jeudi 29 octobre 2009 - par Henri Diacono

Colonialisme, pillage et exotisme

 Le colonialisme perdure. D’une part sous ses uniformes des siècles précédents, avec, comme toujours, de faux prétextes, les armes et leur cortège de linceuls, et, d’autre part, depuis quelques années, sournoisement et selon une nouvelle stratégie, qui lui a permis de s’installer dans plusieurs continents en toute « légalité ».

 Dans ce dernier cas, le colonialisme « new look » ne tue pas. Il affame !

 Lentement mais sûrement, il sème la famine dans plusieurs des nations où il s’est infiltré afin de s’empiffrer, remplir les panses des siens, sans bourse délier ou presque

Il y a peu, outrées, puis compatissantes et enfin larmoyantes, les nations les plus riches de la planète, hantées d’une saine morale saupoudrée de tartufferie, crient à tue tête qu’un peu partout de par le monde, des milliers, que dis-je, des dizaines de millions d’humains crèvent de faim. Et de surtout pointer à nouveau du doigt, images télévisées (souvent insoutenables) à l’appui, l’Afrique dans son ensemble avec, en prime de la monstruosité, les contrées dites subsahariennes.

 Ethiopie, Soudan, Congo, Centre Afrique etc… n’arrivent plus à nourrir leurs peuples, dit-on ?

 Mais, cela va de soi, ces mêmes nantis imités par l’ONU ont oublié de dénoncer le fait que les millions d’hectares de terres arables de ces affamés sont cultivées (à « haut rendement ») par et pour d’autres. L’Inde, le Qatar, l’Arabie Saoudite, le Koweït et surtout la Chine s’en donnent ainsi à cœur joie (tout comme, ô surprise, en… Russie et au Brésil où autant de terres sont mises à leur disposition mais dans d’autres conditions).  

 Louant d’immenses lots, domaniaux la plupart du temps, donc avec l’aval du pouvoir local, à des prix dérisoires (moins de 7 euros par an l’hectare en Ethiopie), ou les achetant, pour trois fois rien, à des particuliers, ces vautours d’un nouveau genre défrichent, labourent, sèment, arrosent et moissonnent, légumes, fruits et riz, à leurs frais, avec leurs hommes et selon les techniques les plus avancées, pour finalement expédier l’intégralité (vous avez bien lu, l’intégralité) des récoltes chez eux.

 Sous les yeux envieux et effarés des autochtones, africains faméliques au ventre creux, agonisant à petit feu par la charité du FMI ou des associations caritatives qui se sont bien gardés de les aider directement à cultiver eux-mêmes leurs propres terres en leur fournissant équipements et conseils nécessaires.

  Ayant été dépouillé depuis belle lurette, par la volonté mercantile de ses dirigeants, des immenses richesses de son sous-sol (pétrole, uranium, diamants, fer etc…), ce continent qui aurait donné naissance à l’Homme voilà des millions d’années, se voit désormais  privé de son propre pain quotidien.

 

 Afrique toujours, mais dans le Nord cette fois. Au Maroc plus précisément. Une région très prisée par les européens « bobos », français pour la plupart, en mal d’exotisme et de …profits faciles. On s’y installe sans vergogne et on y affiche avec un aplomb déroutant une attitude de gros patron à la dégaine coloniale et au propos paternaliste.

 On n’affame plus, on attaque la dignité en faisant preuve d’une condescendance… méprisable.

 Trois sujets télévisés d’un magazine consacré au pays, diffusé récemment sur une chaîne française de grande écoute ont donné le ton. Tous trois étaient axés sur « la réussite » de nouveaux pionniers tricolores, installés pas loin de Marrakech, bien entendu. Pour s’installer dans ce nouveau nirvana, deux de ces « émigrés » ont quitté Paris et Cannes, et le troisième, un « caldoche », la Nouvelle Calédonie.

 Mêmes discours, mêmes arguments, même dédain pour les gens du cru. Mêmes attitudes conquérantes devant les caméras et les micros. Même suffisance provocatrice. Et d’expliquer qu’ils sont venus là parce qu’entre autres, « la terre y est vendue à un prix très intéressant… qu’en dehors des villes on n’y paie pas d’impôt foncier… et surtout, surtout que la main d’œuvre y est abondante, obéissante et ne coûte pas grand-chose…. » Et de pérorer ainsi devant des dizaines d’employés marocains, jeunes pour la plupart, timides et serviles, dans un palais destiné à être transformé en hôtel de grand luxe, pour l’émigré parisien (une femme), ou au centre d’un atelier immense où se construisent les maquettes « grandeur nature » de bateaux luxueux, pour le cannois, ou enfin, dans une immense discothèque à ciel ouvert où, selon le « caldoche », la jet set internationale, et non locale, vient souvent se distraire.

 

 Afrique encore et toujours dans sa bande méditerranéenne. Dans ces régions où le véritable syndicalisme n’existe pas, ou si peu (toujours aux ordres du pouvoir), le colonialisme dédaigneux s’est, il est vrai, infiltré voilà longtemps, masqué et insidieux.

  A travers une myriade de sociétés et avec la complicité de sous-traitants locaux, servant de paravents très bien rémunérés, il ferme, par exemple, les yeux sur les centaines de milliers d’humains qui turbinent pour lui, sans le savoir, une douzaine d’heures au quotidien, dans des manufactures ou ateliers, du lundi, au dimanche souvent inclus.

 Là se fabrique des produits exclusivement réservés à l’Europe, fabriqués pour des salaires mensuels dérisoires qui n’excèdent pas l’équivalent de 130 euros en monnaie locale, qui ignorent les « heures supplémentaires » et que l’on verse presque toujours avec deux à trois mois de retard.

 Des milliers d’esclaves du 21° siècle qui du jour au lendemain, en fonction des humeurs du marché européen ou international, se retrouvent sur le carreau, temporairement ou définitivement, sans aucune indemnité ni aucun secours, les lois et services sociaux, lorsqu’ils existent dans ces contrées, n’étant qu’une peau de chagrin.

 

 Pauvre Afrique. Le colonialisme y campe toujours. Son visage a peut-être changé mais pas son appétit. Il a su conserver la même envie de s’emplir les poches à moindre frais, voire piller sans aucun remords. Il y campera d’autant plus longtemps qu’il a su associer à sa goinfrerie les chefs locaux, ses frères.

  Jusqu’au jour où les peuples africains se réveilleront, c’est-à-dire dans plusieurs décennies ou quelques…siècles.   

 



30 réactions


    • abdelkader17 29 octobre 2009 10:22

      @Beabck

      "Les produits marocains concurrencent les produits Français et la faiblesse des salaires et charge au Maroc est en train de tuer à petit feu nos paysans en France.
      Le mondialisme n’est pas comparable au colonialisme car lui avait un but « civilisateur », le colon ne faisait pas qu’exploiter les richesses et les hommes, il construisait aussi des écoles, des hôpitaux, des routes et des voies ferrées, chose que le mondialisme n’a que faire.
      "

      C’est votre réflexion si on peut la nommer comme telle qui est d’une stupidité abyssale,c’est nouveau ça vient de sortir c’est le paysan Marocain qui tue l’agriculture Française,pour moi il serait plus intéressant de mettre en lumière les véritables assassins de l’agriculture mondiale , c’est à dire les multinationales agro alimentaires,l’OMC et les plans d’ajustement structurels du FMI pour les pays que l’on ose appeler en voie de développement.
      Ce sont ces structures qui en captant l’essentielle des ressources mondiales et en imposant leur diktat et leur modèle qui ont détruit des l’agricultures locales et nationales.
      Vous ne voyez qu’en terme de France ,allez donc voir en Afrique les résultats de ces processus,c’est surement les endroits ou l’expérimentation est poussée à son paroxysme.
      Si votre colonialisme était si parfait pourquoi les indigènes ont ils pris les armes pour le combattre ?L’Algérie a mis les colons à la porte ,pendant 130 ans aidés des militaires le peuple algérien aura souffert de la prétendue mission civilisatrice de la France,il y a une très grande différence entre la situation d’hier et celle d’aujourd’hui l’algérien ne dépend plus du bon vouloir de son maitre blanc n’en déplaise au tentative de réhabilitation de la saloperie coloniale.


    • Henri François 29 octobre 2009 11:03

      Commentaire aussi stupide et enfantin, mon cher Beabeck. Vous continuez à lire ou regarder les anciens pays colonisés, notamment par la France, avec les yeux du plus « obtus » des colonisateurs à casque de liège conquérant sur le chef.
      La mondialisation n’est que le paroxysme de la colonisation. Un pillage organisé.
      De surcroit vous vous contredisez lorsque vous citez les paysans marocains préférant travailler pour des patrons étrangers qui, ne vous en déplaise, préfèrent exporter vers l’Europe - ou la France comme vous l’indiquez justement - la quasi totalité de « leurs » récoltes plutôt que de la commercialiser localement.
      N’est ce pas de la colonisation déguisée ?
      Quant au but civilisateur du colon, laissez moi rire. C’est peut-être étouffés de « civilisation » que les peuples « colonisés » ont du se baigner dans le sang pour retrouver leur dignité ? 
      Merci de m’avoir rappelé que l’Afrique est peuplée d’ethnies différentes, comme l’Europe et la France sont peuplées de « castes » différentes.


    • abdelkader17 29 octobre 2009 11:22

      erratum:aux tentatives.


    • King Al Batar Albatar 29 octobre 2009 11:55

      « Le mondialisme n’est pas comparable au colonialisme car lui avait un but »civilisateur« , le colon ne faisait pas qu’exploiter les richesses et les hommes, il construisait aussi des écoles, des hôpitaux, des routes et des voies ferrées, chose que le mondialisme n’a que faire. »

      C’est exactement le type de discours que je trouve scandaleux en 2009. Il construisent des école et des hopitaux, oui mais pour les blancs seulement.

      Puisque toi tu as vecu longtemps en Afrique, peut etre pendant ta scolarité tu peux m’indiquer combien de noir tu avais dans ta classe ? 1, peu tre 2, le fils d’un ministre ca doit etre ca non ?

      Il n’y a aucun coté positif au colonis. Les colonies c’est allé chez l’autre, lui voler ce q’il lui appartient pour enrichir la France par exemple. Qui t’as dit que les peuples colonisé avaient envi de ce civilisé, qui t’a dit qu’ils n’etaient pas civilisé, et qui t’as dit que notre civilisation est un exemple à suivre.

      Et puis il ya une autre différence aussi entre le mondialisme et la colonisation, c’est que bien souvant le colon pouvait tuer un colonisé sans qu’on le fache chier, dans la mondialisation on laisse les colonisés se tuer entre eux. Dans tous les cas c’est toujours les meme qui meurent.


    • Massaliote 29 octobre 2009 13:37

      Exact, j’en connais qui ne vont pas aimer ce commentaire.

      A l’attention des « opprimés perpétuels », un certain Yersin a mis fin aux épidémies de peste qui ravageaient régulièrement l’Indochine, faisant des millions de morts. Rôle « négatif » de la colonisation, sans doute.


    • Massaliote 29 octobre 2009 13:39

      Je répondais à Beabck


    • jules simon 29 octobre 2009 18:06

      Le post colonialisme ce n’est pas uniquement le mondialisme, tout ne se base pas que sur les couts de production.
      Cela fait longtemps les puissances économiques abusent de leur pouvoir de négociation lorsqu’elles traitent avec les nations les moins puissantes. http://nouvellesociete.free.fr/autres/3_fiche_14_developpement,_colonialism e_et_inegalites.pdf
      Cela a ete le cas pour l’exploitation des matieres premieres ce qui etait grave cela l’est maintenant pour les terres arables ce qui est dramatique.

      Vous dites :
      « Les produits marocains concurrencent les produits Français et la faiblesse des salaires et charge au Maroc est en train de tuer à petit feu nos paysans en France. »

      oui mais ce sont dans la majorite des entreprises francaises installees au Maroc qui developpent l’importation des produits marocains en France. Et que dire de l’importation partout en Afrique de produits agricoles Europeens subventionnes.

      Je ne commenterais meme pas de votre vision « positive » de la colonisation, cela a deja fait l’objet d’un debat.


    • Henri François 29 octobre 2009 11:33

      A Kitamissa,
       Heureusement que le lyrisme existe encore dans cet univers désséché car par trop aseptisé.
      Que vous le vouliez ou non, du Nord au Sud, en Afrique, continent d’une richesse inouïe, pillée par bon nombre de puissances étrangères, les peuples, je dis bien les peuples vivent pour la plupart au seuil de la misère telle que nous l’évaluons en France ou en Europe. 
      Et ne me parlez pas de PIB ou de tout autre « unité de mesure de richesse » version occidentale, quant au salaire indiqué de 130 euros mensuels, si vous avez bien lu, il s’agissait de l’Afrique du Nord. Or dans cette bande littorale un tel salaire est dérisoire.
      Je sais que nombre de retraités européens ont planté leurs revenus plus que moyens au Maroc ou en Tunisie, pas en Algérie. J’en connais personnellement beaucoup. Mais ces gens là, monsieur, n’ont rien à voir avec l’espèce de ces « émigrés » français que j’ai cité. Il ne tirent pas du pays d’accueil un « profit commercial ».
      D’autre part qui dit que syndicat est synonime de CGT ? 
      Enfin laissez moi rire au sujet du triomphalisme... islamique. Voilà le mot est lâché. Celui du « démon »....


    • kitamissa kitamissa 29 octobre 2009 16:29

      Henri François ....

      votre article relève du travail d’un gamin de 6eme,....cet âge où l’on veut refaire le monde !

      je vais dire par euphémisme que vous êtes un doux rèveur idéaliste !


  • kitamissa kitamissa 29 octobre 2009 17:29

    bon...d’accord...mais l’Afrique c’est un continent ,et là vous généralisez avec l’Africain qui meurt de faim ...
    là dans votre article vous donnez dans le lyrique ...

    indiquez nous déjà les pays concernés,le revenu brut par habitant,le PIB du pays concerné,sa population,ses importations et ses exportations,sa monnaie,son régime politique !....

    si je compare le niveau de vie d’un habitant du Durban ou du Cap,avec celui d’un Habitant de Zuru au Nigéria,il y a une différence abyssale de revenus et de condition de vie ....

    d’autre part,ce niveau de vie est différent entre les pays d’Europe et ceux d’Afrique,vous citez le Maroc,justement,ce pays est ouvert depuis toujours au tourisme et à l’implantation des pays Occidentaux ,et nombre de retraités Européens vontt s’installer là bas pour le climat et pour les avantages offerts par le gouvernement Marocain,tant pour les prix que pour la faible fiscalité,et pour une pension qui suffirait à peine à vivre en France...

    ,on vit beaucoup mieux au Maroc,les retenues étant minimes,ça donne du travail aux Marocains, que ce soit dans la branche bâtiment,et pour tous les secteurs économiques,il n’y a pas de TVA à 20% et de taxes nouvelles qui s’ajoutent encore à celles existantes comme en France ...

    vous parlez des salaires ..130 € mensuels .....là bas,c’est un salaire non négligeable,et même en Europe,il y a des pays où c’est à peu près le même revenu ....

    les horaires de travail ? comme en France dans certains secteurs où l’on ne compte pas ses heures,et bien heureux de pouvoir travailler et d’apporter un salaire à la maison ....

    et puis,pas de CGT ...désolé,là bas ,y’en a pas,le Maroc c’est un royaume,et une organisation communiste serait très mal venue !.....

    là bas,c’est pas les 35 heures c’est sûr ! ........

    et puis le cliché sur l’attitude des Européens colonialistes,c’est caricatural ....

    que dire sur le triomphalisme des communautés Islamiques en Europe qui s’érigent en conquérantes jusqu’à nous imposer leurs coutumes et leurs exigences ?


    • Le péripate Le péripate 29 octobre 2009 11:54

      J’avais déjà lu des résumés de ce livre, qui paraît tout à fait intéressant. Une lecture à compléter certainement avec l’excellent « Le mystère du Capital » d’Hernando de Soto.


    • abdelkader17 29 octobre 2009 12:33

      @Beack
      Prendre en référence les thèses d’un ancien membre de Goldman sachs le repère de voyous et de criminels financiers est pour le moins amusant voir d’un ridicule profond.
      La banque mondiale cet outil aux mains de la puissance Américaine n’a pas plus de crédibilité.Comment peut on s’appuyer sur les instruments de l’aliénation des peuples pour en souligner les problèmes économiques et sociaux ?


    • jules simon 29 octobre 2009 14:36

      Beabck,

      je suis d’accord dans la globalite avec l’analyse de D. MOYO meme si certaines idees avancees sont au premier abord difficiles a accepter.
      Oui, l’aide a l’Afrique, et surtout la gestion qui en est faite, peut etre un frein au developpement economique des pays concernes.
      Oui, il etait illusoire de penser qu’imposer la democratie, ou au moins le multipartisme, amenerait aux pays Africains un developpement economique comparable aux democraties occidentales.

      Mais cela ne change rien aux problemes que denonce l’auteur de cet article.

      Comment accepter que les terres arables soient utilises par des entreprises etrangeres pour produire et exporter totalement des denrees alimentaires sous les yeux des populations autochtones qui meurent de faim.

      Je ne sais pas depuis combien de temps vous n’etes pas retournes en Afrique mais je peux vous assurer que dans de nombreux pays la situation des populations ne fait qu’empirer (voir les « emeutes de la faim » de 2008)


  • fouadraiden fouadraiden 29 octobre 2009 13:14



    Juste description qd on s’attache à décrire l’essentiel. Et le côté psychologique des conséquences du colonialisme ressort bien.

     l’historien qui voudrait voir avec ses propres yeux le colonialisme à l’oeuvre devrait observer in vivo des expatriés occidentaux , ou pour ceux qui n’aiment pas les voyages , les ex- colonisés survivre dans les ghettos occidentaux. l’héritage de ce partage est colonial, les deux faces d’une même pièce bien évidemment. Expatrié/ Immigré dérive du rapport Colon/Colonisé.

    Au Maroc le spectacle est encore plus terrible à contempler , on y retrouve à l’état presque sauvage tous les rapports de force qu’imposait le colonialisme occidental aux sociétés qu’il dominait hier. Brutalité du pouvoir , corruption de la société et salaires derisoires ( on trouve 70 euros/mois pour 14h/jour). on croit fuir le racisme colonial mais on y est confronté brutalement avec, naturellement , la complicité des dominés eux-mêmes. Dans ces conditons Il n’est pas étonnant que le monde libre occidental felicité les Mohammed 6 , Boutefflkika et autres Ben Ali et resfuse aux Iraniens le prix de leur indépendance, l’Atome.

    malheureusement il n’y a pas gd-chose à faire , du moins tant que les occidentaux domineront et que rien ne s’opposera efficacement à leur hégémonie la règle sera la même.

    mais bon c’est un peu facile d’accuser les autres car au fond les seuls responsables de cette situtaion inégalitaire sont les dominés eux-mêmes , qui ne font aucun usage de leur liberté et « se laisse » dominer par la liberté des forts.

     Et pour camoufler tt ce pipi de chat l’ occident propose à ses dominés une réflexion sur l’identité des dominants et la valeur de sa domination. Pour nous faire rire bien sûr.


  • ASINUS 29 octobre 2009 13:18

    j adore les leçons sur le colonialisme qui 50 ans aprés sert encore de référent a des intellos qui cautionnent ainsi les prevaricateurs locaux.

    Perso chaque fois que je lis leur demonstration ex cathedra je pense a la RSA 
    le jardin d eden ou selon l oms
    l esperance de vie du noir sud africain a chutés de 12 ans
     le jardin d eden ou le taux de scolarisation le plus elevé d afrique a perdu
    17 point en 12 ans
     ce jardin d eden ou les dirigeants ANC tous ethniquement homogenes eux tiens tiens se sont coulés dans les vestes des anciens « opresseurs » et se partagent postes et prebendes claniquement
     ce jardin d eden ou par incompetence et interets financiers les apparatchiks de l anc laisse le sida ravager les townships et les bantoustans

    yep pauvres zoulous , pauvres bantous xosas et buchmens ,
    les dieux sont tombés
    sur la tete


  • abdelkader17 29 octobre 2009 13:40

    @Beabck
    Ce n’est pas son cursus qui est suspect, c’est son appartenance à ces organismes pour le moins agents actifs de la misère du monde qui est suspect.
    Quelle belle pirouette , toujours et encore l’antisémitisme supposé des autres,moi je vous parle du résultat des expériences coloniales Française de rien d’autre ,je ne suis promoteur de la culture de l’excuse « les élites » issues des mouvements de décolonisation sont les premiers fossoyeurs de leurs indépendances,cependant les métropoles tirent toujours bénéfices de ces situations,à travers le néocolonialisme des multinationales et des pantins qu’elles mettent en place et protègent.
    Les Réseaux de la France à fric de Foccart ne sont pas un mythe,ils sont toujours à l’œuvre.
    Comme dit mon ami Fouad, apporter sa caution morale aux dictatures Algériennes, Marocaines, Tunisiennes ou Gabonaises et nous jouer la partition comique de la promotion des droits de l’homme est pour le moins incohérent,voir relève de l ’imposture intellectuelle.


  • abdelkader17 29 octobre 2009 14:14

    @Beabck
    Les massacres de Madagascar et celui des sénégalais du camp de Thiaroye et bien entendu j’en passe,je n’ai jamais dis que la situation n’était pas plus complexe ,je vous dis que l’ère coloniale à loin d’avoir été ce long fleuve tranquille, parsemé de constructions et de réalisations Françaises.
    Il fauit arrêter cinq minutes, de nombreuses multinationales Françaises sont présentes en Afrique, Les Bolloré, les Lafarge, Elf ,la situation de quasi monopole d’air France, soyons sérieux quand même.
    L’ancien pré carré Français est très convoité c’est de bonne guerre,c’est la guerre économique tout simplement.


    • projetX projetX 29 octobre 2009 15:11

      heureusement qu’elles y sont les multinationales, sinon il y aurait quoi en afrique ???




    • jean 29 octobre 2009 17:42

      projetx (quel nom !) facile à répondre.
      Déja ce qu’il n’y aurait plus :
      -les dictateurs
      -l’armée française
      Ce qui reviendrait :
      -la faune
      -la flore
      -la vie dans des villages
      Cela vous va ?


  • Arunah Arunah 29 octobre 2009 14:58

    En présence d’un gisement de kaolin, il y a plusieurs possibilités : on peut l’utiliser pour des peintures corporelles - très amusantes d’ailleurs - ou inventer la porcelaine. Pour son malheur, l’Afrique n’a pas inventé la porcelaine, ni quoi que ce soit d’autre d’ailleurs...
    Ceux qui hurlent au colonialisme, à l’exploitation et se posent en éternelles victimes ne prennent jamais en compte l’incompétence et l’incurie généralisées en Afrique, non plus que le manque d’initiative, d’esprit d’entreprise et de goût pour le travail. Quand l’esprit tribal prime toute autre considération, il n’a pas lieu de s’étonner des résultats catastrophiques et ce n’est pas la faute des blancs. 


    • jean 29 octobre 2009 17:47

      Incroyable poste noté à 5 !!!! en gros si je ne sais quoi faire de mon sous sol
      pas grave les blancs sauront et viendront le prendre pour leurs tasses de thé
      c’est la ré-incarnation de frocard ????


  • abdelkader17 29 octobre 2009 15:36

    @Beack
    c’est vrai que pour l’humanisme occidentale et ses massacres de masse 60 africains une goutte d’eau dans l’océan.
    Je n’ai pas de voiture et je n’en veux pas, la question ne se pose donc pas.


  • Lisa SION 2 Lisa SION 2 29 octobre 2009 18:46

    Bonjour,

    je viens de lire tout l’article et le fil, et il en ressort un caractère relativement compassionnel.

    Je souhaiterais apporter deux chiffres qui devraient permettre de comprendre le pourquoi tant d’années de soutien pour rien : 400.000.000.000 de dollars, c’est le chiffre d’affaire de la pub de par le monde...le huitième de ce chiffre suffirait à multiplier par deux le revenu de tous les pauvres.

    Mais surtout depuis 1900, 20 présidents Africains, alors au pouvoir, ont été assassinés :


    - en 1963 : Sylvanus Olympio, président de la rép. du Togo


    - en 1966 : John-Aguiyi Ironsi, président de la rép. du Nigeria


    - en 1969 : Abdirachid-Ali Shermake, président de la rép. de Somalie


    - en 1972 : Abeid-Amani Karumé, président de la rép. de Zanzibar


    - en 1975 : Richard Ratsimandrava, président de la rép. de Madagascar


    - en 1975 : François-Ngarta Tombalbaye, président de la rép. du Tchad


    - en 1976 : Murtala-Ramat Mohammed, président de la rép. du Nigeria


    - en 1977 : Marien Ngouabi, président de la rép. du Congo-Brazzaville


    - en 1977 : Teferi Bante, président de la rép. d’Ethiopie


    - en 1981 : Anouar el-Sadate, président de la rép. d’Egypte


    - en 1981 : William-Richard Tolbert, président de la rép. de Liberia


    - en 1987 : Thomas Sankara, président de la rép. de Burkina-Faso


    - en 1989 : Ahmed Abdallah, président de la rép. des Comores


    - en 1989 : Samuel-Kanyon Doe, président de la rép. de Liberia


    - en 1992 : Mohammed Boudiaf, président de la rép. d’Algérie


    - en 1993 : Melchior Ndadayé, président de la rép. du Burundi


    - en 1994 : Cyprien Ntaryamira, président de la rép. du Burundi


    - en 1994 : Juvénal Habyarimana, président de la rép. du Rwanda


    - en 1999 : Ibrahim Barré-Maïnassara, président de la rép. du Niger


    - en 2001 : Laurent-Désiré Kabila, président de la rép. du Congo-Kinshasa.

    Cela suffit à expliquer qui se cache derrière le masque de la « démocratie à l’africaine » et le coup de pied dans la fourmilière que mériterait de donner la justice et la presse française, si elles étaient libres, au regard du procès de l’Angolagate...


  • frédéric lyon 29 octobre 2009 19:02

    Le développement phénoménal de la Chine, de l’Inde, ou de l’Amérique du Sud, qui rattrapent les pays développés à marche forcée, pose de façon de plus en plus cruelle le problème du sous développement persistant de l’Afrique et du Moyen-Orient.


    Dans ces deux régions du monde, un partie minoritaire de l’Humanité se révèle incapable de résoudre ses problèmes et la solution passera sans doute par une mise sous tutelle économique, sinon politique, sous le contrôle des organisations internationales.

    Car on ne pourra plus se satisfaire longtemps d’une réponse qui consiste à nier toute forme de responsabilité dans cette situation déplorable, pour la rejeter d’une façon qui est de plus en piteuse et de moins en moins convaincante sur le « colonialisme ».

  • Arunah Arunah 30 octobre 2009 12:26

    @ Pasou

    Pas d’accord pour l’Afghanistan ! 
    L’Afghanistan, certes jamais colonisé, mais souvent envahi et convoité - les Britanniques sont restés en pointillés pendant quatre-vingts ans et sont repartis de leur propre chef, tellement les Afghans leur menaient la vie dure... l’Afghanistan donc est dans un triste état mais après avoir été envahi et martyrisé pendant trente ans par différentes armées dotées de moyens techniques très supérieurs. Pensez-vous que la France serait en meilleur état après trente ans d’invasions ?
    Par ailleurs, l’Afghanistan a connu des périodes de civilisation brillante, érigeant des monuments magnifiques ornés de carreaux de céramique turquoise et cobalt - tout cela maintenant à l’état de ruines irrécupérables et a lui-même envahi et régné sur ses voisins - l’Inde en particulier, influençant largement les cultures locales. L’Afghanistan a donc été un civilisation féconde et ce depuis l’Antiquité. Il a certes raté le tournant de la modernité mais je doute que les moyens employés pour le moderniser soient efficaces... Son malheur est d’avoir été convoité à la fois par les Russes et les Anglo-Saxons pour contrôler et verrouiller l’Asie Centrale.
    Lisez donc Michael Barry sur l’Afghanistan, vous serez ébloui... 
     


  • vudusudouest 18 novembre 2009 21:07

    Il n’y a peut-être pas que l’« Occident », car on est toujours le colonisé de l’autre ou d’une autre manière, la Chine laisse loin derrière elle l’histoire des concessions occidentales qui la dominaient, la« colonisaient »,Empire Milieu rongé et miné , l’avènement de la république Sun Yat Tsen, de Chang Kai Tchek puis l’avénement du communisme et du Maoisme puis les réformes économiques d’un Teng Tsiao Ping et finalement une Chine autoritaire et turbo-capitaliste qui colonise à son tour les marchés occidentaux et évince ces mêmes occidentaux d’Afrique...

    Je me méfie de cette vision unilatérale d’un colonialisme qui aurait été absolument et seulement abominable, un colonialisme qui même s’il eut des aspects bien critiquables, a tout de même produit de temps en temps des Senghor qui ne firent pas de leur pays(le Sénégal) une tyrannie sanglante contrairement à d’autres en Afrique ou en Asie.
    Le colonialisme des baïonnettes n’était certes pas bien sympathique mais il apporta aussi son petit lot d’hôpitaux , d’édifices publics encore debout aujourd’hui, des élites et au final aussi dôté ces peuples colonisés d’une conscience nationale qui n’était peut-être pas si évidente auparavant (y avait -il une véritable conscience nationale algérienne sous l’occupation ottomane alors que c’est bien sous l’occupation française qu’elle s’est forgée). Un mal a produit des biens et inversement, le bilan est gris plutôt que blanc ou noir.


  • vudusudouest 18 novembre 2009 21:15

    Cela dit il ne s’agit pas bien entendu de dédouaner le colonialisme de ses méfaits, mais comme partout, ceux qui l’ont subit en ont peut-être aussi retirés aussi quelques bénéfices, mais n’en sont pas sorti avec la même réussite politique ou économique ( la Corée du Sud colonie du Japon , le Sénégal colonie de la France sont devenus des états de droit relativement démocratiques, la Corée du Nord, le Viet-Nam et la Sierra Léone ont suivi des chemins inverses).


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