vendredi 15 décembre 2017 - par Daniel MARTIN

Aviation et trains à grande vitesse des investissements inutiles ?

Le transport aérien, qui est sous l’angle climatique le moyen de transport le plus nuisible pour le climat est actuellement en pleine progression grâce aux formules « low cost », lesquelles sont dues essentiellement aux aides publiques directes et indirectes. Par exemple : les vols assurés par Air France, devenue Air France-KLM en 2005 à l’intérieur du territoire national, sont soumis au taux réduit de TVA de 5,5 %. Dès lors, en terme d’investissements, comment pourrait-on imaginer, qu’il faudrait être, pour le moins, très réservé et ne plus financer de nouvelles réalisations aéroportuaires, telle que celle à Notre Dame des Landes ? De même que le TGV sur des distances qui permettent de relier les Métropoles Régionales à la capitale dans un confort, une sécurité et un temps relativement court, alors que ce mode de transport est le moins polluant et énergivore que les autres transports, comment pourraient-ils être également reconsidéré, en terme d’investissement ? Cependant la question des investissements les concernant doit être posée, car leur avenir apparait « moins rose » qu’il n’y paraît

Responsabilité climatique considérable de l’aviation

L’aviation est, de tous les modes de transport, le plus émetteur de gaz à effet de serre. Le transport aérien émet 14 à 40 fois plus de CO2 que le train par km parcouru et personne transportée. Un vol aller-retour Paris-Pékin émet 1239 kg d’émissions de CO2 par passager, soit l’équivalent des émissions d’une famille pour se chauffer pendant un an en France. Entre 2000 et 2015, les émissions du secteur de l’aviation en France ont progressé de 7,1% pour un nombre de passagers kilomètres en augmentation de 43,9%. Même si l’efficacité du transport aérien s’accroît (moins d’émissions par passager qu’auparavant), le problème fondamental est de faire baisser les émissions liées aux avions en France et partout dans le monde en valeur absolue. La DGAC4 indique que le secteur aérien dans son ensemble émettait 22 millions de tonnes CO2 en 2015, 20% provenant des vols domestiques et 80% des vols internationaux http://www2.developpement-durable.gouv.fr/Les-emissions-gazeuses-liees-au,52313.html. Les vols intérieurs représentent 1,3% des émissions nationales. Si on y ajoute les émissions des vols internationaux, ce pourcentage augmente à 6,5%. Mais il n’y a pas que le CO2 : la vapeur d’eau causée par les avions contribue à la formation de traînées blanches de condensation qui favorisent l’apparition de nuages cirrus qui réchauffent la surface de la Terre. Les oxydes d’azote (NOx) rejetés en altitude par les réacteurs augmentent la concentration de l’ozone (O3) et du méthane (CH4) qui sont d’autres gaz à effet de serre. En prenant en compte l’ensemble de ces gaz, le transport aérien est alors à l’origine de 4 à 4,9% du réchauffement climatique mondial pour 2% des émissions de CO2 émises. C’est donc un contributeur d’émissions de gaz à effet de serre de premier plan.

Doublement du trafic aérien mondial tous les 15 ans, mais qui se réduira et baisse du trafic intérieur qui va se poursuivre devrait justifier l’abandon de Notre Dame des Landes

 Même si la majorité des émissions de l’aviation de la France est d’origine internationale (80%), il est important de souligner que depuis 2000, les émissions de CO2 pour le trafic intérieur sont en nette diminution (-26%), grâce notamment au report modal vers le TGV. Une baisse du trafic aérien intérieur est encore attendue pour les prochaines années sur ses nouvelles dessertes.

Depuis les années 1970 le volume du trafic aérien mondial double tous les 15 ans. En cinq ans, le nombre de passagers est passé de 2,5 milliards en 2008 à 3 milliards en 2013 (hausse annuelle de 4,7%) Au rythme de plus de 5% par an environ, le trafic aérien devrait être quatre fois plus important en 2040 qu’en 2010 selon les prévisions de l’organisation de l’aviation civile internationale (OACI). Si aucune mesure n’est prise, les émissions du transport aérien devraient tripler d’ici 2050, voire être multipliées par 4 à 6 par rapport au niveau de 2010 selon l’OACI. Cette tendance est fondamentalement contradictoire avec l’objectif de maintenir le réchauffement climatique sous la barre des 2° et encore plus pour celui d’1,5°. Contrairement à ce qu’affirment l’industrie et les compagnies aériennes, les innovations technologiques (moteurs et carburants) et les nouveaux processus dans le secteur ne suffiront pas à compenser la hausse du trafic. A lire : https://reseauactionclimat.org/wp-content/uploads/2017/08/les-aides-au-transport-aerien-dommageables-au-climat-et-injustes.pdf Mais ces prévisions risquent fort heureusement de n’être jamais atteintes, outre le désengagement des aides fiscales auquel l’Etat sera contraint pour des raisons budgétaires et l’augmentation du prix du pétrole avec sa raréfaction, pour deux raisons principales :

Par la nouvelle révolution des intelligences artificielles (4éme révolution industrielle) un outil au service de la réduction des déplacements, y compris sur de longues distances, qui va affecter le transport aérien 

Bien qu’il soit difficile aujourd’hui de prévoir les nouvelles activités que génèrera cette nouvelle révolution du numérique des mégas-données, comme il était impossible de prévoir dans les années 80 l’émergence des nouvelles activités des plateformes numériques dues à la création et au développement d’internet, on peut toutefois penser que de très nombreuses personnes travailleront à distance sur de nombreux paliers des activités générées par le numérique, notamment pour des travaux de gestion et maintenance robotique qui n’étaient pas possible jusqu’à présent.

Avec la nouvelle révolution des intelligences artificielles ou 4éme révolution industrielle, ainsi définie par les experts du forum économique mondial de Davos, dans laquelle nous entrons à marche forcée depuis le début des années 2010 les robots changent de statut. De simples esclaves mécaniques, outils au service de l’Homme, grâce aux nouvelles intelligences artificielles et à l’interconnexion entre eux, les robots peuvent désormais, pour des taches intellectuelles ou nécessitant une dextérité des gestes, se substituer à l’homme avec une plus grande efficacité. 

Aujourd’hui, on est en mesure de confier des taches sélectives de décision, notamment, pour la justice, la médecine, l’enseignement, mais aussi faire déplacer des véhicules sans chauffeur ou des drones-taxis sans pilote, y compris faire fonctionner des usines sans aucune intervention humaine grâce aux interconnexions de l’intelligence numérique entre les machines, avec toutes les conséquences d’éthique que cela suppose. Par exemple, s’agissant de la justice pour désengorger les tribunaux, lorsque cela ne relève pas de décisions concernant des jugements dans des situations complexes, où elles doivent être prises en « son âme et conscience, les robots peuvent très bien suppléer les magistrats pour prononcer des sanctions en fonction de critères très précis. Plus besoin d’habiter à proximité de lieu d’activités où l’intervention humaine était indispensable, tout les systèmes de gestion et de programmation des robots peuvent se faire à distance… De la même manière que l’on organise actuellement les réunions ou les conférences téléphoniques, quand il y a 20 ou 30 ans on était obligé de se déplacer périodiquement, parfois à plusieurs centaines de kilomètres souvent en avion…

Certes, cette évolution qui risque toutefois d’être confrontée à la problématique démographique ou les besoins en électricité vont croître démesurément, ainsi que les Terres Rares qui sont aussi une énergie venant du sous-sol vont être des problèmes que les futurs robots ne pourront résoudre … Sans terres rares, pas d’intelligence artificielle (IA), pas d'Ipad, pas d'écrans plasma ni LCD. Impossible de produire une voiture hybride ou à pile à combustible, pas d'ampoules LED basse consommation. Dans une technologie donnée où elles sont utilisées, les Terres Rares sont difficilement substituables, ou alors au détriment de la qualité et des performances. Il peut en revanche y avoir des basculements de technologies, or, aujourd'hui, la situation est alarmante. En effet, la demande de terres rares est explosive, notre dépendance totale et l'offre est sur le point de s'assécher violemment. Il n´existe peu de matières premières, dont la demande, a été multiplié par 30 fois en 50 ans.

La Chine, c'est 90 à 95% de la production mondiale (2013). Elle alimente à elle seule toute la planète en terres rares. En 10 ans, elle a éradiqué la quasi-totalité de ses concurrents occidentaux par une guerre de prix destructive. Elle est devenue totalement « maître du jeu ».

Si la nouvelle révolution du numérique et les contraintes climatiques vont contribuer à restreindre les déplacements aérien, le train du futur « Hyperloop » amplifiera la tendance, comme il signera la fin de l’usage TGV sur les longues distances.

Qu'est-ce que le projet Hyperloop ou "train du futur", quelles fiabilité ?

Il s'agit d'un double tube à basse pression dans lequel circule à grande vitesse (500 km/h, voire beaucoup plus) un module pressurisé de plusieurs dizaines de passagers.
Elon MUSK, fondateur d’une entreprise américaine travaillant dans le domaine de l’astronautique et du vol spatial appelée SpaceX, a eu l’idée de l’Hyperloop en voyant le coût, exorbitant à ses yeux, de la construction d’une ligne à grande vitesse entre Los Angeles et San Francisco. Selon lui le train du futur devrait pouvoir parcourir les 600 km qui séparent Los Angeles et San Francisco (c’est à peu près la distance Paris- Marseille) en à peine 30 minutes, tout en réduisant très sensiblement l'impact écologique. Son Hyperloop coûterait dix à quinze fois moins cher qu’une ligne de trains de ce type. Les coûts de construction et d’alimentation en énergie seraient moindre, grâce à des panneaux solaires photovoltaïques qui réduirait la consommation d'électricité d'origine fossile ou nucléaire. Ce qui rend la technologie bien moins polluante et les prix des billets plus raisonnables.

L’aspect sécuritaire entre aussi en jeu. En effet, nombreux sont les accidents qui surviennent sur les différentes lignes de transports chaque année. Selon ses promoteurs, rien ne peut arriver à l’Hyperloop. Reposant sur les champs magnétiques créés tout au long du tube et non sur des rails comme un train classique, il ne peut pas dérailler. Il ne craint pas non plus les collisions, l’air sous haute pression permettant aux capsules, avec 80 à 100 passagers, de se déplacer sans frictions. A l’abri dans un tube, l’Hyperloop est par ailleurs invulnérable aux intempéries.
L’Hyperloop se veut donc être une technologie plus sûre, pensée pour un transport économique et considérablement moins impactant pour l'environnement qu'une liaison ferroviaire ou autoroutière qui détruit les terres agricoles, ce qui n'est pas le cas d'hyperloop.

Un projet Français « Hyperloop » initié par les ingénieurs de l’école des mines de St. Etienne

Christian BRODHAG, chercheur et directeur de l’école des Mines de Saint-Etienne, demandait à des élèves de 2e année de la section entreprenariat et innovation de "plancher" sur la question et d’étudier la faisabilité d’un train supersonique expérimental reliant Saint-Etienne à Lyon (63 km).

Les voyageurs n’auraient plus qu’à fermer les yeux et compter jusqu’à 480 pour arriver à destination. En effet, lancé à une vitesse de 400 km/h il faudra 8 minutes (soit 480 secondes) pour se rendre de la ville de Lyon à la ville de Saint-Etienne. Le projet prévoit de transporter 10.000 passagers par jour via un système de navettes en départ continu.

Au conseil régional Auvergne Rhône- Alpes, mise en place d’un groupe de travail

Un vœu initié par les élus d’opposition socialiste-Verts et adopté grâce au vote d'élus de droite, la constitution de ce groupe, à laquelle Laurent WAUQUIEZ n'était pas forcément favorable, est une bonne nouvelle pour le maire de Mornant, Renaud PFEFFER (LR), Vice Président du Conseil Départemental du Rhône qui a soutenu Christian BRODHAG dès le départ et à bien l'intention d'être le promoteur de ce train du futur parmi les élus locaux. Il déclare d’ailleurs : « L'Hyperloop va voir le jour. Le monde avance sur ce genre de sujet. Notre pays a un rôle à jouer en tant que promoteur et fondateur du TGV ou d'Ariane. À l'époque du TGV, le projet était vu comme extraterrestre. J'ai l'impression que c'est la même attitude, que nous n'avons plus l'audace alors que c'est un projet industriel exceptionnel qui permettrait d'être une alternative complémentaire à la voiture, au train et à l'avion. Au-delà de gagner du temps, le problème du fret européen est un sujet économique majeur pour l'Europe. On va mettre trente ans pour les projets de fret ferroviaire, mais est-ce que dans trente ans nos trains ne seront pas complètement dépassés ? » S’interrogeait à juste titre cet élu.

Alors que le transport ferroviaire, y compris le TGV devrait être un outil au service du rééquilibrage territorial, l’Etat semble choisir une autre voie.

Quand on parle de réduire les inégalités territoriales, curieusement, pour leurs liaisons entre elles, les villes moyennes vont devoir apprendre à se passer des lignes à grande vitesse. La ministre des Transports Mme. Elizabeth BORNE a confié à Jean-Cyril SPINETTA, l'ancien patron d'Air France, la préparation d'un rapport sur la « refondation du système ferroviaire ». Et si elle se refuse à préconiser une piste d'amélioration plutôt qu'une autre, sa position est toutefois précise : « Les dessertes fines du TGV ont un impact non négligeable sur le modèle économique du TGV ». Selon ses critiques, la cause de ces difficultés est toute trouvée : la hausse du nombre de gares desservies. Selon un rapport de la Cour des comptes de 2014, les trains à grande vitesse s'arrêtent dans 230 villes françaises. Ce qui fait perdre de « précieuses minutes » sur les trajets rapides et obligerait fréquemment les TGV à circuler sur des lignes classiques, à la vitesse bien plus réduite. Autrement dit un certain nombre de villes devraient donc bientôt apprendre à se passer du TGV.Pour faire un parallèle avec l'aérien, on ne dessert pas Brive avec un A380”, résume la ministre des Transports. Quelles villes seront concernées ? La question est loin d'être tranchée, et nul doute qu’elle promet de faire l'objet d'intenses batailles politiques.

A l’évidence Mme la Ministre continue à raisonner d’un point de vue seulement quantifiable, sans vision à long terme comme on le faisait encore à la fin du 20 éme siècle. Quel intérêt de réserver le TGV sur les longues distances sans arrêt entre Paris et sa Gare de Départ, ignorant ainsi les relations inter villes entre ces deux points. C’est à croire que certains à la SNCF et au ministère des transports en sont encore à vouloir concurrencer le train à l’avion…Si une refondation du système ferroviaire s’impose, pour les longues distances il doit s’ouvrir sur l’avenir avec des projets soucieux du climat, des finances publiques et de l’énergie. La SNCF s'est rapidement positionnée en investissant dans la start-up californienne "Hyperloop One" du milliardaire Elon MUSK. L'une des entreprises américaines travaillant sur le projet HyperLoop avait annoncé le 24 janvier 2017 l'implantation d'un centre de recherche et développement Européen dans le sud-ouest de la France, à Toulouse. « Hyperloop Transportation Technologies » doit bâtir des locaux sur l'ancienne base aérienne de Francazal, selon un accord signé par les dirigeants de la société, Toulouse métropole, la région Occitanie et la préfecture de région, annoncent les partenaires dans un communiqué commun. Espérons que Mr. SPINETTA intègre ses données dans son rapport… Et que le projet expérimental initié par Mr. Christian BRODHAG entre St. Etienne et Lyon fasse l’objet d’une réalisation rapide qui selon son concepteur coûterait deux à trois fois moins cher que l’actuel projet autoroutier A45 devant relier ces deux villes.

Pour conclure

Au moment où les partisans et adversaires du projet d’aéroport à Notre Dame Des Landes attendent la décision du Président de la République Emmanuel MACRON, les uns et les autres espérant une décision conforme à leurs espérances. Mais une analyse objective des pouvoirs publics sur le devenir du transport aérien et le ferroviaire à grande vitesse devrait rendre caduque tout nouvel investissement dans ce domaine. A leur place l’élaboration de projets type « Hyperloop » soucieux du climat de l’énergie, de l’espace et des finances publiques est à privilégier.

 



26 réactions


  • Mmarvinbear Mmarvinbear 15 décembre 2017 19:17

    L’ Hyperloop est comme ce bus chinois qui était censé chevaucher la circulation en dessous de lui. Une arnaque infaisable et il suffit de réfléchir trente secondes pour s’en rendre compte.


    Il suffit de regarder les obstacles à franchir :

    - la circulation doit se faire dans un tube fermé et ou le vide est fait. Comment garantir le maintient du tube sur lui-même ? Il va se faire écraser par la pression atmosphérique externe. Comment aussi garantir l’intégrité de la structure sur 200, 300, 600 kilomètres ?

    - En cas d’ incident et de fissure dans les cabines, les passagers sont condamnés à coup sûr. On ne peut pas construire d’issues de secours tous les cent mètres et le temps mis pour remplir le tube d’air serait trop long pour éviter l’asphyxie. Sans compter que la ligne est dès lors inutilisable pour des mois avec les réparations et la remise à vide.

    - Il y a la question de l’accélération. Lyon - St-Etienne en 10 minutes ? Ce moyen risque d’être réservé aux astronautes parce qu’une telle accélération et décélération ne sont pas à la portée de tout le monde.

    Il faut aussi rappeler que la technologie du rail magnétique n’a pas eu de résultats probants. Très cher à la construction et plus cher à l’entretien qu’un rail classique, le métro de Shanghai qui avait fait les gros titres est le Concorde chinois : sa prolongation se fait en rail classique, signant l’abandon de cette technologie.

    • Alren Alren 15 décembre 2017 19:29

      @Mmarvinbear

      Excusez-moi de redire la même chose que vous : quand j’ai écrit mon texte avec un traitement de texte, il n’y avait encore aucun commentaire.


    • Montdragon Montdragon 15 décembre 2017 20:48

      @Mmarvinbear
      Oui je n’ose pas imaginer un accident de décompression à 1000 km/h !
      En revanche !
      En revanche, en 1830 les bourgeois étaient effrayés par des vitesses de 50 km/h..personne ne nous dit qu’au nom du progrès l’opinion ne va pas se conformer à l’éventualité de morts dans ces conditions.


    • nono le simplet 16 décembre 2017 07:26

      @sarcastelle
      Thiers n’était pas physicien ... mais Arago ... ça fait tâche dans sa carrière ...


    • Ouallonsnous ? 16 décembre 2017 17:17

      @Mmarvinbear

      Au lieu de discuter du « sexe des anges » pourquoi ne pas évoquer la dictature que l’on tente de nous imposer ?


  • JC_Lavau JC_Lavau 15 décembre 2017 19:17
    Pour certains le « réchauffement climatique » est la cause de tout et n’importe quoi. ...
    TOINETTE
    ... De quoi dit-il que vous êtes malade ?

    ARGAN
    Il dit que c’est du foie, et d’autres disent que c’est de la rate.

    TOINETTE
    Ce sont tous des ignorants. C’est du réchauffement climatique que vous êtes malade.

    ARGAN
    Du réchauffement climatique ?

    TOINETTE
    Oui. Que sentez-vous ?

    ARGAN
    Je sens de temps en temps des douleurs de tête.

    TOINETTE
    Justement, le réchauffement climatique.

    ARGAN
    Il me semble parfois que j’ai un voile devant les yeux.

    TOINETTE
    Le réchauffement climatique.

    ARGAN
    J’ai quelquefois des maux de coeur.

    TOINETTE
    Le réchauffement climatique.

    ARGAN
    Je sens parfois des lassitudes par tous les membres.

    TOINETTE
    Le réchauffement climatique.

    ARGAN
    Et quelquefois il me prend des douleurs dans le ventre, comme si c’étaient des coliques.

    TOINETTE
    Le réchauffement climatique. Vous avez appétit à ce que vous mangez ?

    ARGAN
    Oui, monsieur.

    TOINETTE
    Le réchauffement climatique. Vous aimez à boire un peu de vin.

    ARGAN
    Oui, monsieur.

    TOINETTE
    Le réchauffement climatique. Il vous prend un petit sommeil après le repas, et vous êtes bien aise de dormir ?

    ARGAN
    Oui, monsieur.

    TOINETTE
    Le réchauffement climatique, le réchauffement climatique, vous dis-je.

    — 
    Arthur 

  • Alren Alren 15 décembre 2017 19:26

    Le problème à résoudre numéro 1 pour « l’Hyperloop » c’est le matériau qui sera utilisé pour les deux tunnels de circulation ralliant les deux terminus.

    En effet les tubes devront résister à l’énorme pression de une atmosphère s’exerçant sur chaque centimètre carré extérieur, comparables à des sous-marins en plongée mais de longueur interminable. Ils devront être parfaitement étanches à l’air et ne perdre en aucun cas des particules à l’intérieur du tube.
    Il n’y a guère que du métal pour avoir toutes ces qualités. Le béton armé ne convient pas, à moins qu’il soit rendu étanche avec un additif. Encore faudra-t-il qu’il n’évolue pas dans la durée, ce qui est le cas du béton ordinaire.

    Si l’on choisit le métal malgré son coût, encore faudra-t-il n’interfère pas avec le champ magnétique créé sous le train ce qui exclut l’acier inox et peut-être aussi l’aluminium.

    Si l’on doit placer des bobinages magnétiques tout au long du tube pour soulever et faire avancer le train, il faudra une quantité phénoménale de cuivre, métal dont le demande excède fortement l’offre et dont le coût augmente sans cesse.

    Il faudra tenir compte de l’accélération qu’on peut infliger à des passagers parfois âgés et fragiles pour atteindre les super-vitesses dont on nous fait rêver. Cela revient à n’utiliser que des directs, sans arrêts intermédiaires trop coûteux en temps.
    Ces survitesses excluent également des courbes trop petites car la force centrifuge serait insupportable.

    Bien des difficultés donc à surmonter ...


  • McGurk McGurk 15 décembre 2017 19:28

    Il y a plus urgent que l’investissement et la diminution des coûts de production !

    Les prestations des entreprises de transport sont dégueulasses - retards endémiques, horaires changés à la hâte sans nous avertir, pannes très fréquentes, etc. - , très coûteuses mais insatisfaisantes, les clients sont pris pour des pigeons et traités comme des merdes. Sans parler de leur organisation plus que merdique.

    Quant aux investissements futurs, il faudrait déjà faire d’importants (mais très tardifs) travaux pour rénover les lignes déjà existantes et au niveau du matériel. On nous fait fréquemment chier en nous bloquant les voies certains jours ou pendant de longues périodes passé une certaine heure, bien que ces travaux auraient été moins pénibles si effectués régulièrement pendant trente ans.

    L’idée de trains plus rapides et économes est bonne, par contre je vois mal comment il seraient utilisables aux heures de pointe à cette vitesse : on s’entasse fréquemment comme des bestiaux dans les trains/rer classiques, alors comment est-ce possible avec cette accélération et quels sont ses effets sur les humains ?

    Ne va-t-on pas être projetés à l’arrière très rapidement si on a pas un siège ? Pourra-t-on bonder les wagons ou devra-t-on tous avoir un siège pour pouvoir y rentrer ?


    • Croa Croa 16 décembre 2017 09:18

      À McGurk
      Tout à fait !
      Au delà il faut tout de même investir, mais pour améliorer ce qui existe déjà, notamment en terme de trains régionaux.
      .
      À propos il apparaît de plus en plus évident que l’accident de Millas est dû à la négligence en ce qui concerne l’entretien des systèmes de sécurité. (On voit bien sur les photos que les barrières levées sont intactes... Et depuis les témoignages de négligences arrivent de plus en nombreux.) 


    • McGurk McGurk 16 décembre 2017 16:32

      @Croa

      Oui c’est sûr qu’un bus coupé en deux alors que la SNCF dit que les barrières étaient fermées ça fait quand même très moyen. Dans le sud de l’IDF, là où des passagers ont été fauchés à même le quai par un train qui a déraillé, les cheminots disaient que l’entretien était tellement faible que les boulons pouvaient être dévissés à la main.


  • xana 15 décembre 2017 21:49

    Faites ce que vous voudrez.

    Des trains sous vide, des avions, ou restez chez vous. Ca n’a plus d’importance.

    De toutes manières dans trente ans d’ici le monde occidental aura disparu, avec son mode de vie, ses TGV et ses avions, en même temps que les dernières espèces de mammifères (sauvages ou domestiques) et les derniers arpents de terre cultivable.

    S’il reste des survivants, sur une planète complètement dégradée, polluée, salie et quasiment dépourvue de ressources, plaignez-les. Il serait bien étonnant qu’ils souhaitent élever des enfants, et l’espèce humaine sera rapidement éteinte elle aussi.

    La Terre n’en mourra pas, bien sûr, mais il lui faudra quelques millénaires pour s’en remettre, et d’autres formes de vie s’y développeront de nouveau. Seules les structures de béton résisteront un peu de temps, puis tout ce qui restera de notre passage sur Terre sera la radioactivité élevée de certains sites. Souvenir de l’Humanité...

    • Croa Croa 16 décembre 2017 09:21

      À xana,
      Tout à fait !
      Nous laissons à nos enfants un avenir bien incertain smiley


  • 4 ou 15 SEDORRHOIDE 15 décembre 2017 22:58


    Un A340, c’est entre 140 et 200 m3 de Kérozène dans les réservoirs.
    Consommation : 8m3/h x 4 = 32 m3/h pour les 4 moteurs.
    C’est chaud hein !!!
    Bon, on regarde pas lpour le A380... (310m3 de réservoirs...).

    Il y a en moyenne 102 000 avions en l’air par jour sur la planète. (vol commerciaux).
    Impressionnant.

    Faut encore construire plein d’aéroports pour permettre à Gérard Bidochon et sa grosse Simone d’ acheter une acropole en plastique* et boire un Retsina en écoutant de la musique de Syrtaki.

    Faut pas être élitiste bon sang !

    * (made in china) normal !


    • Enabomber Enabomber 16 décembre 2017 05:11

      @SEDORRHOIDE
      102 000 avions ? Ça ferait un sacré barouf si on enlevait l’air, foi de JCVD !


    • Croa Croa 16 décembre 2017 09:27

      À Enabomber
      De l’air il n’y en a pas bien épais en fait, juste assez pour porter les avions ! ( 10 ou 15 km d’épaisseur vu qu’en réalité la pression décroît progressivement à mesure qu’on monte.)
      .
      C’est d’ailleurs tout le problème, cette fine couche se salit vite avec toute ces pollutions !


  • Croa Croa 16 décembre 2017 09:40

    Notre-Dame-Des-Landes c’est l’aéroport de trop. À tel point que finalement il se profile de plus en plus que Macron va y renoncer. Cela-veut-il dire que subitement notre jeune Président aurait prit enfin conscience des problèmes ? Rien n’est moins sûr hélas : la preuve c’est qu’il pense déjà à agrandir l’aéroport existant de Nantes à la place ! Il faut en réalité revoir toute la politique des transporter et donc s’orienter vers une décroissance du trafic aérien. Pour Macron et ses amis la croissance reste une déesse adorée, en termes de transports aérien comme de tout le reste.


    • Stupeur Stupeur 16 décembre 2017 10:06

      @Croa smiley
      Macron et ses amis feraient mieux de lancer le Grand Chantier de l’éradication des passages à niveau... Apparemment ça ne les choque pas qu’il y ait encore des bus scolaires qui traversent des voies de chemin de fer ! Il n’y a probablement pas assez de profits à se faire en construisant des infrastructures pour passer par-dessus ou en-dessous les rails...
      Les gros avions des compagnies aériennes sont tellement plus valorisants que les bus et les TER du service public...


    • Michel DROUET Michel DROUET 16 décembre 2017 10:57

      @Stupeur
      Il y a des bus scolaires, mais aussi des camions et des VL qui traversent les voies de chemin de fer.
      Il y a beaucoup de profits à faire en construisant des infrastructures d’évitement, mais l’argent nécessaire est celui des impôts.
      Dans plus de 90% des cas, c’est une erreur humaine qui est à l’origine des accidents aux passages à niveaux et souvent ces accidents sont dus aux conducteurs des véhicules (autocars, camions ou VL).
      Je vous rejoins sur le gaspillage des deniers publics concernant les transports aériens : l’exemple de l’aéroport de Notre Dame des Landes est à cet égard très édifiant.
      On pourrait également ajouter le scandale de l’écotaxe.
      Il s’agit donc de choix opérés par les décideurs publics et l’image positive qui est renvoyée sur eux compte également.
      Pour l’accident de Millas, attendons d’avoir les résultats de l’enquête et évitons de nous fier aux chaînes d’info en continu qui ont tôt fait de boucler des enquêtes en orientant notre jugement.


    • Stupeur Stupeur 16 décembre 2017 11:11

      @Michel DROUET smiley
      « Dans plus de 90% des cas, c’est une erreur humaine qui est à l’origine des accidents aux passages à niveaux » -> c’est bien pour ça qu’il faut supprimer toute traversée au niveau des rails ! Quelle que soit la cause de l’accident de Millas, si les véhicules ne traversaient plus les voies de chemin de fer, il n’y aurait plus de collisions (et de morts et blessés dans ces collisions) avec les trains... [La Palice]


    • Croa Croa 16 décembre 2017 12:48

      À Stupeur,
      Le risque zéro n’existe pas. On pourrait aussi supprimer les routes : C’est souvent en traversant une route que des gens se font écraser !
      La faute « à pas de chance » c’est très rare, bien moins que les 10% qui restent au delà des 90% des accidents que tu penses dus à l’erreur humaine. Tout simplement parce que s’il n’y a pas eu erreur juste avant l’accident c’est que l’erreur vient de loin, par exemple laisser le matériel sans entretien sur de plus en plus longues périodes de temps.


    • Michel DROUET Michel DROUET 16 décembre 2017 15:23

      @Stupeur
      Et si personne ne buvait avant de prendre le volant, on diminuerait le nombre d’accidents sur les routes : supprimons donc l’alcool !
      Pareil pour le tabac, ça donne le cancer.
      La vie est simple finalement...


    • Stupeur Stupeur 16 décembre 2017 22:06

      @Michel DROUET
      Bah, j’essayais juste de voir un peu plus loin que « c’est la faute à pas de chance, on continue, on change rien, ça coûterait trop cher »... ça c’est la vie simple, voire simpliste...
      Heureusement que ceux qui inventent les trains du futur (circulant dans un tube, par exemple) corrigeront cette stupidité sans nom (faire passer des véhicules sur des voies réservées à des trains qui ne peuvent pas s’arrêter si un des véhicules se trouve sur la voie).


    • Stupeur Stupeur 19 décembre 2017 16:36

      @Michel DROUET
      Bonjour smiley
      Désolée d’avoir été si virulente ; c’est l’émotion qui parlait...


  • 4 ou 15 SEDORRHOIDE 16 décembre 2017 10:58

    Et oui, si on est raisonnable et si on prend un peu de recul, il faudrait limiter la démographie, diminuer les déplacements en tout genre et surtout aériens, diminuer notre consommation électrique, alimentaire (pour les pays riches)...

    Mais aucun pays, aucun chef d’état n’est raisonnable, volontaire, je ne sais même pas si c’est possible pour des humains ; seul les catastrophes, les mouvements spontanés de la foule permettent une révolution des pratiques ou des systèmes de vie.

    Triste constat qui en dit long sur notre libre arbitre.


    • mmbbb 16 décembre 2017 18:34

      @SEDORRHOIDE nous avons un modele au gouvernement et pote de Rabbi , N HULOT . un tres grand ecolo


    • xana 17 décembre 2017 20:15

      @SEDORRHOIDE
      Bien, mais ça c’est ce qu’il aurait fallu faire à la fin de ...XIXeme siècle !

      Au lieu de ça on a fait la Grande Guerre, etc, etc.
      L’Homme est un animal bien prétentieux qui se croit capable de résoudre tous les problèmes parce qu’il a un cerveau de 950g. Il oublie un peu vite qu’il a aussi des réflexes de prédateur et qu’il est incapable de réaliser une oeuvre collective sans s’en mettre égoïstement plein les poches, et enfin qu’il est incapable (comme le Chimpanzé son cousin germain) de prendre une décision collective sans en avoir interminablement discuté auparavant.

      Bref, ce n’est plus la peine de bavarder, il est bien trop tard pour tenter quoique ce soit.

      Jean Xana

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