samedi 17 novembre 2012 - par le hobbit

Avec modération

Depuis que j’ai passé le cap de la cinquantaine, je m’astreins à assister au moins à une manifestation culturelle chaque mois. Ceci afin de maintenir mon cortex dans la même forme quasi-olympique affichée par mon corps sculptural.

En novembre, j’avais le choix entre une conférence du professeur Bromborsky sur la renaissance du mouvement proto-structuralisme binaire en Moldavie Inférieure ou alors un apéritif dinatoire dans mon estaminet favori qui réceptionnait une palette de Beaujolais nouveau.

Pour des raisons éthiques et -je l’avoue- un peu chauvines j’ai opté pour cette dernière. J’aurais voulu enchainé tout de suite après sur la conférence mais un ami à moi me l’a fermement déconseillé :

— F-f-faut pas ex-ex-exagérer, a-t-il eu le temps de me dire avant de s’effondrer dignement derrière le comptoir.

Il a raison, l’an dernier j’avais essayé de suivre une conférence juste après le Beaujolais, je me suis réveillé avec une de ce migraines, on ne m’y reprendra pas.

J’ai juste eu le temps de remercier mon ami avant qu’on ne l’évacue sur une civière et que les flics ne déboulent dans le bistrot pour interrompre la bagarre générale.

C’est ça le problème du Beaujolais, on commence en buvant un coup puis on se dispute pour savoir s’il a goût de banane, de cerise ou de framboise et ça finit en baston.

A priori, ils fêtent aussi l’arrivée du Beaujolais Nouveau dans la Bande de Gaza parce qu’il paraît qu’ils se sont encore envoyé des chaises et des tables en travers de la gueule après l’apéro. D’un côté, ils lui trouvaient un gout de grenade et de l’autre un goût de roquette. A priori, ils n’ont pas réussi à se mettre d’accord et ça a mal fini.

D’ici à ce que les flics déboulent pour les calmer, on risque de se retrouver à Noêl, et là il y aura le camp des ‘foie gras’ contre le camp des ‘homards’ et ils remettront ça.

Je ne suis pas spécialiste de politique internationale mais ça m’étonnerait qu’ils s’embrassent sous le gui à La Saint-Sylvestre et se souhaitent la bonne année.

Le conflit Israelo-Palestinien, avec sa vente de Tanks nouveaux, de lance-missiles nouveaux, de bazookas nouveaux c’est un peu comme le Beaujolais Nouveau, on se dit : l’an prochain, c’est la dernière fois.

Mais tous les ans, on remet ça et tous les ans le monde se réveille avec la gueule de bois et un goût amer dans la bouche.



2 réactions


  • apopi apopi 17 novembre 2012 10:33

     Ah, le beaujolais nouveau, je le confesse, je fais partie des adeptes inconditionnels.

     Agrémenté de « lactaires délicieux » récoltés la veille et grillés au feu de bois plus quelques diverses cochonnailles tel était le programme 2012 le tout bien sûr dans une ambiance des plus conviviales.

     Quel bonheur l’espace d’un soir d’oublier les petits et grands tracas du quotidien, et comme disait un grand philosophe dont j’ai oublié le nom tout ce qui est pris n’est plus à prendre.

     Santé !!


  • Yohan Yohan 17 novembre 2012 13:13

    Ton mal de crâne, il provient de surdoses de sulfites. 


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