lundi 12 janvier 2015 - par oscar fortin

Comment en arrive-t-on à tuer le coeur humain ?

 Je parle, évidemment de ce cœur qui fait de nous des humains. Ce cœur qui sait ressentir la joie, les peines, les souffrances et qui ne peut supporter la cruauté des crimes qui se commettent. Ce cœur résiste aux guerres fratricides, aux grandes injustices qui laissent dans l’abandon près des deux tiers de l’humanité. Il est plutôt artisan de paix, de solidarité, de vérité. 

Un des grands défis des « va en guerre » est celui de prendre le contrôle des émotions et des sentiments de ceux et celles dont la mission sera de tuer, sans aucun état d’âme, hommes, femmes et enfants. Jusqu’à tout récemment cette prise de contrôle se faisait à travers de nombreuses sessions de manipulation des esprits les conduisant à voir toute la cruauté humaine des personnes qu’ils auraient à éliminer. Une véritable opération de diabolisation des ennemis potentiels. Cette méthode est clairement décrite dans un roman écrit sous fond historique. Les anonymes, de R.J. Ellory. Ce dernier conduit le lecteur jusque dans les coulisses de ces conditionnements. 

« Installé dans une petite salle du complexe de Longley décoré comme un cinéma, j’avais visionné les films : et, sur l’écran devant moi, Dennis Powers avait demandé à ce qu’on me montre plusieurs bobines de 16 mm. Je les regardai sans rien dire. Powers assis à mes côtés fumait comme un pompier pendant que défilaient devant moi des décapitations, des pendaisons sommaires, des enterrés vivants, des éviscérations, des viols et des exécutions sur le bas-côté d’une route. Peut-être qu’il s’attendait à ce que j’aie la nausée. Peut-être qu’il s’attendait à ce que je détournerais le regard, horrifié de voir ces gens massacrés—mais je ne le fis pas. Un jeune homme, 16-17 ans au plus, était traîné loin d’une porte derrière laquelle il se cachait. On lui tranchait la gorge, et deux hommes s’appliquaient ensuite à faire passer la base de sa langue à travers la béance de son cou. ( …) Une petite fille de 7 ou 8 ans était ficelée dans un grand sac de toile, comme un paquet. Allongée par terre, incapable de se délivrer de ses liens, elle était piétinée sans répit. En quelques secondes, elle cessait de bouger, mais les coups continuaient de pleuvoir sur elle… 

Profitant d’un court répit entre la fin d’un film et le début d’un autre, Powers se pencha Powers vers moi et me glissa à l’oreille : “Des collabos… Ils pensent que ces enfants collaborent avec les Américains.” ( P. 300, de l’édition le livre de poche.) 

Vous aurez compris que ces criminels sans âme ni conscience sont ces ennemis où ils seront envoyés pour tuer. Dans le cas de ce roman, ce pays sera le Nicaragua sandiniste, qualifié de communiste et de sanguinaire. Ce ne sera qu’après plus de 90 assassinats et plus de trois ans dans ce pays que ce personnage, John, réalisera la grande manipulation dont il aura été victime. À la page 354 de ce roman, il dit ceci : 

“Les sandinistes tentèrent d’enrayer le déclin du pays (dirigé depuis des années par le dictateur Somoza). Ils établirent un gouvernement pour le peuple. Réforme agraire, justice sociale, redistribution des richesses. Mais nous, nous les puissants Américains, n’avons pas voulu que le peuple nicaraguayen dispose de son propre pays comme il l’entendait, exactement comme nous avions contrecarré et combattu les mêmes aspirations des Chiliens. (…) La CIA attisait la propagande antigouvernementale… Des radios pirates, basées au Honduras et au Costa Rica, expliquaient aux Nicaraguayens que le nouveau gouvernement n’était rien de plus qu’un ramassis de fantoches athées, à la botte de leurs maîtres russes marxistes, ayant juré la destruction de l’Église catholique et de tout ce à quoi il tenait chèrement.” 

Les habitués de ces analyses ne sont pas surpris devant de tels comportements et déclarations. Les nombreuses interventions des États unis dans de nombreux pays, tant de l’Amérique latine, qu’ailleurs dans le monde, ont reposé sur cette capacité de manipuler l’opinion publique et de conditionner ceux et celles don la mission serait de tuer sans état d’âme. L’élément nouveau c’est que certaines langues se délient et que les témoignages de ces mêmes assassins se font toujours plus nombreux. Ces derniers ne sont pas sans indisposer ces tireurs de ficelles qui ambitionnent le monde. Ils deviennent à leur tour la cible d’assassins anonymes dont le mandat est de les faire disparaître. 

UNE PILULE MIRACLE : la puissante amphétamine Captagon

Selon l’article que vous pouvez lire ici, cette “pilule de l’horreur” aurait été mise “en production par l’OTAN en 2011 dans les laboratoires bulgares, le Captagon. Elle est désormais produite dans tout le Moyen-Orient, en particulier en Syrie. Début avril 2014, l’armée arabe syrienne a intercepté un véhicule empli de tablettes de Captagon et de composants équivalents à une tonne de Captagon (phenidate hydrochloride), l’amphétamine qui provoque l’euphorie et réduit la douleur. Mélangé à d’autres substances, telle que le haschisch, il représente ‘’l’alimentation de base’’ des djihadistes, qui perdent la sensation de leur douleur, de celle des autres, et leur font commettre des horreurs ‘en rigolant’. 

Si une telle pilule existe vraiment et si elle est utilisée en quantité astronomique, comme le signale l’article en question, elle devient une menace constante pour l’humanité et doit être interdite de production et d’usage par la communauté internationale et tous les États qui en sont membres. Elle est tout aussi sinon plus dangereuse que l’usage des armes chimiques. Elle détruit la conscience et la responsabilité. Elle tue le cœur humain. 

Oscar Fortin

Le 11 janvier 2015

http://humanisme.blogspot.com 



6 réactions


  • Nicolas_M bibou1324 12 janvier 2015 13:44

    Vous parlez comme s’il y avait un coeur humain, c’est à dire une réaction identique à tous les hommes devant la barbarie ou le bonheur.


    C’est juste n’importe quoi.

    La vie, la mort, l’amour ou la guerre sont interprétés différemment selon la culture. La mort est un événement qui n’a rien de tragique pour les centaines de millions de bouddhistes du monde, la guerre est une chose positive pour les capitalistes pur et dur, l’amour est une simple convention pour de nombreux peuples.

    La conscience, la responsabilité ... mais arrêtez de vouloir généraliser des concepts qui ne sont compris que par une très faible minorité, tous européens, au monde entier ! Figurez vous qu’il existe des pays où même une notion aussi simple que le « non » ou le « merci » n’existe pas. Allez faire un tour au Népal ...

    Si cette pilule existe, elle change l’état de conscience de celui qui la prend. Il agira différemment après l’avoir pris. Comme beaucoup d’autres substances. Est-ce mal ? Bien ? Ces notions ne sont pas universelles. Alors votre jugement « il faut interdire parce que c’est mal », ou « parce que ça détruit l’âme humaine » ... Mais qu’est-ce que ça peut vous faire, que ça détruise l’âme humaine ? Déjà la majorité des population du monde ne comprennent même pas la notion d’âme. 

    Vous voulez imposer votre vision du monde où il existe une âme humaine et qu’il faut à tout prix la préserver, et donc détruire cette drogue ? Vous ne valez pas mieux qu’un djihadiste qui se fait sauter pour sa petite vision étriquée du monde.

    Un jour j’espère que vous grandirez, et que vous accepterez que d’autres personnes pensent différemment. Et que vous comprendrez que ce qu’il faut combattre, ce ne sont pas ces personnes qui détestent l’occident. Ce qu’il faut combattre, ce n’est pas une drogue. Ce qu’il faut combattre, c’est les gens qui veulent imposer leur vision du monde.

    Cette catégorie regroupe les politiciens de tout bord, les fanatiques, les prêcheurs, et vous.

    • Serge Charbonneau Serge Charbonneau 12 janvier 2015 13:50

      La seule chose qu’on peut vous répondre cher anonyme qui se cache derrière un bidou, c’est ceci :

      « Un jour j’espère que vous grandirez, et que vous accepterez que d’autres personnes pensent différemment.  »

      Réfléchissez, vous en avez visiblement besoin.

      Salutations,

      Serge Charbonneau
      Québec


  • Serge Charbonneau Serge Charbonneau 12 janvier 2015 13:45

    À mon sens, ce n’est pas une question que nous pose M. Fortin, c’est pour moi un constat.

    Le cœur humain est déjà sinon mort, en tout cas très moribond.
    L’humain a perdu son H majuscule.
    L’humain, le cœur humain, est comme disparu.
    Nous sommes devenus des automates sensibles à la sensiblerie, mais insensibles à l’injustice et aux atrocités commises ailleurs que dans notre cour.

    Des millions de personnes ont défilé hier dans nos Pays où généralement tout va bien. Des millions de gens marchant main dans la main avec des assassins notoires.

    Benyamin Netanyahou, le maître d’œuvre de l’horrible assassinat de milliers de Palestiniens et d’enfants à Gaza. Un massacre récent, un massacre répété.

    Nicolas Sarkozy, le maître d’œuvre de 10 000 à 30 000 assassinats en Libye, ce Pays, jadis le plus florissant d’Afrique.

    Et tous ces autres hypocrites à leur côté, main dans la main ! Il faut avoir perdu son cœur et surtout sa raison pour marcher à leur côté.

    Si les gens de Charlie Hebdo ont été sauvagement assassinés, c’est en bonne partie à cause de leurs violentes et assassines interventions dans tous ces Pays où la souffrance mène vers la folie. 

    M. Fortin dit :
    « Un des grands défis des « va en guerre » est celui de prendre le contrôle des émotions et des sentiments de ceux et celles dont la mission sera de tuer… »

    Ce n’est visiblement plus un défi, c’est une réussite.
    La démonstration nous a été faite hier. Il y avait près de 4 millions de personnes dans les rues juste à Paris !
    Tous les hypocrites qui font la guerre étaient sur la première ligne et tout le peuple était derrière eux. Lorsqu’on va attaquer le Yémen, dans les jours qui viennent, avec une volée de drones pour assassiner des dizaines ou des centaines ou même des milliers de Yéménites, les gens n’iront pas marcher dans les rues. Le cœur humain est devenu bien sélectif.

    Oui hier nous avons vu « Une véritable opération de diabolisation des ennemis potentiels. »
    Les hypocrites marchant en première ligne, hier, suggéraient et même affirmaient n’avoir absolument rien à se reprocher. Ces gens disent n’être responsables de rien. 

    Dans sa calme entrevue sur BMF-TV, avant qu’on l’abatte de dizaines de balles pour ne pas le rater, le terroriste Kouachi a dit : « Nous ne sommes pas des assassins, nous. C’est vous qui tuez femmes et enfants. »
    http://www.agoravox.tv/actualites/politique/article/extrait-telephonique-complet-de-l-48393

    M. Fortin termine avec le « captagon » cette drogue miracle, bien plus forte que allah, permet de rendre le cœur humain insensible et de le tuer. Une drogue qui permet de rendre fou et bien utile à ceux qui veulent prendre le contrôle de Pays trop souverains. Le captagon a été utilisé en Libye puis en Syrie. C’est une arme efficace et redoutable. Elle tue le cœur humain.

    Ces pauvres gens victimes du captagon commettent des atrocités sous l’influence de cette drogue, mais les hypocrites qui nous mettent au pas par l’émotion, la sensiblerie et le simplisme extrême, eux, commettent des atrocités sans aucune aide du captagon.
    Il faut bien voir qui sont les véritables responsables de l’assassinat des Charb, Cabu, Wolinski, Tigous et Cie.

    Et qui sont les responsables de l’assassinat des 30 000 citoyens libyens, des 200 000 citoyens syriens, des millions d’Irakiens et d’Afghans et des milliers d’Ukrainiens en oubliant tous les autres. 

    Il faut sérieusement se poser la question : Comment peut-on faire redevenir avec un cœur humain ? Comment peut-on, restaurer ou faire renaître le cœur Humain ? »
    Comment peut-on retrouver le cœur Humain ?
    Comment peut-on retrouver l’Humain qui mérite un grand H ?

    Doit-on vivre le pire pour accéder enfin à plus d’Humanité ?

    Tous ces constats sont douloureux et, pour ma part, totalement décourageants.

    Ces 4 millions de gens qui défilent le cerveau vide et le cœur plein d’une émotion que l’on va utiliser me découragent totalement.

    Merci de nous permettre de réfléchir, M. Fortin.

    Salutations,

    Serge Charbonneau
    Québec


    • oscar fortin oscar fortin 12 janvier 2015 17:52

      En toute honnêteté, ce cri du coeur, soutenu par un regard qui scrute au delà des apparences, me rejoint profondément et ne peut pas nous laisser indifférents. Au delà de nos différents, il y a cette humanité profonde que nous partageons et qui nous unit, peu importe nos croyances, nos idéologies, nos appartenances de races et de couleurs. C’est de cela dont nous parle M. Charbonneau et c’est à cela que son commentaire nous invite à réfléchir.


      Merci M. Charbonneau pour ce commentaire.

  • Marius Morin Marius Morin 12 janvier 2015 20:47

    À la question de Serge Charbonneau, “Il faut bien voir qui sont les véritables responsables de l’assassinat des Charb, Cabu, Wolinski, Tigous et Cie. ? Qui sont les véritables assassins de 135 enfants d’école Pakistanais, le 16 décembre 2014 à Peshawar ? Ces enfants faisaient-ils des dessins ou des caricatures sur le prophète Mahomet ou l’islam ? Bien sûr que non ! Qui visait-on au siège de Charlie-Hebdo ? Qui sponsorise, arme et drogue, encore aujourd’hui, les Talibans, les membres de l’ISIL, d’Al-Nosra, de Boko Haram, d’Al-Qaïda ou l’un de ces groupes takfiris et wahhabites ? Les terroristes d’État qui ont perdu leur âme.


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