lundi 30 juillet 2018 - par Frimas

Contredit par la patience

Puis il m’est venue l’idée qu’aucune génération sensible en ce monde actuel n’aura plus jamais ce qu’il y a de plus inexprimable à l’intérieur de nos plus simples leçons : une conscience pratique à accepter de se voir refuser. On voit se faire massacrer des hordes dans leurs équipes encadrées et s’éclairer fétide en collant aux abords afin d’engloutir des plats préparés, s’étonnant ce que notre vie sur terre a comme saveur et à parlementer de la prochaine prédestination. Satisfaits car stupéfaits de ce qui leur arrivera jamais. Cette condition donne voix à des vocables raréfiés où seules brûlent encore quelques ténèbres se photographiant avec nos remarques des jours ou le bilan a encore fait exister des suicides par centaines. Je m’étais dit au fond d’une soirée à rester assis dans la cuisine, les rideaux tirés que ce n’est pas froidement médité. Je me trouve claustré. On a touché et compris cette lamentable mélodie des insultes journalières se répétant au grès de nos attachements avec des collègues qu’on love en les identifiant par analogies afin de se les partager ces inquiètes frayeurs. L’hypocrisie brûle comme une formation sociale autour d’une table à se partager l’absence du monde en photos où chaque reflet donne plus de voix à ces petitesses génériques comme qualité effective et réelle. Je me suis posé sur ces doctrines hebdomadaires. Un nouvel aspirateur cyclonique « animal friendly » façonnant la poussière domestique en bloc derrière son filtre facilitant le nettoyage purifiant 99% des bactéries dont le pourcentage restant creuse l’impatience ou une télévision avec son écran aux diodes dans ce lendemain agrandi en coûts supplémentaires, les bouchons anonymisant les campagnes, des histoires imprimés dans les transports en commun afin de sensibiliser l’humain braqué aux phytosanitaires, ces oh tristes nouvelles qu’on feuillete, émietté d’un dégoût pourrissant sous attente de la prochaine nouvelle de ces continents ravagés à la totalité par la nécessité d’y extraire du pétrole. Sensibiliser l’arrivée du dernier super bateau polluant entièrement notre obéissance, orthographiant la mer comme support à des voyageurs se tassant dans la piscine intégrée comme des tas d’ordures etc. J’ai entendu quelque part que les 15 plus imposants navires de croisière encrassant autant que 750 millions de voitures réunies. Depuis peu le prix des voyages en croisière baissent, le prix du fuel brut lui aussi a baissé. On est pas contredit que l’impatience marchande nous fait comprendre qu’on démolit plus ce qui est rien. Accepter d’être clientèle à l’échelle industrielle sensibilise toutes les vacuités d’émancipation, d’être là d’avoir à cliquer sur des boutons. En présence de cette vie, les voix s’élèvent, le rythme cardiaque stagne à faire saigner le nez mais ça s’arrête là. Est ici ce qui est fini. On le produit et leurs mathématiques s’étaleront sur nos rêves par endroits résorbés de synthétique. En dehors de lui-même, l’homme n’aboutit qu’à la théorie. Nos collectivités se procurent au brunch devant le saumon d’élevage grouillé de mercure qu’on interdit aux femmes enceintes sous peine de devoir étudier des nouvelles molécules assurant la survie à la chaîne et ne plus vouloir croire en la compréhension des origines des ces générations à tomber amoureux de ce que nous éprouvons de notre langage. J’ai remarqué qu’il fallait nécessairement mourrir pour nos enfants qui deviennent inexprimables à s’identifier au même air urbain, ce mode d’emploi expérimenté au rêve atroce où cet infini positiviste s’y embarque en longeant nos objets mystère se proposant en boîtes etc.

J’ai en outre ceci : le racornissement perpétuel des esprits par ces temps présents à devoir se laver les mains à maintes reprises en ayant tapoté sur son propre clavier me fait rêvasser que ce Age marchant nous habite désormais dans chaque cellule qu’elle épluche parmi la foule camouflée restante sous maîtresse, qu’il est normal de se formaliser devant les images publicitaires qu’on crée sous antidépresseur. Ce désir d’achat qui anime à n’être que la synthèse très moyenne à vouloir s’oublier dans la médiocrité du loisir et qui semble se confirmer en ce spectacle psychique semblant si distrayant. Sur fond de fatigue, les joues brûlantes, le teint en mouvement selon l’assimilation des rations englouties dans la foule embellie de cris se lavant à la chimie de synthèse aux parfums pensés etc. J’ai pensé que beaucoup qui se tutoient la première journée à l’intérieur de cette fatiguante mise en scène où l’on a jamais trouvé les anciennes années que le progrès libéral a fini d’y introduire la passion même de nos images animées : un scénario levé de la vie. Une fouillis déréglé vidé de sa fièvre moqueuse. D’autres services s’auto-mutilent ici en outre pour le bien-être de leur créancier en supposant qu’ils doivent courir de plus en plus rapidement la seule voie d’un engagement au plus totalement servile.

En finissant ma journée de travail, halluciné en réactions permanentes de ces milliards de pixels bougés à la souris sous nécessité qu’est mon sort, mon jour prochain s’annonce ainsi : Il y a nulle issue parmi nous. Ces jours au imprévus engorgés d’inconsistance à manipuler les habitués de mes tâches. L’époque télévisuelle est à son comble et ses enfants contenus dedans qu’on élève aux stimuli subalternes, nécessairement visuels si simplement à contempler ce que l’hallucination collective attend d’eux au point de les perdre insensibles aux ambiances de nos urgences.

Pour être rémunéré décemment à m’identifier à la violence de l’augmentation identitaire j’ai pensé, ces jours-là je passe à les faire macérer ces gosses à toute heure dans ce qu’on pourrait appeler la soupe aux chocs nerveux. Je me rappelle justement que ce monde au décor se délestant de lui-même, de sa population avec ses caméras de recul, ses assistances électriques, cet aboutissement limpide du signal terminant sa vision des choses afin de nous rappeler perfectionniste et puis ses bruits stridents nous rappelant à leur tour qu’il serait d’une effective justice en nous immolant en téléspectateur combiné d’effroi à l’impuissance face à tant d’orgueil…

& que le bonheur ici est une abstraction journalière autorisé que par la monotonie de ceux qui s’écoutent plus. Chacun s’ausculte dans son propre cocon afin de se représenter dans la vie j’ai pensé, se rendre fétiche dans la fourmilière factice ici bas dans cette civilisation artificielle qui se moque de son gérome commun. Sur fond publicitaire, j’entends cela à multiples reprises durant cette journée : « Sublimez vos formes, le bonheur c’est l’harmonie ». Il m’est venu à l’idée que c’est par soucis d’encadrement que cette harmonie doit être une économie d’échelle afin d’y admirer à travers le corps vacillant cette rationalité économique à ce que tout se ressemble sans souvenirs. Selon les communiqués officiels fort bien neutralisés : Découvrez notre contribution dans le monde de la mode en visitant anonymement nos usines à cadavres. Le voyage est offert ! Maintenant, c’est avec constance statistique que nos harmonies individuelles sont comptabilisées dans leur base de données les autorisant à dessécher l’homme de ses contrariétés. Il n’y a plus aucune raison de pérenniser nos jugements qui ont si lourdement condamné nos satisfactions. Après avoir intériorisé à ses justes valeurs ces marchandises, tout part à l’évidence de ne plus avoir à traiter son être désormais divisé en parties ineptes semblant fonctionner distinctement, tel téléguidé individuellement. Voici pourquoi on a cru bon d’investir dans des revêtements à capteurs, des assistances à machines ne jugeant pas son propriétaire mais traitant des requêtes. J’ai lu sur le sujet que certaines entreprises entreprennent la fabrication de robots-compagnon pour le consommateur se représentant dans la vie. Tout doit impérativement s’adapter au marché ! La solitude fracassante que cette vie sur terre a fait submerger de ses entrailles les plus amplement décomposées est elle aussi, un marché. Afin de construire toujours plus au service de l’intérêt marchant, nous autres, cette panne uniformisée si aisément bête se cantonnant à sa médiocrité afin de pouvoir justifier son gâchis, ne songent plus à sa grammaire traduisant notre entendement d’antan où ses femmes et hommes ont extrait la gentillesse de leur atmosphère mystique les liant à nos désirs actuels.

J’ai noté au passage que ces lumières fatidiques célébrant cette monumentalité artificielle sur laquelle repose ce quotidien nuancé de plaintes nous obligent à emballer nos esprits dans des incidents suicidaires, que ces folies étalées à longueur de journée sous prévisions nous guettent… que ces jours plastiques élaborés débarquent sans attendre sur fond de réflexes conditionnés devenus la norme narcissique où l’individu se presse à se dissoudre dans la perfection à s’ennuyer sous dédales à monologues devant son écran… et il y en a d’autres qui attendent eux-mêmes quelque part en songeant peut être à l’utilité de ces pensées d’avoir eu cet enfant trop tôt et trop jeune déjà entassé dans nos joyeuses expressivités. De formes abstraites digitales qu’on célèbre une fois dépouillées de leur mode d’emploi.



2 réactions


  • Macondo Macondo 30 juillet 2018 13:33

    Bonjour. Bravo. Debord façon puzzle ! Agité de travers similaires, avec moins de talent, j’ai bien reconnu ça : "... monde au décor se délestant de lui-même, de sa population avec ses caméras de recul, ses assistances électriques, cet aboutissement limpide du signal terminant sa vision des choses afin de nous rappeler perfectionniste et puis ses bruits stridents nous rappelant à leur tour qu’il serait d’une effective justice en nous immolant en téléspectateur combiné d’effroi à l’impuissance’. Or, en être là de mon point de vue, c’est déjà faire du stop dans la marge sans même regarder passer les bagnoles, donc totalement sain, et presque sauf ...


  • Passante Passante 30 juillet 2018 13:45

    nos enfants sont des visuels, ils vivent, comme beaucoup, « sous caméra »

    ils veulent qu’on les regarde, 
    ils ne veulent donc surtout pas qu’on les entende....
    voilà la clef, 
    fastoche comme tout, évidente, pendue là comme une lettre volée.

    pour le reste, idem : le spectacle ne sera jamais que circulation des marchandises
    et là encore, il suffit d’ouvrir je sais pas... Pascal tiens, ou Bossuet, à l’improviste, en pleine rue...
    and all suddenly vanishes in the abyss ! 
    les camions, les bus, les autocars, les navions, les zimmeubs... toute la smalla au four !

    c’est plus puissant qu’Auschwitz.. Pascal.
    (ou Eschyle ou Thucydide etc.)

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