samedi 16 juin 2018 - par Desmaretz Gérard

Commerce international & libre échange

« Tout acte économique : production - distribution - consommation - découle d'un comportement appelé principe économique, en vertu duquel tout individu souhaitant atteindre un but déterminé choisit la voie qui lui semble la plus appropriée  » Riccardo. Les ressources n'étant pas uniformément réparties à travers la planète, chaque pays est obligé d'acheter ailleurs les ressources qui lui font défaut. Un pays se spécialiste dans un domaine dans lequel il est le mieux placé pour affronter la concurrence internationale. Un pays qui voudrait produire tout ce dont il a besoin, finirait par mettre ses industries en péril. Ces dernières auront peu d'espoir d'atteindre une taille suffisante pour bénéficier d'économies d'échelle qui leur permettraient de réduire leur prix de revient. Les pays qui s'obstinent à posséder des industries qui ne sont viables qu'à partir d'une taille assez conséquente, n'ont d'autre possibilité que de les soutenir par des subventions.

Si une entreprise étrangère devient plus compétitive qu'une entreprise d'un pays tiers, elle peut être tentée de la déloger, ce qui aura pour effet d'entrainer des licenciements et d'en accroître la dette à l'étranger. La perte de productivité peut frapper plus durement certains secteurs de l'activité économique. Un pays peut protéger sa position sur les marchés étrangers par une croissance rapide de sa productivité (la productivité de la main d'œuvre d'un pays ou d'une industrie correspond à la production totale divisée par la quantité de la main d'œuvre utilisée pour la produire) ou par la stagnation des salaires.

La qualification de la main d'œuvre tient un rôle déterminant. Lorsqu'une partie de la main d'œuvre quitte le secteur manufacturier au profit des industries de services (industrie qui ne fabrique aucun produit palpable), la croissance globale de la productivité ralentit. Des industries disparaissent ou sont remplacées, ce qui pose des problèmes de transition et de reconversion. Le secteur de la Recherche et Développement est une étape essentielle pour les entreprises, l'innovation contribue à la croissance globale de la productivité tout en renforçant l'image commerciale de l'entreprise. Le secteur de l'électronique, par exemple, n'aurait pas été rendu possible sans la recherche. Si la population profite des retombées de la recherche fondamentale (le secteur médical n'en est qu'un exemple), elle ne contribue pas à son financement, ce qui en limite la rentabilisation. Le secteur privé investit très peu dans la recherche fondamentale, puisque les entreprises qui exploiteront ces innovations ne sont pas encore connues et les retombées commerciales sont incertaines.

Certaines législations défavorisent l'investissement productif et favorisent l'investissement non productif (l'immobilier par exemple) ; ce qui prévaut pour l'investisseur, c'est la perte réelle en capitaux. L'entreprise peut avoir à payer un impôt sur le gain nominal (et non sur le gain réel), même si elle a subi une perte réelle ! Des économistes recommandent d'accorder une réduction d'impôts aux entreprises en fonction de leur taux de croissance, approche qui n'est pas exempte de risques, car elle profiterait aux secteurs dans lesquels il est plus facile d'accroitre la productivité que de miser sur la recherche pour un développement en espérant un gain futur.

Des économistes soutiennent que l'intérêt national oblige à protéger temporairement les industries naissantes afin d'empêcher la concurrence internationale de les étouffer, à condition que les perspectives d'avenir de l'industrie protégée en matière de rentabilité compensent les coûts sociaux d'une telle mesure. Des pays ont mis sur pieds une agence gouvernementale destinée à favoriser les industries prometteuses en terme de retombées nationales (souvent militaires), au besoin en s'appropriant la technologie de pays tiers...

Pour déterminer les modèles de production les plus efficients économiquement, c'est l'avantage relatif qu'il convient de prendre en compte et non l'avantage absolu. Un pays a intérêt à importer un bien qu'il ne peut produire aussi efficacement que le pays fournisseur. Il lui sera ainsi loisible de produire d'autres biens provenant de secteurs dans lesquels il est compétitif afin de les exporter (cela peut être rapproché de la notion du coût de renonciation). Comme ceux-ci différents d'un pays à l'autre, chacun peut tirer profit du commerce international. L'avantage relatif laisse entrevoir que la litanie « la main d'œuvre étrangère bon marché (chez elle, et non chez nous) nous pénalise » reste infondée. Dans les faits, les travailleurs du pays exportateur et ceux du pays importateur sont en mesure de percevoir des salaires plus élevés en raison de la productivité des deux pays, et leur niveau de vie peut s'améliorer.

Dans le commerce international, les importations d'un pays sont les exportations d'un autre pays, l'offre et la demande présentent chacune deux courbes, celle du pays importateur et celles du pays exportateur. Le point d'équilibre n'intervient pas en un point situé sur l'une ou l'autre courbe (offre/demande), il faut que l'offre du pays exportateur soit supérieure à la demande, et l'offre du pays importateur inférieure à la demande. L'équilibre suppose que les exportations nettes soient égales aux importations du pays importateur. Le prix d'équilibre doit se situer à un niveau où l'excèdent de l'offre sur la demande du pays exportateur correspond exactement a l'excèdent de la demande sur l'offre du pays importateur.

Un pays qui exporte une grande partie de sa production reste dépendant de la conjoncture mondiale. Si le pays acheteur connait une récession, la courbe des dépenses s'abaisse et le pays exportateur connait à son tour une récession. Plus la valeur de la devise est faible sur le marché international, moins il en coute aux étrangers qui achètent les produits, et plus il en coute aux nationaux pour acheter les produits importés. Les gouvernements ont recours à trois méthodes pour contrôler le commerce international : les tarifs et les taxes imposés sur les importations - le contingentement fixant la quantité d'un produit étranger importé - la subvention à l'exportation versée par le gouvernement pour soutenir la réduction des prix de vente. L'augmentation des prix contribue à réduire la demande de produits importés, tandis que le contingentement réduit l'offre, ce qui entraîne une augmentation des prix. Généralement, une restriction par le contingentement entraîne une diminution de la production de ce bien, une augmentation de son prix dans le pays importateur, et une réduction de son prix dans le pays exportateur. Ce sont les producteurs étrangers et les vendeurs qui profitent de la hausse des prix dans le pays importateur, alors que dans la limitation par un tarif, c'est le gouvernement du pays importateur qui bénéficie de l'augmentation de prix. Les recettes fiscales augmentent au dépends des consommateurs et des vendeurs étrangers. Certains pays sont accusés de trop subventionner les exportations. Le dumping consiste à vendre des produits sur les marchés étrangers à des prix inférieurs aux prix pratiqués sur les marchés nationaux.

L'idée selon laquelle un pays peut être défavorisé par la faiblesse des prix des produits d'importation découle d'une thèse consistant à soutenir qu'un pays a plus intérêt à exporter qu'à importer. Si pour le pays exportateur excédentaire, les pays étrangers sont ses débiteurs, il est plus avantageux pour les consommateurs d'acheter des produits importés au prix le plus bas possible. L'idéal ne serait-il pas que les pays étrangers nous donnent ces produits afin que nous puissions mener une vie de luxe à leurs dépends. Certains d'entre nous se diront, pourquoi limiter le commerce international ? La restriction du commerce international peut aider un pays importateur à obtenir des prix plus avantageux pour ces propres produits, tout en lui permettant de protéger certains pans de son économie de la concurrence étrangère. Un tarif reste une intervention du gouvernement importateur en vue de fixer des prix favorisant les producteurs nationaux au détriment des vendeurs étrangers qui sont obligés de vendre moins cher. Résultat ? le tarif réduit le marché et les invendus s'accumulent.

Si un programme protectionniste permet de sauvegarder les emplois d'un secteur en difficulté, ce sont les consommateurs qui en subiront la rigueur en payant plus cher les produits nationaux. Cela aura une incidence sur l'épargne, les investissements et l'économie seront entravés par la mobilisation de ressources qui seraient mieux utilisées ailleurs. Comme on ne peut maintenir indéfiniment un secteur non rentable sous perfusion, les travailleurs seront obligés de se recycler pour rejoindre des secteurs que le commerce international est susceptible de rentabiliser. D'autre part, les coûts de la restructuration industrielle ne seront pas uniquement des coûts monétaires, il y aura risque de déplacement de population avec toutes les conséquences et les dépenses : la construction, la santé, l'éducation, les transports, etc. Le seul cas ou certaines restrictions demeurent tolérables, c'est lorsqu'un pays court le risque d'être coupé de ses sources d'approvisionnement en matières indispensables à son économie essentielle.

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5 réactions


  • zygzornifle zygzornifle 16 juin 2018 10:18

    Chic on va pouvoir choisir son pesticide , son insecticide , son perturbateur endocrinien donc son cancer et les tares de ses enfants , c’est « une chance pour l’UE » 


    • sahb 16 juin 2018 15:10

      oui ! le capitalisme c’est le choix !!! entre mourir de faim, de maladie ou sous les ponts !!
      on peut même croire qu’on choisit le pignouf de l’élysée choisi par bilderberg !!


  • izarn izarn 17 juin 2018 10:11

    J’en profite pour répondre à un sujet voisin : Celui de la SNCF.
    Proposé par Cros Houplon, me voici censuré, dans l’incapacité de lui répondre.
    C’est trés drole de censurer les gens quand soit meme on ne produit que des analyses sans intérét. Et puis discuter entre soi, c’est misérable. Laissons ce triste bonhomme dans son jus colombien, en train de tater de la drogue bon marché, pour améliorer la morale française.
    Cros Houplon nous fait un copié collé de Wikipédia sans aucune analyse.
    Pourquelles raisons on a réuni diverses sociétés de chemin de fer en un seule ?
    Mystère, aucune réponse. Même pas l’analyse qui est faite ici, et qui est une réponse valable, surtout dans l’esprit de Macron.
    Pourquoi la nationalisation en 1945 ? Aucune réponse du Houplon.
    En fait, il le dit lui-même sans s’en apercevoir : La destruction des lignes et l’incapacité financière de la SNCF a tout reconstruire. Donc c’est l’Etat qui s’y colle : Logique !
    Même un Roosevelt aurait la même chose ! Inutile d’etre socialo ou communiste !
    Les acquis sociaux des cheminots...Certes la retraite 10 ans avant tout le monde n’est peut-etre plus justifiée. C’est la ou ça fait mal, pour combattre la régression sociale. Macron s’en sert, bien sur !
    Un joyau de la France, la SNCF ? Mais nous ne sommes plus au 19ieme siècle !
    Les raisons : Concurrence considérable du transport routier, et de plus en plus aerien...
    Privatisation ? De fait on se demande qui va acheter cette galère, qui a priori n’est plus rentable !
    Donc liquidation ? De fait, oui...
    Je vais pleurer si c’est un robot qui conduit le train, et si mon billet est bon marché ?
    Non, pas du tout, j’en ai rien à foutre.
    Le Houplon c’est le mec qui pourrait dire : « Ne fermons pas nos mines de charbon ! Ce joyau industriel de la France, qui a fait notre puissance et notre gloire »...
    Et je vais dire un truc plus atroce à ces rigolos pseudos contestataires, attrapeurs de couillons :
    EDF privatisée, ça ne change pas grand chose, et 50 réacteurs nucléaires deviennent de moins en moins rentable, sauf à irradier la France dans une dizaine d’années...Vive l’ex EDF étatique !
    Bravo !

    Ha bien sur on peut continuer à fournir la dette de ces entreprises non rentables, pour la cause du bien public.
    Quel bien public ? Pour quels usagers ? Quels sont les chiffres du transport de passager ferrovière, hors train de banlieue, face au transport de personne en automobiles et cars ?
    C’est tellement plus simple un car qu’une ligne SNCF !
    Alors que le Houplon essaie de me censurer ici...
    Expérience...


  • izarn izarn 17 juin 2018 10:30

    La technologie a grandement évoluée depuis le 19ieme siécle, et la fameuse économie d’échelle, ainsi que la division du travail, en prennent un sacré coup.
    Donc il est désormais possible de produire à quantité limitée et à prix limité.
    Une histoire de fou ? Non !
    Les machines outils robotisées, le développement par informatique, le début des imprimante 3D, indiquent la fin des « économies d’echelle »
    Mieux encore, une petite production peut arriver à etre plus rentable qu’une grosse...
    Curieusement on remarque ceci dans une culture dite bio, ou locale. Dont les prix, légèrement plus élevés sont largement justifiés face à la merde industrielle, bien trop chère pour la faible qualité proposée !
    Autre exemple, les boites comme Facebook, Tweeter, Google...Economie d’échelle, ha oui ?
    Avec l’intelligence artificielle (Pasde fantasme 2001 Odysée de l’Espace...), la robotisation risque d’etre de plus en plus efficace. Et si ces robots sont fabriqués en Chine, je prédis la faillite totale des « économies d’échelle »...Ainsi que la division du travail.
    Ces joyaux de notre monde industriel pollueur et esclavagiste, n’est-il pas ?
    D’ici 20 ans...


  • fatallah 17 juin 2018 15:40
    Quel mauvais article .. plein de dogmes, de resucées de cours de licence en « science » économique. La « science » économique n’en est pas une, c’est devenu plus une religion ou une croyance. Et ce n’est pas encore devenu un art !
    @l’auteur : relisez Maurice Allais et le besoin de protectionnisme. Trump ne l’a pas lu (allais) mais il a compris que les frontières grandes ouvertes ne font pas le bonheur. Et ne font pas une politique.

    Que j’en vienne à apprécier Trump en dit long sur la médiocrité d votre article.

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