lundi 17 mars 2014 - par Paul ORIOL

Bertrand Delanoé : un maire normal

Les choses normales passent inaperçues même quand elles sont exceptionnelles.

Ainsi, Bertrand Delanoé termine-t-il son second mandat à la mairie de Paris. Il n'a probablement pas tenu toutes les promesses qu'il avait faites lors de ses campagnes électorales pour devenir maire de Paris. Il aurait certainement pu faire plus ou mieux.

Il a cependant tenu parole sur deux questions qui ne dépendaient que de sa volonté : il n'a pas cumulé les mandats, il n'a pas cherché à se faire élire pour une troisième mandature.
Peut-être ce comportement n'est-il pas réellement «  exceptionnel  » mais la fonction de maire de Paris devrait lui donner un éclat particulier et exemplaire.

Bertrand Delanoé, né en 1950, a adhéré au PS en 1971 et est élu Conseiller de Paris pour la première fois en 1977, député de Paris en 1981 puis sénateur.

En 1993, il devient chef du groupe socialiste, le plus important de l'opposition au Conseil de Paris, et, en 1995, mène la bataille contre Jean Tibéri, candidat à la succession de Jacques Chirac qui vient d'être élu à la présidence de la République. La gauche remporte six arrondissements sur les vingt.

En 2001, devant la division de la droite, une victoire de la gauche pour la mairie de Paris semble possible. Une primaire est organisée par le PS pour savoir qui serait maire de Paris dans cette éventualité. Jack Lang, m'as-tu-vu et pigeon voyageur, alors maire de Blois, se sent une irrésistible vocation pour devenir le flamboyant maire de la ville lumière, Et disputer la primaire socialiste au relativement inconnu Delanoé. Il renonce quand, fort opportunément, Lionel Jospin le désigne comme ministre de l’Éducation nationale. Les militants socialistes peuvent désigner Delanoé comme candidat à la mairie de Paris.

Bertrand Delanoë est favorable au raccourcissement de tous les mandats électifs à cinq ans, à l'interdiction d'enchaîner trois mandats consécutifs à un même poste exécutif ou parlementaire et à la limitation stricte du cumul de mandats. C'est la règle qu'il s'est appliquée.

Dès son élection, «  maire à temps plein  », il démissionne de son mandat de sénateur de Paris. Il ne nomme aucun maire d'arrondissement comme adjoint et prend des élus des arrondissements, y compris des arrondissements où la droite est restée majoritaire dont Anne Hidalgo comme Première Adjointe.

Arrivé à la fin de sa seconde mandature, il ne se présente pas pour un troisième mandat. Il propose, pour lui succéder, Anne Hidalgo qui a été sa première adjointe pendant ses deux mandatures. Acceptée par les socialistes, elle refuse à son tour tout cumul pour les candidats qu'elle a choisis pour être tête de liste et donc maire d'arrondissement en cas de victoire à la présente élection.

Ce comportement «  normal  » n'est hélas pas la règle au PS où les barons sont nombreux qui cumulent et les mandats et les renouvellements de mandats : certains occupent le même poste depuis des dizaines d’années... Ni dans les autres organisations politiques.

Si tous les élus faisaient de même, ce ne serait pas la révolution mais un petit pas en avant vers plus de démocratie. Et peut-être le regard des citoyens sur leurs élus en serait-il un peu amélioré.



3 réactions


  • claude-michel claude-michel 17 mars 2014 10:12
    « Bertrand Delanoé : un maire normal »...Dans le genre incompétent il est a la première place à Paris...Remarquez c’est « NORMAL » il est formaté PS et homo (homo n’étant pas le pire bien sur)...un sacré désavantage pour imposer quoique que ce soit...Paris est un foutoir..une ville sale et dangereuse..les agressions y sont nombreuses et la pollution atteint son comble ces jours derniers..quand au coût de la vie... ?

  • greenwasher greenwasher 17 mars 2014 13:08
    Un publi-reportage à la gloire du produit vicié qu’il promeut, et qui se trouve être un des plus pervers oligarques que le cercle consubstantiellement faux, narcissique et totalitaire du monde de la pub, ait engendré.

    Vus sous cet angle, les éléments de langage socialiste, martelés 24/7 à tout bout de champ, deviennent très faciles à décoder : 

    « Elle est compétente, légitime, bienveillante, humaniste, progressiste, démocratique, ... » comprenez : « elle est bête, pistonnée, malfaisante, corrompue, rétrograde, autoritaire, ... »

    « Il est un maire normal » = « c’est un anormal efféminé et caractériel », qui pour cacher son bilan désastreux et sa nature pernicieuse, sait se retirer juste où et quand il faut, pour ne pas que l’hôte qu’il... parasite, ne se rebiffe. Le propre d’un prédateur étant précisément de passer inaperçu au maximum.

    Moi Président, ..., et cetera.

  • mortelune mortelune 17 mars 2014 13:34
    Bertrand Delanoé : un maire normal
    C’est quoi la normalité au 21e siècle en France ? En tant que femme je ne le trouve pas si ’normal’ que ça (selon ma définition du ’normal’). Mais attention ce que je trouve le plus anormal chez lui ce n’est pas ce que vous pourriez penser, non !... C’est son physique mi homme mi femme. Un peu comme C Fourest dans un autre genre. Pour le reste je n’en sais pas plus que beaucoup sauf qu’il montre trop de talents en politique pour en avoir au moins un.

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