mardi 6 août 2013 - par George L. ZETER

Ces Pauvres « restaurateurs »… On va tous pleurer !

Vite ! Vite ! La cellule psychologique pour soutenir ces nouveaux pauvres qui se sont pourtant cassés la nénette afin de s’améliorer, de se mettre aux gouts de la nouvelle clientèle, de trouver de nouveaux produits, d’ajuster les prix ; bref, de se remettre en question de fond en comble année après année…

Ouais, ça c’est du fantasme en barquette de 12 !

 

Les « restaurateurs » français, en fait, les réchauffeurs de plats surgelés, les préparateurs de « cuisine d’assemblage », les tournicotons du micro-onde ne font plus de bonnes affaires, mêmes les touristes Martiens délaissent leurs cantines sentant bons le graillons, les rogatons et vieilles chaussettes concoctés par l’industrie alimentaire mon cher Watson !

Je suis en Albanie, sans comparaison avec l’infâme bouffe servie en France dans + de 80 % des restos. Dans ce petit pays des Balkans les produits sont frais, simples, bons et sans chichi. C’est un croisement de cuisine Italienne et un peu de Grec, de Slave. Lorsque je sors de table je n’ai pas l’impression d’avoir été une poire croisée avec un pigeon. Dire qu’aujourd’hui j’assume d’écrire que l’on mange mieux en Albanie qu’en France va faire bondir + d’un… Et pourtant. Depuis tant d’années les producteurs se sont vendus à la grande distribution, ce qui a donné à 5 centrales d’achats un pouvoir sans partage. Il a donc fallu devenir inventif et faire pousser des « choses » low cost. Des tomates pleines de flotte, des carottes au gout indéfinissable, des patates blafardes et de la viande indistincte question gout. Tout ça mitonné dans des usines à bouffe et envoyé de bon matin dans 80% de ce qui s’appelle un restaurant. Ca a l’avantage d’éliminer « LE CHEF », ce mec caractériel qui pour un oui ou pour un non rend son tablier en plein service du samedi soir. Plus besoin de faire le marché dès l’aube, les légumes sont sous vide, conditionnés et prédécoupés par des gamins de moins de 14 ans en Chine ou ailleurs. Les « plats » sont livrés en cartons de 10, et ya plus qu’à. Faire décongelé le magret de Canard à l’ancienne ou le saumon matelote ; un bout de persil frais (c’est la loi), et en avant, chaud devant, d’une chose décongelée, et ben, t’as un plat régional de notre terroir à nous à nous, mijoté avec amour, gloire et beauté. Sauf que… Les gens, les clients voyagent et voient ce qu’il se fait dans des pays limitrophes tels que La Suisse (où on y bouffe très bien, avec un accueil impeccable), en Belgique et le sens festif de ces bons vieux belges sans façon, bonne franquette, ne parlons pas de l’Espagne avec ses supers restos et ses produits délicieux, ses tapas et enfin l’Italie… Je viens de la traverser du nord au sud. Un plat de spaghettis, une tranche de Prociutto, une tomate du jardin, un bout de Parmesan ; ah, re-ahhhhhhhhh ! Et le sourire et la grappa offerte. Enterrés les cuistres-cuistots franchouilles, leur arrogance, leurs étoiles au Michelin et des coups de pieds au cul qui se perdent !

Donc, ya plus de client. Titre le Nouvel Obs. : Mois de juillet "catastrophique" pour les restaurateurs.

« Les restaurateurs s'inquiètent d'une baisse de fréquentation record de plus de 13% au mois de juillet par rapport à 2012 et lancent une campagne contre le relèvement du taux de TVA de 7% à 10% prévu par le gouvernement en 2014. » 

Est-ce possible d’être plus bête ? C’est la TVA qui les tue les povres ! Pas leur tambouille dégueulasse, mais la TVAAAAAA ma bonne dame McDonald ! Il suffira donc de baisser de 3 points et hop, magique, et c’est Bocuse à tous les étages.

« La situation n'a jamais été aussi catastrophique, nos entreprises accusent une diminution inédite de leur chiffre d'affaires et les résultats de ces quatre dernières semaines nous font craindre le pire, notamment pour l'emploi », écrit Michel Morin, président du SNRTC, dans un communiqué. 

 

Et allons y, ah ! l’emploi… Sous payé, n’arrivent même plus à recruter du personnel, faut voir comme ils sont logés les saisonniers, en + doivent payer leur repas, faire des horaires bancales qui les occupent de 9 heures du matin, à 1 heure du matin et souvent passer la serpillière sans heures supplémentaires. Je ne parle pas des abus en actes et paroles de ces faiseurs de mauvaises soupes avec le personnel féminin, souvent très jeune qui doit entendre les plaisanteries salaces du « patron ». Franchement qui a envie de se coltiner une des pires clientèles au monde, radine, pour un salaire au Smic, et dans une ambiance de travail à chier ? D’accord, sont pas tous comme ça, heureusement, y’en a encore qui servent de la vraie cuisine, à des prix abordables. Mais, Il faut maintenant se refiler les bonnes adresses comme des conspirateurs, car, c’est rare en ce pays un restaurant qui ne sert pas du Leader Price, concocté à la Jean-Pierre manges moi l’Coffe sur la commode !

Sont vraiment sans aucune fierté ces gens là, toujours à pleurnicher au lieu de se retrousser les manches, d’aller le matin acheter des produits frais à Rungis, ou faire travailler les petits maraichers, de faire les pluches, de vraiment cuisiner, de servir des plats que nous les clients ne pourrions pas faire à la maison, de penser à l’amabilité, la gentillesse (et oui, c’est parfois pénible d’être au service des autres, mais à chacun ses inconvénients professionnels), et enfin, de se dire que pour 20 euros, un client devrait pouvoir avoir la satisfaction d’un repas complet, la panse repue et le sourire aux lèvres. 

Et si vous osez émettre la moindre critique, je veux dire de celle qui est constructive « ma crème brulée est vraiment-vraiment brulée , pourriez vous la changer ? » Alors là attention ! Le restaurateur est prêt à en découdre, tout en vous balançant « si vous n’êtes pas content, allez voir ailleurs !!! »… C’est ce que je fais depuis des années, ne pas lâcher un fifrelin à ces gâtes sauces, alors, que modestement, chez moi, dans ma kitchen, je me débrouille très bien. Ouais, quelle me dit merci ma chérie !

 

Cela fait des années que la poule aux œufs d’or est en train de se tarir ( ? ok, une poule qui se tarie, d’accord ???) .

Les étrangers ne sont pas fous, et savent bien que les restos français servent une cuisine de cantine, sauf si vous pouvez assumer une addition de 100 euros par personne et +, là, vous touchez dans le haut du panier de la gastronomie et je le confirme, à ces prix là, ce qui est dans l’assiette est une magie des papilles. Pour le tout venant, mais dans ce pays c’est la règle depuis toujours, le mépris abyssale du « tout venant », et bien c’est bouffe insipide, plein d’eau, sans couleur, sans odeur, sans saveur ; c’est entre le dégueulis et la chiasse, à vous de voir. Les étrangers sont aussi nombreux à visiter notre pays qu’auparavant , mais ils ne dépensent plus de la même manière. Soit, ils font le plein de la glacière avant de partir, soit, ils vont au supermarché et mangent sur le bord de la route. Le touriste reste peu de temps, voit ce qu’il y a à voir, puis traverse le pays et va dépenser ses sous au sud de l’Europe. J’ai vu de mes yeux il y a 15 jours en Italie des restaurants le midi et le soir plein à craquer de touristes en train de se régaler… Alors que plus haut en France, ils sont désert ces restos ? Ké passa ? Il y a dans la question la réponse non ? C’est pas une question de crise financière banane, on a toujours un billet de 20 qui traine au fond des poches ; C’est une question de qualité des plats, de qualité du service, de qualité de la propreté des toilettes, de la qualité de la décoration et enfin, un peu, de la qualité de l’addition… Ouais y’a du boulot Emile !

 

Nous avons vécu dans un pays de cocagne. Souvenez vous y’a pas si longtemps, nous pouvions nous arrêter sur le bord de route dans n’importe quel petit boui-boui, et s’en mettre plein la cloche pour 3 francs, 6 sous… Puis, le Jacques Borel est arrivé avec ses cantines de merde de bord d’autoroute, puis MC Do (France = 1er marché mondial hors USA), puis, les surgelés, puis, les hypermarchés (France + grand nombre de grandes surfaces par habitant au monde)… Une population en coupe réglée qui boulotte pour une mafia de la boustifaille d’infamie, mais qui rapporte énorme, en + bien souvent les bénéficiaires de ce holdup des estomacs ne payent pas d’impôts en France, sont peinards en Suisse... Mais le peuple est con de faire la queue tous les samedi pour enrichir ces familles d’improductifs… Fatalitas et conneritas quand tu nous tiennas !!!

Les problèmes d’obésité, de santé, et aussi de bien être… Aux chiottes la qualité de vie, la convivialité ! Pour en finir avec ce triste tableau, nous avions les vins… Ben il a fallu que les mecs de Bordeaux trafiquent le pinard, le coupe, ou mettent des mauvaises étiquettes sur des jajas ce qui a fait perdre beaucoup de prestige au pays… Que ce soit les restaurateurs, les industriels, les viticulteurs ; tous, dans le même sac et hop, dans la fosse septique.

 

Quant à moi, encore ce soir je vais me régaler une fois de + de la bonne cuisine Albanaise dans la ville de Vlorë, j’aurais une pensée pour vous, « mes frères » « mes sœurs » sachant que vous êtes restés au pays et devez bâfrer la tambouille à Findus  ; Findus, à cheval sur la qualité, bordel !

 

Georges Zeter/Aout 2013

 

Ya pas que des idiots qui lisent le Nouvel Obs. ; Voici le copier/collé d’un internaute.

Clement sot a posté le 5-08-2013 à 17:29

95% de la "profession" sont des réchauffeurs de surgelés. Le métier, c'est entre le client et la barquette. Ca commence à se savoir. CQFD. Si le gouvernement voulait faire quelque chose d'intelligent pour une fois, il mettrait une TVA à 5% pour les produits frais, à 15% pour de la transformation et à 25% pour les réchauffeurs de barquettes et junk food. Et l'obligation d’étiquetage.

http://tempsreel.nouvelobs.com/topnews/20130805.REU9749/mois-de-juillet-catastrophique-pour-les-restaurateurs.html



111 réactions


  • Akerios Akerios 11 août 2013 11:48

    Pas de chance c’est trop tard !

    La soupe est froide !


  • Lauralala Lauralala 11 août 2013 12:57

    Tout à fait d’accord avec votre article. Trouver un bon petit resto pas trop cher et bien manger est devenu, de nos jours, un vrai parcours du combattant. Lamentable vraiment.

    Mon frère était chef cuisto dans des petits resto en Bourgogne, tous les matins pratiquement, il allait faire ses courses à Rungis. J’ai eu la chance de visiter (et de manger aussi...) là où il bossait. La cuisine était impeccablement tenue, le piano brillait tellement il était propre. 
    Il commençait sa journée à 3 ou 4 h du matin (quand il allait au marché de Rungis) pour finir le soir à plus de 23h00 (une petite pause d’une heure ou 2 dans l’après-midi)... Pour travailler dans la restauration, il faut aimer ce métier, faire des sacrifices, notamment concernant « la famille »... 
    Aujourd’hui, il est toujours dans la restauration, mais en Suisse... Pourquoi ? Devinez... A vouloir faire trop de profits et de faire « bouffer » des saloperies aux clients, il a préféré partir et gagne bien mieux sa vie là-bas... Et il continue à préparer lui-même ses plats. CQFD 

  • D€FR€ D€FR€ 11 août 2013 14:51

    Et oui

    Je suis d’accord avec ton article Georges
    J’ai moi même fuis la France en 2000 pour voyager à l’international pour finir avec ma famille en Afrique de l’ouest à Abidjan, pas le meilleur endroit pour trouver de la gastronomie.
    Néanmoins, les clients d’affaire qui viennent manger dans l’hôtel ou je travaille sont ravis par ma cuisine. Cuisine fusion moderne et ancienne, sans produits surgelés, les fonds maison, pas de poudre à crème, que des produits frais !
    Chercher le bon goût original et ses combinaisons, perpétuer la tradition... bref
    Je suis dernier de ma promotion à travailler en cuisine. Personne en France ne veut être cuisinier, moi non plus ! lOlL
    Donc, il reste beaucoup de personnes inexpérimenté mais cherchant un salaire qui se lancent dans l’aventure


    La vraie bouffe Française ne se trouve plus que dans les restaurants Michelin et qq exceptions, ou bien ... à la maison !
    Un gros pourcentage des professionnels sont rentrés dans les rangs de la malbouffe, viande reconstituée moins cher, produits de basse qualité qu’on avait l’habitude de donner au chien avant...
    Facile de gérer ses ratios en achetant des plats portionnés, ce temps gagné en préparation permettra de garder les locaux propre selon les normes HACCP et de ce fait, respecter les horaires de 8h... 
    lOlL.... 8 heures
    Je travailles de 11 à 13h par jour (et c nécessaire pour faire du bon boulot)... 
    En conclusion, malheureusement, le constat reste le même.
    C la diaspora française qui reste la mieux loti... 
    Même culinairement.
    L’authenticité a quitté le pays, snif smiley
    MDR
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    • George L. ZETER George L. Zeter 11 août 2013 14:58

      salut, j’ai habité zone 4 en 2002, et j’ai été éjecté par le coup d’état du 19 septembre... bref, en c d’ivoire, ya les maquis et le fameux poulet bicyclette, c’est simple, bon, pas cher... tout ce que nous n’avons pas en France quoi...
      bonne continuation, et va à assini, km 15
      bises de tirana


    • Prudence Gayant Prudence Gayant 11 août 2013 15:33

      L’auteur,

      Je vous plusse. Ayant vécu à Bouaké, ce qui me manque le plus c’est la cuisine africaine. Foutou bananes et ignames, mais la sauce feuilles faite par une excellente cuisinière béninoise me laisse des regrets éternels. J’en aurai mangé au petit-déjeuner. 
      La cuisine française même si elle est excellente ne doit pas rayer de la carte toutes les autres cuisines du monde toutes aussi savoureuses.
       

    • titi titi 12 août 2013 00:29

      @D€FR€

      « Facile de gérer ses ratios en achetant des plats portionnés, ce temps gagné en préparation permettra de garder les locaux propre selon les normes HACCP et de ce fait, respecter les horaires de 8h...  »

      Merci pour avoir rappeler ces réalités d’un restaurant, qui est une entreprise soumise aux débilités normatives de nos dirigeants.


  • Bilou32 Bilou32 11 août 2013 20:25

    Si vous n’êtes pas content des restau, faitent comme moi, n’y allez pas ! Moi, je leur laisse leur boulot, et pourtant, je suis agriculteur éleveur, pas fonctionnaire ou employé dans un bureau douillet. Comme l’ont souligné certains, si c’est si facile la restauration, et si lucratif, installez vous ! 


    • Bilou32 Bilou32 11 août 2013 22:32

      Oups, elle est grosse pourtant ... ’faites’ comme moi.


    • urigan 11 août 2013 23:26

      « je suis agriculteur éleveur, pas fonctionnaire ou employé dans un bureau douillet. » ?

      Je ne vois pas ce que cela vient faire ici. Bref ! Personne n’a dit ici que c’était facile de travailler dans l’hôtellerie. Simplement que ce que l’on nous servait dans l’assiette -Existe-t-il encore un service- est moins bon qu’à la maison et que le rapport qualité/prix n’était pas en faveur du client.
      Et j’aimerais qu’on m’explique pourquoi une bouteille de vin achetée 7 € est servie au prix de 25 €. Mais c’est vrai que faire sauter un bouchon est un travail de haute technicité.
      Restaurateurs, quand vous aurez fini de mépriser le client, peut-être que vos affaires seront plus florissantes. Et pareil pour les artisants et commerçant.
      Si vous ne faites pas vos affaires, changez de métier.


    • titi titi 12 août 2013 00:18

      @Urigan

      Ce que vous n’avez pas compris c’est que dans les 25 euros vous ne payez pas que le bouteille.

      Vous payez le mec qui vous la sert. Mais aussi les congés du mec qui vous la sert, ses arrêts maladie, et bien entendu les heures où il ne sert rien du tout parce qu’il n’a pas de client.
      Vous payez les sessions de formation, qui doivent être dispensées aux salariés pour leur apprendre qu’ils doivent tenir la rampe dans les escaliers, et ne pas courir dans les couloir.
      Vous payez le n-ème recarrelage des murs de la cuisine, dont la hauteur réglementaire varie tous les 5 ans. (Mais je crois que maintenant c’est fini : il faut carreler jusqu’au plafond)

      De la même manière que lorsque ces restaurateurs achète le produit de nettoyage adapté au plan de travail pour la découpe du poisson, qui n’est pas le même produit que pour la découpe des viandes, ils paient la formation HACCP qui va avec.

      Bref vous confondez marge brute et marge nette.

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  • eau-du-robinet eau-du-robinet 12 août 2013 10:09

    Les « restaurateurs » français, en fait, les réchauffeurs de plats surgelés, les préparateurs de « cuisine d’assemblage » ...

    — fin de citation —

    Vous avez entièrement raison.

    La plupart des restaurent ordinaires sont devenue des « fast-foods ».

    C’est une vrai honte pour un pays qui est (été) répute pour sa gastronomie !

    Et pourtant c’est si simple de faire des petits plats savoureux, pas cher, avec du frais en pas du congelé !

    La cuisine française est à l’image de son agriculture (intensive) ....
    Production en masse, monoculture, aliments traité avec des pesticides ...
    C’est cette nourriture mal seine , produite en masse, sur des sols morts (sans vie organique), d’où le fort apport nécessaire en engrais chimiques et en pesticides, herbicides, fongicides, ...

    En plus cette agriculture intensive qui à trouvé son essor après la deuxième guerre mondiale via le plan américain Marchal est fortement destructrice d’emplois !

    Bon resto !

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