Belgique : Podemos enfin changer les choses ?
Ce jeudi eut lieu une journée de protestation nationale populaire qui va faire mal à la droite.
Imaginez Paris envahi par 800.000 manifestants, dont plus du tiers n’était jamais venu exprimer son mécontentement devant cette attaque frontale au monde des petits.
C’est, proportionnellement, ce qui vient de se produire ce jeudi à Bruxelles. Flamands, Wallons réunis – cela arrive ! 120.000 représentants des sans-dents dit votre Président qui, populiste à défaut de résultats, vient de vous avouer qu’il aime bouffer des frites, ont exprimé leur écœurement devant les mesures prises par notre nouveau gouvernement des droites ( droite dure, droite nationaliste, droite extrême ) qui fait porter TOUTES les mesures d’assainissement nécessaire, l’alibi que l’on vous sert à toutes les sauces, sur le SEUL monde des petits.
Jugez plutôt :
- Report de deux ans de l’âge de la retraite qui passe à 67 ans
- Un saut d’index, c'est-à-dire la stagnation des revenus dont notre système social garantissait l’augmentation dès franchissement de la ligne rouge de l’indice des prix, une mesure déjà chipotée en soi en n’y incluant ce qu’on veut bien y inclure dans cette image en 3D qu’est « le panier de la ménagère « . Une mesure qui coûtera plus de 500 euros à chaque travailleur, 120 répond le Ministre national mais flamingant des Affaires dites Sociales. Disons donc 300 pour éviter les exagérations des deux côtés
- L’engrenage redoutable de la mise au travail forcé des chômeurs avec, pour seul bout du tunnel le renvoi au secours social basique
- Le renchérissement sans compensations de tous les services publics pour le consommateur
- La diminution drastique des subsides culturels, près de 30 % dont la Ministre dit suavement qu’elle discutera de ses modalités pratiques avec les directeurs d’institution, ce qui veut dire en clair, sans toucher aux gros salaires des ploucs administratifs aux commandes mais bien, et pas qu’un peu aux petits qui font vivre cette culture si nécessaire mais dont on répond qu’elle ne sert à rien alors qu’elle est la dernière expression de la liberté de création, donc de la liberté tout court.
- Le principe affirmé que l’on se passera de toute concertation sociale pour faire passer des mesures encore et toujours plus coercitives, du jamais vu dans un système belge basé essentiellement sur le compromis
- Une allégeance totale au monde des hauts dirigeants d’entreprise dont on veut diminuer les cotisations sur salaire au nom de la compétivité internationale, en clair un alignement sine die sur les législations européennes les plus dures de cette Europe au service du seul grand capital.
UNE LISTE DE MESURES NON EXHAUSTIVE...
RIEN, VRAIMENT RIEN n’est demandé à ceux qui, soi-disant, créent de l’emploi. Ni promesses d’engagements jamais tenues d’ailleurs, ni sacrifices aussi petits soient-ils. RIEN !
Tout, tout, tout sur le petit, devrait préciser Pierre Perret
Ambiance, ambiance. Bart De Wever, l’âme damnée de l’extrême-droite flamingante, invité à commenter à chaud cette manifestation dont l’ampleur en a saisi plus d’un, surtout par la participation massive de ceux qui n’obéissent à aucun ordre des mouvements syndicaux a répondu :
« Les syndicats – il n’a pas osé dire le peuple – n’ont aucune alternative, si ce n’est de suivre la France. «
Appréciez le rejet, doublement en ce qui vous concerne.
Le mépris pour seule réponse… Même la Flandre profonde, toujours sensible au nationalisme, commence doucement à déciller les yeux devant l’autoritarisme du bonhomme inféodé, non seulement à sa vision très avant-guerre de l’histoire, mais également aux représentants les plus rétrogrades du patronat le plus réactionnaire, la VOKA qui regroupe dans un seul groupe de pression le lobby de ceux qui affirment que « le travail mène à la liberté « en omettant d’y ajouter ce qui va de soi : pour ceux qui profitent de celui des autres, pas pour la base taillable et corvéable à merci. Axiome : moins il y en a, plus ils pourront exiger de sacrifices à ceux qui en ont encore un.
Bonne nouvelle, clament-ils, le produit national a augmenté de 3,5 % ( un chouia de plus en Wallonie qu’en Flandre, c’est presque exceptionnel à signaler ! ) durant le dernier trimestre …euh alors que sur le même temps il a diminué de 1,19% chez vous, ils apportent par les chiffres la preuve qu’ils ont raison, que c’est la voie à suivre pour éviter la paupérisation générale, tout en omettant, par pudeur sans doute, de préciser que le monde du travail n’a pas reçu une chique de cette mâne, un détail de l’histoire ont-ils marmonné entre les dents, car eux en ont et ce sont même des crocs.
Patacrac, le même jour on apprenait que 26 sociétés de pointe et grandes familles à la tête du capital qui commande tout ont utilisé sans vergogne un principe législatif luxembourgeois dit de RULLING, inventé par un certain JUNCKERS, l’Al Capone nouvellement désigné à la tête de la Commission européenne, une mesure fiscale qui permet au final la déduction de sommes dont même les gagnants du Loto ne peuvent pas rêver mais qui constituent une petite, une toute petite partie du bas de laine de ceux qui en ont déjà à ne plus savoir qu’en faire. Cette mesure a permis d’éluder DES MILLIARDS D’EUROS à ceux qui sont capables, ont l’immoralité ( ? ) d’y recourir pour s’enrichir plus encore.
A bon entendeur…
Le peuple belge, à raison d’un individu sur cent, ce qui est énorme, est venu exprimer sons ras-le-bol devant tant d’injustice, tant de mépris cumulé et ce malgré la propagande matraquée par l’adversaire qui met tout sur le dos de la responsabilité de mauvais gestionnaire et de la corruption, hélas avérée, du PS qui a, lui aussi, trahi le monde du travail contre de gras mandats pour ses dirigeants, des miettes si on les compare à ceux qu’engrangent ses successeurs majoritaires qui ont fait de la loi un instrument népotique pour encore et toujours écraser le petit : le travailleur de base qu’il soit indépendant ou salarié, le méprisable chômeur qui ne veut rien foutre ( sic ! ) et que l’on envoie à grands coups de pelletées dans l’inframonde du secours social basique, le petit consommateur qui voit son panier alimentaire se réduire comme peau de chagrin.
Fait symptomatique : les difficultés du secteur de la grande distribution. S’en sortent bien sa partie axée sur le grand luxe et celle des tout petits prix, la catégorie intermédiaire voyant sa rentabilité mise à mal, si pas carrément sous zéro.
Alerte rouge !
Un milliard d’euros et plus sur le dos des ploucs, des dizaines économisés par les gros grâce à l’ingénierie fiscale, une ingénierie fiscale intra-européenne qui rend la concurrence déloyale, non à cause des petites fourmis chinoises qui ont bon dos, mais entre états européens qui hurlent la main sur le cœur qu’ils sont pour l’union mais dont les dirigeants agissent à l’inverse pour protéger leur petit bout de pré.
Et c’est un peu beaucoup de votre faute ! De la faute des nombreux imbéciles qui ont appelé au boycott des élections européennes, plus importantes que votre Présidentielle bidon, ce qui a privé le populo de sa possibilité de dire en masse NON à cette Europe-là, celle-là même qui soutient indéfectiblement l’Ukraine fasciste, les nouveaux traités atlantiques et l’OTAN amerlock.
L’intelligence, c’est la prospective d’un autre futur, pas l’émotionnel « y’a qu’à « qui ne résout rien, sauf pour Marine &Co qui engrangent les points sans se fatiguer.
Que Bruxelles déplore moins de dégâts après le passage de 120.000 Belges outrés d‘être traités comme des animaux de bât que lors du dernier ras-le-bol européen démontre que le message passe plus facilement lorsque la violence – existante mais relative compte tenu des enjeux – est canalisée par la dignité des anonymes qui, pour une fois, se sont déplacés en masse au côté des syndicats pour exprimer leurs légitimes revendications et leur crainte devant un avenir qui s’annonce plus sombre encore, ce qui finira si on n’y prend garde par une société duale avec des barbelés entre ses deux composants.
Neuilly contre le 9/3…
Preuve en est, le Premier Ministre, sans pouvoirs ni volonté d’exprimer son indignation devant les excès verbaux de la N-VA qui partout ailleurs donneraient lieu à a démission de ceux qui l’utilisent, si pas la condamnation pénale pour création de milices privées ou en fonction de la loi antiraciste, a dit hier soir qu’il condescendait ENFIN à écouter les doléances du monde des petits.
Ecouter, pas résoudre.
Déjà De Wever a dit qu’il n’acceptait pas cette reculade de « son « gouvernement et qu’il y voyait une raison de plus d’en arriver vite au confédéralisme, en clair le maintien du mot BELGIUM pour des raisons de commerce extérieur, mais sans contenu interne, une coquille vide.
Le danger du repli sur soi se précise.
La leçon vaut bien un fromage
Asterix c/o Alain Sapanhine