Cinquième république piège à con
De plus en plus, des voix s'élèvent pour dire que l'on vole le débat présidentiel aux citoyens en focalisant l'information autour de l'affaire Fillion. Parti de son épouse en passant par ses enfants, nous en sommes à ses costumes et une fois la veste tombée, quel sera le choix médiatique, à moins que, demain lui, ne décide de lever le bas et tourner le dos à ses détracteurs. Il reste évident que lui-même a contribué à donner l'image de probité que souhaitaient ses sympathisants et plus généralement les citoyens après les nombreuses affaires qui ont émaillé la vie de l'UMP et les élections de Sarkozy en 2012. A ce jour nous ne savons pas s'il est coupable, mais déjà l'opinion publique l'a condamné par l’intermédiaire du tribunal médiatique interposé, devenu la justice populaire, fait de ragots de rumeurs et de curée. Puis l'on sera étonné que la justice ait été retirée au peuple même si les magistrats la rendent en leur nom et que l'on ait fini par mettre un recours en appel aux assises. Ainsi, Fillon a fait l'actualité à son corps défendant s'il a été honnête, ce que dira la justice. Je ne vais pas être hypocrite et reconnaitre que dans la course à la présidentielle je suis bien content de ce fâcheux avatar qui l'élimine de l'Élysée.
Les médias sont culottés.
Mais qui a donc rebondi durant toutes ces semaines sur ce fait divers dont l'importance ne tient qu'à la situation électorale, si ce ne sont les médias, dont l'écho se propage sur le Net. Ensuite les mêmes, depuis quelques temps se plaignent que le débat politique est étouffé, ils ne manquent pas de culot. Les médias sont devenus des croques morts, ils s'étendent en permanence sur les drames bien au-delà de ce que nécessite une information des risques de notre existence. Cela plait à une majorité de citoyens et nos enfants sont élevés dans une culture dramatique comme en témoigne tous les jeux vidéo, les filmographies et les séries télévisées. Si la mort est une préoccupation essentielle humaine, ce qui constitue notre existence c'est l'espérance d'y arriver en bonne santé et heureux. Pour ce faire nous développons des idéaux politiques, certes qui opposent les hommes souvent « meurtriérement », ce qui emporte d'attacher de l'importance de débattre dans la perspective de la paix. Or, régulièrement les médias depuis les années 1990 amenuisent le temps qu'ils y consacrent au débat et les citoyens se gargarisent des déboires qui leur sont présentés, surdimensionnés et instrumentalisés par la plupart hommes politiques eux-mêmes, des partis de gouvernement ou d'extrême droite qui n'ont aucun projet, si ce n'est, de perpétuer la compétition « meurtrière » économique.
Le cas Macron.
Actuellement cela évite de s'interroger sur l'événement que représente Macron, certains parlent de renouveau politique, certainement histoire de ce foutre de la gueule du monde, pour ne pas dire qu'ils sont incompétents. L'interrogation que cette candidature soulève, en dehors du fait que comme tous citoyens il peut être candidat, c'est qu'il atteigne autant d'intention de vote pour une première présentation. Si l'on refait l'histoire, Hollande a été élu par rejet de Sarkozy et sur son quinquennat Hollande est dans les pâquerettes. Il semblerait que les nostalgiques de ce quinquennat se retrouvent derrière Macron. Sa candidature laisse penser qu'en l'absence de Hollande, comme candidat assuré d'être éliminé compte tenu du rejet qu'il a inspiré, des gens bien intentionnés, qui n'ont pas eu à se plaindre de sa mandature, patronat et financiers, aient poussé Macron vers la présidentielle comme digne successeur de Hollande bien avant que celui-ci ne fasse connaitre sa position. Effectivement Macron annonce sa candidature le 16 novembre et le 1 décembre 2016 Hollande renonce, sachant que dans ce milieu rien ne se décide du jour au lendemain et que le départ de Macron n'a pas fait de vague, hormis quelques remarques désagréables de Cambadélis. Il a été assez intelligent pour s'exclure lui-même du PS pour ne pas participer au primaire dans lesquelles il aurait été éliminé. De ce seul fait il est un candidat qui s'affirme sans aucune idéologie et d'expérience, tous ceux qui se sont toujours affirmés sans idéologie étaient des gens qui votaient à droite. Pour s'en assurer, tant son action au sein du gouvernement que le programme qu'il présente en ont la teneur. Il ne rompt ni avec la loi du marché ni avec le système et les mesures sociales ne sont que des plâtres qui vont couter au plus pauvre via la TVA et la CSG.
Le même sort que les autres.
Dans ce cadre Macron s'il est élu fera comme tous les présidents qui sont entrés dans le système depuis 1984, au bout de six mois à deux ans ils se sont rendu compte qu'ils ne pouvaient pas tenir leurs promesses. La cause en est simple les citoyens ont abandonné leur pouvoir régalien d'émettre de la monnaie en le transférant aux banques, tant est si bien, que pour en disposer ils doivent payer des intérêts alors qu'ils pouvaient l'avoir gratuitement. Secondement presque unanimement tous les citoyens se plaignent de payer des impôts et des taxes pour alimenter le budget de l'état. En clair ils attendent de l'état des services et leur refusent leurs financements. Tous ceux qui resteront dans ce schéma vous diront, pour vivre (développer l'emploi) il vous faut aller chercher l'argent des riches et leur payer des intérêts. Je n'ai pas à vous faire un dessin pour savoir ce que cela donne, car nous le vivons. Les riches s'enrichissent toujours plus et la dette publique croît.
Chut.
Alors, comment se fait-il que Macron en cet instant soit en position d'être au deuxième tour et forcément élu dans le cadre du rejet du FN avec qui il partagera la compétition ? Actuellement la côte de Hollande est de 22 %, 20 % de satisfait et 2 % de très satisfait. Si Macron est son digne successeur il bénéficie déjà d'une adhésion de 22 % puisque nous le savons Hamon est l'avatar de la primaire socialiste, désigné par les sympathisants et non par l'appareil PS. C'est donc en supplément qu'il reçoit les intentions du ralliement de Bayrou pour atteindre les 25 %, ça coule de source et bien non. Curieusement seulement 33 % d'entre eux sont certains de voter Macron selon le Cevipof, mais chut il ne faut pas le colporter. Toutefois 77 % se disent mécontents du chef de l'état et donc à ce jour aucun de ceux représentant ce mécontentement ne seront en passe d'être élu, cinquième république piège à con.
La cinquième république était faite pour assurer une stabilité gouvernementale, or celui qui sera élu sera minoritaire s'il ne rallie pas sur son programme, mais sur le rejet, comme les deux précédents président. A quand la sixième république ?