mardi 3 juillet 2018 - par Elliot

Benoît Hamon ou l’histoire d’un dessein avorté

En évoquant Benoît Hamon, c’est l’histoire d’un gâchis que je raconte, une immense déperdition de forces gaspillées dans des voies sans issue et une fidélité à des couleurs qui pourtant l’avaient abandonné, une loyauté à des déloyaux qui ne la méritaient plus depuis trop longtemps.

Se voyant de Gauche dans une formation qui avait pris le vent à Droite toute et qui a fait le lit du bouleversement politique que nous vivons aujourd’hui avec l'émergence d'un magma informe où les plus malins ont vu leur unique chance de survie, il lui a manqué ce petit plus de talent qui fait les hommes d’état.

Déjà parjures à leurs idéaux proclamés, certains PS n’avaient pas attendu le résultat des Présidentielles pour faire offre de service au nouveau régime .

Valls a poussé le cynisme ( tout comme de Rugy d’ailleurs qui est, lui, insignifiant et doit donc considérer comme un bienfait de la Providence d’être encore en cour ) jusqu’à abjurer les engagements pris à l’occasion des Primaires auxquelles il a participé sans finalement en respecter les règles dont il avait défendu le principe.

Valls doit à la Droite à laquelle il se rattache en dépit des étiquettes et peut-être aussi grâce à des tripatouillages lui assurant la poignée de voix nécessaire pour assurer son élection sans gloire, d’encore pouvoir pousser sa gueulante à l‘assemblée ou heureusement plus personne ne le prend au sérieux.

Son destin est encore plus brisé que celui de Hamon au point qu’incapable de voir son avenir ailleurs qu'en politique, il envisage d’aller se relancer ailleurs dans sa Catalogne natale pour essayer de séduire l’électeur par l’étalage de ses mensonges.

Benoît Hamon a raté le rendez-vous avec son destin en refusant de soutenir le candidat de la France Insoumise à l’occasion des Présidentielles, adoptant une attitude sectaire malgré la persistance de sondages qui lui étaient largement défavorables et qui ont été confirmés par le résultat accablant du vote.

Si l’on considère que seulement une moitié de ceux qui ont choisi Hamon l’aurait suivi dans son ralliement et en supposant qu’aucun d’entre eux ne se serait porté sur Le Pen ou Fillon, cela plaçait Mélenchon en position de qualifié face à Macron.

Il serait extrêmement aventureux d’imaginer que Macron n’eût pas été néanmoins élu et je ne m’engagerai pas dans cette politique fiction-là mais, en tout état de cause, le score de Mélenchon, auquel Hamon aurait pris sa part, offrait à ce dernier des perspectives de survie politique sur des bases clairement de gauche, alors qu’il en est maintenant réduit dans la perspective des Euopéennes à essayer de rassembler sous son drapeau les débris épars des différentes factions écologistes ( pour qui en fait l’écologie paraît davantage comme un domaine d’exploitation à des fins personnelles ) et à essuyer des refus qui sont autant d’affronts.

Les nouveaux élus de la France Insoumise ont déjà démontré à ceux qui suivent les joutes parlementaires qu’ils étaient à même de prendre brillamment le relais si Mélenchon était saisi d’un doute à l’occasion de la prochaine élection et décidait de soutenir une autre figure de proue de son mouvement issue de la relève talentueuse qu’il a eu l’intelligence d’aider à germer…

Par rapport au PC réduit à l’état végétatif et à Génération-s, le mouvement de Hamon, qui a toutes les peines à se frayer sa route et à être audible dans l’opinion, la France Insoumise incarne pour le moment la seule alternative de Gauche capable de rassembler sur son nom un maximum de citoyens séduits par son approche où ils sont invités à participer à l’élaboration d’un programme qui devient ainsi le leur et donc d’influer sur leur avenir.

Je dis bien la seule car ce qui subsiste du parti socialiste à l’Assemblée nationale est particulièrement déconsidéré et se cherche à défaut d’un destin un avenir pas trop piqué des ronces de la défiance populaire mais que je me garderai bien de situer à Gauche...



27 réactions


  • cevennevive cevennevive 3 juillet 2018 09:54

    Bonjour Elliot,


    Très bonne analyse à laquelle je souscris.

    Ce refus de Benoit Hamon (et celui aussi de Mélenchon) a été funeste à la gauche, sabordée par des égos démesurés et une absence de volonté de se rassembler pour essayer de s’entendre.

    J’ai été véritablement ulcérée et je le suis encore. Si les deux hommes n’ont pas été capables de s’entendre avec un minimum d’empathie et de force de caractère, ils n’ont pas le gabarit pour être président, voilà ce que je pense.

    En Italie, il n’ont pas eu de ces pudeurs têtues et totalitaires. Cela ne règle pas tout dans leur Pays, mais cela montre une volonté d’écouter le peuple, de changer d’attitude envers les oligarchies et d’oeuvrer en dépit des clivages politiques.

    Bien à vous.


    • Fergus Fergus 3 juillet 2018 10:09

      Bonjour, cevennevive

      Je partage votre avis (voir ci-dessous) : si Hamon porte une grande part de responsabilité dans l’échec de la gauche, le sectarisme d’une partie des militants de la FI et la suffisance de Mélenchon, persuadé de pouvoir parvenir seul à se qualifier, ont également joué un rôle non négligeable.

      Aujourd’hui encore, enfermée par les médias dans un positionnement « extrémiste », la FI doit tout faire pour favoriser un rapprochement avec les autres forces de progrès, y compris Génération.s. 


    • alinea alinea 3 juillet 2018 11:59

      @Fergus

      Bonjour Fergus et cevennevive.
      Eh bien je ne suis d’accord ni avec l’une ni avec l’autre ! Il se trouve que Hamon mérite son sort tant il est médiocre ; rien ne pouvait rapprocher ces deux-là ; il n’est qu’à entendre Hamon sur la politique européenne, la politique intérieure où il reste coincé dans cet entre-deux eaux pseudo socialistes ; rien à tirer d’un tel gus. Mais c’est aux électeurs de se rendre compte de ça, je ne vois pas où ils peuvent se situer ceux-là : bien au chaud dans la société telle qu’elle est, avec un petit fond de morale chrétienne qu’ils trouvent sous le sigle PS ?Non, décidément, aucun regret ; si Hamon avait été quelqu’un d’autre, il se serait rallié à FI, mais il aurait été quelqu’un d’autre ! smiley
      Et je sais gré à Mélenchon de n’avoir pas été une carpette duplice car nous serions aujourd’hui dans la situation des autres pays de l’UE : sans gauche comme alternative, avec juste l’extrême droite comme rêve de changement.
      Merci à lui et à la FI, donc.

    • Dom66 Dom66 3 juillet 2018 15:25

      @alinea

      Merci et bravo à vous rien ne sert que je donne mon avis votre post est exactement ce que je voulais dire, donc + 10 000

       smiley

      Hamon a eu des consignes…surtout pas un vote pour FI.


    • alinea alinea 3 juillet 2018 15:36

      @Dom66

      Oui, j’ai oublié de dire qu’en plus, pour peaufiner le portrait, il est complétement traitre à l’idée qu’il fait croire qu’il a du socialisme en prenant comme adversaire numéro un la FI ;
      Pour un soumis, c’est un soumis ! être capable d’aller jusqu’au bout de ce jeu de dupes que furent pour lui les élections, sans flancher ni craquer, prouve quel genre de type il est !

    • Laulau Laulau 4 juillet 2018 16:30

      @cevennevive

      L’alliance était impossible.
      D’abord pour des raisons financières. Dès que Benoit Hamon a déclaré officiellement sa candidature, les carottes étaient cuites, se désister aurait provoqué la ruine du PS. Ensuite pour des raisons de programme : sur l’Europe, Hamon est un eurobéat qui ne voyait pas (ou faisait semblant de ne pas voir) que son programme était complètement utopique dans le cadre de l’U.E..
      Ensuite Hamon est un atlantiste fervent ce qui est un tantinet contradictoire avec la conception de la FI de la souveraineté nationale.

    • libert_pensée 4 juillet 2018 18:26

      @alinea
      Il est vrai que Hamon est un médiocre personnage politique. Il est de plus accommodant avec ceux qui rejettent les femmes des cafés, notamment, justifiant cet accord en inventant faussement une tradition ouvrière. Il ne mérite absolument aucun respect, en tant qu’homme politique, bien sûr.


  • Fergus Fergus 3 juillet 2018 10:02

    Bonjour, Elliott

    Excellent article !

    Dans un texte d’avril 2012 intitulé « Hamon face à ses responsabilités", je m’étais positionné pour une fusion des candidatures de Hamon et de Mélenchon en m’appuyant sur les points de convergences beaucoup plus nombreux que les points de divergence des deux programmes.

    Cela ne s’est pas fait, et cela ne pouvait pas se faire, entre le casse-tête de l’ardoise des frais de campagne du PS - qui auraient dû être pris en charge par la FI - et les attitudes sectaires qui, ici et là, ont été un frein rédhibitoire à cette fusion pourtant si évidente en termes d’efficience politique.

    Dommage car nous aurions possiblement eu droit à un vrai débat de 2e tour, projet contre projet, en lieu et place de la pathétique prestation de l’opposante de Macron dont l’incompétence a éclaté au grand jour durant cette campagne de 2e tour. 


  • Clocel Clocel 3 juillet 2018 10:38

    Un solférinien aux petits bras, autant Macron, c’est plus clair.


  • MagicBuster 3 juillet 2018 10:52

    Mélenchon était un frondeur du PS.
    Hamon était un frondeur du PS.
    Macron était un frondeur du PS.

    Ils ont exactement la même stratégie qui part du constat d’échec du PS.


  • Samy Levrai samy Levrai 3 juillet 2018 11:15

    Article pipolitique de mouise, qu’est ce que le PS ( ou la FI ou LR ou FN,...)peut bien offrir dans un pays non souverain ? l’auteur n’a pas du saisir que nous pouvions voter pour qui nous voulons nous avons toujours la même politique qui n’est pas décidée chez nous...

    Les querelles de factotums cela occupent... ceux qui ne veulent pas comprendre.

  • zygzornifle zygzornifle 3 juillet 2018 12:10

    c’est un des derniers socialos , il faut le mettre au musée dans un tube de formol ....


  • Stella2b 3 juillet 2018 16:47

    Personnellement je n’ai pas digéré que Benoit Hamon n’ait pas voté la motion de censure des opposants à la loi travail.

    C’était pourtant une bonne occasion de montrer de quel côté de la gauche il était.

  • Salade75 3 juillet 2018 17:00

    Bonjour,
    Un article qui dans son titre promet de parler de Hamon, et qui en fait se trouve être un énième article à la gloire de la FI pour conspuer le vilain canard qui l’aurait fait perdre, comme Chevènement aurait fait perdre Jospin, ou Chirac pour Giscard.

    Que ce soit dans le travail, le sport, le jeu, ... et la politique, je n’ai jamais vu une équipe perdre à cause des autres, mais toujours parce qu’elle était moins bonne (hors triche évidemment).

    Il en est de même de la FI.
    Le scrutin a parlé depuis plus d’un an, et FI était à sa place.
    Vous voulez faire mieux la prochaine fois ? Soyez bons ! (il reste du boulot car à part Quatennens, il n’y pas grand monde de terrible dans ce groupe).
    C’est en convaincant plus de monde que vous gagnerez des électeurs, et pas en espérant d’hypothétiques désistements électoralistes de groupes marginaux ou en désignant à la vindicte populaire de misérables boucs émissaires.


    • alinea alinea 3 juillet 2018 19:39

      @Salade75
      Vous êtes le regard juste, la parole pure ? Ma parole, on croit rêver quand on parle politique en ce pays.


    • Salade75 3 juillet 2018 21:40

      @alinea

      Vous parlez politique ? :)

      "Les nouveaux élus de la France Insoumise ont déjà démontré à ceux qui suivent les joutes parlementaires qu’ils étaient à même de prendre brillamment le relais si Mélenchon était saisi d’un doute à l’occasion de la prochaine élection et décidait de soutenir une autre figure de proue de son mouvement issue de la relève talentueuse qu’il a eu l’intelligence d’aider à germer" ... j’ai pris cet extrait, mais il y en a d’autres sur cet article qui parle tant de B. Hamon ...

      Si cela est de la politique, elle est sortie du formol des années 70.
      Cela me rappelle de bons fou rires à écouter le grand Georges parler de Brejenv ou de l’URSS.


    • alinea alinea 4 juillet 2018 00:10

      @Salade75

      Enfin, on ne parle pas champignons !
      mais vos propos sont tellement dégoulinant de mépris qu’on se demande...

    • Salade75 4 juillet 2018 08:40

      @alinea Aucun mépris, juste l’impression de revivre le passé. En lisant beaucoup d’articles et de commentaires de LFI, j’ai l’impression de revivre les réunion de cellules d’un parti mort aujourd’hui. Certitudes, refus de la contradiction, démocratie uniquement quand le résultat est le bon, ... Une citation dit à peu près : quand on ne connaît pas l’histoire, on est condamné à la revivre.


    • Elliot Elliot 4 juillet 2018 12:43

      @Salade75 


      Je ne m’étais pas engagé à faire une biographie de Hamon ni même une étude sur le poids politique qu’il représente encore éventuellement mais comme le titre l’indique sur le dessein avorté qui fut censé être le sien à l’occasion des Présidentielles si tant est que lui-même y ait cru et n’ait pas été la marionnette consentante de ceux qui voulaient et persistent à vouloir à tout prix éviter l’émergence d’une nouvelle force à Gauche en volonté de reconstruire la société.

      Là était l’unique objet de l’article qui part d’un constat : il y a une nouvelle dynamique à Gauche, elle est, que cela plaise ou non, essentiellement due au travail militant de Mélenchon et de ses amis.

      Les tâtonnements pathétiques de Hamon à la recherche d’un espace où son ego pourrait s’épanouir ne semblent pas fructueuses et j’en donne quelques unes de ces raisons qui me semblent fonder les racines de sa stagnation.

      Son passé de velléitaire frondeur n’aide pas non plus à lui assurer un minimum de crédibilité. A vouloir ménager la chèvre et le chou, on finit par servir de carpette.


    • Salade75 4 juillet 2018 13:39

      Bonjour @Elliot

      merci de m’avoir répondu, et merci aussi de l’avoir fait sans invective.
      C’est extrêmement rare ici et j’apprécie.

      Je trouve votre analyse de l’échouage Hamon intéressante. Il me semble que par dessus tout, il n’avait pas la carrure, et de très loin, de son ambition. Cela associé à un entourage trouble sans idée, il ne s’en est finalement pas si mal sorti :)

      Mon commentaire faisait juste référence au fait que dans ce texte, seules les 8 premières lignes m’ont semblé être en rapport direct avec le titre (qui a attiré ma lecture).
      Le reste du texte est effectivement lié à ce « constat » dont vous parlez dans votre réponse, mais qui n’apparaissait pas dans le titre (et qui je l’avoue m’aurait fait le zapper, tant il y a déjà eu ici d’articles à la gloire de la FI).


    • libert_pensée 4 juillet 2018 23:54

      @Salade75
      Très juste.


  • L'enfoiré L’enfoiré 3 juillet 2018 19:10

    L’erreur de Hamon est d’avoir cru dans le RU (Revenu Universel)


    • Clocel Clocel 3 juillet 2018 19:28
      @L’enfoiré

      Mais, il n’y a jamais cru, il a fait le job, il a offert à cette idée qui circulait chez les militants de Gauche, un enterrement de première classe, on n’est pas prêts de la retrouver dans un programme...

      Mission accomplie !

  • BA 3 juillet 2018 22:32

    Un scoop du journal L’Humanité :


    Modèle social. La Macronie veut supprimer la Sécu de la Constitution.


    Les députés LREM ont voté en commission des Lois la transformation de la «  sécurité sociale  » en «  protection sociale  ». L’objectif est de rompre avec la doctrine du «  chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins  » et de brader la solidarité publique.

    Un mot, dans une Constitution, ça compte énormément. Les fondamentaux d’un pays peuvent être balayés en s’attaquant à quelques lettres. La Macronie s’y emploie  : elle a décidé de supprimer toute référence à la Sécurité sociale dans la Constitution. Comme si de rien n’était, la commission des Lois a profité du chantier de la réforme constitutionnelle pour faire disparaître l’un des piliers de notre République et de notre modèle social de la loi fondamentale.

    L’amendement 694 en question a été adopté en catimini, dans la nuit de jeudi à vendredi. Défendu par le député Olivier Véran (LREM), il s’attaque au moindre article, phrase et alinéa de la Constitution faisant référence à la Sécurité sociale, pour remplacer le mot «  sécurité  » par le mot «  protection  ».

    «  Cela prépare la fin de l’universalité de la protection sociale à la française. Le gouvernement veut détruire notre système de haut niveau financé par la cotisation pour ouvrir la porte au modèle anglo-saxon. Non content de s’attaquer aux territoires et à la démocratie avec cette réforme, l’exécutif cherche à faire péter le socle de la Sécurité sociale. à la veille d’une réforme des pensions et des retraites, c’est ouvrir une boîte de Pandore pour le modèle social français  », s’indigne le député Sébastien Jumel (PCF).

    Comme souvent, ce n’est pas comme cela que la majorité a présenté les choses. Passée maîtresse dans l’art de travestir les mots, les idées, les concepts et même les valeurs, elle a encore bluffé à tour de bras. Olivier Véran a expliqué sans rire que son amendement «  vise à étendre le champ de la loi de financement de la Sécurité sociale  », un peu comme on ferme des hôpitaux pour «  garantir l’accès aux soins  ».

    Le député, soutenu par le rapporteur Richard Ferrand, a même argumenté avoir «  besoin de cette modification constitutionnelle pour (…) intégrer demain le risque dépendance au sein de la protection sociale  ».

    Mais pourquoi remplacer le mot «  sécurité  » par «  protection  »  ? Et ce alors même que l’actuelle rédaction de la Constitution n’interdit en rien une prise en charge de la dépendance par la Sécu  ?

    Sans doute parce qu’il faut parfois modifier le nom des choses pour les détruire  : le gouvernement prépare depuis des mois l’enterrement maquillé de la Sécurité sociale. Son travail de sape a démarré dès le premier projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Fin 2017, le budget de la Sécu était amputé de 4,2 milliards d’euros, dont 1,2 milliard rien que pour l’hôpital public déjà exsangue.

    «  Alors même que patients, soignants et gestionnaires nous alertent sur l’état critique des services, votre budget organise une catastrophe industrielle qui aboutira à une Sécurité sociale suffisamment indigente pour que ceux qui en ont les moyens s’en détournent et que ceux qui n’ont pas le choix la subissent  », dénonçait alors Adrien Quatennens (FI).

    En plus de ces coupes drastiques – tant pis si l’espérance de vie en bonne santé diminue et si un Français sur deux renonce à se soigner faute de moyens –, le gouvernement avait bouleversé le mode de financement de la Sécu, supprimant les cotisations maladie et chômage, et augmentant la CSG. Soit la fin du «  chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins  », qui faisait tout le sens de la création d’Ambroise Croizat.

    Depuis, l’assurance-chômage a elle aussi été dénaturée. Et la réécriture constitutionnelle voulue par l’exécutif constitue «  une condition indispensable à la création d’un système universel de retraite à points, distinguant les droits contributifs et les éléments de solidarité  », s’alarme Catherine Perret, du bureau confédéral de la CGT. En somme, la boucle est presque bouclée.

    «  Ça y est. Ils l’ont fait. Ils ont réussi à absorber la loi de finances de la Sécurité sociale dans la loi de finances tout court. C’est le graal de tous les dirigeants du Trésor depuis Raymond Barre. Et c’est un ancien inspecteur des finances, Macron, qui le fait. Cela montre à quel point sa politique date du giscardisme  », mesure Frédéric Pierru. Le docteur en sciences politiques, sociologue et chargé de recherche au CNRS y voit un changement de paradigme  : «  Le but est de stabiliser la part des dépenses sociales par rapport au PIB. C’est purement budgétaire. On passe d’une logique de droits associés au travail à une logique de solidarité qui passe par l’impôt.  »

    Dès lors, les droits sont officiellement soumis aux aléas économiques. Plus rien n’est tenu.

    «  Imaginons une crise qui baisse mécaniquement les recettes de l’État  : les pensions diminueront automatiquement. Pour les dépenses de santé, vivra-t-on ce qu’ont vécu les Anglais il y a peu  ? Des opérations ont dû y être annulées car les budgets étaient tous dépensés  », prévient Frédéric Pierru, qui considère que le «  privé lucratif  » pourra «  s’engouffrer  » dans l’espace laissé. Un retour à avant 1945.

    Le député LREM Olivier Véran ne s’en émeut pas. Pour lui, les «  défis sociaux et sanitaires auxquels nous sommes confrontés ne sont plus ceux de l’après-guerre  ». Pourtant, comme le rappelait Fabien Roussel (PCF) lors du dernier PLFSS, «  la Sécu, d’une incroyable modernité, a été mise en place dans une France en ruines. Nous sommes aujourd’hui dans une France riche. Nous avons donc les moyens de garantir la santé gratuite pour tous, à 100 %  ». L’objectif du gouvernement est tout autre. Mais sa réforme constitutionnelle est encore loin d’être votée.

    https://www.humanite.fr/modele-social-la-macronie-veut-supprimer-la-secu-de-la-constitution-657752



  • EL Yagoubi 4 juillet 2018 02:29
    Vous avez dit Benoit Hamon ;

    Pour connaître ce survivant politique je vous invite à ce lien dans lequel cette personne est totalement démasquée sans prendre conscience de ces bêtises : Il a été satisfait des bombardements de la Syrie le 07 avril 2017 par Trump.


  • sweach 4 juillet 2018 11:03

    A l’époque je me doutais que le PS allait se diviser en deux, d’un coté ceux qui sont de gauche comme Hamon et de l’autres ceux qui sont de droite comme Valls.


    C’est exactement ce qui c’est passé mais pas comme je l’imaginai. C’est Macron qui a prit l’aile droite du PS, autant dire presque tout, avec un soutien incroyable des médias qui ont totalement effacé l’image de droite que représente Macron.

    Et Hamon au lieu de détruire les vestiges du PS, il a coulé corps et bien avec le reste du navire, car difficile de faire croire qu’il restait un soupçon de « gauche » dans le PS tellement leur politique était à « droite », merci Valls et Macron.

    Résultat Hamon a mit des battons dans les roues de la France insoumise, car il aurait été plus judicieux de s’unir avec eux. Ça commence à faire bien longtemps que nous n’avons plus eu de politique de « gauche » en France et les conséquences sur notre nation se font ressentir.

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