samedi 30 mars 2013 - par JMBerniolles

Chypre et notre avenir

L'Argentine, dont la monnaie était à l'époque alignée sur le dollar et qui avait une politique ultralibérale, avait déjà montré ce type de situation.

Qui nous attend sans doute plus vite que l'on croit.
En tous les cas, il est important de réfléchir à la situation chypriote, ce qui est le but de cet article.

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L’attente

Le système se charge maintenant lui-même de détruire les paradis fiscaux !

Il y a maintenant quelque chose de comique et de dramatique à la fois dans ces « sauvetages » de pays qui sont les premiers à être pris dans la crise que provoque maintenant leur engagement irresponsable dans une monnaie unique, finalement très récente, trop forte pour leurs économies. L’Euro, qui est un élément clé du système néo libéral.

Il instaure une monnaie incontrôlable au niveau des états, qui favorise le libre échange, les délocalisations de capitaux, les opérations financières qui sont maintenant presque uniquement spéculatives. Il retire aux gouvernements des pays de la zone leur maitrise de la monnaie et son utilisation comme levier financier notamment. Son contrôle par un organisme chargé avant tout d’assurer la stabilité de la monnaie assure le rendement des prêts privés aux états, aux collectivités locales, aux organismes d’intérêt public, aux particuliers.

Il y a un effet comique à voir l’étonnement de soi-disant dirigeants politiques devant le fait que cela a créé une économie virtuelle qui n’a pratiquement aucune retombée dans l’économie réelle, alors que c’est l’essence même du capitalisme néo libéral de privilégier les opérations financières face aux investissements lourds pour le développement de l’économie. C’est d’ailleurs pour cette raison que le néo libéralisme rejette le nucléaire.

La dette publique s’est accrue précisément pour assurer les investissements de base : énergie, transports… et aussi pour combler des déficits que provoque ce système dominant : déficit du commerce extérieur provoqué par un Euro trop fort pour la majeure partie des économies et par le ravage des secteurs de production, déficits budgétaires que l’on comble avec des prêts à taux élevés, déficits des systèmes sociaux que la situation économique dégradée empêche de se financer normalement… Elle s’accroit maintenant pour maintenir en vie un système à bout de souffle en alimentant les marchés financiers avec des plans de Quantitative Easing qui ne suffisent même plus. Pour stimuler l’activité des marchés, en fait la spéculation généralisée sur les biens échangés, les USA veulent développer des marchés trans pacifique et trans atlantique.

En fait, tout cela n’est qu’une fuite en avant. Parce que toutes les mesures prises que ce soient les plans dits de sauvetage ou ceux de création de liquidités à l’adresse des marchés, les QE, aggravent la dette et ralentissent encore plus les économies. Ainsi les pays européens sont entrés durablement dans la récession.

Chypre était un paradis fiscal que le système vient donc de détruire. C'est-à-dire que l’économie du pays est totalement insuffisante pour permettre à l’Etat de garantir les dépôts bancaires à Chypre. Le PIB de Chypre est de l’ordre de 20 milliards d’euros et le montant de l’argent qui circule dans ses banques est peut-être de 5 à 10 fois plus élevé. D’autre part, le poids d’une monnaie trop forte, ainsi que d’autres facteurs, conduisent le pays à la récession. Avec une garantie d’état quasi nulle, il est clair que les Banques sont plus exposées à la faillite. Dexia a montré comment une banque importante pouvait faire faillite. Après Enron, Lehmann Brothers. Et contrairement à ce que l’on pense couramment, pour les mêmes causes profondes, nous nous trouvons toujours dans ce cycle d’instabilités et de faillites. Dexia a d’ailleurs montré que les subprimes trainaient encore dans les actifs des banques. L’affaire Kerviel, Trader pour la Société Générale que l’on a voulu nous faire croire comme agissant sans contrôle, à l’image du précédent britannique du sud-est asiatique, a montré que l’on pouvait aussi perdre beaucoup d’argent dans des opérations spéculatives, de l’ordre de 25 milliards d’euros en l’occurrence. Quand on pense que journellement ce sont plus de 1000 milliards d’euros qui sont engagés dans des opérations financières au niveau mondial, même si le principe de l’accumulation du capital fait qu’elles se traduisent par des gains, il peut aussi y avoir des pertes.

Dans le contexte actuel il y a plusieurs cas de figure pour les problèmes financiers majeurs.

Soit l’Etat lui-même ne peut plus faire face aux échéances de ses prêts, où tout simplement ne peut plus en payer les intérêts, c’est le cas de la Grèce dont le cas a été réglé provisoirement par un défaut de paiement dissimulé et de nouveaux prêts, ou bien ce sont des Banques d’un pays qui ne peuvent assurer des remboursements alors que l’Etat est dans l’incapacité de couvrir leur déficit. C’est le cas de Chypre.

On voit que l’Etat est toujours au cœur du problème. Et donc que les peuples font les frais de ce qui est nommé à contre sens un sauvetage qui à vrai dire constitue un degré supplémentaire dans l’asservissement des peuples. C’est à ce niveau que l’on passe au drame, particulièrement pour les couches les plus défavorisées et les jeunes dont l’avenir est démoli.

La réalité de ces situations de faillites partielles est que le système a pour seul objectif de maintenir l’Euro, ainsi que sa domination par l’intermédiaire de ses institutions et organismes, la commission européenne, la BCE et le FMI, la Troïka.

En lisant le texte de l’accord on retombe sur l’aspect comique. Les mesures terribles qu’il comprend pour les chypriotes sont qualifiées d’élément clés pour « a future macroeconomic adjustment programme ». Juste un ajustement macroéconomique qui frappera de plein fouet les couches moyennes, les pauvres, les chômeurs, les jeunes… heureusement qu’ils sont soutenus par les membres de l’eurozone « The Eurogroup fully supports the Cypriot people in these difficult circumstances ».

Mais on rappelle après le vrai sens du sauvetage : « restore the viability of the financial sector », maintenir l’intégrité du système financier de l’eurozone.

La liquidation du caractère « paradis fiscal » est détaillée et les mesures classiques, - privatisations, augmentation des taxes sur les dépôts, mesures générales de taxation, les habituelles mesures dites de structures c'est-à-dire la diminution des fonctionnaires-, vont être mises en œuvre par le gouvernement chypriote. Tout cela sera contrôlé par la Troïka, ce qui équivaut à une mise sous tutelle de Chypre. Une sécurisation des succursales grecques des banques chypriotes est recherchée dans le cadre d’un accord avec la Grèce.

Si l’on affirme la garantie des dépôts bancaires inférieurs à 100.000 euros, un principe européen, le pouvoir d’achat va être dégradé par les taxes sur les revenus. Le texte reconnait que tout cela va porter un coup à l’économie de l’Ile dont on limite pudiquement l’influence à trois années.

Moyennant quoi la dette publique chypriote va être alourdie des 10 milliards d’euros venant du fonds européen de stabilité, de la zone euro et du FMI. Concrètement cela veut dire aussi que les états européens doivent aussi contribuer à ce prêt, donc grever également leur dette publique. Formellement les pays doivent donner leur accord.

Tous les détenteurs de parts, de bonds et de dépôts non sécurisés de la Banque Laiki qui va être dissoute vont être mis à contribution dans la recapitalisation de la nouvelle Banque de Chypre. La Banque Laiki va donner naissance à deux Banques. La bonne, la Banque de Chypre donc, qui va être capitalisée avec 9 milliards d’euros et dont les dépôts non sécurisés peuvent faire l’objet de mesures de taxation. La mauvaise Banque qui va recevoir tous les actifs toxiques et les dépôts suspects est appelée à disparaitre sans planning.

Autant dire que l’on admet la volatilisation d’une partie des avoirs d’avant la faillite.

On note également une tentative pour ménager les avoirs russes.

Pour Chypre que ressort-il de tout cela, en dehors du fait que le pays a été trahi par ses dirigeants au point d’ignorer un vote du parlement ?

* le pouvoir d’achat des chypriotes va être gravement atteint, finalement beaucoup plus que par une dévaluation qui suivrait une sortie de l’Euro.

* le poids de la dette et de ses intérêts va interdire de faire les investissements qui permettraient de relancer l’économie de l’Ile à partir de ses propres atouts

* Chypre va s’enfoncer dans une récession dont ce pays ne pourra pas sortir. Toutes les retombées liées au paradis fiscal vont disparaitre. L’économie va donc également être profondément modifiée.

Pour Chypre comme pour la Grèce, le maintien dans la zone Euro s’ouvre sur un avenir catastrophique qui va enfoncer ces pays dans le sous développement.

Est-ce que cela préfigure des situations semblables pour des pays de plus grande envergure ? Évidemment puisque les mêmes causes produisent les mêmes effets.

La grande et décisive différence est que pour les pays qui sont dans l’antichambre de situations identiques, les sommes de monnaie mises en jeu sont d’un tout autre ordre de grandeur. Plusieurs milliers de milliards d’euros.

Donc la zone euro est sous la menace d’une implosion. Et il est incroyable de constater combien les peuples concernés sont ignorants d’une telle catastrophe en perspective. C’est l’expression d’une partie de la domination de peuples par le système néo libéral qui n’est de toute manière plus réformable.

 

Devant cet horizon sombre et lugubre, la domination intellectuelle du système, entretenue par des « experts », des « philosophes » et responsables politiques de toute couleur, empêche de voir une solution évidente qui commence avec la sortie de l’Euro.

La situation économique de pays comme le Japon montre qu’avec la mondialisation la simple maitrise de la monnaie ne suffit pas. Il est évident qu’il faut des mesures de protectionnisme, combiné avec des investissements de développement interne.

Prétendre que cela peut se faire sans douleur est irréaliste. Mais l’éclatement de la zone euro provoquera des dommages beaucoup plus grands. Beaucoup d’analystes qui se penchent sur les raisons qui font de l’Iran et de la Russie des ennemis majeurs de ce que l’on appelait plaisamment le monde libre, pensent que c’est précisément leur non engagement dans ce système ultralibéral qui est à la source de cette volonté de destruction. Ces pays montrent que l’on peut survivre hors de ce système, non sans problèmes naturellement. Mais pour l’instant les paradis sont uniquement fiscaux.

 



17 réactions


  • latortue latortue 30 mars 2013 09:34

    rien a voir avec les paradis fiscaux , Chypre est un avant gout de ce qui nous attends , quand la dette sera insoutenable les abrutis qui nous gouvernent n’hésiterons pas une seconde pour se servir sur sur nos comptes .et ce ne sont pas les gros comptes qui serons ponctionnés comme on veut vous le faire croire ,les gros comptes ont anticipés grâce aux succursales restées ouvertes en Angleterre et en Russie pour vider leur pognon .
    nous reparlerons de Chypre bientôt car le problème reste le même comme pour la Grèce soit disant sauvé ,et l’Italie et l’Espagne et la France ,l’Europe c’est de la merde .


  • Julius Julius 30 mars 2013 10:56

    C’est ridicul d’accuser néo-libéraux imaginaire de l’origine de la crise à Chypre. Les médias en France oublie souvent de mentionner que :
    1) Jusqu’à très récemment (février 2013), Chypre a été gouvernée par des communistes.
    2) Chypre est l’enclave russe en Europe. Non seulement utilisé par les oligarques russes. La Russie utilise Chypre pour commerce d’armes, par exemple pour la Syrie.

    L’origine de la Crise à Chypre, c’est d’abord son gouvernement communiste et ses realations avec la Russie.


    • Aldous Aldous 30 mars 2013 12:48

      Ri-di-cule !


      Le PC a en effet gagné les elections Presidentielles de 2008 mais avant c’etait Tassos Papadopoulos, consideré comme de droite plutôt dure (anticommuniste).

      Chypre est un modèle type de liberalisme economique : 10% d’impot sur les societes. 

      Tout le contraire du communisme.


      les communistes ne sont arrivés au pouvoir qu’a cause de la crise... et non l’inverse !



    • Aldous Aldous 30 mars 2013 12:51

      Je rappeles que ce n’est pas la dette publique qu’on renfloue à Chypre.


      Ce sont des banques PRIVÉES.

      On nationalise les dettes.



    • Julius Julius 30 mars 2013 13:09
      En 2008, avant que les communistes ont obtenu le pouvoir, le budget était en excédent de 1,2%. En 2011, après 4 années de leur gouvernement, le déficit a augmenté à 7,4%.

      Certes, la relation étroite avec la Grèce et l’adoption de l’euro a largement contribué à la crise. Mais mauvais gouvernement et la stratégie pour devenir un paradice russe en Méditerranée a joué un rôle tout aussi important.

    • olfe olfe 30 mars 2013 14:29

      Ah oui ???
      Les communistes ont eu le pouvoir en 2008, et ils seraient responsables de la crise qui a commencé en 2007, crise due au système mis en place depuis de nombreuses années par des gouvernements de droite ou sociaux-démocrates.
      Car une crise n’arrive pas comme çà, du jour au lendemain. Cette crise arrive parce qu’on a dérèglementer et détricoté toutes les protections misent en place par Roosevelt aux EU avant la guerre, et au sortir de celle-ci par les différents gouvernements des pays industrialisés.
      On nous apprend toujours qu’il faut se souvenir d’Hitler et du nazisme comme étant quelque chose qu’il ne faut jamais plus recommencer, mais Hitler n’est pas arrivé tout seul au pouvoir. Il a fallu que beaucoup de conditions soient réunies pour qu’il ait pris la tête de l’Allemagne.
      Il est beaucoup plus important de savoir pourquoi les gens se sont tournés vers lui. A l’époque, il y avait aussi une crise mondiale qui était aussi due aux excès de la finance, d’un laxisme total vis à vis des banquiers et autres cupides.
      Il y a un grand danger aujourd’hui de voir revenir ce spectre du néo-nazisme au pouvoir, car les conditions d’avant guerre sont quasiment réunies.
      Il est urgent de changer de modèle.


    • Aldous Aldous 30 mars 2013 15:12

      Les relations russo-chypriotes datent du moyen-âge et ont bien plus à voir avec la chrétienté orthodoxe qu’avec le communisme.


      Les oligarques Russes ont investit leurs fric à Chypre depuis l’époque Elsine et la periode Poutine marque plutôt un coup de frein aux depouillage de la Russie et une baisse des flux de frics vers l’Ile.

      Si bien que les investissements Chyriotes en Russie depassent desormais le flux inverse.

      Mais bon de toutes façon inutile de polemiquer sur la couleur du gouvernement puisque ce sont les banques PRIVEES qu’on refloue !

      Pas l’état, les banques.

      C’est pas le gouvernement qui pilote les banques, vous savez...

      Il y a un directoire, des actionnaires... Tout ça... Non ? Vous saviez pas ? Etrange.

      Mais bon, si ça permet d’enfumer l’couillon y’a qu’a dire que c’est la faute des communistes.

      Les fameux banquiers communistes...

  • tf1Goupie 30 mars 2013 14:29

    « L’Euro, qui est un élément clé du système néo libéral. ».

    Une phrase d’une grande stupidité.
    Le reste de l’article mélange de conspirationnisme et de catastrophisme est à l’avenant.

    L’inculture économique est un atout pour les puissants ; ils sont reconnaissants à l’auteur de la propager.

    • Aldous Aldous 30 mars 2013 15:27

      En effet ce n’est pas m’Euro mais le traité de Lisbonne qui impose une politique economique gravée dans le marbre et basée sur le « marché libre » et la « concurrence libre et non faussée ».


      Autrement dit, votez pour qui vous voudrez, on s’en f... Le volant est bloqué, soudé même.

      Au passage ça sert a rien de voter, l’europarlement est un cirque de guignols sans pouvoirs (mais le cachet de ces intermitents du spectacle est maouss costaud)

    • bigglop bigglop 30 mars 2013 18:27

      @Aldous,
       Je partage votre sentiment sur le parlement européen.

      Même si c’est utopique, il faut garder un petit espoir de rénover cette institution pour qu’elle devienne celle qui serait capable de refonder cette union en acquérant une une compétence, des pouvoirs supérieurs à la Commission, au Conseil européens et à l’Eurogroupe.

      Mais c’est un autre débat politique.


    • Aldous Aldous 30 mars 2013 23:14

      Reformez l’europarlement est insuffisant.


      Le reste des ’’institutions’’ est à 1000 années lumieres de l’esprit des lois de Montesquieu.

      Et de routes façon l’UE est destiné a se fondre dans le bloc euratlantique avec ce qui restera des USA, de Canada et du Mexique.

      Vous avez vu ’’the thing’’ cette chose qui agglomère tous les corps de ses victimes...

      Ben c’est ce qui nous arrive.

  • bigglop bigglop 30 mars 2013 18:15

    Avant même son entrée dans l’Union Européenne en 2004, dans la zone euro en 2008, Chypre était déjà un paradis fiscal.
    Aucun partenaire européen ne pouvait l’ignorer, donc ce sont des critères géopolitiques, géostratégiques, et non économiques, financiers qui ont permis son entrée.

    Par contre, les banques chypriotes (Cyprus Bank et Laïki) ont massivement spéculé sur la dette grecque pour se faire ’’plomber’’ par la restructuration de la dette grecque en 2012, avec laquelle, elles ont perdu 75% du nominal si elles ne se sont pas couvertes par des CDS.

    De plus, à travers leurs filiales en Grèce, elles ont massivement distribué du crédit aux ménages et entreprises grecs dont un grand nombre ne peuvent plus les rembourser.
    Cerise sur le gâteau, la Banque du Pirée a reçu l’autorisation d’acquérir ce mêmes filiales en utilisant une partie des fonds européens destinées à la recapitalisation du système bancaire grec

    Juridiquement, Laïki n’a pas été mise en faillite car il n’y a pas eu de liquidateur judiciaire nommé pour faire l’inventaire des actifs et des passifs. Elle a été scindée en une ’’good’’ et une ’’bad’’, sur des critères ni juridiques, ni financiers.
    De même, il n’y a pas eu d’audit indépendant sur la situation de Bank of Cyprus, avant et après apport de la ’’good bank’’ Laïki. Or, elle reste dans une très mauvaise situation.
    Il est étonnant, qu’auparavant Laïki ait reçu 9 mds € au titre du programme ELA, de la BCE alors qu’elle présentait une perte de 11 mds € pour 600 M € de fonds propres !!!

    Comme la Grèce (et d’autres), Chypre ne sortira pas de la zone euro pour au moins deux raisons
    1) des ’’réformes de structures’’ (austérité) vont être mis en place pour piller les fonds de pension retraites, les biens publics (préservés par cette restructuration bancaire) et réduire le rôle de l’état au strict minimum.
    2) en l’état actuel des traités, directives règlements européens, Chypre ne peut pas sortir de la zone euro, sauf à demander sa sortie de l’UE par l’article 50 du TUE, ou par l’article 49-A du traité de Lisbonne sous des conditions très complexes à mettre en oeuvre. Ou alors, si la zone euro éclate....


    • JMBerniolles 30 mars 2013 19:26

      Merci de ce commentaire très pertinent. Les mécanismes de la finance sont assez obscurs, notamment au niveau de l’ingénierie financière. Donc on ne sait pas tout.


      Vous avez raison de souligner que la situation de Chypre n’est pas réglée.

      Et puis l’information obscurcit volontairement les détails sur la « Bad bank ».
      Comment seront définis les « produits toxiques » au delà des subprimes que l’on retrouve partout ? une dette souveraine que l’on commercialise et qui dans le jeu des marchés ne vaut plus rien est-elle toxique ? 
      Il y aura aussi des surprises chez les épargnants à qui la Banque Laiki servait de gros rendements. Ils vont tout à coup s’apercevoir que leur épargne est toxique et va donc partir en fumée.

      La disparition de la Bad Bank entérinera la faillite de la Banque mère.

      Oui, les gouvernants sont des irresponsables incompétents. Il vaudrait meiux sortir de l’Euro de manière coordonnée (notamment en liquidant la BCE pour recréer des Banques centrales publiques) mais ils sont à la fois achetés et incapables.

      Alors le crash de l’Euro est inévitable. La Chine ne va pas le soutenir indéfiniment.





  • Captain Marlo Pilou Camomille 30 mars 2013 20:18

    Inutile de discourir sur la responsabilités de tel ou tel gouvernement, les gouvernements européens n’ont plus de pouvoirs, puisqu’ils les ont transférés à la Troïka.

    bigglop a raison, et c’est une grave lacune de l’article, il s’agit de faillites de banques privées bourrées de dettes grecques qui ne seront jamais remboursées.

    La bonne question à se poser est peut-être de savoir à quelle hauteur les banques françaises ont acheté de la dette grecque ?


    • JMBerniolles 30 mars 2013 21:58

      Mais la dette grecque est partout y compris dans les Banques allemandes, comme les subprimes et autres produits dits pourris.


      Qu’est ce qu’un produit pourri d’ailleurs si ce n’est un produit qui a perdu de sa valeur pour une raison ou une autre.

      Les subprimes, produits dérivés de prêts immobiliers, ont perdu leur valeur parce que les emprunteurs ne pouvaient plus rembourser leur prêt. Et que la valeur de la maison devenue invendable s’est écroulée.

      La dette grecque a perdu de sa valeur parce qu’elle a été attaquée sciemment par des oligarches financiers qui jouaient sur sa chute (très bien expliqué par Myret Zaki). De fait c’est donc un produit pourri.

      A partir du moment où la dette souveraine à cause de l’imbécilité de nos gouvernants est mise sur le marché, elle peut perdre brutalement de sa valeur. D’autant plus si l’économie est vacillante.

      Parce que les attaques consistent en ventes massives (avec pari sur la chute) qui dégradent la valeur. La parade est d’acheter. Mais si votre économie est à plat c’est impossible.

      La Chine rachète de la dette et contrarie des spéculateurs ce qui sauve provisoirement certains pays. 







    • Captain Marlo Pilou Camomille 31 mars 2013 10:07

      le_pnume,

      D’accord avec vous, les dirigeants ne sont pas idiots et incompétents, ils savent très bien ce qu’ils font et quels maîtres ils servent.


  • superyeti superyeti 31 mars 2013 01:12

    En fin d’article il est fait référence a l’Iran, la Russie et aux pays économiquement non-alignés  :

    # Beaucoup d’analystes qui se penchent sur les raisons qui font de l’Iran et de la Russie des ennemis majeurs de ce que l’on appelait plaisamment le monde libre, pensent que c’est précisément leur non engagement dans ce système ultralibéral qui est à la source de cette volonté de destruction. Ces pays montrent que l’on peut survivre hors de ce système, non sans problèmes naturellement.#

    On s’aperçoit que les guerre sont provoqués avant tout pour préserver le modèle économique ultra-libéral des USA et de l’UE, est comme le monstre n’est pas encore assez grand, on nous concocte un accord de libre échange (l’OTAN économique) au environ des années 2015/2016.
    L’empire a besoin de se créer des ennemis pour exister et pour agrandir sa sphère d’influence capitaliste, et quand des pays ne veulent pas jouer le jeu du libre-échange, on les fait passer pour des pays irresponsables capable du pire (Irak, Venezuela, Libye, Mali, Cote d’Ivoire etc... 

    PS : certain des pays cités au dessus ne sont pas des démocratie, mais quand les régimes dictatoriaux sont amis avec l’empire et que le libre-échange fonctionne bien, cela ne gène en rien nos grands démocrates donneurs de leçons.  


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