Chronique d’une crise annoncée - Qu’apprenons-nous de cette pandémie ?
Approche métaphysique et épistémique de la crise actuelle.
La crise du coronavirus est ce fameux cygne noir tant attendu par une certaine frange de spécialistes surtout en économie et géopolitique.
Bien sur de nombreux scientifiques n’ont pas cessé de nous alerter du risque de pandémie depuis des décennies mais nous savons très bien (pour l’immense majorité d’entre nous) que nous sommes biologiquement incapable de prendre en considération un événement paradoxalement à la fois aussi certain qu’imprévisible.
Cette pandémie catalyse quoiqu’il en soit tout un tas de discours contradictoire concernant la responsabilité de tel ou tel individu ou groupe d’individus (nations, pays, mouvements...). Phénomène classique en tant de crise. Elle révèle aussi de manière ostentatoire les inégalités et fractures qui existent au sein de nos sociétés.
Comme toujours, telle une loi implacable inhérente à notre condition, ceux sont les plus démunis qui paieront le plus lourd tribu.
Cela m’amène paradoxalement à me poser des questions plus métaphysiques que pratiques.
La première et la plus radicale d'entre elles est la suivante : Apprend on réellement de nos erreurs ? En fait, le peut-on seulement ?
Je veux dire que d’un point de vue purement matérialiste et (donc) évolutionniste, il n’y a aucune raison que nous apprenions de nos erreurs.
Jusqu’à preuve du contraire, les leçons apprises par une génération ne se transmettent pas (génétiquement parlant du moins) aux générations suivantes.
On pourrait compter sur l’Histoire mais ne dit-on pas que l’histoire est écrite par les vainqueurs ?
Et quand bien même, l’histoire serait une retranscription exacte des événements passés, ne persistons nous pas désespérément dans l’erreur comme en témoignent les nombreux conflits en cours sur le globe ? Errare humanum est, perseverare diabolicum...
Certes, il y a le progrès technologique : indéniable... sur le plan matériel (en occident du moins).
Mais sur les autres plans ? A-t-on progressé ?
Il me semble (au mieux) que nous ayons stagné mais peut-être que je suis juste limité par mon ignorance.
Peut-être que sous un prisme évolutif (au sens Darwiniste), nous évoluons... Certes, mais très lentement. Encore que c’est un point de vue purement anthropocentriste.
A vrai dire, mon état d’esprit du moment m’amène à penser que l’homme, en tant qu’entité matérielle et spirituelle, ne peut pas être tenu pour seul responsable des afflictions qui le touchent. La cause essentielle des désordres de notre monde me semblent plutôt et justement provenir de notre monde...
Un monde où les ressources sont limitées. Un monde, où quoique l’on dise, tel un mantra évolutionniste, c’est la loi du plus fort qui prévaut même si la coopération fait heureusement également partie de l’équation.
Ce monde qu’habite l’humanité à travers nos sociétés désormais tellement interconnectées et interdépendantes ne nous supportera peut-être plus pour longtemps. Les signes sont clairs.
Et pourtant, peut-on blâmer l’homme qui tente de s’extraire de la nature qui l’a engendré à travers une science et donc une technologie toujours plus avancée ?
Je ne le pense pas. Même si devant cette technologie, les dilemmes éthiques sont de plus en plus nombreux et prégnants. « The stakes are high » comme disent les anglosaxons !
Malgré tout, je pense à la manière de Pierre Teilhard de Chardin qu’il y a bien une finalité à cette évolution vers toujours plus de complexité.
Le point Omega (cf. image jointe) que décrit Teilhard de Chardin correspond plutôt bien à la vision que je me fais de l’évolution.
En somme, ce que l’on appelle Dieu, me semble être l’intelligence universelle qui amène inoxérablement tout système à se complexifier et ainsi devenir de plus en plus conscient de lui même et de son environnement jusqu’à une éventuelle fusion des règnes comme le suggèrent les plus illuminés des trans-humanistes à travers leur credo de l’homme augmenté aboutissant à une éventuelle fusion avec la machine (Ex : Ray Kurzweil chez Google ou Elon Musk).
Après des milliards d’années de vie organique basée sur le carbone, il faudra peut-être bientôt changer de paradigme pour celui du silicium...
Finalement, c’est peut-être ce transhumanisme hautement subversif qui nous permettra de nous affranchir de nos limites par le développement d’une nouvelle forme d’intelligence augmentée.
Se pose alors la question de la spiritualité.
Qu’en est-il de notre âme, de notre esprit, de notre conscience au regard de notre civilisation qui a tué Dieu en même temps qu’érigé la science (ontologiquement matérialiste) comme nouveau dogme religieux ?
Je tenterai d’explorer ce sujet lors d’une prochaine chronique !
Merci de m’avoir lu, A très bientôt !
Julien Hi Energy