jeudi 7 mai 2020 - par Jacques-Robert SIMON

Bill save the world !

 

 Unir les individus grâce à une foi commune est présentée comme une nécessité depuis les temps les plus anciens. La coalition des forces et des énergies permet au groupe cimenté par une croyance de vaincre ses ennemis réels ou supposés. Les premières sépultures apparaissent il y a environ 500 000 ans laissant à penser qu’elles correspondaient à des rites funéraires. La Mésopotamie, où vivaient divers peuples dont les Akkadiens et les Sumériens, dès le IVe millénaire avant J.-C., fourmille de dieux grands, puissants et sages. Au VIe siècle avant J.-C. Bouddha, né au Népal, va introduire une spiritualité prise comme exemple par une multitude de fidèles. Mais la révolution chrétienne sera celle qui aura le plus de retentissement jusqu’à changer l’origine des temps comptée dans le calendrier romain à partir de la fondation de Rome.

 Il n’y a pas lieu de comprendre la nature et le bien fondé d’une croyance (le Bien, le Mal, la Sagesse…), son intérêt se mesure uniquement en fonction de la force de cohésion qu’elle engendre dans un groupe pour en faire un système plus fort, mieux organisé, plus innovant. C’est un supplément à la coercition, une brutalité plus discrète pensée comme indispensable pour mener les foules.

 Un ‘Livre’ écrit ou inspiré par un Dieu impalpable permet à celui-ci de communiquer avec les fidèles afin de transmettre les préceptes jugés utiles. Le Talmud, les Évangiles, le Coran, au-delà de leurs différences, admettent un même Dieu, ce qui permet de ne pas autoriser toute concurrence même libre et non faussée. Les ‘Livres’ sont suffisamment abscons pour que seuls des érudits puissent prétendre maîtriser leur contenu. Une séparation entre sachants et béotiens s’établit donc sur une base irréfutable, les tables de la Loi, les uns peuvent dire aux autres ce qu’il convient de faire.

 À la charnière du XVe et du XVIe siècle, les contrefaçons de la hiérarchie religieuse furent tellement criants que l’Humanisme, qui place l’Homme au centre du monde, prit son essor. Dieu existait encore mais il était concurrencé sur terre par des sages, des philosophes, des savants plus ou moins loin des églises.

 Dieu tarda à mourir parmi les érudits et plus encore parmi ceux qui ne se flattaient pas de l’être. Sa mort proclamée fut suivie de l’émergence d’Hommes providentiels orchestrant eux-mêmes leur caractère divin en éliminant ceux qui contestaient leur essence quasi-divine. Des dizaines, des centaines de millions de morts s’ensuivirent. 

 La Démocratie dite représentative, bien qu’elle ne reflète en rien le peuple, permit une descente supplémentaire du peuple des cieux vers des biens plus terrestres. Dieu étant mort ! Les Hommes providentiels étant morts ! Le peuple fut proclamé souverain.

 Si la démocratie, au sens étymologique, a pu représenter un idéal pour lequel beaucoup ont accepté de se battre, elle fut rapidement diluée dans une quête personnelle et éperdue de pouvoir personnel, de puissance pour les uns, de simple rassasiement pour les autres. Un mouvement populaire plus ou moins spontané peut-il conduire à des changements de société sans dieux, sans idoles, sans autre sacré que l’espoir de démocratie ?

 Le 9 novembre 1989, un officiel est-Allemand annonce qu’à compter du jour dit, les conditions de voyage à l’étranger sont assouplies. Les Berlinois se ruent alors à la frontière dans un moment de liesse. Le régime est-Allemand ne survivra que quelques semaines à cet élan de ferveur. La Tchécoslovaquie va déclencher à son tour une révolution, celle de velours, elle aussi pacifique. Une série de troubles permettra à la Roumanie de se débarrasser de N. Ceaucescu et de son épouse. La Pologne et la Hongrie avaient fait leur révolution quelques mois plus tôt. En moins d’un an, tous les régimes d’Europe de l’Est tombèrent. En 1991, l’éclatement de l’URSS fut achevé… au nom de la démocratie.

 Mais les élans populaires n’ont qu’un temps, des microcosmes ne tardèrent pas à récupérer le pouvoir grâce aux artifices que permettent des démocraties de façade. Toutefois, des bouleversements sociétaux considérables se mirent peu à peu en place en multipliant considérablement le nombre et la nature des pyramides sociales qui s’établissent pour organiser les sociétés. Les conquêtes devaient cependant être faites par les forces de l’esprit plus que par la seule autorité. Les décisions ‘visibles’ devaient découler de discussions, d’argumentaires, de compromis et correspondre à l’alliance d’intérêts distincts et souvent divergents. L’instinct, l’intuition, les éclairs de génie ou de médiocrité, le hasard, furent délaissés au profit de la Raison.

 Le besoin de démocratie fut exprimé avec force via Internet et les réseaux sociaux à partir de 2010 dans de très nombreux pays arabes, les résultats infirment, au moins pour un temps, l’espoir que le peuple puisse faire émerger une cohérence de groupe sans guides, sans idéaux divins, sans hiérarques, sans buts clairement délimités.

 Mais les défis qui se posent en ce tout début du XXIe siècle nécessitent la mise en œuvre de solutions draconiennes qui ne permettent pas d’espérer une plus importante consommation, du moins pour les pauvres. Les ‘élites’ montrent un zèle sans bornes pour défendre le monde où elles évoluent avec aisance puisque c’est le leur, c’est leur démocratie. Mais le monde acceptera-t-il que les nantis s’enrichissent indéfiniment alors que leurs obligés se contentent de survivre ?

 Le réchauffement climatique n’est qu’un aspect d’une multitude de problèmes qui ne peuvent se résoudre que simultanément en ouvrant la porte à une nécessaire nouvelle civilisation. Un large mouvement populaire qui promettrait sobriété, retenue, maîtrise des comportements, discernement peut-il le mener ? Il n’y a pas d’exemple historique connu et les remontrances répétées d’une adolescente suédoise emblématique n’ont eu qu’un effet médiatique sans incidence réelle sur les politiques menées, la puissance de déification symbolique n’était de loin pas suffisante. Il fallait trouver une autre porte d’accès vers l’indispensable nouvelle civilisation. Aucune personne humaine, aucun dieu, aucune valeur morale ne semblait plus capable de concilier des intérêts et des cultures trop ancrés dans les jouissances immédiates pour laisser entrevoir un avenir qui ne soit pas la continuation du passé. Aucun processus de conditionnement des individus et des foules, pourtant portés à une efficacité redoutable, ne semblait pouvoir servir de recours.

 Aller vers une autre société a de très lourdes conséquences socio-économiques : (i) un ralentissement important de la production de richesses (une récession), (ii) une baisse énorme des échanges internationaux tant pour les biens que pour les personnes, (iii) une remise en cause drastique des procédés de production, (iv) une hausse vertigineuse du chômage… Le futur annoncé étant tout sauf rieur, comment l’annoncer ou l’imposer au monde ?

 L’Organisation des Nations Unies (ONU) créée après la seconde guerre mondiale se caractérise par deux traits, l’un est d’être parfaitement démocratique (à quelques nuances près), l’autre est d’être d’une redoutable inefficacité, qui frise par instants le burlesque. Pourtant, c’est le seul cadre convenable.

 Une conférence internationale sur le climat (COP) réunit la quasi-totalité des États (195 pays) depuis 1992 ; elle est l’émanation d’une Convention cadre des Nations unies. En 2015, un accord international pour contenir le réchauffement climatique en dessous de 2°C grâce à une réduction des émissions de gaz à effet de serre a été accepté par tous.

 En 2019, 631 investisseurs du monde entier ‘pesant’ de l’ordre de 37 000 milliards de dollars signèrent une lettre à destination des chefs de gouvernement afin qu’ils renforcent leurs engagements pour limiter le réchauffement climatique. Auparavant, Bill Gates, souvent cité comme étant l’Homme le plus riche de la planète, avait déclaré : "Si quelque chose tue plus de dix millions de personnes dans les prochaines décennies, ce sera probablement un virus hautement contagieux plutôt qu'une guerre… ". Une simulation de pandémie appelée « Event 201 » a d’ailleurs été menée en octobre 2019 par la Fondation Bill et Melinda Gates et le Forum économique mondial. Bill Gates s'est heurté récemment au président Trump qui avait suspendu la contribution américaine à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dont Bill Gates est le deuxième financeur. Bill Gates qui a mené maintes actions pour trouver des solutions aux problèmes de l’Afrique, se préoccupe également du réchauffement climatique et il a exprimé ses souhaits que les promesses faites lors de la Cop 21 à Paris se concrétisent. Bill Gates, l’ancien Secrétaire général des Nations Unies et le PDG de la Banque mondiale en 2018 ont souligné que l’adaptation des politiques pour préparer les populations aux conséquences des changements climatiques était inévitable. 

 L’OMS, une filiale de l’ONU, est devenue le représentant le plus puissant du Nouvel ordre mondial : éradiquer les maladies grâce à la vaccination mondiale, implanter des structures de planning familial, plans pour améliorer l’alimentation et promouvoir les recherches… Tedros Adhanom Ghebreyesus est directeur général de l’OMS depuis 2017. Le Dr Margaret Chan, ressortissante de la République populaire de Chine, l’avait précédé durant 10 ans à ce poste. Certains des programmes de l’OMS sont également financés par la Fondation Bill & Melinda Gates. Le directeur de l’OMS déclara aussi à propos des initiatives chinoises lors de la pandémie : « Nous apprécions le sérieux de la réponse de la Chine à cette épidémie, en particulier la force de son leadership et la transparence dont ils ont fait preuve. ».

 Les acteurs sont en place, leurs rôles ne seront pas précisés.

 Pour faire un pas dans la bonne direction, malgré les pesanteurs et les périls, une guerre a été décidée, une guerre contre un virus. Chacun dut se plier aux contraintes que ce virus imposait : le respect de la vie est encore un impératif absolu. Le monde entier, quels que soient les régimes, l’ethnie, les religions, le degré de richesse allèrent dans une même direction. La dangerosité, la mortalité, la contagiosité du virus n’a guère d’importance, son rôle est autre. Il représente une image concrète d’un péril plus lointain, il est le moyen de fédérer les énergies.

 



23 réactions


  • Arogavox Arogavox 7 mai 2020 13:48

    Une guerre a été décrétée, certes ; mais l’ennemi ou les ennemis qui s’opposent dans cette guerre ont-ils été précisés ? Sait-on seulement si celui (ou ceux) qui ont décrété cette guerre ont, eux-mêmes pu identifier le ou les ennemis à combattre ?

       Une guerre contre un virus ? Une telles billevesée serait-elle digne d’un gouvernement ?  Car, même en imaginant une métaphore, comment alors penser une telle ’guerre’ sans les ’munitions’ qu’auraient du constituer les kits de dépistage, les masques, les respirateurs, les lits d’hôpitaux, ... sans parler des ’fantassins’ sans moyens et devant se contenter de la solde des ’rien’ , juste agrémentée de quelques applaudissements hypocrites ...

     

      par contre, en ces temps ou fleurissent paraît-il des « théories du complot », comment s’imaginer que ceux qui décrètent solennellement la guerre ne le font pas en connaissance de cause, en disposant d’informations sans doute tenues secrètes pour des raisons diplomatiques , pour notre bien quoi !


    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 7 mai 2020 14:10

      @Arogavox
      Une guerre contre l’épidémie, la pandémie, le virus a bien été officiellement déclarée en particulier par M. Macron. Ce ne sont pas les théories du complot qui fleurissent, c’est la façon de désigner des hypothèses. L’impréparation des gouvernements montre seulement qu’ils ne faisaient pas partie des initiateurs.


    • Arogavox Arogavox 7 mai 2020 17:12

      @Jacques-Robert SIMON

       Dans le « décret » du 16 mars ça reste flou.
       La seule esquisse de précision est dans ces 3 phrases :

      « Nous sommes en guerre, en guerre sanitaire, certes : nous ne luttons ni contre une armée, ni contre une autre Nation. Mais l’ennemi est là, invisible, insaisissable, qui progresse. Et cela requiert notre mobilisation générale. »


      Une ’précision’ qui n’en est pas une puisque le terme « guerre sanitaire » est inconnu au bataillon juridique autant que du langage courant ou académique.

       Le jour où la canicule sévira, ou autre dérèglement climatique, ou écologique, serons-nous alors à nouveau « en guerre » , contre un « ennemi », invisible, insaisissable, qui progresse ?
       
        Alors, pour ne pas sous-estimer la capacité des « théoriciens du complot » à savoir envisager le pire, l’impréparation des gouvernements (volontaire ou pas, c’est quoi le pire ?) ne prouve pas grand chose. 
       
        Si un jour une bombe MAD d’origine inconnue tourne au-dessus de la France, le chef des armées, ne sachant pas d’où elle a été lancée ne pourra-t-il pas avouer exactement la même chose  ? :
      « nous ne luttons ni contre une armée, ni contre une autre Nation. Mais l’ennemi est là, invisible, insaisissable, qui progresse ».
       
       Echec du renseignement ? (Effet de mauvais castings passant par des Benalla & consorts ? ... Pas tout à fait il est vrai la situation de Staline le 22 juin 1941 ...)
        En tous cas une « mobilisation générale » sans munitions et désaveu autant des protections (masques) que des tentatives de défense non encore homologuées ... ça se pose là !
        


    • Un des P'tite Goutte Un des P’tite Goutte 7 mai 2020 17:40

      @Arogavox
      Il Y A LA MATIERE A REFLECHIR et beaucoup, beaucoup de liens, il ne reste qu’à se servir : https://onyest.net/riposte-globale/


    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 7 mai 2020 18:25

      @Arogavox
      Je n’ai pas indiqué d’impréparation de qui que ce soit, l’approche est différente.


    • eau-mission eau-pression 7 mai 2020 19:05

      @Un des P’tite Goutte

      Quel menu effectivement ! Je recommande cet article d’août 2019.

      Les listes d’embarquement vers l’île d’Epstein n’ont curieusement pas fait la une des journaux. C’est vrai qu’Assange est déconnecté.


    • eau-mission eau-pression 7 mai 2020 19:19

      @Jacques-Robert SIMON

      Excusez-moi de m’immiscer. Vous avez parler d’impréparation du gouvernement pour suggérer que d’autres étaient peut-être prêts.

      Je trouve qu’on oublie bien vite le discours (du jeudi je crois) qui a précédé la déclaration de guerre. Les réorganisations évoquées par notre président, oubliées bien vite, ne produiraient pas le chômage catastrophique dont vous parlez dans l’article.


    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 7 mai 2020 20:03

      @Un des P’tite Goutte
      Merci


    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 8 mai 2020 07:22

      @eau-pression
      Pour changer une société, il y a inévitablement des aléas. D’autre part, je n’ai jamais parlé d’impréparation de qui que ce soit.


  • Réflexions du Miroir AlLusion 7 mai 2020 17:16

    Bonjour,

     Excellent résumé de la situation.

     Je reprends le lien de votre billet pour l’ajouter à mon site.


  • vesjem vesjem 7 mai 2020 22:08

    Bon, la nouvelle tentative de démocratiser les pays arabes, c’est une vaste escroquerie ourdie par le NWO, qui a voulu mettre au pas (dollar) des pays rebelles et dézinguer plusieurs millions d’individus innocents « en même temps »

    quant à l’arnaque du climat , laisse tomber...


    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 8 mai 2020 07:23

      @vesjem
      C’est certain que vouloir démocratiser de l’extérieur peut poser problème.


    • vesjem vesjem 8 mai 2020 13:56

      @Jacques-Robert SIMON
      je te trouve bien consensuel avec ce terme « peut poser problème » ;
      çà ne t’inquiète pas ni ne te révolte les millions de morts, de blessés, de familles détruites, de pays ruinés ?, et la vengeance des survivants, pour des décennies, contre les pays organisateurs de ces génocides  ?


    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 8 mai 2020 15:47

      @vesjem
      C’est un euphémisme.


    • vesjem vesjem 8 mai 2020 21:16

      @Jacques-Robert SIMON
      je préfère mettre le mot adéquat, et le répéter souvent


  • Tzecoatl Claude Simon 8 mai 2020 12:10

    Les inquiétudes de Gates concernant le réchauffement climatique, soluble dans une pandémie ou une bonne campagne de vaccination, selon certains théoriciens conspis, est mise à mal d’après ces chiffres :

    https://www.medias-presse.info/la-theorie-du-rechauffement-anthropique-mise-a-mal-par-le-coronavirus/120312/?fbclid=IwAR0aeTksb-cIyiuUqQXCz7TMQiP2QoHlHEOCD04WTgMqMtuQUaBTtOi3zQ0

    L’impératif de sacralité de la vie n’est pas à remettre en question, histoire de chasser les doutes à ce sujet.


    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 8 mai 2020 15:45

      @Claude Simon
      La seule certitude que l’on peut avoir c’est que les mesures politiques et sanitaires prises étaient inédites pour un virus qui ne n’est probablement pas.


  • Tzecoatl Claude Simon 8 mai 2020 15:14

    Bill va sans doute sauver le monde, mais avec un bon GatesGate comme casserole (merci à Ariane Walter pour le lien) :

    https://c-vine.com/blog/2020/04/24/who-cdc-gates-defunded-criminal-war-crime-trials-vaccine-fraud/?fbclid=IwAR36GKMpbTxsyFf5k2xa-1UuoERmC5jdEheqtEDe1c6h3NTVKhttIVAXxWg


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