samedi 24 juillet 2010 - par
Chaud devant, le sexe machine arrive
Est-ce une lubie passagère, une expérience ou une véritable solution ? Allons-nous vraiment finir par pratiquer le sexe avec des machines ?
Bien que le sexage avec une personne semble être un incontournable de la vie naturelle, bien que la mode soit au naturel (enfin, à ce qu’on dit) ne serions-nous pas en train de préférer les machines aux personnes en chair et en os ?
Forcément, face à cette question, il vient tout de suite à l’esprit le problème de la pérennité de la race humaine. Mais ne prenons pas l’Humanité pour une personne. Par abus de langage voire de pensée, on en viendrait vite à dire que l’Humanité a intérêt à perdurer. En réalité, s’il existe une Humanité, ce n’est que la somme des humains. Ce n’est pas une entité pensante. Elle n’a donc ni pensée ni volonté ni intérêt sauf celui qu’on veut bien, en tant que partie d’elle, lui accorder. Il ne faut pas confondre le tout et la partie ou accorder au tout les propriétés des parties. (un couple, ça n’existe que sur le papier, ça ne fait qu’un que si chacun le veut bien ; ça ne veut la même chose que si chacun le prétend)
Nonobstant le fait que l’Humanité ne veut rien et ne poursuit aucun but (Nietzsche ne dirait pas le contraire) il est certain que si chacun en venait à ne plus sexer qu’avec des machines, la situation ne pourrait pas durer. Et bien finalement, ce cul de sac pourrait bien se produire si chacun en venait vraiment à ne plus aimer que les machines.
Je passe sur les innombrables toys, vous les connaissez aussi bien de moi et vous les pratiquez puisqu’il s’en vend par cargos entiers.
Ce qui va être déterminant, dans le virage qui reste à prendre, c’est la mode. Vous le savez, le sexage avec une personne en chair et en os, c’est bien plus une mode qu’une véritable volonté individuelle. On est dans un contexte qui promeut encore le sexage naturel, ainsi que le mariage, ainsi que la procréation, ainsi que l’achat d’une maison avec salle de jeu pour les gosses. Du coup, sans s’en rendre compte, on joue ce jeu et on a l’impression que ça ne tient qu’à nous, que ce désir nous est propre.
Je ne vais pas dresser la très longue liste des choses que nous faisons en croyant que nous les voulons de façon intrinsèque mais vous n’avez qu’à y réfléchir et vous verrez que tous nos goûts sont induits par la mode ou les influences (familiales et de plus en plus extra familiales)
Il suffirait donc que ça devienne très tendance de posséder une machine qui nous procure du plaisir pour qu’on se mette tous à en avoir envie et à trouver ça très classe.
Dès que cette mode sera installée, nos fantasmes iront droit à ce nouvel objet du désir. Et je pense que nous ne serons pas déçus du voyage.
Réalisons que déjà à l’heure actuelle, il y a des millions d’ados et d’adultes qui passent le plus clair de leur temps sur le Net en s’excitant mutuellement et grâce à un logiciel de jeu. Si ce n’étaient les reproches que ne manquent pas de leur faire ceux de leur entourage qui en sont encore à préférer sortir en boîte ou à la piscine, leur passion dévorerait tout leur temps libre et au-delà. Pour l’instant, il existe donc une certaine culpabilisation à préférer les machines (voiture incluse) aux personnes. Mais il suffirait d’un rien pour que tout bascule.
Celui ou celle qui est déjà convaincu des avantages de la sexe machine reste en ce moment discret parce que du point de vue image, ce n’est pas encore ça. Ça passe pour de l’onanisme ou de la sexualité immature ou je ne sais quel qualificatif dénigrant. Celle qui fait tomber un vibromasseur de sa valise lors d’un contrôle de bagages en rougit toujours. Mais dans un rien de temps, c’est celui qui ne pratiquera pas le sexe avec une machine (très chère) qui en rougira.
(au fait, je me demande si le bidule vibrant qui est censé atténuer les cernes et dont on voit la pub en ce moment, n’est pas un sex toy déguisé comme le sont certaines brosses à dent électriques)
L’avantage du couple durable réside dans l’entraide.
Allez parler de l’entraide conjugale à ceux qui ont divorcé. Ils ont compris la leçon.
Il y a désormais tant de récriminations possibles de la part des uns et des autres (au moindre pet de travers on se fait accuser de manipuler, de violer, d’abuser, de violence, de harcèlement et de je ne sais quel autre infamie, que tous ceux qui se sont fait cramer leurs illusions au jeu du vrai couple en sortent échaudés.
Face à cela, les avantages d’une poupée gonflable améliorée (que des internautes peuvent faire s’agiter à distance par exemple) sont énormes.
Je me projette donc dans cette perspective-prospective et je passe à la question suivante.
Est-il ou sera-t-il possible d’abuser d’une machine ? Pourra-t-on se voir condamné pour avoir négligé ou pour avoir trompé son métamagoschi ? Lui devrons-nous une pension ?
Car il ne s’agirait pas de se retrouver avec les problèmes qu’on a déjà avec les partenaires en chair et en os.
J’ai de bonnes raisons de croire que oui, mais je vous invite à explorer cette question ensemble.