Chaos en Centrafrique
La nouvelle Présidente de la Centrafrique, Catherine Samba-Penza (et ses électeurs) espéraient voir le retour du calme et de la paix sur le territoire dans un bref délai. La cérémonie de réintégration au sein des forces armées des anciens soldats des forces centrafricaines (renversé par la rébellion de la Séléka, il y a un an) en ont décidé autrement !
La cérémonie s’est bien déroulée en présence de la Présidente et des responsables des forces françaises et des forces africaines présentes sur le territoire afin d’assurer le rétablissement de la paix. Mais elle s’est terminé par le lynchage d’un homme suspecté d’appartenir à la Séléka ! (sans réaction des forces présentes sur place, qui étaient nettement minoritaires).
Ceci augure mal d’une stabilisation de la situation à Bangui et en-dehors de la ville. Car en réalité, les français et les troupes des autres pays africains ont pu dans une certaine limite désarmer les troupes des rebelles de la Séléka, mais ils ont beaucoup de mal à maintenir l’ordre car ils sont trop peu nombreux pour cela.
Résultat : de nombreux musulmans restent confinés dans des camps, la situation reste très difficile en-dehors de Bangui et les miliciens anti-balaka qui sont toujours armés (et dont font partie d’anciens militaires appartenant à l’armée régulière d’avant la rébellion) mènent toujours des actions violentes un peu partout.
La réintégration au sein de l’armée de ces anciens militaires est donc un enjeu fort pour le gouvernement centrafricain qui pourrait alors mener une politique de stabilisation en plus de celle des troupes étrangères.
A condition de voir ces anciens militaires redevenir neutre et objectifs et ne pas prendre parti pour un camp. Ce que la conclusion de la cérémonie d’hier semble rendre pour le moins difficile.
Nous en revenons donc à la case départ : les troupes sur place, aussi bien françaises qu’africaines ne sont pas assez nombreuses pour faire face à une guerre civile qu’il sera fort difficile de calmer !
Il y a parfois des occasions où il vaut mieux s’abstenir ou au moins n’intervenir qu’indirectement, car l’opération Sangaris fort de se prolonger longtemps, l’actuel ministre de la défense ayant annoncé cette possibilité.
Il est impératif désormais que les Nations unis participent à cette intervention car la France ne peut à elle seule (avec le risque de passer pour néo-colonisatrice de surcroît !) résoudre seule ce problème tout en continuant à être présente au mali et dans d’autres pays.
Nos moyens militaires sont trop limités pour cela, et la France n’a plus vocation à être le seul gendarme de l’Afrique.