lundi 6 juin 2016 - par alinea

Changement

 

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Réflexions suite à la lecture de l'article de Chris Hedge : "les salaires du péché", paru sur le site « les Crises »

 

Il commence par un portrait de Platon qui ne contredit pas la manière dont je l'avais compris, et laissé de côté mais qui, par cette « contraction » nous fait penser au programme de l'EIL pour mettre en place son monde idéal.

Puis nous partons aux États-Unis dans ces îlots de désespoirs, de décadence et de violences.

Après première lecture, après avoir perçu ce constat de bon sens un brin désabusé, on ne peut qu'acquiescer, et s'asseoir. Et puis, les pensées cheminant sans contrainte, on en vient à ressentir une frustration, puis quelque chose comme une colère, un refus de la fatalité.

Pendant des millénaires, le changement était à peine perçu par chaque génération, l'état des sociétés se transformait aux rythmes lents des évolutions de la psyché. Il peut y avoir catastrophe d'une génération à l'autre, un recul, une pathologie inguérissable, mais il y a aussi, le plus souvent un petit apport qui distord la répétition par l'imitation. On dit que l'on subit l'histoire familiale et que peuvent ressortir, plusieurs générations après, un caractère et la résolution d'un conflit intérieur, d'un chagrin, d'un secret. C'est infime mais cela n'évolue pas de manière linéaire et continue, cependant il existe des chocs, des ruptures ou des envolées, qui resteront posées pour l'avenir. Ainsi, au bout d'un temps il y aura un détachement involontaire, inconscient, mais quelque chose sera posé qui ne reviendra pas en arrière.

Ce que dit cet article, c'est que le changement effraie ; je pense que c'est très juste et d'autant plus s'il fait irruption soudainement en transformant profondément le socle d'une société ; on a dit de l'électricité, du chemin de fer que leurs débuts furent plus inquiétants que l'arrivée du TGV. Et pourtant, le TGV a été une révolution pour laquelle nous avons sacrifié bien des territoires. Et puis il y a des technologies dont le péquin ne pressent pas la vulgarisation qui chamboulera tout, partout. L'imprimerie a mis des siècles à vulgariser l'écrit, Internet a mis dix ans à changer les mœurs. Le petit coup d'accélérateur, je le situe dans la course au profit, les inventions en amont, téléphonie, satellites, étaient déjà faites, la simplicité, au fond, de cette technologie et sa facilité d'emploi a rendu la progression exponentielle aisée.

On peut faire ici un aparté sur la vulgarisation vue par beaucoup comme l'égalité enfin, de tous face aux biens, reléguant dans un passé obsolète les privilèges d'antan. Le fait est pourtant, que cette vulgarisation ne se fait pas sans dégâts.

Ainsi, l'ère industrielle est-elle arrivée assez rapidement mais pas aussi vite que la multiplication des petits biens, propulsée par l'appât du gain. L'individualisme qui s'ensuivit est, pour les jeunes, un dû, pourtant de moins en moins partagé. Certes, happés par les chimères vantées copieusement en images, on vit de plus en plus mal en possession de toutes ces nouveautés.

Mais ce que dit Hedge dans son texte, c'est plutôt la fin d'une ère tranquille où le travail étant assuré, les revenus avec, la vie pouvait continuer plus ou moins pépère. Seulement, ce changement là fut plus abrupt encore que ne le fut l'arrivée de l'industrialisation, non seulement il est son envers qui détruit sans un regard mais laisse à la pauvreté qui s'ensuit, des ruines, des ordures, un désœuvrement qui ne s'éteint pas tranquillement parce qu'il ne rappelle rien des histoires des aïeux. Et si l'on sait que cette promesse était vaine, incapable de se développer à l'infini, une illusion à laquelle tout le monde a cru, ponctuellement, c'était presque un confort pour tous, mais un confort qui ensuque avec une vigilance déposée pour une soumission dorée, ponctuée de luttes qui parfois apportaient un embellissement comme si ce monde de production était posé pour toujours. Le cœur humain resté dans son ancestral rythme n'envisageait pas l'éphémère de ce qui le sous-tendait. Car cette folle frénésie de l'avoir se gonflait d'importance mais ne prenait pas le temps du recul nécessaire ; alors sommes-nous tous programmés pour l'éternel retour ? Et pourtant il était clair depuis toujours que nous ne pourrions indéfiniment fabriquer... des machines à coudre, puisque c'est l'exemple pris par Hedge, alors même que chaque ouvrier, que chaque ouvrière ne pensait pas l'éternité d'un mode de vie transmis génération après génération. Mais il n'y a pas eu de transition, les prolétaires ont été oubliés comme on oublie un vieil objet dans une cave ; la parenthèse avait-elle été belle ? On la fermait sans recours. Peut-on parler alors de ne pas aimer le changement ? D'une vie qui se serrait les coudes dans une structure cahin-caha, à : chacun se retrouve à subir un choc qui s'ouvre sur le vide.

Ils ont payé les premiers ; aujourd'hui, la classe moyenne éduquée au point de s'être sentie hors du peuple manipulé, libre, est pourtant prévenue, l'épicentre du séisme n'a pas encore eu lieu mais des secousses sismiques régulièrement ébranlent ses fondements. Ce qui arrive aux autres ne lui arrivera pas, pense-t-elle, elle qui a su si bien apprendre la leçon de son confort mérité ; elle ne veut rien voir, même pas le rétrécissement constant de ses prérogatives, ses droits, ses privilèges. Retour à la case peuple, cette masse indéfinie, jetable elle aussi.

Est-ce une leçon de fatalisme l'aveuglement commun qui répond exactement comme on le lui demande ? On prend plus de gants avec elle car en son sein restent des éléments utiles mais elle se comporte comme les populations dont on raconte les mouvements dans les livres d'Histoire, quelques fièvres parfois la secouent puis elle rentre dans son rang, car tant qu'il respire l'homme se sent en vie et il n'a pas retenu l'autre leçon, celle qui qui dit qu'il tient son sort en main, qu'il est libre ; mais il n'a jamais bien su quoi mettre derrière ce mot : libre. Quand il y pense il est toujours trop tard et il se fait héros sur des barricades avant de rentrer dans les moules qu'on lui a préparés.

On dit que l'anticipation est le propre de l'homme, comme son rire, mais que devient-elle, quand il n'est plus un mais en nombre ? Il suit et comme un chien fidèle ne change pas de maître ; le plus macho des époux, le plus dur contremaître se retrouvent dans la file, volontaires.

La passivité des masses ne s'expliquent que parce que la masse est inhumaine, elle n'est pas le bain naturel de l'homme. Il s'y perd. Dans l'anonymat, l'énergie se transforme, infime parcelle d'une puissance phénoménale qu'il ne sait pas guider.

Parfois il se réchauffe au contact de l'espoir de l'autre, ils s'encouragent et le rêve partagé un instant semble donner des ailes alors qu'au retour à l'usine, au bureau, à l'école, seul face à soi-même, la désobéissance lui est difficile.

On nous a chanté l'individualisme qu'on nous vendait comme une liberté, comme un destin individuel qu'on maîtrisait, et on a tellement aimé ce chant qu'on en a oublié qu'existait encore un destin collectif, parce que nos petits uns dans la masse n'étaient rien d'autres pour les puissants que des bons à payer. Notre destin collectif nous rattrape et c'est une bonne chose mais ils sont trop nombreux encore à ne pas s'y plier. Hedge nous dit notre nostalgie de ce passé doré au point de croire qu'on pourra le retrouver et pour ça, voter pour ceux qui disent que c'était mieux avant et qu'il suffit d'y retourner. Dans le panel de nos politiques, il y a ceux qui essaient de nous fourguer encore ce présent déglingué- mais ils ne s'adressent qu'à eux-mêmes-, ceux qui détaillent le chemin de la ruine et tentent de nous convaincre qu'en remontant le courant nous retrouverons la source, et puis ceux, plus rares qui ayant fait le constat, inventent et proposent de nouveaux buts en suivant de nouveaux chemins. Mais, nous dit Hedge, les hommes n'aiment pas le changement et quand les politiques en place nous le proposent, ce n'est pas pour nous dynamiser, nous amener à débroussailler des routes jamais empruntées, mais pour nous faire croire que nous retrouverons ce mieux qu'ils ont si consciencieusement dilapidé.

On sait que les mineurs aimaient leurs mines, les ouvriers leur usine, on sait que quand l'exploitation allait trop loin, tous ensemble ils se levaient, les luttes leur coûtaient en énergie, en argent, mais ils gagnaient ce peu qui leur permettait de continuer ; ce qui les tenait debout ? Leur solidarité, leur culture populaire, et politique, leur dignité. C'est cela qu'on leur a ôté tout d''un coup. Quant aux secteurs non délocalisables, la dégringolade a été menée peu à peu, après néanmoins s'être avisés qu'il était intelligent de les séparer.

Nous en sommes là, les chômeurs à allocations sont privilégiés comparés à ceux qui n'en ont plus, travailleurs précaires peut-être encore nantis vis à vis des premiers ? et, en haut de l'échelle ceux qui, dans des secteurs stratégiques gardent, ce que j'entends dire ces derniers jours, des privilèges ! Ce privilège qui seul permet la lutte ! Il est donc insensé – et c'est un changement qui lui probablement a été accepté- de jeter la pierre aux privilégiés qui peuvent lutter ! À les entendre, ces dénigreurs, il faudrait que tout le monde soit égalisé, tout en bas, ah les jolis bras du Capital !

Et ce qui fût conquêtes de luttes aujourd'hui s'appellent privilèges, oui, comme les privilèges des puissants, ceux des anciens seigneurs ! Le petit peuple a l'air de se démener pour plaire et servir ses bourreaux.

On me rétorque que je suis pessimiste, que le prolétariat est patient et sait attendre son heure ; je l'espère. Mais je n'en vois pas moins qu'après ces chocs subséquents aux illusions, beaucoup, la rage au ventre se retournent contre plus faibles qu'eux. C'est la hiérarchie naturelle des puissances, et l'on sait tous que les pires moments de l'Histoire n'ont pas vu fleurir la fraternité des peuples.

Allons... nous n'aimons pas le changement, mais nous y sommes contraints, aussi mieux vaut s'y préparer ensemble que les uns contre les autres.

 

http://www.les-crises.fr/les-salaires-du-peche/

 

 

Ah, la beauté des ruines, sublimée par combien de souffrance ?

 

https://www.google.fr/search?q=friches+industrielles,+photos&biw=1093&bih=482&tbm=isch&tbo=u&source=univ&sa=X&ved=0ahUKEwiZ1ZK-x5PNAhXCJhoKHapiBmEQ7AkIQQ

 



31 réactions


  • Captain Marlo Fifi Brind_acier 6 juin 2016 19:14

    Salut Alinea,
    Confondre l’appât du gain avec la solidarité du modèle social français issu du CNR, c’est réactionnaire.
    Oui, c’était mieux avant.
    Quand les entreprises et les emplois n’étaient pas délocalisés.
    Quand l’ Etat empruntait à taux 0% à la Banque de France.
    Quand les lois étaient faites en France.
    Quand le Franc pouvait être dévalué, sans passer par la case (et la casse) de la Loi Travail.
    Quand l’OTAN n’était pas intégrée aux Traités européens.
    Quand des lois régulaient les activités des renards de la finance et des multinationales dans le poulailler.


    En gros, avant Maastricht, qui a introduit l’UE, l’euro, l’ OTAN, et l’entrée dans la mondialisation.

    La peur du changement en soi n’a aucun sens, il faut préciser « changer pour quoi d’autre » ? Si c’est pour la précarité généralisée, l’austérité à perte de vue et la ruine, comme en Grèce, on comprend que les Français trainent les pieds devant ce merveilleux changement ....
    « Défense des biens publics » par Xavier Vershave.

    • alinea alinea 6 juin 2016 20:19

      @Fifi Brind_acier
      Qui confond l’appât du gain avec la solidarité du modèle social français ?
      Hedge parle des USA, et pas de modèle social du tout, ni moi non plus, qui d’autre ?
      Quant à « c’était mieux avant » ; personne ne le nie et j’en ai même fait un article.


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 6 juin 2016 21:26

      @alinea
      Vous passez 2 choses sous silence, comme aux USA, les délocalisations, les régions ravagées par le chômage, la fabrication à l’étranger de merdouilles à obsolescence programmée. Et le rôle de la publicité dans le mode de vie. Pour qu’il y ait décroissance choisie, il faut à nouveau fabriquer en France, ou aux USA, des objets utiles et réparables. Cela créera de l’emploi pour les fabriquer et pour les réparer.


      Et arriver à sortir du modèle « acheter- jeter », impulsée 24h/24 par la publicité. La publicité utilise les ressorts de la psychanalyse pour manipuler les gens. C’est pour cela que ça marche si bien ! C’est elle qui impose à la majorité des citoyens leur mode de vie et cet individualisme qui vous préoccupe. Mondialisation + publicité, ces causes n’ont aucun rapport avec la peur du changement !

      Relisez le texte, c’est une attaque bien dissimulée contre Trump qui veut relocaliser les entreprises et les emplois, et qui surfe sur le mécontentement.
      Le fera-t-il ? C’est une autre histoire..

      "Dans les villes post-industrielles à travers les États-Unis il apparaît maintenant clairement, avec le passage des années, que les bons emplois alors fournis par des usines comme Singer ont disparu pour toujours. La colère refoulée et la frustration de la classe ouvrière blanche a donné naissance à de sombres pathologies de haine. (...) 

      Ces sentiments, palpables pendant les meetings de Trump, vont perdurer après sa campagne même si, comme je le suppose, les élites du parti l’écartent. C’est une force extrêmement dangereuse. Elle est annonciatrice de violences contre tous ceux qui sont apparemment sortis de l’exclusion aux dépens de la classe ouvrière blanche – les Afro-américains, les musulmans, les sans-papiers, les homosexuels, les féministes, les artistes, les intellectuels – et va alimenter l’essor d’un fascisme christianisé.« C’est exactement ce qu’écrit Chomsky.


      Et que propose l’auteur de ce texte ? Relocaliser les entreprises ? Interdire la pub ? Pas du tout ! Il s’attaque »à la peur du changement ". Quand on montre la lune, l’imbécile regarde le doigt. L’auteur explique en filigrane qu’il n’y a aucun retour en arrière possible, et de fait, il défend la mondialisation prônée par les Démocrates.


    • alinea alinea 6 juin 2016 21:38

      @Fifi Brind_acier
      Je ne l’ai pas lu comme ça, je n’ai rien vu prôné du tout ! Hedge n’est pas un homme politique, ni moi non plus d’ailleurs !
      Quant à Trump on sait sa tendresse pour les « non-blancs » !
      la consommation est une autre histoire, que j’évoque, mais qui n’est pas évoquée dans ce texte ; la fin d’un monde industriel, oui : le début du même à l’autre bout du monde ! mais plus de fric ici, du coup.Et pas assez là-bas ! ces gens-là sont des sots. mais c’est peut-être une bonne occasion pour nous, de comprendre.
      Cela dépasse largement les programmes politiques et il tente de parler des fins d’empires, et nous le savons bien.
      Bon on ne va pas non plus rester sans rien faire en attendant Godot !
      Mais j’aimerais bien savoir ce qui se passerait si on restait tous assis sans rien faire, je ne suis pas sûre qu’ils nous laisseraient le temps de tous crever de faim !


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 7 juin 2016 19:20

      @alinea
      Faire un constat sans proposer de solutions, c’est soutenir ce qui existe.
      Trump, comme le FN, sont le symptôme de la maladie, pas la cause. Ils mesurent l’abandon de la classe ouvrière, et maintenant de la classe moyenne, par les dirigeants des pays occidentaux.


      Souvenez- vous de Terra Nova, qui conseillait au PS de laisser tomber la classe ouvrière pour s’occuper des minorités...., les femmes, les migrants, les homosexuels etc. Ce Think tank ne proposait pas de s’occuper des deux catégories, mais de laisser tomber l’une pour l’autre.
      C’est ce qu’a fait Obama. Il défend les minorités, ce qui est très bien, mais laisse tomber les autres.

      Il y a des Partis de Droite opportunistes, qui surfent sur la pauvreté, en essayant de diviser la population. Cela ne marche pas fort en France, ( le FN, c’est moins de 15% des électeurs depuis 40 ans), car la France a une longue tradition de métissage, mais aux USA, le racisme fait partie de leur histoire.

      On ne va pas attendre Godot, car ce sera pire.
      Le Rapport 330 de la Commission européenne pour 2016 et 2017 pour la France, est paru en Mai :
      toujours la réforme du code du travail, la baisse des indemnités chômage, la réduction des impôts sur les sociétés, augmenter la TVA et supprimer les seuils dans les entreprises, bref la casse continue... Alors, en 2017, on vote pour sortir de l’ UE, ou pas ?

  • Jo.Di Jo.Di 6 juin 2016 20:06

     
    Lisez l’article original ! Infiniment mieux ....
     
     
     
    « Les dépenses en faveur des réfugiés [colons du mondialisme] relancent l’économie »
     
    a soutenu le cynique urocrate juif Moscovici. Il aurait pu rajouter :
     
    « La chiure souchienne sans-dent grand remplacé dans son carton, par contre .... je pisse dessus ! »
     
     
    http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2016/05/03/31001-20160503ARTFIG00136-les-depenses-en-faveur-des-refugies-relancent-l-economie-l-effroyable-cynisme-de-moscovici.php


    • alinea alinea 6 juin 2016 20:21

      @Jo.Di
      Vous vous êtes trompé d’article ?
      Un article, ça se lit avant de commenter.


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 6 juin 2016 21:33

      @Jo.Di
      La France a signé e 1951 la Convention sur le statut de réfugiés.
      Vos commentaires, vous devriez les envoyer à la Maison Blanche, à Merkel et à Erdogan, si vous trouvez qu’il y a trop de réfugiés... Attaquez vous aux causes, plutôt que de vous attaquer aux victimes, en essayant de diviser les Français. 


    • Jo.Di Jo.Di 7 juin 2016 08:10

      @Fifi Brind_acier
       
      Moscovici n’est pas une victime ....
      Le père de Eylan n’est pas une victime juste un lâche connard .... il avait un boulot, vivait depuis 3 ans ds une station balnéaire turque ...Il a juste voulu se refaire les dents. Et Kobané avait étét libéré en plus quand il est parti.
      La victimisation et appel à la charité pour déresponsabilisation et alibi capitaliste .... le sophisme gôôôchiste ...
       
      L’ethnocentriste (coté obscur de la force) Onfray, au lâche migrant  :
       
      « Résistez chez vous ! »

       

       


    • PakMat (---.---.176.215) 7 juin 2016 13:56

      @Jo.Di
      Bonjour,

      Quand elle vous dit « Attaquez vous aux causes, plutôt que de vous attaquer aux victimes » vous ne réagissez seulement sur victimes. Elle ne vous parle pas du pére d’Aylan ou de l’autre politique.

      Mais plutôt qui finance l’EI, qui fournie les mercenaires, qui leurs vends des armes, qui les soignent ??? Pourquoi a t on tué Khadafi ?

      Donc au lieu de taper sur les réfugiés (moi non plus je ne veux pas d’immigration), il faudrait réfléchir à la cause de se déferlement.


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 7 juin 2016 19:29

      @Jo.Di
      « Résistez chez vous ! » Vous avez vu à quoi ressemble la Syrie ??
      Quand ils ont une famille, de quoi vivent-ils dans un pays détruit ? Quel avenir peuvent-ils espérer ?
      Si vous voulez qu’ils retournent chez eux, il faudrait peut-être que les milliards donnés à Erdogan servent à reconstruire la Syrie ?


  • JBL1960 JBL1960 6 juin 2016 22:46

    @ alinea = Je suis aussi d’accord avec cette assertion : « C’est que le changement effraie ». J’avoue que C. Hedge que je n’apprécie pas trop sous votre prisme devient intéressant. Aujourd’hui une analyse d’une force et d’une portée incroyable a été publié par Zénon sur le blog R71 et je l’ai mise en lien en fin de ce billet qui porte ma propre réflexion sur notre capacité à initier ce changement en nous choisissant, nous, et celle de l’expérience Zapatiste. Et je trouve que cette lecture en miroir nous oblige à réfléchir toujours plus loin et cela me plaît ; https://jbl1960blog.wordpress.com/2016/05/25/choisissons-nous/ J’ose espérer que cela vous intéressera aussi.


    • alinea alinea 6 juin 2016 23:31

      @JBL1960
      C’est une putain de condition que celle de l’Homme.
      merci pour Kropotkine, que j’aime absolument.


  • Fergus Fergus 7 juin 2016 09:27

    Bonjour, Alinea

    Excellent article, rien à ajouter à ces pertinentes réflexions sur l’homme et la société dans laquelle il vit, confronté à cette « frénésie » dont tu parles.

    En marge du sujet central - l’évolution socioéconomique - une phrase m’a particulièrement accroché, moi qui suis très intéressé par les questions artistiques : « Pendant des millénaires, le changement était à peine perçu par chaque génération, l’état des sociétés se transformait aux rythmes lents des évolutions de la psyché. »

    Et pour cause : c’est très exactement - à quelques différences de vocabulaire près - ce que je ne cesse d’affirmer à propos de l’Art. Celui-ci n’a en effet progressé qu’à petites touches portant ici sur les formes, là sur les couleurs, ailleurs sur les matériaux, mais sans remise en cause brutale et péremptoire de l’héritage d’une précédente génération.

    Et puis tout s’est emballé en parallèle avec l’explosion industrielle : l’art figuratif est devenu ringard, les artistes se sont lancés dans des quêtes de plus en plus improbables et, au fil du temps, de plus en plus guidées par un marketing qui ne portait pas encore ce nom. Conséquence : chaque étudiant des beaux-arts a pris la grosse tête et s’est vu graver son nom au panthéon des plus grosses cotes du marché, le plus souvent en passant par la case provocation, pour ne pas dire reniement.

    Bref, on en est venu à porter au pinacle n’importe quoi, et surtout les produits d’escroqueries intellectuelles Or, c’est très exactement ce qui se passe avec l’économie de la spéculation qui, en s’affranchissant de toute règle et de toute éthique, a porté le ver dans le fruit de l’économie réelle, et cela au détriment des travailleurs, considérés comme des ressources et non plus comme des collaborateurs.

    Le monde est bien malade !


    • alinea alinea 7 juin 2016 09:38

      @Fergus
      Absolument d’accord, pour l’art ! On dirait qu’il n’a eu de cesse de se séparer de la sensibilité pour n’être que cérébral ; à force qu’on le dise intelligent plus que tout, l’humain a dû croire que son cerveau lui suffisait !
      Je viens de lire l’excellent article de Méfrange, qui tourne un peu autour du même sujet !
      Merci Fergus


    • Jean Keim Jean Keim 7 juin 2016 12:53

      @alinea & Fergus
      Merci pour ces commentaires, l’art en général, l’antique, l’ancien et le contemporain confondus ne peut être qu’une tentative cérébrale de traduire l’indicible, ce qui est surprenant est qu’il soit devenu une profession, cette évolution le pervertit.


    • Fergus Fergus 7 juin 2016 15:50

      Bonjour, Jean Keim

      Le problème n’est, à mon avis, pas la professionnalisation - elle existe depuis des siècles -, mais la quête de gros profits et la spéculation qui dénaturent les cotes d’artistes et leur enlève toute signification, n’importe quel gugusse pouvant être propulsé au pinacle par des actions de marketing - parfois boostées par un contexte de scandale - quand de vrais créateurs de grand talent restent dans l’ombre et parfois le dénuement.


    • alinea alinea 7 juin 2016 16:23

      @Jean Keim
      Je ne suis pas d’accord ! l’art n’est pas cérébral ; ne dit-on pas de l’artiste ( le vrai, pas le mec à la mode) qu’il est un médium ?
      La création passe par la tête mais ne vient pas de la tête !


    • Jean Keim Jean Keim 7 juin 2016 19:38

      @Fergus
      J’ai une autre vision d’une société dans laquelle chacun donne de son temps pour un service communautaire et ensuite chacun fait ce qu’il veut de son temps libre, comme créer, bricoler, se promener voire ne rien faire de particulier. 


    • Jean Keim Jean Keim 7 juin 2016 19:44

      @alinea
      Je sais alinea et il y avait dans mon propos un peu de provoc et beaucoup de taquinerie smiley

      L’art se la joue grave pour parler d’jeune.

    • alinea alinea 7 juin 2016 19:58

      @Jean Keim
      Vous êtes taquin... et je démarre au quart de tour ! smiley non  smiley  !!


    • alinea alinea 7 juin 2016 20:29

      @alinea
       smiley  ( je me suis emmêlée les pinceaux !)


    • Jean Keim Jean Keim 8 juin 2016 07:25

      @alinea
      Le mental dans son domaine est génial, il est ce qui nous distingue du robot qui n’a pas la possibilité de s’embrousailler les ripatons mais seulement d’être fidèle à son programme fut-il bogué.

      La vie est une œuvre d’art, c’est une grâce que de se sentir vivant.

  • Le p’tit Charles 7 juin 2016 10:39
    Changement.. ?...si seulement...mais non une continuité dans la bêtise..plus dévolution, une stagnation..même une régression visible à l’oeil..Tout pour réussir et ce sera un FIASCO total...La « Bêtise » uniquement et c’est déjà beaucoup..trop même..A croire que l’humanité est une éponge qui ramasse que la merde sur la table...

    • Fergus Fergus 7 juin 2016 11:24

      Bonjour, Le p’tit Charles

      « A croire que l’humanité est une éponge qui ramasse que la merde sur la table... »

      Voilà une vision qui est heureusement démentie par les faits : jamais - en moyenne - les populations n’ont été aussi éduquées, jamais les ménages n’ont été à ce point équipés, et jamais la médecine n’a été portée à un tel point de performances en matière de soins.

      Certes, il subsiste d’insupportables disparités sur la planète, et même dans les pays développés comme le nôtre des pans de la population sont laissés pour compte. C’est évidemment choquant. Mais le progrès est globalement indéniable.

      Je vous prie de croire en outre que ma belle-fille - chercheuse en biologie - et ses collègues spécialisés dans la quête de pistes en vue de vaincre les maladies les plus meurtrières sont bien loin de « ramasser de la merde ».


    • Le p’tit Charles 7 juin 2016 12:50

      @Fergus...Bonjour...vous devriez voir la société dans sa réalité et non selon vos utopies...le monde en guerre..notre système social qui s’effondre..plus de 10 millions de chômeurs et autant de pauvres (chez nous uniquement..) Le dette qui atteint des sommets...La planète qui étouffe sous la pollution humaine..etc
      Et pour vous tout est parfait comme d’hab.. ?..Un milliard de gens qui crèvent de faim..et votre belle fille qui fabrique des remèdes pour des labos je présume..et vous êtes « content ».. ?
      Allez bonne journée... !


    • PakMat (---.---.176.215) 7 juin 2016 14:02

      @Fergus

      Vous savez que l’espérance de vie recule ?

      Vous êtes au courant que notre génération, nous n’avons mangé que de la vache folle, des pesticides et OGM ? pas comme les vieux qui ont mangé bio les 40 premières années de leurs vie.

      Vous pensez que nous vivons mieux car on a un écran plat et un smartphone ? Combien d’entre nous les échanges pour un boulot et la possibilité de devenir proprio ?


    • chantecler chantecler 7 juin 2016 14:05

      @PakMat
      Y paraît ...
      En tous cas j’ai lu ça dans « la fabrique du mensonge » de Stéphane Foucart , coll. folio .
      Mais faibles variations .
      Faut voir dans 10 ans ....


    • Fergus Fergus 7 juin 2016 14:39


      Bonjour, PakMat

      Je suis bien loin de dire que tout va bien, contrairement à ce que semble croire Le P’tit Charles. Si tel était le cas, je n’aurais pas agi au sein d’Amnesty International ni participé à des mouvements contre l’exclusion dont font l’objet les plus défavorisés.

      Néanmoins, nier que globalement les  choses s’améliorent – certes en dents de scie - sur la planète n’est pas sérieux. Quant à la France, je n’ai pas envie de polémiquer. Cependant, je vous invite à lire cet article que j’ai rédigé il y a 3 ans : 1953 versus 2013 : paradoxe des conditions de vie.


    • Le p’tit Charles 7 juin 2016 17:39

      @oncle archibald...Bonjour..Bizarre j’ai répondu à Fergus, mais mon commentaire..hop disparu... !
      L’espoir collectif ou la ballade des gens perdus..
      Notre société prend l’eau de toute part..et certains regardent passer les trains avec de belles phrases pendant que notre planète est engloutie sous nos déchets...A vous entendre vous et d’autres, on dirait du dame Royal..des mots vides de sens ou de bon sens..et dire que 1 milliard de crève la faim c’est mieux que que 2 milliards c’est du grand n’importe quoi, la parfaite position entre deux chaises..Les « petites » gens content d’être vivant en faisant l’aveugle sur le reste du monde..surtout ne pas déranger SVP...


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