peut toutefois être qualifiée de responsable dans la mesure où elle n’ajoute pas d’engrais chimiques et de pesticides aux quantités disséminées par l’agriculture intensive.

 Le lait, c’est bon, c’est sain, ça apporte du calcium et c’est naturel. Qui oserait dire le contraire ? D’ailleurs, comme le chante la pub institutionnelle : les produits laitiers sont nos amis pour la vie D’une part des études scientifiques mettent en doute ces qualités et beaucoup de personnes ont pu constater qu’elles digéraient mal le lolo.

D’autre part, pour ce qui est du naturel, quand on a comme moi, bu du lait au pis de la vache, je peux vous assurer que je n’ai jamais trouvé dans le commerce du lait frais qui ait autant de crème et qui sente pareillement la bouse. Tous les laits frais sont écrémés plus ou moins, filtrés, refroidis, désodorisés et je ne sais quoi d’autre.

Qui sait que pour être vache laitière, c’est-à-dire pour produire du lait en permanence et en dehors des gestations, il faut subir une véritable torture, prendre des antibiotiques pour maintenir la lactation, soigner des mammites, subir la traite et accepter d’être une usine à lait ? Les femmes qui ont allaité savent ce qu’il en coûte d’avoir les seins durs et gonflés de lait. Alors imaginons que cet état soit permanent pendant des années…Les pourfendeurs de foie gras (dont je ne suis pas) devraient aussi boycotter le lait de vache (ce que je ne fais pas)…

Bon, j’ai allaité ma fille et j’ai adoré mais ça n’a duré que trois mois car j’ai eu des abcès (je me demande pourquoi puisque allaiter, c’est naturel), j’ai du prendre des antibiotiques, on m’a passé une trayeuse pour évacuer la production de lait que je ne devais pas donner à mon bébé à cause des antibiotiques. Il faut croire que nous supportons mieux les antibiotiques dans le lait de vache que nos bébés dans le lait maternel.

Les logiques des défenseurs de la Nature sont parfois difficiles à suivre. Il n’est pas acceptable de gaver des oies mais il est parfaitement admis de s’accrocher aux mamelles des vaches à lait, de les fistuler en leur posant un hublot pour plonger la main dans leur rumen afin de contrôler le processus de lactation (expérience de l’INRA mentionnée dans un article d’Agoravox). Tout comme les logiques des gouvernements sont étranges. Il est noble et respectueux de planter des vignes à perte de vue pour produire de l’alcool mais il est immoral et illégal de planter du cannabis et du pavot à perte de vue au Maroc ou en Afghanistan… Bon, je l’avoue, sur le plan esthétique, j’apprécie davantage les vignobles verdoyants et réguliers qui peignent harmonieusement nos vallées et nos collines faisant ressortir les rondeurs appétissantes de la belle France. Par contre un ivrogne qui viole ou tue avec sa bagnole me déplait autant qu’un camé qui cherche à piquer mes sous. Pourtant, l’alcoolisme coûte plus cher à la sécu que l’abus de cannabis et d’héroïne. Je m’égare, nous ne devons pas toucher à nôtre patrimoine gastronomique ni à l’économie viticole et nous rappeler que Pasteur à dit que le vin était un aliment. Ses successeurs disent aujourd’hui que c’est même un médicament. Ah, les bons polyphénols et les tanins…Rien à voir avec le mauvais THC… 

Le Green business nous fait aussi le coup du bambou. Le bambou, c’est beau, c’est solide, flexible, doux au toucher et facile à cultiver car il croit rapidement et se reproduit itou grâce à ses rhizomes infatigables. Le bambou est donc considéré comme une matière noble et naturelle qui se répand dans les échoppes sous forme d’oreillers, de textiles, de meubles, de matériau de construction, d’ustensiles de cuisine, d’objets de décoration et d’équipements divers. Or le bambou est un redoutable prédateur végétal qui ne supporte pas la concurrence des autres espèces et sa transformation nécessite la contribution de vernis, de colles, de laques, de peintures, de chaleur, d’eau et des petites mains exotiques habiles à le tresser et le tisser pour quelques piécettes. En effet, même le bambou géant n’atteindra jamais la circonférence d’un chêne et pour obtenir des surfaces suffisantes pour répondre aux besoins industriels, il est nécessaire d’assembler les lattes en les collant et en les pressant. A-t-on jamais vu une étiquette accrochée à un objet en bambou indiquant la composition des colles, vernis, peintures, laques et autres apports chimiques ? Comme dirait Anne Roumanoff, on ne nous dit pas tout.

Dans le même temps, on nous révèle que la maison reste le lieu de toutes les pollutions découlant de l’émanation toxique de colles, de vernis, de polymères et de produits chimiques formaldéhyde, benzène, hydrocarbures, phtalates, PCB, entrant dans la composition de pratiquement tous les objets de la maison. Si on ajoute ces émanations aux radiations des ondes du wifi, du sans fil, des commandes à infra rouge, des antennes de transmission, des fours à micro ondes, des TV,des téléphones portables, des appareils électroniques, des gaz de combustion et du Co2, des ampoules basse tension, de la radioactivité naturelle, des micro particules, des pollens, des poussières métalliques dégagées par l’usure de certains ustensiles, des désodorisants chimiques, de certains encens et des nettoyants domestiques, alors chaque logis est un petit Tchernobyl à lui tout seule…On se demande comment nous sommes toujours en vie et comment notre espérance de vie peut encore croître et enrichir notre économie de l’inestimable Senior business. Sans doute un miracle de la nature humaine ! Il y a fort à parier que la montée des intégrismes religieux a quelque chose à voir avec ce miracle de la résistance de la nature humaine à tous les nouveaux dangers qui ne peut s’expliquer que par l’intervention divine avec le soutien compréhensif des apôtres du green business dont les plus verts des verts, les jardiniers qui nous font l’article sur les plantes d’intérieur dépolluantes. 

Le gouvernement responsable des mensonges des marchands

Le marchand qui a naturellement tendance à vanter sa marchandise n’est pas l’unique responsable de ce bazar dans les étiquettes, les législateurs qui définissent les critères, imposent des normes et accordent des certifications, le font plus dans l’intérêt des marchands que dans celui des consommateurs, santé économique oblige. Et, malheureusement, quand il faut choisir entre la santé publique et la santé économique, nos dirigeants n’hésitent pas. Le triste état de nos hôpitaux en témoigne et les récentes manifestations des personnels hospitaliers le confirment. Ce n’est pas grave, nos dirigeants continuent à marteler que la France a le meilleur système de santé au monde et vont donner des leçons aux Américains.

A ce propos il est utile de rappeler que nos organismes publics de contrôle de la santé, l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset).et l’AFSSA, Agence Française de Sécurité Sanitaire Alimentaire, ont été fusionnées de force, récemment, par un jeune haut fonctionnaire qui était, depuis juin 2007, conseiller technique (écologie et urbanisme) au cabinet de François Fillon à Matignon, au grand désespoir de certains de leurs experts qui prennent leur rôle au sérieux et dont les recommandations sont parfaitement ignorées. En effet, aussi compétents et sérieux que soient ces experts ils sont tributaires des budgets, des saisines et de la communication de leurs travaux décidés par un gouvernement et un chef d’Etat dont le principal souci est de satisfaire les attentes du Medef, de l’industrie pharmaceutiques (on l’a vu avec l’affaire des vaccins contre le H1N1) et de rester aux commandes du pays en évitant d’affoler et/ou de contrarier les masses consommatrices. 

Par exemple, pour les experts indépendants, le tout lampes fluo-compactes et LEDs est une aberration en l’absence de normes et certifications relatives à leur fabrication, la dangerosité de leur rayonnement (on nous dit que les ampoules basse conso et les néons antiques, c’est kif-kif, sauf que les tubes néons n’ont jamais équipé massivement les éclairages à hauteur du corps et de la tête en particulier), les risques de brûlures et explosion et l’incertitude qui règne sur le recyclage des produits toxiques qui les composent. Là, c’est la faute aux Chinois qui les fabriquent, forcément mal (les chinois ne savent que copier et travaillent mal, n’est-ce pas ?), alors que ces derniers respectent scrupuleusement les cahiers des charges qui leurs sont remis et que les distributeurs sont contrôlés sur les appareils mais pas sur leurs composants. C’est ainsi que les dermatologues scandinaves ont observé une épidémie de brûlures sur les gens qui utilisaient des appareils à bronzer certifiés. Ils ont découvert qu’il y avait eu erreur dans la fabrication des lampes qui les équipaient, erreur due à une mauvaise traduction en chinois du cahier des charges. Les consommateurs avisés ne s’y sont pas trompés en choisissant de stocker des lampes à filament que l’on trouve à moindre coût dans les vrais bazars.

Et quand ce n’est pas la faute aux Chinois, c’est la faute à l’Europe et ses directives…Ouh, ouh ! Y a-t-il un responsable dans la France ? 

Ah que… il est dur le métier de consommateur que nous sommes toutes et tous !

Les Situationnistes nous avaient alertés il y a plus de 40 ans en dénonçant la société du spectacle et de la consommation, le conditionnement dont nous sommes victimes (conditionnement reconnu publiquement par Patrick Le Lay qui vend du temps de cerveau aux annonceurs), alerte qui est toujours et plus que jamais d’actualité. Les consommateurs devraient avant tout cultiver leur scepticisme, leur curiosité, rester critique, ne pas se laisser berner par les emballages, les images et les beaux discours de bois.

Chaque individu peut contribuer à respecter la santé et le bien être d’autrui, à respecter la planète et son environnement immédiat par un comportement avisé et responsable, à son propre niveau car on ne peut absolument pas se fier à nos dirigeants. 

Par exemple le maire de Paris nous a demandé de nous adapter à la collecte sélective des déchets, ce qui pose un véritable problème d’organisation et de place dans les petits appartements parisiens. Or, non seulement les containers dédiés ne sont pas collectés quotidiennement mais j’ai entendu dire que les déchets n’étaient pas sélectivement recyclés et traités car les infrastructures et le personnel manquent. Delanoë, comme tous les politiques, compte sur les effets d’annonce pour assurer sa réélection et derrière les containers jaunes, verts ou bleus qui nous compliquent le quotidien, il y a un trou noir. Ce ne sont pas nos pouvoirs publics qui nous aideront à sauver la planète…en supposant qu’elle ait réellement besoin d’être sauvée au sens où on l’entend aujourd’hui. 

Tout le monde peut développer une attitude citoyenne en privilégiant le libre arbitre contre le lavage de cerveau, en surveillant sa consommation aussi bien en termes de qualité que de quantité. Personnellement, je lis attentivement les étiquettes des produits que j’achète et je décrypte les non dits. En matière d’alimentation, je choisis les produits les moins transformés et ceux qui comportent le moins d’additifs, je prête attention aux origines ainsi qu’aux saisons de production et j’accorde plus d’importance aux qualités gustatives qu’aux apparences.

Je varie les poisons en cultivant le nomadisme consumériste, en ne collant pas aux marques, en faisant confiance à mon goût, mes connaissances, mon instinct et mon porte-monnaie. Équilibre difficile, certes mais possible. 

La demande de consommation ne devrait pas être tributaire de l’offre sur laquelle elle devrait prendre le pouvoir pour davantage de qualité, d’information détaillée et de coût abordable. Les consommateurs peuvent faire pression sur les producteurs, les industriels et les distributeurs … s’ils le veulent.



20 réactions


  • pigripi pigripi 16 avril 2010 10:29

    Légende de la photo illustrant l’article :
    Le bocage du Lieuvin (Haute-Normandie) ou ce qu’il en reste. L’agriculture intensive a supprimé le fractionnement en petites parcelles et les haies, mode traditionnel d’entretien des terres, qui freinaient l’érosion. Résultat, des mares d’eau stagnante et surtout de gigantesques coulées de boue ruinent les cultures et les paysages...
    source ARHEN


  • Spip Spip 16 avril 2010 14:32

    Article un peu fourre-tout qui mérite d’être repris sur certains points.

    - Le green business, récupération lucrative de la situation. Oui, bien sûr, mais si on modifie notre mode de vie (c’est pas gagné...) on passe par qui ? En industrie comme en biologie, la génération spontanée ça n’existe pas ! Qu’on aime ou pas (c’est mon cas) il faudra faire avec eux.

    Reste à inverser, effectivement, le rapport offre/demande et pour ça évaluer d’abord nos besoins RÉELS en nettoyant dans les coins notre cerveau « disponible ». Les analyse prophétiques de Guy Debord devraient nous y aider mais combien ont fait l’effort de le lire ? (le mouvement situationniste en 68 a été le moins médiatisé et le premier oublié ! ) A partir de là, peut-être serons nous plus entendus comme consommateurs que comme citoyens... ?

    - Les appellations fantaisistes : il en existe des réglementaires qui, bien qu’imparfaites, gênent nos industriels. D’où cette profusion, destinée à noyer le poisson/consommateur. A nous de faire le tri.

    - J’ai trouvé particulièrement malheureux l’amalgame fait, dans le même paragraphe (même si ça n’était pas voulu) entre commerce équitable et Nike !

    Théoriquement, dans les buts déclarés du commerce équitable il y a - revenu décent pour le producteur, garantie qu’un prix juste a bien été versé, amélioration des conditions de vie par versement de primes dédiées aux investissements communautaires (pas de travail forcé, pas de travail des enfants, pas de discrimination, liberté syndicale, préservation des écosystèmes, etc.) Ni l’auteur ni moi ne sommes sur place pour vérifier point par point, mais on doit quand même être très loin de Nike.

    - Quand aux risques de contamination du bio, qu’est-ce qu’on fait ? Au nom de la pureté on arrête le bio ?

    - La pollution de l’air intérieur. Ce n’est pas une vague notion, c’est une réalité : les dégagements de C.O.V au moins ça se mesure (Ikéa en a fait la désagréable expérience) Si nous « survivons » c’est un point de vue à courte distance. Rendez vous dans... 20 ans ? Les agriculteurs qui ont balancé de l’agro-chimie depuis des décennies ne sont pas morts instantanément au volant de leur tracteur, mais aujourd’hui la MSA comptabilise le plus fort taux de cancer par profession !

    Alors, bien d’accord, faire pression, mais en n’oubliant pas qu’en face il y a des structures puissantes appuyées sur du lobbying, des bataillons d’avocats et d’experts scientifiques « indépendants ».

    Vaste programme, comme disait le grand avec un képi étoilé...


  • pigripi pigripi 16 avril 2010 15:09

    @Spip
    Je vous remercie pour le compliment : mon article est aussi fourre-tout que son objet. J’ai donc bien illustré le problème smiley))
    Je vous remercie aussi sous couvert de critique, de vous réapproprier mes observations (Situationistes, profusion des appellations fantaisistes, dégagements de COV, etc.)
    A votre question : on arrête le bio ? j’ai écrit : L’agriculture biologique peut toutefois être qualifiée de responsable dans la mesure où elle n’ajoute pas d’engrais chimiques et de pesticides aux quantités disséminées par l’agriculture intensive.

    Je maintiens ce que j’ai écrit du commerce équitable ou éthique : c’est une arnaque pour les producteurs comme pour les consommateurs parce que c’est avant tout du commerce, qu’il ne peut pas échapper aux règles du commerce mondialisé et que le consommateur n’est pas prêt à payer plus cher pour contribuer individuellement à rétablir la justice en ce monde.(en sus de la part de ses impôts théoriquement dévolue à cet effet)
    D’ailleurs, j’ai remarqué que certains produits équitables avaient rapidement disparu des rayons de certaines enseignes...

    Toutefois, je crois au pouvoir des consommatrices et des consommateurs pour mettre un peu de lumière sur ce souk et apporter un peu d’équilibre et davantage de justice.


  • pigripi pigripi 16 avril 2010 15:59

    @cassino

    Ah oui ? Le film que vous citez démontre que tous les concepts du Green business sont limpides, que les étiquetages sont complets et que le commerce en général donne aux consommatrices et consommateurs la possibilité de choisir les produits qu’ils achètent en parfaite connaissance de cause ?

    Vous devriez nous en dire un peu plus sur ce film qui « démonte toute mon argumentation ». Merci d’être constructif.


    • pigripi pigripi 17 avril 2010 12:48

      @Cassino

      Il n’y a pas d’incompatibilité entre le film de Coline Serreau et mon article, le premier étant axé sur le traitement des terres et des produits agricoles, le second écrit du point de vue du consommateur qui se perd dans le mélange de considérations scientifiques, commerciales, économiques, médicales, politiques, citoyennes, etc. qui font le succès du Green business.
      J’apprécie le travail de Coline Serreau mais son approche et ses points de vue, tout aussi pertinents soient-ils, ne sont pas universels. Je suis certaine qu’elle n’aimerait pas savoir qu’elle imposerait un « politiquement correct »...


  • Spip Spip 16 avril 2010 23:19

    @ l’auteur

    Il y a un principe de réalité : le commerce est presque aussi vieux que le monde. Ça existe depuis que l’humain a commencé à sortir de sa vallée pour passer dans celle d’à côté et échanger (en temps de paix...)

    Si je vous ai bien compris, la démarche équitable ne peut absolument pas l’être dès que la notion de commerce apparaît. Pas d’exception, pas de projets réussis, c’est donc une condamnation sans appel.

    Quand aux règles du commerce mondialisé actuel, on peut voir tous les jours qu’elles se caractérisent surtout (en pratique) par... l’absence de règles, la seule étant qu’ils n’en veulent pas !

    Pourquoi le consommateur paierait-il plus cher ce que vous dénoncez comme une arnaque... ?

    Ce que je crains plus que la disparition de ces produits dans les rayons de la grande distribution c’est, au contraire, leur appropriation par elle. Pour elle c’est une niche comme une autre. Les commerciaux « équitables » ont le choix entre rester dans des circuits marginaux et faire stagner les projet où passer dans la GD et développer, au risque d’avoir un partenaire qui pourrait dénaturer leur démarche. Quand on dîne avec le Diable, il faut avoir une longue cuiller...

    Votre conclusion me laisse un peu perplexe : après vos positions assez dures, surtout sur ceux qui tentent quelque chose, comment croire à un quelconque pouvoir de notre part ?

    Amicalement.


  • pigripi pigripi 17 avril 2010 01:41

    @Spip

    Votre conclusion me laisse un peu perplexe : après vos positions assez dures, surtout sur ceux qui tentent quelque chose, comment croire à un quelconque pouvoir de notre part ?

    Je me suis placée essentiellement du côté consommateurs. Comment connaître exactement la nature de ce que nous achetons dans ce grand foutoir écolo-ethico -durable ?
    Le commerce dit « équitable » n’est qu’un des aspects du problème du Green business.

    Si j’avais la possibilité de rencontrer en toute liberté les ouvriers agricoles qui produisent des patates bios dans la plaine du Nil, ceux qui cultivent du café en Bolivie ou ceux qui qui travaillent dans les bananeraies bios de Guadeloupe, ou des femmes qui barattent le beurre de karité à mains nues à même le sol en Afrique, celles qui tissent des textiles en Indonésie, etc. alors je pourrais infirmer ou confirmer mon opinion...

    Excusez-moi si devant la prolifération d’étiquettes portant la mention « commerce équitable » au regard de la misère des producteurs, je reste sceptique...

    Maintenant, qu’il ne faille pas « tenter quelque chose » comme vous le dites, je ne peux qu’approuver et c’est bien parce que nous sommes nombreux à approuver que le Green business se développe...


    • Spip Spip 17 avril 2010 14:38

      @ l’auteur

      Tout d’abord, excusez moi de passer par dessus votre conclusion mais je suis un peu du genre « morpion »...

      - Oui le green business risque de dénaturer une démarche fondamentalement différente.

      - Rien n’interdit formellement d’aller rencontrer ces producteurs. Vacances pour vacances, ce serait autrement plus enrichissant qu’un séjour au Club Med. S’il y avait des difficultés, là on pourrait être légitimement méfiant.

      - Pour ce qui est des conditions de travail locales, et bien oui, ce n’est pas l’Europe. La progression ne se fera pas du jour au lendemain, sauf si les multinationales débarquent avec leurs solutions « clé en main » dont on connaît bien les effets dévastateurs sur ces pays.

      Votre dernière phrase contient une formulation piège et pose donc le problème de la lucidité : comment ne pas gober tout ce qui se prétend vert ? En s’informant d’abord. Nous avons beaucoup de moyens pour ça et le Net n’est pas le moindre. C’est passer de la consommation passive à quelque chose de bien plus actif. Ça demande un effort.

      Mon post ne demande pas nécessairement de réponse.


  • pigripi pigripi 17 avril 2010 12:59

    Conclusions du passage de mon article sur Agoravox :

    1-Je remercie les modérateurs qui ont voté pour la publication d’un article improbable qui ne parlait ni de Carla, ni d’Adriana, ni de Catherine, ni de Rachida, ni de Paris, ni de la dernière Miss France, ni ce conspirationnisme, ni de sionisme.

    2-Je remercie Spip d’avoir posté des commentaires sérieux et motivés.

    3-Je fais mon mea culpa pour avoir proposé un article trop long. Et encore vous avez échappé à la version illustrée smiley

    4-La prochaine fois, je proposera un article plus sexy, par exemple les sex toys bios. Oui, il parait que ça existe smiley)))

    A bientôt !


    • Romain Desbois 18 avril 2010 22:22

      Pigripi

      Quel que soit la longueur de l’article où l’angle où le sujet, il y a toujours des spécialistes (qui généralement n’ont écrit aucun article) pour critiquer l’auteur.

      Ce qui me navre vraiment.

      Celà fait des semaines que je demande que l’on puisse voir le vote de ses propres articles. Car je soupçonne la publication d’ articles dont les votes sont négatifs et la non publications d’articles dont les votes sont largement positifs.

      J’ai déjà obtenu un aveux d’Avox sur le fait que tous les articles ne restent pas 24heures (contrairement à ce qu’ils affirment).

      Je ne comprends pas ce manque de transparence....

      En tous cas merci pour cet article . Pour moi l’essentiel n’est pas d’être d’accord mais de pouvoir en débattre.

      Amicalement


  • Romain Desbois 18 avril 2010 22:15

    Ecologie peut tout à fait rimer avec économie. Je dirais même que c’est consubstantiel !

    Par exemple, pourquoi prendre un produit vaisselle polluant alors que des marques comme Maison verte sont beaucoup moins polluant et non testé sur animaux ?

    Pourquoi acheter de l’anti calcaire alors que le jus de citron et le vinaigre d’alcool (vinaigre blanc) fait tout aussi bien l’affaire.

    Pourquoi se ruiner en déodorant alors que la pierre d’alun, qui est un des principes actifs de ces mêmes deo, peut s’utiliser seul.

    des milliers d’exemples existent où l’on achète des choses inutiles.

    Puis il ya des freins institutionnels que l’on a du mal à comprendre sauf à penser que l’Etat freine des pieds pendant qu’il incite de l’autre.

    Par exemple : Les huiles de friture simplement filtrées peuvent être utilisées dans les moteurs diesel (qui avait conçu son moteur pour fonctionner à l’huile végétale). Seuls les pêcheurs et les agriculteurs sont autorisés à utiliser l’huile végétale !

    Le coût du recyclage des piles est inclus dans le prix d’achat. Or au mieux actuellement 20 à 30 % des ces piles sont recyclées ! Où est passé l’argent de ce recyclage !

    Une partie des ordures triées vont quand même à l’incinérateur afin d’éviter aux communes de payer un dédit sur le contrat qui stipule un engagement de tonnage minimum. Qui dénonce ce scandale !

    Que Choisir a dénoncé le fait que les constructeurs sous estiment la consommation de leurs véhicules afin de pouvoir bénéficier du bonus. Qu’est-ce qui a bougé ?
    J’attends la réponse à cette question de Borloo.

    Des pays ont interdit la traversée de leur territoire aux poids lourds sur les routes (Suisse, Autriche,etc...) et sont obligés de passer par le rail.
    Qu’attendons-nous pour le faire en France alors que notre situation géographique imposerait cela à toute l’Europe.

    L’autolib’ accessible dans toue la France, voire l’Europe permettrait de diviser le nombre de véhicule par 14 (selon l’expérience de vingt ans de Caisse Commune").

    Allez je laisse les autres agoravoxiens compléter


  • pigripi pigripi 19 avril 2010 11:57

    @Romain Desbois

    Je vous remercie pour tout. Je suis entièrement d’accord avec vous et les exemples que vous donnez.

    Les vertus du vinaigre
    Personnellement, il y a longtemps que j’utilise du vinaigre blanc que je parfume avec quelques gouttes d’essence naturelle achetée dans une pharmacie qui conditionne elle-même ces produits : pas de pub, pas d’emballage et beaucoup moins cher qu’ailleurs.
    Non seulement le vinaigre est anti calcaire mais il désodorise, fixe les couleurs et tue les moisissures, entre autres vertus.
    Je l’utilise aussi pour laver les sols en plus des détergents. (détruit l’odeur du pipi de chat et les décourage de recommencer)
    Excellent pour rincer les cheveux, les rend brillants (action anti calcaire) et agit comme répulsif contre les poux et autres parasites qui détestent l’acidité.
    Le vinaigre calme les piqûres d’insectes et les coups de soleil.
    J’en mets dans le shampoing de ma chienne à titre préventif des parasitoses.

    Et puis il y a toutes sortes d’autres vinaigres utilisés pour la santé et la cuisine.

    La pierre d’alun naturelle est un excellent déodorant connu depuis la nuit des temps. Autrefois, les hommes l’utilisaient pour coaguler les petites plaies du visages dues au rasage. On la trouve pour moins de deux euros dans les magasins orientaux (Afrique du Nord, Moyen Orient et Asie). Et ça dure des mois, si ce n’est des années...
    On la trouve aussi dans les pharmacie mais elle coûte plus cher. Et comme les pharmacies sont devenues de véritables épiceries (dernièrement j’y ai vu des colliers d’ambre pour calmer les douleurs dentaires des bébés...) je ne fais pas plus confiance à une pharmacie qu’à une boutique exotique pour ce genre de produit.

    Pour le recyclage sélectif
    , il faut vraiment être courageuse : les containers à verre toujours archi pleins, les gens déposant leurs bouteilles à côté, dans des sacs qui recueillent toutes sortes d’autres déchets...Et comme le vidage de ces containers est mécanisé, on ne sait pas si les employés prennent la peine de ramasser les sacs pour les vider manuellement dans les camions.
    Dans les magasins, les containers à pîles sont toujours aussi débordants et débordés. Les sachets de piles usagées déposés à côté sont ils mis à la poubelle générale ou délicatement recueillis et sélectivement traitées avec celles qui ont pu être mise dans les boites ?
    Moi j’ai résolu en partie le problème en achetant des piles rechargeables. J’en ai toute une collection, deux chargeurs. Non seulement je n’ai plus de piles à jeter je ne sais où mais j’ai toujours des réserves.

    Je ne me fie absolument pas aux marques, je décrypte, décode, vérifie, teste, évalue, ce qui ne m’empêche pas de me faire avoir ...parce que les marques ont des gammes, déclinent leurs produits et qu’une même marque peut distribuer des bons et des mauvais produits. Par contre, le consommateur paie toujours le marketing, la pub et autres astuces de vente.

    Comme je le disais dans mon article, ah que la vie de consommateur est duraille smiley)))))


    • Romain Desbois 19 avril 2010 22:37

      Pigripi l’electrone smiley

      Je vois que nous sommes de la même eau smiley

      Effectivement c’est fou ce que l’on peut vendre aux gens comme produits inutiles.

      J’ai découvert que la pierre d’alun est un bon remède aux poussées d’Herpès labial. En passer dès les premières sensations de brulure et cela circonscrit le mal à une simple petite rougeur. C’est vraiment radical. J’avais écrit à la firme qui fabrique le bloc hyalin pour leur faire part de mes constatations et j’ai eu la surprise de voir qu’il recommande maintenant leur produit pour l’Herpès.

      Le vinaigre est vraiment un produit fabuleux, mais pour les sanitaires et l’inox j’utilise aussi la pierre d’argile (au citron) qui est aussi très efficace pour faire briller et contre le calcaire. L’odeur est plus sympa pour les invités. Le jus de citron c’est super mais j’ai trouvé un super dégraissant au salon Marjolaine (où l’on trouve tout et surtout n’importe quoi !!!!)
      C’est le dégraissant Bulle verte aux huiles de bergamote et citron bios (non testé sur animaux) :
      http://www.bulle-verte.com/

      Franchement j’ai essayé sur une hotte d’aspiration au dessus des plaques de cuisson. Pure, j’ai posé l’éponge dessus en prenant appui juste le temps de mieux me positionner et en retirant l’éponge pour commencer le travail de nettoyage, j’ai vu la marque de l’éponge une tâche de propre comme jamais je ne l’avais vu ! Je me suis marré car j’ai pensé aux pubs bidons où l’on voit ce genre de supercherie. J’étais effaré !!!! en plus qu’est ce que ca sent bon !

      Pour le pipi de chat il ya aussi un produit efficace ecodor UF2000 (prendre directement la recharge d’un litre, c’est plus rentable que les pulvérisateurs)
      http://www.ecodor.fr/

      C’est un peu cher mais il ne faut pas beaucoup pour que ce soit efficace (excellent sur les tissus muraux)

      A plus de te lire , avec plaisir.


  • pigripi pigripi 20 avril 2010 01:29

    @Romaindesbois

    Voudrais-tu me vendre ecodor et Bulle verte ????!!!!!! smiley)))

    Autour de moi, les gens sont tellement conditionnés par la pub qu’ils préfèrent acheter des marques, faire leurs courses au Monop plutôt que dans les discounts en moyenne 20% moins chers, acheter des marques en pharmacie plutôt que des génériques ou des tisanes, faire de la pub gratis en arborant comme des hommes et femmes sandwich des sigles et des logos de faiseurs de vent, etc.

    Par exemple, je n’arrive pas à convaincre mes amis de prendre une goutte d’essence de serpolet pour soigner un rhume plutôt que de l’actitruc...

    Je dois dire que je suis dépensière et je ne me prive pas de fantaisies mais je trouve plus de plaisir à relever des challenges en acquérant de la qualité à bon prix, en détournant des objets et des produits, en faisant des trouvailles, en puisant dans le patrimoine de la médecine des pauvres, en récupérant et redistribuant, etc. Un peu à la manière des Freegans...http://freegan.fr/
    C’est un mode de vie, une philosophie et échapper au business, qu’il soit vert, bleu ou rouge est toujours une petite victoire personnelle sur l’aliénation.


    • Romain Desbois 20 avril 2010 03:42

      Et oui nous sommes dans l’irrationnel souvent en ce qui concerne la consommation.

      Le pire je l’écrivais plus haut , c’est que les gens ne voient pas qu’ils ont d’abord un intérêt financier à être consom’acteur. Mais bon tout ça fait monter le PIB.

      toute une éducation à refaire !!!!!


  • pigripi pigripi 25 avril 2010 11:37

    Pour illustrer mes exemples : les mensonges de WholeFoods aux USA :
    En résumé, des consommateurs disent que la célèbre enseigne de produits naturels, WholeFoods, non seulement ne vend pas des produits naturels et ceux qui seraient respectueux de la terre et des gens (éthique), mais tire le marché du bio par le bas en faisant pression sur les producteurs.

    Toutefois, étant sceptique de nature naturelle, je constate que ce texte ne donne aucun exemple précis, aucun chiffre, aucun témoignage et qu’il dénonce des manquements de manière très générale. Même si, comme je l’explique dans mon article, je suis persuadée que le Green business trompe les consommateurs, je suis également persuadée que la bataille fait rage entre les tycoons du Green business qui tirent leur épingle du jeu, comme WholeFoods.
    Ayant visité un magasin de WholeFoods aux USA, je peux dire que plus bobo, tu meurs. C’est chic, cher, plus vert que vert, appétissant, addictif et donne bonne conscience.

    En conclusion de ce manifeste de consommateurs contre les mensonges de WholeFoods , je dirai que si les critiques sont justes et fondées, il n’est pas exclu qu’elles participent de la guerre des marchands, une guerre qui ne profite pas forcément aux consommateurs, sinon, ça se saurait smiley))

    ABC 7 I-Team Investigates : Organic Foods
    Join Organic Consumers Association in Protest of WholeFoods Market

    Whole Foods is a multi-billion dollar, U.S. based organic and natural foods chain that is buying up organic markets and lowering standards. Now they are trying to expand into Canada. WholeFoods likes to market to conscious consumers but when it comes to things those consumers care about like climate change, safe and healthy foods, and domestic Fair Trade, WholeFoods is all wrong.

    Only one-third of the products sold by Whole Foods and their major supplier, UNFI are actually organic, while two-thirds are conventional foods greenwashed as so-called « natural ».WFM and UNFI talk about Fair Trade, while opposing unions and buying from suppliers who routinely violate the rights of farmworkers and other food workers. Join the Vancouver community and friends from Seattle in a rally on Monday March 8th to tell Whole Foods and its investors that what they are doing is « bad for the planet, bad for the people. »Why protest Whole Foods ?

    GREENWASHING FOOD : When it comes to healthy foods, Mackey says it’s his priority, but instead of increasing organic sales, two-thirds of Whole Foods products are so-called natural foods that have no standards attached to them. In the majority of cases, « natural » products are greenwashed conventional products, produced using pesticides, GMOs and chemical fertilizers, with « natural » label claims neither policed nor monitored. Whole Foods has the potential to widely expand support to organic farmers and bolster the organic movement but cares more about it’s bottom line- ..-« natural » is not organic and increased sales of « natural » foods divert profits from organics back to conventional, industrial agriculture (see the Organic Consumers Association « Whole Foods and the Myth of Natural » for more on this).
    CLIMATE CHANGE DENIAL : In a recent article in the New Yorker, WholeFoods CEO John Mackey dismissed « hysteria about global warming » claiming, "prosperity tends to correlate to warmer temperatures." And though top scientists almost unanimously agree that human activity causes climate change, Mackey says there is « no consensus. » (New Yorker, 1/4/2010)

    REFUSAL ON CARBON DISCLOSURE : In a study from sustainable business group Ceres earned a pitiful 27 score (out of a possible 100) on the assessment- ..-flunking in basically every category. Whole Foods neither accounts for nor publicly discloses its emissions. As of the date of the report, the company didn’t have emissions goals or plans in place for reducing emissions. Since that report was released, the company has taken on some additional commitments, but really doesn’t appear to have changed much. (Ceres/Mother Jones)

    VIOLATING FAIR TRADE PRINCIPLES AND LABOR RIGHTS : UNFI and WholeFoods have a history of cutting workers’ benefits. Both have gone to extreme lengths to block their employees from choosing to unionize. WholeFoods has long fought unionization of its retail locations, largely ignored the demands of farm workers organizations, like the United Farm Workers, and kept workers’ wages consistently low by industry standards. UNFI has repeatedly fought efforts by its employees to fight for better pay, benefits and working conditions. Where workers have successfully formed unions, UNFI has begun moving jobs to new, non-union locations.


  • pigripi pigripi 25 avril 2010 12:03

    J’ai regardé la video de ABC newshttp://www.wjla.com/news/stories/0508/521743_video.html?ref=newsstory
    où on explique que les produits bios de WholeFoods viennent de Chine, que nombre de ces produits ont été refoulés par les douanes américaines (comme notre Roquefort...., difficile de distinguer le protectionnisme de la protection du consommateur) et qu’on ne peut pas savoir comment leur qualité bio est certifiée puisque WholeFoods refuse de livrer le nom de la tierce partie contrôleuse ;

    Là encore, méfiance, méfiance. La Chine serait la responsable de tous nos maux, la Chine nous trompe, la Chine fournit des produits de qualité médiocre, etc. C’est trop systématique pour être crédible et on sait bien que, pour les puissances occidentales, la Chine est une géante qui ne cesse de grimper et de s’imposer dans la guerre économique.

    D’un côté on ne peut accepter que WholeFoods prétende vendre des produits locaux alors qu’ils sont cultivés en Chine mais de l’autre, on ne peut accepter que la Chine soit le bouc émissaire de tous les abus des distributeurs occidentaux.

    Il faudrait que le Green business nous sorte d’autres arguments que « c’est la faute à la Chine » !


  • Acid 23 avril 2011 20:00

    Bonjour !

    Vous dites :

     "Les logiques des défenseurs de la Nature sont parfois difficiles à suivre. Il n’est pas acceptable de gaver des oies mais il est parfaitement admis de s’accrocher aux mamelles des vaches à lait, de les fistuler en leur posant un hublot pour plonger la main dans leur rumen afin de contrôler le processus de lactation (expérience de l’INRA mentionnée dans un article d’Agoravox).« 

    Je ne considère vraiment pas l’INRA comme un défenseur de la nature.

    L’écologie (au sens large) est récupérée par morceaux dans le seul but d’augmenter les profits. Je ne pense pas que le système économique puisse développer une »véritable" écologie. Pas étonnant après, de se retrouver avec de telles incohérences de comportement !


  • pigripi pigripi 23 avril 2011 22:23

    Bonsoir Acid,

    Votre observation est judicieuse car j’ai p^eché par elliptisme smiley

    Je voulais dire que pratiquement tout le monde consomme du lait et des produits laitiers, bio ou pas, sans se soucier de la manière dont il est produit : lactation forcée et permanente des vaches et souffrance en conséquence.
    A noter aussi que les dérivés du lait sont également présents dans l’industrie.

    Bien sûr que l’écologie est, pour les marchands, une niche rentable et on ne voit pas pourquoi ils se priveraient de l’exploiter car non seulement ça engendre du profit mais ça crée des emplois smiley

    La balle est dans le camp du consommateur qui devrait devenir consommacteur. Ce n’est pas si facile, ça demande du temps d’information, de vérification et de réflexion. Il faut être motivé et obstiné sans pour autant devenir intégriste.

    Pour le consommacteur, il est aussi nécessaire d’avoir du plaisir, au minimum de la satisfaction et, sachant que le marketing attise le désir et promet du plaisir, le véritable bio-éthico-durable a encore des efforts à faire pour rivaliser avec le faux bio-éthico-durable et toutes les cochonneries que proposent les commerces.

    Perso, je jongle raisonnablement parmi l’offre de consommation opérant assez consciemment une péréquation entre mes idées, mes principes, mon budget, mes connaissances, mes interrogations et l’offre disponible commerciale et non commerciale.


  • Acid 1er mai 2011 13:47

    Je tente de faire de même ! Même si chez moi on continue de fréquenter les grandes surfaces, ça ne nous empêche pas de prendre nos légumes à l’AMAP du coin, faire attention à ne pas manger n’importe quoi.

    C’est sûr qu’il est important de rester ouvert, c’est la base même je pense. Autour de moi, des amis proches sont capables de me dire que les OGM ou l’agriculture conventionnelles, sont des solutions pour résoudre le problème de la faim dans le monde, je suis bien obligé.

    Pourtant, il y a des constats si simple :
    Rapport de la fao sur la sécurité alimentaire et l’agriculture bio

    ftp://ftp.fao.org/docrep/fao/meeting/012/j9918f.pdf

    Alors que l’argument des producteurs de semences, agro-industriels et autres, est de nourrir X milliards d’individus dans les années à venir, il faudrait peut-être commencer par nourrir ceux qui sont la aujourd’hui. Et ce n’est pas en pilonnant l’agriculture de ces pays qui souffrent de la faim avec nos produits bon marché, que l’on va y parvenir.

    Article qui date un peu, mais qui me semble bien d’actualité :
    http://www.liberation.fr/economie/0101423065-subventions-agricoles-le-bras-de-fer-nord-sud

    Les dégâts de l’agriculture conventionnelle sur la santé et l’environnement son pour moi tellement évidant, qu’il mérite à peine d’être discuter. Chaque année, des produits phytosanitaires sont retirés du marché à causes de leurs effets sur l’environnement et la santé.

    Une autre illustration des dérives de cette agriculture : les coûts de l’azote (étude européenne en partenariat entre autre avec l’INRA ;)

    http://www.agrapresse.fr/agriculture-societe/l-azote-coute-cher-aux-europeens-art301738-8.html
    http://www.inra.fr/presse/le_probleme_de_l_azote_en_europe

    A quand la prise de conscience collective ?


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