mardi 26 mai 2020 - par Emile Mourey

Bibracte, Alésia, Vercingétorix. Honneur et gloire éternelle à nos ancêtres gaulois !

Le mont Beuvray n'est pas le site de Bibracte mais celui de Gorgobina, oppidum des Boïens. Cela fait 28 ans que j'ai publié mon ouvrage dans lequel j'explique l'affaire et que j'alerte.

Notre histoire celte n'est pas née au mont Beuvray mais à Nuerax, aujourd'hui Taisey, ville des Celtes, au-delà de Marseille, ainsi que l'a écrit l'historien Hécatée de Millet au VIème siècle avant J.C. Lors de la bataille d'Alésia, c'est sur le plateau des Alouettes de Taisey qui surplombe l'actuelle ville de Chalon-sur-Saône que nos ancêtres éduens ont rassemblé l'armée gauloise de secours (DBG, VII, 76, 3). C'est au pied de la tour de Taisey que César nous rendit nos prisonniers (VII, 80,1-4). C'est dans l'oppidum qui se trouve en arrière que le tribun romain Aristius séjourna avec ses bagages (VII, 42, 5).

Non ! Je n'ai pas de mérite particulier à mieux comprendre que d'autres la guerre des Gaules de Jules César. Le mérite en revient à la formation militaire que j'ai reçue à l'école de Saint-Cyr, à mon expérience des combats et à mes anciens professeurs de latin (Revue Le Casoar, avril 1994 : Emile Mourey, un latiniste comme il n'en existe plus guère dans la société militaire française contemporaine).

La véritable Bibracte des Celtes, c'est le Mont-Saint-Vincent. En toute logique, les comtes de Chalon l'ont conservée et en ont fait leur place forte. Les rois burgondes leur ont succédé, puis les Francs. Les textes sont là, à condition de bien les traduire.

Pitoyable, le Youtube télévisé beuvraysien du 20 mai "Peut-on échapper à nos ancêtres les Gaulois ?". Ici, en Bourgogne, les élus bien informés savent tous que le Beuvray est une planche pourrie suivant l'expression de l'un d'entre eux. Depuis Mitterrand, plus aucun ministre n'y a gravi la pente sauf M. Arnaud Montebourg mais c'est un cas. Strabon est très clair : les Éduens habitaient entre la Dheune (Dubis) et la Saône (géographie, II, IV, 3, 2), ce qui exclut le mont Beuvray qui se trouve au-delà.

Lorsque César arrive en Gaule, les Éduens étaient maîtres de la Saône, les Arvernes maîtres de la Loire. Ce sont les Arvernes qui tenaient le mont Beuvray et non les Éduens. S'ils ont appelé en renfort les Germains d'Arioviste (DBG I, 31, 4 ), c'est pour défendre la position contre les Éduens qui les menaçaient. La preuve : le nom de la bataille que les Germains ont remportée contre eux... Magetobriga (I, 31, 12)... dans les chartes médiévales : Magobrium, Magobrigum, au pied du Beuvray, aujourd'hui Mesvres.

Lorsque Vercingétorix soulève la Gaule, sa première opération militaire sera de descendre la Loire pour faire tomber le mont Beuvray. César y avait installé les Boïens après sa victoire contre les Helvètes. Il en avait fait son oeil de Moscou : Gorgobina, oppidum des Boïens (DBG VII, 9, 6). Sur les manuscrits : Gorgobina ou Gergovina, la petite Gorgone, la petite Gergovie.

Dans le De bello gallico, l'affaire commence par l'émigration des Helvètes. César écrit qu'ils voulaient se rendre en Saintonge (DBG I, 10, 1). Non ! Ils marchaient en direction du mont Beuvray pour le reprendre aux Germains. Une fois la coalition germano-arverne vaincue, Éduens, Séquanes et Helvètes réunis auraient alors imposé leur domination sur la Gaule entière (DBG I, 3, 8).

César est intervenu en Gaule de sa propre initiative. Il poursuit les Helvètes. À court de blé, Il convoque les principaux des Éduens qui sont en grand nombre "in castra"(DBG I, 16, 5). Faut-il traduire par "dans ses camps" (de César) ? Non ! il faut traduire : les Éduens sont en grand nombre dans leurs fortifications, c'est-à-dire "à Bibracte/Mont-Saint-Vincent, ainsi qu'à Gourdon". César parle le premier en y exposant ses griefs. Le vergobret Liscus lui répond en se justifiant tout en mettant en cause Dumnorix. Puis, César congédie le conseil (concilium dimittit DBG I, 18, 1)... . Il s'agit bien de la réunion d'un conseil de cité qui s'est tenu dans la place forte de Mont-Saint-Vincent... Bibracte.

Sur ce, César est informé par ses éclaireurs que les Helvètes se sont arrêtés au pied d'un "mont" à 8000 pas des "castris" (DBG 1, 21, 1). Là aussi, castris ne désigne pas les camps de César mais les fortifications de Mont-Saint-Vincent et de Gourdon. 8000 pas romains, soit 1482x8 = 11km856 ; ce mont, c'était la colline de Sanvignes.

En pleine nuit, César marche sur Sanvignes pour surpendre les Helvètes au lever du jour. Il installe sa triple ligne de bataille au pied du mont, sur la pente qui en descend "proximus collis" (DBG I, 22, 3 ), mais les Helvètes ont déjà levé le camp. Échec de César ? Non ! quand, ayant changé d'avis, les Helvètes font demi-tour - itinere converso -(DBG I, 23, 3), il réinstalle son dispositif pour leur barrer la route... au pied du mont - mons - sur la pente qui en descend, proximus collis (DBG I, 24, 1). Répétée deux fois, une fois à l'aller, une fois au retour, l'expression "proximus collis" prouve que César et les Helvètes revenaient sur leurs pas et qu'ils ne se dirigeaient plus vers le mont Beuvray mais vers Bibracte, le mont Saint-Vincent.

César nous a décrit la bataille dans le moindre détail. Tout concorde si on l'explique sur le terrain de Sanvignes. Le mont sur lequel il a installé ses légions récemment recrutées, c'est la colline de Sanvignes ; la pente sur laquelle il a déployé sa triple ligne de bataille de légions aguerries, c'est le mont Maillot.

Tout cela, je l'ai expliqué dans mon "Histoire de Bibracte, le bouclier éduen" publiée en 1992. J'en parlais déjà dès 1981, notamment au sein de ma société d'histoire et d'archéologie de Chalon-sur-Saône mais sans arriver à convaincre. Le 6.6.1991, j'avais envoyé tout un dossier à la Sous-direction de l'archéologie du ministère de la Culture qui ne me répondra que le 4/3/1993 pour "m'assurer que mon dossier avait été bien transmis aux autorités compétentes". Je pourrais écrire un livre pour raconter toutes mes interventions, les réponses "langue de bois" que les responsables de l'archéologie faisaient signer sans réfléchir aux ministres successifs de la Culture. L'actuel ministre ne peut ignorer le problème. Son directeur du patrimoine, Philippe Barbat, m'a écrit une lettre en date du 2 mai 2019 pour essayer de me convaincre que je me trompais.

Non ! Les importants vestiges retrouvés sur le site du Beuvray ne sont pas les preuves d'une Gaule en retard d'évolution qui ne savait construire qu'en bois mais les témoignages tragiques d'un peuple boïen en migration qui a dû construire dans l'urgence des maisons de bois pour s'abriter avant l'hiver.

Cette affaire est un véritable scandale que tout responsable politique qui en a connaissance devrait dénoncer. C'est comme si Israël ne se souvenait plus de l'emplacement de Jérusalem.

L'Alésia, métropole de la Celtique, n'est pas Alise-Sainte-Reine mais Taisey.

De quelle localité Alésia était-il le nom ? Réponse : c'était le nom de l'île de Chypre au temps des Phéniciens et des Cananéens, plaque tournante du commerce de l'étain, le métal précieux de l'âge du bronze. De même qu'Alexandre le Grand a fondé une dizaine d'Alexandrie sur son périple qui l'a conduit aux confins du monde connu, de même le nom d'Alésia.

La principale voie remontait la vallée du Rhône puis de la Saône, bifurquait dans la vallée de la Dheune pour rejoindre la Loire jusqu'à son embouchure. Diodore de Sicile parle d'une traversée de 30 jours (Histoire universelle, tome I, livre V, chap XVI). La seconde voie nous est donnée par Strabon. Il écrit qu'il faut compter 1000 stades (185 km) de Lugdunum jusqu'à la Sequanas, ce qui nous amène à Verdun-sur-le-Doubs, confluence de la Dheune, du Doubs et de la Saône (géographie, IV, 3,3). Il ne nous dit pas que c'est une voie de l'étain mais cela coule de source car c'est de là qu'on pouvait rejoindre la Seine par ses affluents en passant par Alésia/Alise-Sainte-Reine. Ainsi s'explique le conflit qui avait opposé les Éduens et les Séquanes au sujet des péages de l'Arar/la Thalie (Strabon, Géographie, IV, 3, 2 ). Il ne s'agissait évidemment pas de la Saône mais des transports dont ils se disputaient le marché pour accéder à cette voie depuis Verdun-sur-le-Doubs. 

Ces deux voies de l'étain étant dès lors clairement identifiées, il faudrait être d'une singulière mauvaise foi pour ne pas reconnaître la position dominante du site de Taisey pour gérer le trafic qui y passait ; ce qui nous amène à identifier l'Alésia dont parle Diodore de Sicile, non pas à Alise-Sainte-Reine qui n'était qu'une cité secondaire mais à Taisey.

Héraclès [...] bâtit une grande ville, - celle qui, en raison de sa course errante en cette guerre, est nommée Alésia. Il mêla même à ses citoyens beaucoup de gens du pays, mais comme ces derniers l'emportaient en nombre, il arriva que tous les habitants tombèrent dans la barbarie. Les Celtes jusqu'à ces temps-ci ont en honneur cette ville qui est pour eux le foyer et la métropole de toute la Celtique. Tout le temps depuis Héraclès jusqu'à nos jours, elle demeura libre, et ne fut jamais mise à sac. Mais enfin Gaius César, celui qui, à cause de la grandeur de ses actions, a été appelé dieu, la prit de vive force, et, comme le reste des Celtes, elle fut contrainte de se soumettre aux Romains. (Diodore de Sicile, Bibliothèque historique, IV, 19).

Témoignage irréfutable de l'illustre origine de notre nation, c'est pourtant le dénigrement qui l'emporte aujourdhui. On renie les origines orientales de notre histoire, on la fait naître au pied des Alpes. Oubliée la belle proclamation de Vercingétorix pour le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes : "Si j'ai fait cette guerre, ce n'est pas pour mes intérêts mais pour la liberté de tous !"(DBG VII, 89,1). Oubliée, la déclaration fondatrice de notre démocratie "Je ferai de toute la Gaule un seul conseil dont personne ne pourra contester les décisions dès lors qu'elles auront été prises dans une volonté commune." (VII, 29, 6).

Le christianisme est né en Gaule, en Bourgogne et en Auvergne.

Voici ci-après une fresque étonnante. Les spécialistes y voient la scène des pèlerins d’Emmaüs. Laissez-moi rire ! Comme l'indique le monogramme IHS qui figure au-dessus de l’auréole, c'est par ce signe "In Hoc Signo" que le messie se fera reconnaître quand il viendra. Ce signe, c'est l'offrande du prépuce et du clitoris. Ce messie a pour nom "Cléopas". C'est un messie juif éduen de Bibracte/Mont-Saint-Vincent d'avant le Jésus des évangiles.

Ainsi s'explique le nom de Cléopas inscrit sur quelques tombes de légionnaires gaulois morts au combat, en Palestine. Il leur suffisait de montrer leur pénis circoncis - in hoc signo - pour se faire reconnaître juifs... et sauveurs.

Ainsi s'explique la guérison par Simon Pierre du centurion Corneille relatée par les Actes des Apôtres mais son auteur se trompe sur le nom de l'oiseau ; il s'agit d'une unité de la légion gauloise éduenne des Alouettes (Act 10, 1-48).

Ainsi s'explique le langage guttural de ces Gaulois qui, selon Simon Pierre, avaient reçu l'esprit mais pas l'eau du baptême. Ils parlaient bourguignon (Act 10, 46-47).

Ce messie éduen juif espéré a-t-il disparu du courant de l'Histoire ? Non ! Il se retrouve à Jérusalem, je cite : À Jérusalem, commémoration de saint Siméon, évêque et martyr. Fils de Cléopas, selon la tradition, et proche parent du Sauveur, il fut ordonné évêque de Jérusalem après le martyre de saint Jacques, frère du Seigneur ; au temps de l'empereur Trajan, l'an 107, il fut accusé d'être un descendant du roi David, torturé et enfin mis en croix.
(Martyrologe romain).

Deux disciples, dont l'un nommé Cléophas (Cléopas) marchaient en direction d'un village (Emmaüs, lieu probable de la garnison gauloise). Le Jésus de Nazareth (mort et ressuscité) leur apparut. Il leur expliqua tout. Ayant pris le pain, il prononça la bénédiction et, l’ayant rompu, il le leur donna. Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent (Luc 24, 30-31). Il s'agit d'un appel des Juifs esséniens de Palestine aux juifs esséniens exilés en Gaule revenus en Palestine dans l'armée romaine.

Inutile de perdre son temps dans les débats stériles ! Tous ces liens entre Cléopas, alias Clophas, et le Jésus de l'évangile, ainsi qu'entre leurs mères "Marie", sont des liens de parenté spirituelle, de conversion, de rivalité ou d'alliance.

Le ministère de la Culture étouffe le scandale. Les archéologues mentent. On me fait passer pour un farfelu. Le journal local ne veut pas ouvrir le débat. La Direction des Affaires culturelles m'ignore.

M. le Président du Grand Chalon, M. le Maire de Chalon, Mme la Maire de Saint-Rémy, vous ne pouvez pas reconnaître la valeur du militaire quand il est en activité et ne plus la reconnaître ensuite quand il vous propose une meilleure interprétation de notre histoire nationale.

J'ai acheté la propriété du château de Taisey en trois fois, chaque fois après avoir prévenu le maire de l'époque. Certes, il m'a été bien dit que je ne recevrai aucune aide, aucun soutien de la collectivité ; je n'ai donc aucune raison de me plaindre et ne me plains pas. J'ai toujours agi en toute clarté. En revanche, je ne pense pas que la collectivité puisse dire la même chose avant mon achat et après (construction d'une maison au pied et en avant de la tour antique alors que le terrain avait été classé "non constructible").

Emile Mourey
25 ans de services
Lieutenant-colonel
Légion d’honneur
Mérite national
Valeur militaire
à 87 ans, je continue à me battre en solitaire pour sauver le site historique de Taisey contre les turpitudes du monde, insécurité, délinquance, vol et désordre climatique.

 

 

https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/aux-temps-antiques-la-cite-des-223125

 



12 réactions


  • Étirév 26 mai 2020 13:42

    Pendant que les Latins brûlaient les Livres sibyllins, les Druidesses qui enseignaient dans leurs collèges formaient l’âme gauloise.


  • stephane alzon 26 mai 2020 14:04

    La grosse référence en histoire , c’est Anton PARKS et sa trilogie , je vous conseille d’imprimer la fin pour pouvoir vous y référer en cours de lecture .

    C’est un ordre .

    Amicalement .


  • stephane alzon 26 mai 2020 14:07

    Et puis en plus si vous vous embêtez vous pouvez aller sur changera.blogspot , ils ont une revue de presse .

    re .


  • Laconique Laconique 26 mai 2020 17:24

    Merci pour cet article.


  • Antenor Antenor 26 mai 2020 20:39

    On ne possède pas de preuve directe de la présence de la Légion Alaudae en Judée cependant on peut se demander si l’éléphant de Gourdon n’est pas un clin d’oeil à cette unité dont il était l’emblème et dont on se demande bien ce qu’il vient faire sur ces fresques.

    http://www.bourgogneromane.com/edifices/gourdon/GOURDONfrelephant.JPG

    En ce qui concerne les chapiteaux de Gourdon et Mont Saint Vincent, je continue de creuser la piste des Chrétiens valentiniens appelés gnostiques par leurs adversaires. Ces sculptures offrent de drôles d’échos à des textes attribués à ce courant comme la Pistis Sophia ou l’Hypostase des Archontes. On sait par Irénée que les doctrines valentiniennes ont été en particulier diffusées à Lyon par Marc le Mage. Qui sait s’il ne s’est pas aussi rendu chez les Eduens. La courant valentinien est né à Alexandrie, ce qui peut renvoyer au nom de Cleopas/Cléopâtre.

    Concernant Corneille, le fait que sa cohorte se nomme « l’Italique » pourrait laisser sous-entendre que le reste de la légion ne l’était pas. Cohorte dite Italique parce qu’issue d’une colonie romaine en terre étrangère ? Cohorte issue de Narbonne, Vienne ou Lyon incluse au sein d’une légion à dominante gauloise par exemple ? Ce légionnaire Corneille symboliserait-il une centurie en lien avec cet oiseau appelé Lug en langue gauloise ? On aurait alors affaire à une cohorte originaire de Lugdunum.


    • Emile Mourey Emile Mourey 26 mai 2020 21:20

      @Antenor
       
      Si, déjà, on remettait les pendules à l’heure en remettant Bibracte à son juste emplacement, on pourrait avancer dans de plus justes interprétations mais quand on entend Vincent Guichard, il y a de quoi désespérer.


  • JPCiron JPCiron 26 mai 2020 22:44

    Tous ces liens entre Cléopas, alias Clophas, et le Jésus de l’évangile, ainsi qu’entre leurs mères « Marie », sont des liens de parenté spirituelle, de conversion, de rivalité ou d’alliance.>

    .

    Effectivement. En s’agrippant aux analyses passées, ils ne prennent pas de risques. Mais leurs vies resteront ternes et sans panache. 

    .

    C’est bien de sortir, ’sabre au clair’  !

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    Merci





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