jeudi 2 avril 2020 - par Patrice Bravo

Conflit libyen : l’armée de Khalifa Haftar poursuit l’offensive

Les belligérants libyens n'ont pas l'intention de se plier aux exigences de l'Onu de cesser le feu, estime Iouri Vesselov, commentateur militaire russe.

Le porte-parole de l'Armée nationale libyenne, le général Ahmed al-Mismari, a annoncé la "libération totale de quatre régions à l'ouest du pays des troupes du Gouvernement d'entente nationale et des mercenaires syriens". Les forces du maréchal Khalifa Haftar ont pris le contrôle des régions al-Asa, al-Jamil, Rukdalin et Zaltane avec la base aérienne d'Okba Ibn Nafa dans la région d'al-Watiya.

Dans sa déclaration à une agence de presse allemande, le général libyen a accusé le gouvernement de Fayez el-Sarraj de réticence à mettre en œuvre la proposition de l'Onu pour cesser le feu en dépit de la nécessité de prendre des mesures conjointes afin d'empêcher la propagation du coronavirus, ainsi que de l'ingérence continue de la Turquie dans le conflit politique en Libye.

Les troupes des Frères musulmans loyaux envers Fayez el-Sarraj et les mercenaires syriens loyaux envers la Turquie subissent des pertes tangibles à cause des frappes aériennes et d'artillerie de l'Armée nationale libyenne. Rien qu'en mars 2020, près de 150 combattants syriens ont été tués.

Les pertes augmentent également parmi les militaires turcs, qui combattent dans les rangs de l'ennemi à Tripoli et se trouvent aux postes de commandement à Misrata. Le commandement militaro-politique turc est contraint de cacher minutieusement au public les informations sur le véritable nombre de militaires tués et blessés en Libye. Cependant, les leaders de l'opposition turque condamnent de plus en plus activement au parlement la politique étrangère de Recep Erdogan, exigeant de cesser l'ingérence militaire dans les affaires d'autres Etats.

Ce 27 mars, après de longs pourparlers, les dirigeants de l'UE ont décidé de mener une nouvelle opération militaire pour "maîtriser le risque international de trafic d'armes en Libye". Elle sera lancée à la fin du mois. Cette nouvelle opération succédera à la précédente – qui fut un échec dans l'ensemble.

Les pays méditerranéens de l'UE comptent allouer des navires de guerre pour contrôler la communication maritime avec la Libye, perquisitionner les navires qui se dirigent vers le littoral libyen afin d'empêcher les fournitures illégales d'armes et de matériel militaire.

Sauf que la nouvelle opération navale de l'UE a peu de chance de porter ses fruits : la Turquie, qui est également appelée à assurer la surveillance, est le principal fournisseur de fret militaire à l'un des belligérants libyens.

 

 

Source  : http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=1493




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