vendredi 7 avril 2017 - par Coeur de la Beauce

Clara, le magazine du féminisme politiquement correct à la française

Dans le cadre de la semaine de la presse à l'école, un périodique s'est incrusté parmi d'autres dans les enceintes scolaires, au rayon sociétal. "Clara", revue bimensuelle, se veut féministe tendance branchée. Le bidule est imprimé rue d'Aligre, à Paris, à proximité du quartier du Marais, le bastion LGBT de Paname.

Militer pour le droit des femmes est très noble. S'insurger contre les violences faites aux femmes est même un devoir. Mais faire paraitre une revue, subventionnée avec des deniers publics, pour régler des comptes et énoncer des âneries, est une autre affaire. Subventionné, car la quatrième de couverture nous rappelle que le conseil général du Val de Marne est de la partie...

La une du dernier numéro annonce la couleur. Le 23 avril, tous ensemble contre le racisme (!), rien que cela. On aurait préféré un slogan plus citoyen, du style tous aux urnes, contre le grand capital et la mondialisation libérale, contre lesquels s'engagent nombre de nos jeunes concitoyens ailleurs en Europe (prenez Podemos en Espagne). Mais comme l'a si bien rappelé Jean-Claude Michéa, la gauche militante française a fait son deuil depuis longtemps des questions économiques, pour détourner l'attention vers le communautaireClara est une illustration de cette logique.

Car une lecture attentive du contenu du périodique nous fait bien comprendre que nos militantes de choc n'entendent pas changer le monde et terrasser le capitalisme, mais seulement revendiquer le droit d'être aussi bêtes que les mâles. Les hommes sont "orgueilleux", "lepénistes" (!), les femmes sont victimes de toutes les barbaries. Les hystériques femen sont, bien entendu, mises en avant. Carine Delahaie (p.12) nous rappelle que de nombreuses femmes sont mortes dans les camps de concentration nazis, sans préciser les raisons politiques (anti-fascisme, religion...) de ce génocide. Pour notre militante, elles sont mortes en tant que femmes, à la rigueur le massacre des mecs pouvait se comprendre, violence masculine oblige... Carine ne voit pas plus loin que sa "communauté" sexuelle. En plat de résistance, Gwendoline Coipeault nous propose dix pages consacrées à la "menace réac" en France.

Tout y passe. Manif pour tous, of course, car la brave et honnête femme au foyer est une abomination pour nos militantes parisiennes, Fillon et Marine Le Pen (la seule nana mise à l'index dans la revue), les catholiques ultras de Civitas (la religion, quelle horreur !) et l'affreux épouvantail de service Alain Soral, qualifié de macho nazillon.

En prime, la paisible Pologne a droit à deux pages pour rappeler que ce pays gouverné par un parti nationaliste est réac', gouverné par des "blancs, hétérosexuels et catholiques" (p.17), que Varsovie est une capitale de curetons et qu'il est difficile pour deux femmes inverties de s'afficher ensemble dans la rue (!). Pour avoir visité l'endroit en février dernier, je confirme que Varsovie est une ville propre et sûre, sans bandes de jeunes ni inciviltés, où les églises sont remplies de fidèles polis et bien élevés. En revanche je n'ai pas constaté d'agressivité à l'égard des femmes qui se baladaient ensemble dans le Centrum. On se balade avec plaisir dans le quartier de la gare centrale où les gens s'excusent quand ils frôlent un passant, et cèdent volontiers le passage. Rien à voir avec les gares parisiennes, où les attitudes, la délinquance et la sâleté semblent davantage convenir à Carine et à Gwendoline qu'une ville polonaise où la civilisation a encore force de droit.

Après un article inévitable sur la prostitution (à Cuba), place au cinéma avec un topo sur le navet subventionné par le CNC "Chez nous", axé sur la marinisation des classes populaires. Puis clap de fin avec, pour une touche d'humour, une note de lecture sur les aviatrices soviétiques de la deuxième guerre mondiale, dont la... "virilité" est mise à l'honneur !

Bref, du baragouin convenu, communautaire, sectaire voire discriminatoire à l'égard des hommes, perçus comme des ennemis dont il faut prendre les places. La religion, les principes, l'éducation et la lutte des classes (la vraie), la remise en cause du grand capital, nos militantes de choc s'en fichent. Seul compte leur épanouissement personnel au détriment des autres. Plus grave, elles engendrent l'extrêmisme par leur attitude et leur manque de culture, tout en siphonnant les deniers publics par les subventions qu'elles touchent.

Il y a trente ans, le regretté Cabu sortait Madame Beauf, caricature de la femme rurale de droite, égoiste et raciste. Clara nous présente aujourd'hui Mademoiselle Bof, caricature de la femme urbaine de gauche bobo égocentrique et sectaire, tout aussi antipathique que son alter ego droitiste. Mademoiselle Bof veut les mêmes droits que les mecs, sur les emplois les plus tranquilles et les mieux rémunérés. Avez-vous remarqué que nos féministes de choc ne réclament jamais l'égalité des sexes pour les emplois du BTP ? Combien de lectrices de Clara bossent sur un chantiers ? Ou avec un camion à poubelles ? Hypocrisie quand tu nous tiens...

Vivement l'été prochain que je retourne me ressourcer à Varsovie, ou mieux, à Cracovie avec sa superbe cathédrale et son magnifique château de Wavel. Libre à nos féministes de préférer la tuyauterie du centre Pompidou et la diversité culturelle de la Gare du Nord avec ses trafics et ses incivilités. A chacun ses repères. C'est aussi cela la démocratie, n'en déplaise aux sectes communautaires.

Ci-dessous : L'horreur sur pattes pour Clara et ses copines : le sulfureux Dark Soral, incarnation de la virilité, de l'intelligence critique et du refus du politiquement correct. Bref, un pur gaulois, le cauchemar de certains bobos...

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11 réactions


  • Merci aux responsables d’Agoravox d’avoir publié cet article qui est passé plusieurs fois en modération. Je précise que je suis pour l’égalité homme-femme, et qu’il ne s’agit ici que de dénoncer des gens en pleine dérive communautaire voire « raciste » anti-mecs.


  • LE CHAT LE CHAT 7 avril 2017 20:54

    Aussi nul que les femen !


  • troletbuse troletbuse 7 avril 2017 23:29

    Clara
    Ils n’ont pas encore osé mettre Clara Morgane mais ça viendra smiley


  • captain beefheart 8 avril 2017 01:31

    Elles auraient pu inclure un article sur Valentina Terechkova,première femme kosmonaute,mais peu de féministes sont au courant.


    • mmbbb 8 avril 2017 10:18

      @captain beefheart ou une belle image de Marie Curie ou de Mme Ada Lovelace, Jean Ichiah lui rendit hommage en prenant son prenom pour son langage programmatique qu il crea Cette femme fut une illustre mathémacienne ai XIX siecle Et tant d’autres femmes qui furent des exemple comme Mme De Gaulle Genevieve Anthonioz resistance Ces femmes qui nous font respecter les femmes, les feministes le contraire. L ’education nationale est devenu l antichambre de la formation ideologique de la gauche la plus retrograde la plus miserable la plus vil Il n’est pas etonnant que M Onfray ait ete mis a l index de ce nouveau Saint Office de la bien pensance


  • mmbbb 8 avril 2017 10:31

    « Avez-vous remarqué que nos féministes de choc ne réclament jamais l’égalité des sexes pour les emplois du BTP » a l auteur pas tout a fait vrai, exemple les feministes méprisaient le militaire dont le fusil n’etait que le prolongement phallique. Ces memes feminsites promeuvent désormais les femmes dans les carrieres de l armee Plus con qu une féministe tu meurt Les memes qu ils veulent promouvoir au nom de l’egalite la GPA . Cette gestation pour autrui est le fer de lance de la lutte de LGBT, plus la femme se libere plus elle se rappoche de la condition bovine puisque cette technique est employe depuis des lustres dans l elevage. Et la ce n’est pas de l’esclavage des corps puisque ces corps porteurs sont des femmes pauvres, ce n’est pas de l’exploitation de l homme par l homme puisque Marx n’avait pas defini l’exploitation de la femme par la femme. Imagerions nous une femme bourgeoise du XVI se faisant engrosser par une pipette pour la bonne cause ?


  • eric 8 avril 2017 10:59

    Avez-vous remarqué que nos féministes de choc ne réclament jamais l’égalité des sexes pour les emplois du BTP ?

    Exactement. A Moscou, il y a des femmes en touloupe qui cassent la glace à coup de barre à mine sur les routes en hiver. Une autre gueule !
    En Pologne, non seulement elles sont égales, mais en plus on leur baise la main. Une autre gueule aussi.

    La lutte contre le féminisme doit être mise au même rang que celle contre l’écologie. Dans les deux cas, leur horizon indépassable est l’élimination de l’humanité, ou du moins de sa plus grande part, soit symboliquement, soit réellement.

    Merci pour cet article qui montre le risque qu’il y a désormais à confier nos enfant à ce qui fut l’école de la république et est devenu le champs d’épandage des alterécolosbio.


    • foufouille foufouille 8 avril 2017 13:59

      @eric
      c’est pas a même carrure ni la même taille.
      une soldate portera un petit paquetage, rarement la 12.7.


  • Agafia Agafia 8 avril 2017 14:03

    Les féministes sont devenues d’une connerie et d’une intolérance sans nom.

    L’égalité c’est quand ça les arrange et leur anti-racisme aveugle me gonfle.

  • popov 8 avril 2017 14:11

    Le prototype de la féministe française, c’est un peu la lugubre Simone de Beauvoir qu’il ne fallait surtout pas appeler Madame Sartre comme l’avait fait la presse japonaise lors de la visite du couple à la gauche japonaise en pleine effervescence à cette époque, un peu pour se venger subtilement de l’attitude dédaigneuse de Sartre qui aura surtout laissé le souvenir d’un bourgeois prétentieux qui se plaignait tout le temps de ne pas trouver sa marque de cigarettes.


    Pour ceux qui s’intéressent à un féminisme qui allie la lutte de classe, je conseille de taper « Domitila Barrios de Chúngara » sur google.

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