« Vous vous trompez cependant en pensant que la science traite de connaissance. Je vais donc plus encore étayer votre thèse : la science ne traite pas de connaissance. Les scientifiques ont vécu des désillusions fortes durant le 20ième siècle. Un peu abusivement on pourrait parler des théorèmes d’incomplétude de Gödel pour illustrer le fait que les scientifiques depuis peu sont conscients que certaines vérités ne sont pas sensibles. Les scientifiques honnêtes admettent qu’ils ne parlent pas de *connaissances*, mais de *croyances fortes*. Dans un système axiomatique arithmétique classique (e.g. Peano) je sais que 2+2=4. Je suis capable de l’inférer de façon exhaustive en quelques lignes. Mais les mathématiques sont complexes, et certains théorèmes sont plus difficiles à appréhender, et il est parfois vain d’en donner une démonstration complète, étape par étape. Le dernier exemple parfait est celui de la démonstration de la conjecture de Poincaré. Perelman n’a pas donné toutes les étapes de sa démonstration, beaucoup de raccourcis ont été pris, l’intuition y est maitresse. La communauté a tenté de lui offrir la médaille Fields sur la base d’une *croyance forte* de la rigueur de la démonstration et par là même de la validité du théorème. On croit fortement en sa validité, jusqu’à ce que quelqu’un vienne à trouver un biais. »
Bien sûr, puisqu’elle est dans tous les manuels scolaires !
Elle ne s’occupe en réalité que de la connaissance médiate et le réel lui est irrémédiablement voilé (Cf. B.D’ESPAGNAT)
Les scientifiques utilisent abusivement le verbe croire (je parlerais volontiers de scientifiques qui idolâtrent la matière) et c’est là très révélateur d’un manque profond que finalement la science procure, une sensation de projet inachevé, une vision tronquée, plus de questions que de réponses, c’est à se demander si tout ce chemin parcouru par la science moderne n’a pas été vain et que l’accès à la véritable connaissance n’a pas été perdue au fils des siècles. Alors, bien sûr, elle amuse et impressionne la galerie avec ses « découvertes » et ses constructions matériels et essai de cacher en parallèle la véritable question qui la taraude depuis le début : Pourquoi ?
La gigantesque claque qu’elle s’est prise le siècle dernier lui a remis les points sur les I en tout cas pour certains scientifiques mais cela n’a apparemment pas suffit, elle s’obstine à pédaler sur son petit vélo d’appartement alors qu’il serait grand temps de descendre pour faire le constat, certes amer, que depuis son début elle n’a guère avancée sur l’essentiel (j’assimile le substantiel à la matière).
« Mais la méthaphysique n’est pas une science. » :
Hélas, dans son acception moderne, oui. Mais elle a été remplacée lentement au fil du temps par la science moderne qui c’est réduite à la portion congrue du domaine du sensible en s’enfermant ainsi dans son propre système qui est l’univers dans lequel elle croit s’auto-définir. Et en extrapolant par analogie le théorème d’incomplétude de Gödel, on pourrait dire que tout système n’induit pas en lui-même sa propre définition, elle est ailleurs ...
La métaphysique est à proprement parler La Science dans le sens où elle est la connaissance par elle-même et que toute connaissance réelle (non médiate, non mesurable) ne peut être effectuée que par identification avec celle-ci (entre le sujet et l’objet de sa connaissance).
« L’ID n’est pas non plus une théorie scientifique, et c’est tromper un élève que de le lui faire croire. »
Pour l’instant et dans le paradigme actuel, je suis d’accord.
« Aborder l’ID comme un exercice de pensée méthaphysique, par exemple dans un cours de philosophie, est peut-être utile pour forger un processus de réflexion différent de celui qu’impose la science par sa définition propre. »
La Métaphysique n’est pas non plus une philosophie, car il existe plusieurs philosophies qui sont en fait des systèmes de pensée développées au cours des ages par les hommes. Mais elles ont toutes le défaut de tourner en vase clos alors que la métaphysique, même si son expression peut être différente suivant les peuples, est d’origine unique par définition. Mais là, il faut admettre intellectuellement, que son origine n’est pas humaine, dans le sens émanant d’une pensée, mais qu’elle est expression d’une intuition qui se trouve au-delà de l’humain et donc de l’existence.
C’est d’ailleurs une tare de l’esprit scientifique moderne que de réduire la connaissance qu’au domaine du sensible et du mesurable qui par là même s’autolimite dans ses propres perspectives.
« La présenter comme une science est un mensonge pur. Je ne suis pas au fait des théories scientifiques actuelles à ce sujet, mais je crois fortement que la seule qui tienne un peu la route pour le moment est celle qui fut proposée par Darwin. »
Dans le sens scientifique actuel, oui, mais attention, ce qu’à proposé Darwin n’est qu’une théorie qui peut-être remise en question d’un jour à l’autre et c’est bien là la faiblesse de la science moderne qui ne satisfait jamais l’homme complètement dans sa quête de connaissance.
(C’est d’ailleurs contradictoire de dire que cette connaissance est incomplète et d’interdire qu’on puisse remettre en question le cadre de sa propre définition !)
Présenter la science moderne comme le seul outil de connaissance est aussi un mensonge, pour être juste, il faudrait la présenter pour ce qu’elle est : Un outil approximatif de représentation empirique de l’existence (une « croyance forte » comme vous écrivez et qui est à mon avis une croyance faible au sens métaphysique) et donner en parallèle le point de vue métaphysique pour que les élèves puissent se demander si elle répond réellement aux questions et aux besoins les plus profonds de l’humanité.
Mais si ceux-ci s’apercevaient peut-être que la science moderne n’est qu’accessoire et que la vérité est ailleurs, le monde moderne et sa science imploserait n’ayant finalement pas de raison d’être ...