samedi 7 septembre 2013 - par Jean-Pierre Lovichi

Contre la guerre en Syrie : Rassemblement devant la préfecture d’Ajaccio

Mercredi 4 septembre à partir de 18 heures 30 devant la Préfecture d’Ajaccio près d’une centaine de personnes s’est spontanément rassemblée contre une nouvelle aventure militaire de la France en Syrie. Outre des citoyens sensibilisés par la question, se trouvaient ainsi réunis des militants de Per a Pace, de l’Association Populaire des Tunisiens de Corse, de Corsica Palestina, du Parti Communiste, du Secours Populaire, de la FASE et de la fédération CGT des artistes... Une délégation, composée de représentants des organisations a été reçue par le directeur de cabinet du Préfet.

Une mobilisation réussie !

De l’avis de tous, et notamment de l’association Per a Pace à l’origine de l’appel lancé la veille, la mobilisation est un succès, un succès qui a surpris la Préfecture notamment par l’écho qu’il a rencontré dans le milieu associatif et politique. Un appel lancé par la voix des réseaux sociaux, réels et via internet, et d’Alta Frequenza, radio locale, qui s’était inspirée du texte distribué par la suite dans la rue pour notamment rédiger un communiqué mis en ligne sur son site. Preuve que le sujet interpelle très directement les personnes. L’accueil des tracts distribués à l’occasion du rassemblement l’a confirmé. Aucun n’a été retrouvé jeté sur le sol. Les personnes les lisaient et certaines ont même décidé de rester quelques minutes afin de marquer leur opposition à la guerre.

La délégation a par la suite pu rappeler son opposition à une guerre qui ne veut pas dire son nom quand les autorités gouvernementales évoquent des « frappes punitives ». Une guerre de plus, après l’Irak, l’Afghanistan, la Libye… Avec aujourd’hui, le constat partagé par chacun des participants que, dans l’ensemble de ces pays, les populations se trouvent confrontées à des situations terribles sans aucune issue politique à la clef. Se rajoute en l’espèce le risque de voir s’enflammer toute la région.

Une guerre de plus, disent-ils, sans but clairement affiché, et le discours du Premier Ministre, le jour même devant le parlement n’a pas permis de mieux les comprendre. Avec pour conséquence, l’intuition de se lancer dans ce qui ressemble davantage à une aventure militaire. Une guerre de plus menée en dehors du cadre de légalité internationale et qui discréditera davantage encore l’ONU quand elle devrait, plus que jamais, s’imposer comme l’instance susceptible d’éviter les conflits. Comment interdire demain, à d’autres pays, de s’écarter de la voie légale ?

Une guerre de plus pour destituer les amis d’hier devenus les indésirables d’aujourd’hui et abandonner les populations aux mains des rebelles d’aujourd’hui qui deviendront les terroristes de demain dont les actes justifieront de nouvelles interventions militaires peut-on lire sur leur tract. A ce sujet, l’association des tunisiens de Corse a indiqué que plusieurs milliers d’hommes étaient partis de Tunisie et d’autres pays comme la Lybie, l’Egypte afin de mener le Jihad en Syrie contre le régime en place. Ils posent donc la question : « à qui nous associons-nous en cas d’attaque ? »

Le directeur de cabinet qui les a reçu s'est engagé à faire remonter le propos.

Un vote au Parlement !

Il s’agit pour eux de sortir d’une dialectique mortifère qui voudrait faire croire que le choix se limite à un immobilisme coupable ou à des frappes salvatrices. « D’autres solutions diplomatiques existent qui permettent également de combattre le régime dictatorial de Bacha El Assad » répondent-il quand on les interroge.

Ils insistent : « La Corse au cœur de la Méditerranée et des mouvements qui la traversent, est un territoire qui se trouvera particulièrement exposé dans ce conflit à venir ! La base de l’OTAN se trouve à Solenzara ! ».

Les dernières déclarations de François Hollande et de Barak Obama laissent entrevoir qu’une action militaire n’aura peut-être pas lieu compte-tenu de l’isolement diplomatique des deux pays. Les mobilisations citoyennes de par le monde n’y sont sans doute pas étrangères qui structurent ce que l’on appelle les opinions publiques.

En Corse, il semble qu’il faille d’ores et déjà compter sur les participants à ce rassemblement pour ne pas faiblir et au contraire tenter d’élargir le mouvement. Le collectif appelle ainsi à rester vigilent et à d’autres manifestations afin de parvenir a minima à un vote du Parlement sur la question. A ce sujet, Per a Pace a d’ores et déjà saisi les six parlementaires de Corse afin qu’ils se prononcent. Le parti communiste a quant à lui lancé une pétition sur le sujet.



5 réactions


  • Vipère Vipère 7 septembre 2013 12:27

    Voilà, une excellente initiative, Monsieur LOVICHI


    Si ce n’était si loin, je serai présente au rassemblement !

    • Anaxandre Anaxandre 7 septembre 2013 13:30

       L’ironie ne doit pas être de mise ici. Le peuple doit se mobiliser et manifester contre ce gouvernement qui n’a de français que le nom et qui travaille en vérité pour l’entité sioniste qui - ironie de l’histoire ! - a des intérêts convergents avec le Qatar et l’Arabie Saoudite, autres de nos récents « partenaires »...
       Qu’est devenu notre pays ?....


  • non667 7 septembre 2013 16:03

    à défaut de manifester je m’en souviendrais pour le vote au municipales !


  • Dwaabala Dwaabala 7 septembre 2013 20:31

    De telles manifestations ont aussi eu lieu dans plusieurs grande villes du continent... sans que les caméras s’y soient beaucoup intéressées.


  • jacques casamarta 11 septembre 2013 00:22

    Ce soir la diplomatie à repris le pas... Une bonne nouvelle. La position Russe à le mérite de prendre l’initiative en proposant le démantèlement de l’arme chimique syrienne... 


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