Bilan catastrophique chiffré du confinement aveugle et général imposé aux français depuis le 16 mars 2020
« Nous constatons chaque jour et de plus en plus l’aggravation des morbidités et de la mortalité des malades non COVID. Les patients présentent des états aggravés avec des retards diagnostiques et thérapeutiques lourds de conséquences. Toutes les spécialités médicales sont concernées ».
Edicté pour lutter contre le risque COVID19, le plan blanc a maintenant des effets délétères pour la santé publique, alors même que l’épidémie est presque éteinte sur une grande partie du territoire.
Son rapport bénéfice/risque est devenu catastrophique ».
Bilan chiffré du confinement aveugle et général imposé aux français depuis le 16 mars 2020
L’épidémie Covid19 date de près de 3 mois et le confinement autoritaire des français de près de deux mois : un premier bilan chiffré par comparaison aux autres pays proches [1] peut donc être établi pour préciser son impact sur la mortalité liée au SARS-Cov-2 et la mortalité globale.
Les différentes stratégies observées
Schématiquement trois types de politiques sanitaires ont été utilisées dans le monde :
-Les Pays-Bas et la Suède ont privilégié la transparence, la liberté et les droits de leurs citoyens et édicté un minimum de mesures autoritaires (fermeture des lieux très fréquentés, musées, salles de sport, bars, sexe-clubs, maisons closes et coffee shop). Ils ont fait confiance à la responsabilité individuelle et à l’esprit civique avec une quarantaine volontaire en cas d’infection clinique.
- L’Allemagne a opté pour la transparence et l’utilisation des mesures traditionnelles d’endiguement qui ont fait leurs preuves contre les épidémies sévères : fermeture des frontières, des écoles et des lieux de réunion publiques, séparation des infectés et des personnes saines avec tests cliniques et diagnostiques et recherche opiniâtre des contacts.
L’Italie, la France, l’Espagne et la Belgique ont adopté les méthodes de la dictature chinoise : confinement policier astreignant à domicile ensemble les non infectés et les malades
Les résultats sur la mortalité Covid19
Le taux d’infection observé est trop dépendant du nombre d’observations cliniques et de tests diagnostiques réalisés, qui diffèrent considérablement d’un pays à l’autre, et ne peut constituer un indice fiable de l’efficacité des mesures sanitaires.
La mortalité publiée dans le « Covid19 situation report quotidien de l’OMS » représente donc le moins mauvais des critères objectifs. Les résultats de mortalité du 9 mai 2020 publiés dans le « Covid19 situation report 107 » constitueront notre critère de jugement.
Mortalité des pays sans mesure contraignantes
Les pays qui ont seulement fait appel à la responsabilité individuelle souffre d’une mortalité Covid19, par million d’habitants, dans la moyenne européenne : 314 en Suède (3175 morts pour10,1milions d’habitants), 313 aux Pays-Bas (5359morts).
Mortalité des pays en confinement aveugle et policier
Ceux qui ont confiné policièrement leurs populations souffrent des mortalités les plus élevées du monde de 50% à 100% plus élevés que les précédents : par million d’habitants 735 en Belgique (8521 décès), 562 en Espagne (26251 morts), 499 en Italie (30201 victimes), 421 en France (26188décès).
Mortalité des pays en endiguement traditionnel
Les gouvernements qui ont opté pour l’approche médicale traditionnelle historique d’endiguement, mettant en quarantaine les seuls infectés ont le mieux protégé leurs populations avec les mortalités les plus basses : par million d’habitants 88 en Allemagne (7369 morts).
Le confinement aveugle et policier adopté en France, Italie, Espagne et Belgique constitue donc la stratégie sanitaire qui protège le moins bien la population. Si nous avions adopté la politique sanitaire de l’Allemagne, nous aurions déploré 20000 morts de Covid19 en moins.
Dégâts sanitaires collatéraux du confinement à la française
Le confinement policier français a aussi entraîné de nombreuses victimes collatérales et des multiples dégâts sur la santé des français, sur la société, sur la vie démocratique et des dommages considérables sur l’économie [2].
Du point de vue médical, le « plan blanc »[3] a entraîné l’arrêt des traitements des maladies chroniques (hypertension, diabète, cancers), source de pertes de chances de survie dont le bilan chiffré sera lourd. Il a également bloqué le diagnostic et le traitement de nouvelles pathologies infectieuses, cancéreuses etc. qui se sont révélées pendant le confinement total et sont restées évolutives en l’absence de diagnostic et donc de traitement.
LE BLOC [4] et autres représentants des chirurgiens de France alertent en un communiqué adressé aux plus hautes autorités de l’Etat :
« Nous constatons chaque jour et de plus en plus l’aggravation des morbidités et de la mortalité des malades non COVID. Les patients présentent des états aggravés avec des retards diagnostiques et thérapeutiques lourds de conséquences. Toutes les spécialités médicales sont concernées ».
Edicté pour lutter contre le risque COVID19, le plan blanc a maintenant des effets délétères pour la santé publique, alors même que l’épidémie est presque éteinte sur une grande partie du territoire.
Son rapport bénéfice/risque est devenu catastrophique ».
Au-delà des retentissements gravissimes sur toutes les maladies organiques, les troubles psychologiques liés à l’enfermement, bien décrits dans la littérature médicale se sont traduits par des crises d’angoisse parfois spectaculaires, une augmentation de plus de 30% des violences familiales faites aux femmes et aux enfants et de nombreux suicides[5].
La rupture des relations sociales des enfants et des adolescents nuit à leur épanouissement et a augmenté chez certains la dépendance de toutes sortes et particulièrement aux écrans.
La longue durée du confinement aggrave les addictions, de nombreux adolescents se recroquevillant sur eux-mêmes et leurs relations virtuelles, refusant de plus en plus de sortir et de se confronter à la vie réelle.
Ce syndrome atteint de plus en plus d’adultes au fur et à mesure du prolongement de l’enfermement et fait craindre une explosion des troubles psychologiques et psychiatriques à court, moyen et long terme, même chez les personnes ayant « apparemment » bien supportées le confinement. Un problème dans 5 ou 10 ans peut faire ressortir la frustration liée à la privation de liberté.
Les psychiatres ne seront pas au chômage de sitôt. Les professeurs du secondaire prévoient des phobies scolaires, des décrochages majeurs d’enfants jusque-là adaptés. Les conséquences de cette prison inutile[6] n’ont pas fini d’être quantifiées.
L’économie française souffre déjà gravement du confinement, mais le pire reste à venir
D’après l’Insee, les 2 mois de confinement ont déjà amputé le PIB de 2020 de près de 10% du fait de l’arrêt de secteurs économiques majeurs (construction, commerce, transports, hébergement et restauration, industries automobile et pétrolière) et le gel des commerces non vitaux et des professions libérales dont beaucoup ne s’en relèveront pas
D’après la Banque de France, le Produit Intérieur Brut a reculé de 32% sur la quinzaine de mars confiné, entrainant une chute de 6% au premier trimestre. Cette chute constitue la pire contre-performance trimestrielle en France depuis 1945. D’après les dernières données de l'institut national des statistiques, la France est entrée en récession.
Les conséquences à moyen terme risquent d’être beaucoup plus sévères. Certains se rassurent en estimant (comme Ferguson et les séniors) que ce sont les moins viables qui seront éliminés, ceux qui auraient fait faillite même sans le confinement ; peut-être, mais est-ce le rôle d’un gouvernement de précipiter la faillite des entreprises les plus fragiles ?
Pour l’année 2020, les prévisions économiques sont terribles pour la France avec un recul de notre PIB supérieur à 10% (jamais atteint depuis la création de l’INSEE) et un taux de chômage supérieur à 10%.
Mais heureusement L’épidémie régresse en Europe et rapidement dans tous les pays étudiés.
Les relevés publiés par l’OMS montrent que les moyennes des nouvelles contaminations quotidiennes ont fortement chuté entre le 6 avril et le 6 mai. Cette chute continue atteint 73% aux Pays-Bas (pays non confiné), 72% en Allemagne (pays adepte de l’endiguement).
Sur la même période, les pays confinés voient aussi l’épidémie reculer, mais de manière parfois moins importante : 50% en Belgique, 58% en Italie, 79% en France, 73% en Espagne ainsi que le précise le tableau suivant utilisant les données OMS des Covid19 situation report N°77 à N°107 :
Moyenne des nouvelles contaminations quotidiennes
Semaines du |
Allemagne |
France |
Italie |
Espagne |
Belgique |
Nederland |
6-13/4 |
3913 |
3328 |
3944 |
5160 |
1402 |
1120 |
14-20/4 |
2665 |
2665 |
3230 |
4275 |
1264 |
972 |
21-27/4 |
1870 |
1468 |
2634 |
3656 |
1036 |
672 |
22-29/4 |
1771 |
1319 |
2410 |
3460 |
810 |
450 |
29/4 au 6/5 |
1110 |
727 |
1671 |
1214 |
708 |
310 |
[1] Nous étudierons les pays berceaux de l’union européenne (Allemagne, France, Italie, Espagne, Belgique et Pays-Bas dont les stratégies sanitaires ont été précisées suffisamment clairement.
[3] Imposé par le ministère de la santé à tous les établissements publics et privés sous la surveillance des ARS bras armés du ministère qui ont surveillé scrupuleusement l’activité des cliniques vérifiant que l’on ne traitait pas de patients non Covid19, curieuse idée du soin dont on saura heureux d’apprendre dans quel esprit bureaucratique elle a pu germer et comme les syndicats médicaux et associations de malades ont accepté de courber l’échine.
[4] Le Bloc, union syndicale AAL- SYNGOF-UCD appelle solennellement le Premier ministre et le Ministre des Solidarités et de la Santé à stopper le plan blanc élargi. Communiqué du 7 mai
[5] Rappelez- vous le drame de cette femme bloquée sur une île qu’elle visitait. Verbalisée parce qu’elle se promenait seule sur la jetée proche de la maison ou elle était confinée elle s’est suicidée quelques jours plus tard en se jetant dans la mer de l’endroit où elle avait été verbalisée
[6] Les moins de 19 ans ne transmettent pas le virus ni aux autres enfants ni aux adultes. Sur plus de 3,5 millions d’infectés aucun cas de contamination par un enfant n’a été démontré.