jeudi 10 avril 2014 - par Fergus

Corrida : stop à la barbarie !

Du 18 au 21 avril se déroulera dans la ville d’Arles la traditionnelle Féria de Pâques. Beaucoup de musique au programme, et notamment des concerts de bandas ou des aubades de peñas, sans compter l’ambiance conviviale des bodegas. La fête pour tous. Sauf pour les taureaux qui, une fois encore, seront martyrisés dans l’arène pour satisfaire les instincts du public. Des instincts indignes d’une civilisation moderne, indignes d’un peuple éduqué...

JPEG Avant toute chose, il est important de ne pas confondre corrida et tauromachie, l’art d’affronter le taureau dans une arène ne constituant pas dans tous les cas une pratique barbare, loin de là. Il suffit, pour s’en convaincre, de faire témoigner les amateurs de course landaise ou les afecieunados provençaux de course camarguaise. Comparée à ces spectacles plutôt bon enfant, la corrida héritée de la tradition espagnole est en revanche une monstruosité d’un autre âge dont on se demande comment elle peut encore être acceptée dans une société qui se prétend civilisée et par conséquent soucieuse du bien-être animal.

La corrida n’est autre, en effet, qu’une suite de tortures infligées à l’animal. Et les Français ne s’y trompent pas : dans un sondage Ipsos du 5 août 2010, nos compatriotes se déclaraient déjà à 66 % en faveur de l’interdiction de la corrida, ce pourcentage étant – fait remarquable – de 63 % dans les régions de tradition taurine où nombre de gamins sont pourtant élevés dans l’amour de cet « art » décadent. Or, la cause de l’interdiction ne cesse de gagner du terrain, et cela jusqu’en Espagne et en Amérique latine. Comment pourrait-il en aller autrement lorsqu’on sait quelles effroyables blessures, quelles indicibles souffrances sont infligées aux taureaux de combat dans l’arène ? Sans compter les trop fréquentes éventrations des chevaux, mal protégés par un caparaçon dont l’utilité consiste moins à protéger le cheval qu’à masquer ses tripes. Tout cela sous les acclamations d’un public effrayant car déshumanisé par la résurgence d’un instinct ancestral l’amenant à jouir de la torture infligée.

Dès la veille de la corrida, le taureau est conditionné. Enfermé dans la pénombre d’un torril durant les 24 heures qui précèdent, il est soudain lâché, au comble du stress, dans la lumière crue de l’arène où l’accueille un public hurlant son plaisir et savourant déjà les exploits des bourreaux. Des exploits souvent biaisés, mais on se garde bien de le faire savoir, par l’administration préventive de sédatifs aux taureaux en vue de limiter leur dangerosité. Et que dire de l’afeitado qui consiste, lors de certaines corridas de charité (!), à scier à vif la partie terminale des cornes ?

 

Le révoltant martyre du taureau

Dans l’arène, sitôt terminé le paseo (le défilé des bourreaux !) aux accents d’un paso doble, le supplice commence avec le travail des picadors sur la première victime désignée. Juchés sur des chevaux dont un œil a été occulté pour éviter la panique à la vue du taureau, les cavaliers plongent leurs instruments de torture jusqu’à 20, voire 30 cm, dans les muscles et les ligaments du cou de l’animal jusqu’à la rupture de ces derniers visant à obliger le taureau à garder la tête basse. Vient ensuite le travail des peones dont l’acier des 6 banderilles – en réalité de redoutables harpons – reste fiché dans le corps du taureau en occasionnant à chaque mouvement de l’animal des dégâts toujours plus grands. Objectif : compléter le travail des piques en augmentant les hémorragies et l’affaiblissement du taureau afin de faciliter la mise à mort. Celle-ci vient à la fin, l’épée du matador étant censée achever le taureau dans une estocade fatale. Mais l’aorte visée par la lame est rarement atteinte et l’agonie de l’animal se prolonge le plus souvent entre paralysie ou hémorragies internes parfois traduites par des vomissements de litres de sang dans le sable doré de l’arène. Du grand spectacle ! Dès lors, c’est au poignard que l’un des aides doit intervenir pour parachever la sanglante et monstrueuse boucherie.

Malgré l’inhumanité du traitement infligé aux taureaux de combat, il se trouve encore des aficionados pour défendre les pratiques barbares de la corrida. Au nom de la culture, disent les uns, au nom de la tradition affirment les autres. Un argument sans la moindre valeur, même si d’illustres artistes ou romanciers, tels Pablo Picasso, Federico Garcia Lorca ou Ernest Hemingway, ont – comme Francisco Franco ! –, fait l’apologie de la corrida en louant son esthétisme, en exaltant la beauté du ballet tragique qui oppose l’homme en habit de lumière à la force bestiale.

Sans valeur, l’argument de la tradition ? C’est l’évidence même. Doit-on, au nom de la tradition, laisser perdurer des pratiques barbares qui avilissent tout à la fois ceux qui en sont les acteurs et ceux qui se repaissent du spectacle de la torture ? Oui, se défendent les organisateurs de corridas et les aficionados, les premiers en affairistes avisés, les seconds aveuglés par leur passion.

Quelle mouche a donc piqué ceux qui, au nom de la civilisation, ont éradiqué les autres pratiques séculaires, immondes héritages de l’Antiquité ou du Moyen Âge, mais laissé perdurer ce spectacle dégradant ? Pourquoi a-t-on interdit dans la plupart des pays occidentaux les combats de coqs où l’on voyait des gallinacés se livrer, dans une ambiance hystérique, à des luttes à mort, dressés sur leurs ergots préalablement affûtés comme des lames de rasoir ? C’était pourtant la tradition. Pourquoi a-t-on interdit également les combats de dogues où, là aussi, les chiens transformés en fauves, se déchiraient à pleins crocs, s’arrachant des lambeaux de flanc ou de joue, parfois jusqu’à l’agonie ? C’était pourtant la tradition. Et que dire du lancer de chèvre vivante du haut d’un clocher, longtemps pratiqué dans le sud-ouest de l’Espagne au moment de Pâques ? C’était pourtant la tradition !

 

Les grands humanistes pour l’abolition

Mais revenons à la corrida. Certes, elle a eu des avocats célèbres, comme cela a été évoqué ci-dessus. Mais que pèse l’opinion de ces rares défenseurs face aux grands humanistes qui ont combattu, et combattent encore, cette pratique ? Des géants comme Victor Hugo et Émile Zola ont, en leur temps, condamné la corrida. Et cela avec d’autant plus de conviction qu’elle leur inspirait un profond dégoût, dicté non seulement par la torture infligée, mais aussi par le dégradant spectacle des vils instincts qu’elle induisait chez les amateurs : « Torturer un taureau pour le plaisir, pour l'amusement, c'est beaucoup plus que torturer un animal, c'est torturer une conscience », clamait avec force le premier. « La corrida, ni un art, ni une culture ; mais la torture d'une victime désignée » constatait avec répulsion le second. De nombreuses autres personnalités ont également fait part de leur condamnation sans appel de cette « art » décadent dont les racines plongent dans les plus sadiques jeux antiques. Parmi elles : Victor Schœlcher, Hans Christian Andersen, Franz Kafka, H.G. Wells, André Malraux, Théodore Monod ou Simone Veil.

Tous ces grands esprits, dont les qualités intellectuelles ne sont plus à démontrer, seraient-ils aveuglés par une suspecte bien-pensance ? Évidemment pas : guidés par leur profonde connaissance de la nature humaine, ils sont tout simplement arrivés, à des époques différentes, à la conclusion qu’il ne peut y avoir de respect de l’Homme lorsqu’il se livre ainsi, pour satisfaire un plaisir foncièrement sadique et avilissant, à la torture d’un animal. En France, le législateur ne pense pas autrement, comme le montre clairement le Code pénal dans son article 521-1 : « Le fait, publiquement ou non, d'exercer des sévices graves (...) ou de commettre un acte de cruauté envers un animal domestique, ou apprivoisé, ou tenu en captivité, est puni de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende. »

Il est grand temps que la torture cesse. Pour cela, la dérogation accordée aux régions taurines au titre d’une tradition aussi éculée que monstrueuse, doit désormais disparaître au plus vite afin que les organisateurs de spectacles tauromachiques tombent sous le coup de la loi s’ils ne respectent pas l’article 521-1. Oui aux courses landaises et camarguaises. Non, définitivement non à la corrida !

 

Vidéos :

 Non à la corrida

Toujours non à la corrida

Ska-P : Vergüenza (Ole ! Torero asesino...)

 



183 réactions


  • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 10 avril 2014 08:35

    À l’auteur :
    « illustres artistes ou romanciers, tels Pablo Picasso, Federico Garcia Lorca ou Ernest Hemingway »
    Avant le caparaçon, un écrivain, admiré dans le monde entier, trouvait comiques les chevaux éventrés des picadors qui couraient dans l’arène en traînant leurs viscères entre leurs postérieures...
    Hemingway, Mort dans l’après-midi, Premier chapitre.

    Corrida : Je suis un aficionado !

    Remplaçons la tauromachie par la gladiature !


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 10 avril 2014 08:43

      Addendum :

      Merci de nous épargner le couplet :

      « la jouissance que procure cette souffrance du toro au public. »

      Cette affirmation est parfaitement fausse.
      Aucun « aficionado » ne se rend aux arènes pour jouir de la souffrance faite au toro.
      Cette affirmation erronée témoigne bien de l’incompréhension totale et irréductible entre « aficionados » et anti-corridas.
      Exercice d’explication totalement inutile ! ! !...



    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 10 avril 2014 08:48

      Addendum Bis :

      À ma connaissance, la corrida ne semble pas dommageable au psychisme puisque les statistiques de la criminalité n’ont jamais mis en évidence une nature criminogène et sadique exceptionnelle des aficionados.


    • Fergus Fergus 10 avril 2014 08:56

      @ Jean-Pierre.

      Je crois que vous faites un amalgame. Qui a dit qu’il existe une corrélation entre la goût pour la corrida et la délinquance ? Non seulement cette corrélation n’a jamais été établie, mais on peut penser que, précisément, l’esthétisme de la torture exercée par procuration dans l’arène peut permettre à certaines personnes d’évacuer par ce biais des tendances violentes ou sadiques. 


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 10 avril 2014 09:11

      Par Fergus (---.---.141.148) 10 avril 08:56

      Ce n’est pas un amalgame : certains ont porté sérieusement cette accusation.

      « on peut penser que, précisément, l’esthétisme de la torture exercée par procuration dans l’arène peut permettre à certaines personnes d’évacuer par ce biais des tendances violentes ou sadiques. »
      Cela fait bien longtemps que je vis en Bretagne et n’ai plus l’occasion d’assister à des corridas.
      Néanmoins, je ne sens pas croître mes tendances violentes ou/et sadiques qui ne s’évacuent plus dans le spectacle de la corrida...


    • Fergus Fergus 10 avril 2014 09:30

      @ Jean-Pierre.

      Le fait est qu’en Bretagne, la corrida est un spectacle rare. La violence aux animaux y est toutefois présente sous la forme d’élevages concentrationnaires, mais ceci est un autre débat.

      Pour en revenir à la corrida, je pense qu’il s’agit d’un goût esthétique pour la violence et non d’un besoin personnel de la pratiquer. C’est un ressort vieux comme le monde qui s’exprimait autrefois dans les Jeux du cirque ou les exécutions publiques du Moyen Age avant d’être véhiculé par les livres (depuis Les cent jours de Gomorrhe de Sade jusqu’aux bouquins de James Ellroy) ou le cinéma.


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 10 avril 2014 09:48

      « un goût esthétique pour la violence  »

      un goût esthétique généré par la proximité de la mort du toro et du matador, pas par la violence.


    • Fergus Fergus 10 avril 2014 09:58

      @ Jean-Pierre.

      Vous savez pertinemment que tout est fait désormais pour limiter l’agressivité du taureau et le désorienter afin d’éviter les accidents dont pourraient être victimes les toreros.

      Cela dit, en admettant qu’il puisse exister un équilibre du risque, ce qui n’est évidemment pas le cas, l’inhumanité du spectacle n’en serait que plus grande encore ! 


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 10 avril 2014 10:01

      Simplement faux !


    • Croa Croa 10 avril 2014 17:14

      « Qui a dit qu’il existe une corrélation entre la goût pour la corrida et la délinquance ? »

      Moi je le dis !
       smiley
      Comme chacun sait les espagnols et les gens du midi ’’ont le sang chaud’’ : la corrida n’y est pas étrangère. ( Ce n’est pas une spécificité et pas la seule cause, l’alcool comptant plus encore par exemple. C’est donc de violence qu’il s’agit et non de délinquance générale.)


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 10 avril 2014 17:58

      @ LLabres


      Je ne perdrai pas une minute a discuter avec vous, ni a essayer de convaincre de quoi que ce soit une quelconque ordure qui trouve plaisr à la cruaut envers un animal. Je pense que les seuls bons moments d’une corrida sont ceux où le matador est tué par le toro et je mettrais avec fierté sur mon mur les photos que j’aii vu à Ronda des heros-miuras qui ont réussi ce trop rare exploit. 

      J’ai souvent pitié de l’humanité. Parfois, je comprends qu’elle est vicime de sa propre bêtise, de sa propre méchanceté, parfois cette comprehension ne me suffit pas

      Pierre JC Allard







    • Fergus Fergus 10 avril 2014 19:45

      Bonsoir, Pierre.

      On ne peut, à mes yeux, condamner la violence gratuite exercée sur le taureau en souhaitant que celle-ci se retourne, le cas échéant jusqu’à la mort, contre le torero. N’oublions pas que les professionnels de la corrida ont le plus souvent été conditionnés dès leur plus jeune âge. Leur responsabilité s’en trouve donc atténuée. En revanche, pas celle du législateur qui continue de tolérer cette barbarie !


    • bourne 13 avril 2014 15:43

      Vous êtes bien trop gentil Fergus...
      .
      Onfray hier soir faisait remarquer que les aficionados insistaient sur les vertus de courage, virilité, instinct, beauté du geste sans jamais parler du plaisir qu’il prenait à ce spectacle....  smiley


    • Fergus Fergus 13 avril 2014 17:52

      Bonjour, Bourne.

      Onfray a raison, et l’on n’est pas surpris de ce discours des aficionados : les « esthètes », amateurs des Jeux du cirque dans l’Antiquité, usaient déjà des mêmes arguments.


    • Henri Diacono 13 avril 2014 20:16

      Salut et bravo Fergus.
      Il m’a été donné d’assister une seule fois à une corrida en Arles justement. Portugaise, le torero étant à cheval. La dextérité et le travail de ce denier au début m’avait conquis mais la suite horrifié.
      Aux deux détracteurs précédents et surtout au second,voilà qu’à présent on assimile la corrida à la violence et la barbarie exprimées par les gens du SUD. Une stupidité supplémentaire et nauséabonde !
      Cela me rappelle,voilà plusieurs années, qu’on lisait dans les journaux,que les attaques à mains armées et vols en tous genres vus par des témoins dans le Nord de la France, en Belgique et même en Suisse étaient invariablement commis par des des hommes à TEINT BASANE. Sans autre commentaire !


    • Fergus Fergus 13 avril 2014 20:37

      Bonsoir, Henri.

      Merci pour votre soutien.

      Comme vous, je crois foncièrement qu’il est faux et dangereux d’amalgamer un comportement à une origine géographique ou ethnique. Les combats de coq suscitaient naguère l’hystérie des spectateurs du nord dans les gallodromes. Quant à la délinquance, elle est avant tout la fille des galères sociales, d’un taux de chômage insupportable et d’une ghettoïsation des démunis qui facilite l’émergence d’une économie parallèle. Aujourd’hui en France on pointe du doigt les immigrés africains ; naguère c’était les Polonais ou les Italiens. A chaque époque ses boucs émissaires. Hélas !


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 18 avril 2014 00:42

      @ Fergus


       Bien sûr, vous avez raison. Cela dit, on m’a informé recemment d’un fait, pour moi nouveau, qui me semble prometteur. La présidente de l’Alliance Anticorrida de Nîmes, Claire Starozinski, a soutenu que,  « À partir du moment où un taureau de corrida a connu l’homme, il met environ un quart d’heure pour apprendre qu’il ne doit pas foncer dans le chiffon rouge, mais dans l’homme. La deuxième fois, il va rentrer directement dans l’homme et le tuer. C’est pourquoi après une corrida ces bêtes sont finies et doivent être tuées, car elles vont attaquer l’homme. »

      Si la toro a vraimentt cette capacité d’apprentissage on voit une opporrtunité d’en faire a peu de frais un adversaire plus habile et plus pugnace, ameliorant grandement le coté viril et couraggeux de l’affrontement que recherche le torero et la foule. 

      Avantage secondaire que je garderai discret pour ee choquer personne, on peut penser a une diminution progressive du nombre de toreros. Un toro averti en vaut deux. 

      Pierre JC Allard, alias Sulfurik le Goth




    • Fergus Fergus 18 avril 2014 09:08

      Bonjour, Pierre.

      Ce que décrit Claire Starozinski semble bien connu dans le milieu des corridas et confirmé par des témoignages de spécialistes du comportement animal. C’est sans doute la raison pour laquelle aucun combat ne dépasse cette durée d’un quart d’heure, durée mise à profit pour considérablement affaiblir le taureau et diminuer sa dangerosité.

      Si l’animal n’avait pas cette capacité d’apprentissage, le face à face toro-toréros pourrait effectivement prendre une forme différente, moins sadique, mais ni les organisateurs ni le public n’y trouveraient leur compte, les premiers en termes de recettes, le second en termes de jouissance liée à la souffrance. C’est pourquoi le type de combat que vous évoquez n’a pas l’ombre de voir le jour : la corrida c’est très beau, mais à condition que l’homme gagne à tous les coups !

      Cordialement.


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 21 avril 2014 15:56

      Fergus


      Non, je ne crois pas vraimnet qu’on le ferait... De toute facon, ne me connaissant pas de pulsions sadiques, j’inclinerais plutot pour que les toreros recidivistes soient envoyés au bagne.

       PJCA



  • Fergus Fergus 10 avril 2014 08:51

    Bonjour, Jean-Pierre.

    J’attendais évidemment un commentaire de votre part. Vous connaissez ma position. Je connais la vôtre. Ce n’est donc pas aujourd’hui que l’un de nous pourra convaincre l’autre. Je crains toutefois pour vous que la corrida ne soit désormais qu’une survivance appelée à s’éteindre.

    Notez bien que je ne suis pas opposé à la tauromachie, uniquement à ses aspects les plus choquants : torture et mise à mort. J’en profite pour souligner que, contrairement à ce que croit la majorité des gens, les corridas portugaises sont elles aussi conclues par une mise à mort, la différence étant que le taureau est tué hors de l’arène, cette partie du « spectacle » ayant été éradiquée.

    Je souhaite, pour le respect des animaux et la dignité de l’Homme, que mon camp l’emporte. L’évolution de l’opinion sur la pérennité de la corrida sera, à cet égard, déterminante.


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 10 avril 2014 09:04

      Au moins sommes-nous d’accord sur notre désaccord... smiley


      « Je crains toutefois pour vous que la corrida ne soit désormais qu’une survivance appelée à s’éteindre. »
      Si vous avez attentivement lu mon texte « Je suis aficionado », vous savez pertinemment que je n’en suis pas un inconditionnel pour la raison que le ratio « Réussite esthétique »/Toros tués est trop faible.

      « les corridas portugaises sont elles aussi conclues par une mise à mort »
      Cela est d’une immense hypocrisie car, ce faisant, le matador ne peut tuer le toro par une estocade à l’épée et est dispensé d’affronter le moment le plus périlleux du combat (quasi seul moment où il risque sa vie)...
      De plus, le toro est honteusement tué au pistolet d’abattage. Comme en boucherie...
       

    • Fergus Fergus 10 avril 2014 09:08

      @ Jean-Pierre.

      Je ne voulais évidemment pas soutenir la corrida portugaise, mais en souligner la parfaite hypocrisie, comme vous l’avez fait.


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 10 avril 2014 09:49

      Je sais.


  • Armelle ARMELLE 10 avril 2014 08:57

    Bonjour Fergus

    Je me proposais de lire un artcle Avox ce matin, histoire de me détendre...
    C’est chaud !!! c’est brutal, c’est vrai. Une fresque en tout cas fidèle aux ressentis que j’ai de cette barbarie insensée qui pourtant perdure.
    Merci de rappeler le côté glacial et immonde d’une pratique que les défenseurs osent légitimer à travers un ’’prétendu’’ caractère culturel ! 
    Nous ne sommes pas sortis des arènes antiques finalement 

    • Fergus Fergus 10 avril 2014 09:06

      Bonjour, Armelle.

      Merci pour votre commentaire.

      Avec la corrida, c’est effectivement de la survivance des Jeux du Cirque qu’il est question. Et l’excuse de la culture n’est plus, désormais, qu’un paravent illusoire pour les tenants de cette pratique barbare.

      Dommage, car il existe des formes de tauromachie qui respectent l’intégrité des animaux (à condition d’accepter que l’on plante des cocardes dans le front des taureaux).


    • Txotxock Txotxock 10 avril 2014 11:06

      Il faut arrêter de dire des conneries, on ne plante pas des cocardes dans le front des taureaux, on attache des cocardes aux cornes des taureaux avec de la ficelle.


    • Fergus Fergus 10 avril 2014 13:16

      Bonjour, Txotxock.

      Vous avez entièrement raison, j’ai relayé sur ce point de détail une information erronée. Je vous prie de bien vouloir m’en excuser.


  • Fergus Fergus 10 avril 2014 09:01

    @ Jean-Pierre Llabrès.

    « Aucun « aficionado » ne se rend aux arènes pour jouir de la souffrance faite au toro. »

    Je pense qu’il y a plutôt lieu de dire qu’aucun aficionado ne l’avoue. Et cela parce qu’il ressent, de manière plus ou moins consciente, que ce spectacle, aussi beau soit-il dans sa forme chorégraphique, est dégradant pour celui qui s’en repaît. 


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 10 avril 2014 09:16

      « il y a plutôt lieu de dire qu’aucun aficionado ne l’avoue »
      Là, vous allez trop loin dans le procès d’intention ! ! !
      Ce que vous affirmez là est ab-so-lu-ment FAUX.


    • Fergus Fergus 10 avril 2014 09:38

      @ Jean-Pierre.

      Je veux bien admettre que tous les aficionados ne soient pas animés par les mêmes motivations, mais je n’ai encore jamais été convaincu par les explications de ceux qui refusent de reconnaître que leur goût pour la corrida n’est pas lié à l’accomplissement des différentes phase de la torture.


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 10 avril 2014 09:54
      Par Fergus (---.---.141.148) 10 avril 09:38

      Le drame, entre pro et anti corrida, est que les seconds sont totalement hermétiques à l’émotion esthétique ressentie par les premiers indépendamment de la souffrance infligée au toro.
      Le dialogue, la compréhension est impossible.


    • Fergus Fergus 10 avril 2014 10:03

      @ Jean-Pierre.

      « L’émotion esthétique », c’est également ce qui a permis de vendre sous le manteau des vidéos de tortures et de viols infligés à des femmes dans le cadre d’une scénographie. 


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 10 avril 2014 10:24

      Par Fergus (---.---.141.148) 10 avril 10:03

      Là c’est vous qui faites un amalgame insoutenable en vous référant à l’émotion esthétique des aficionados pour la comparer à la perversion des crimininels sadiques et pédo-criminels auteurs de tortures et de viols sur des êtres humains.
      Vous perdez tout sens de la mesure ! ! !



    • Fergus Fergus 10 avril 2014 10:49

      @ Jean-Pierre.

      Désolé, mais en admettant de voir un spectacle violent, basé de surcroît sur la torture, l’homme s’inscrit dans une hiérarchie de l’horreur. Certains restent à un niveau bas de cette échelle de l’horreur quand d’autres aspirent à des formes toujours plus insoutenables.

      Personnellement, le seul spectacle d’un coup de couteau porté dans un film m’est insupportable.


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 10 avril 2014 11:02

      « Personnellement, le seul spectacle d’un coup de couteau porté dans un film m’est insupportable. »

      Pauvre trésor ! smiley

      Une de mes amies est atteinte d’une si grande sensiblerie qu’elle ne supporte pas la souffrance infligée à un enfant dans une fiction.
      Cependant, chaque jour, elle regarde impavidement le journal télévisé sans autres états d’âme ! ! ! ...


    • Croa Croa 10 avril 2014 17:21

      L’ « émotion esthétique » de jean-Pierre me parait bien scabreuse... smiley


  • Armelle ARMELLE 10 avril 2014 09:02

    D’ailleurs AVAAZ vaut ce que ça vaut, mais je sais que certaines pétitions rassemblant des centaines de milliers de gens ont réellement impacté sur le devenir d’un événement, et asséner ce discours de façon régulière serait peut être un bon début



    • Fergus Fergus 10 avril 2014 09:15

      @ Armelle.

      Toutes les initiatives sont bonnes à prendre, et les pétitions d’Avaaz peuvent être utiles en s’ajoutant aux luttes conduites par des associations comme l’Alliance Anticorrida.


  • Daniel Roux Daniel Roux 10 avril 2014 09:23

    Bonjour Fergus,

    Tes arguments sont, comme toujours, convaincants et l’article bien écrit.

    Le sujet de l’article porte sur la souffrance qu’infligent des tortionnaires à un animal devant des spectateurs qui en veulent pour leur argent. Le reste n’est que littérature.

    La corrida est la descendante des jeux du cirque romains et du culte du Taureau, symbole de la force brute et virile. Les spectateurs frémissent que leur double, le toréador, abattent comme une offrande aux dieux, ce symbole dans un combat loyal, la sueur et le sang.

    La réalité est bien différente. La technique très scénarisée fait tout pour que le toréador et les autres acteurs humains de l’arène, courent le moins de risques possibles. Qui, dans un monde civilisé, accepterait de voir des hommes éventrés dans l’arène à chaque corrida. Les candidats aux sacrifices seraient certainement moins nombreux.

    Il s’agit bien d’un spectacle réglé comme un ballet où l’issue du combat est connue d’avance sauf accident, heureusement rares mais pas inexistant.

    L’impression que j’en ai tiré est bien celle d’une boucherie. Les pics qui fouillent la chair des animaux sont maniées par des hommes payés pour cela, qui agissent en boucher, sans en tirer de plaisir particulier. Il font leur travail dans le but d’affaiblir l’animal pour réduire, sans l’annuler tout à fait, le risque couru par le toréador qui lui, a choisi d’être là.


    • Fergus Fergus 10 avril 2014 09:36

      Bonjour, Daniel.

      Merci pour ton commentaire et pour tes arguments qui viennent compléter les miens.

      Oui, tout cela est parfaitement scénarisé, la « beauté » du spectacle étant une manière de donner ses lettres de noblesses, via l’esthétisme et la symbolique de la lutte de l’homme courageux contre la force brutale du fauve, à une pratique foncièrement immonde. C’est bien d’une boucherie qu’il s’agit !


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 10 avril 2014 09:59
      Par Fergus (---.---.141.148) 10 avril 09:36

      « l’homme courageux contre la force brutale du fauve »

      Voyez comme le dialogue est difficile.
      Vous résumez la corrida à cela.
      Mais, vous n’imaginez même pas l’admiration de l’aficionado pour la beauté (au sens le plus large) du Toro.

      Alors...


    • Fergus Fergus 10 avril 2014 10:06

      @ Jean-Pierre.

      Le beauté des animaux, c’est dans la nature que je l’apprécie, pas dans une confrontation avec des tortionnaires sous les clameurs d’un public qui crie son plaisir.


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 10 avril 2014 10:14

      Un de mes arguments-explications est-il susceptible de vous convaincre un tant soit peu ?
      Non.
      Donc, j’arrête là.

      Bonne journée.



    • Fergus Fergus 10 avril 2014 10:33

      @Jean-Pierre.

      Bonne journée à vous aussi. Et profitez bien du soleil radieux qui inonde la Bretagne aujourd’hui !


  • claude-michel claude-michel 10 avril 2014 09:59

    Notre civilisation n’est pas indigne...simplement barbare..(voir tous les conflits dans le monde)..C’est un jeu macabre certes mais tous les jours dans les abattoirs on tue des milliers d’animaux pour se remplir la panse...Un peu d’hypocrisie de notre part sans doute ?..(je suis contre ces conneries)...Bon la mise à mort dure un certain temps et l’animal doit souffrir...Il y a 1 milliard de gens qui crève de faim et qui souffrent aussi bien plus longtemps...Alors qu’est ce (con) fait.. ?


    • Fergus Fergus 10 avril 2014 10:12

      Bonjour, Claude-Michel.

      On ne peut mettre sur le même plan la corrida qui est une suite de tortures scénarisées, et les conditions parfois indignes d’élevage et d’abattage d’animaux destinés à l’alimentation. Ce sont deux combats différents.

      Quant au milliard d’humains qui souffrent de malnutrition, c’est également un problème majeur et bien évidemment choquant. Mais ce n’est pas parce que les sujets majeurs doivent être pris à bras le corps qu’il faut ne rien faire pour éradiquer les abus mineurs qui existent ici et là. Une société civilisée n’avance qu’en agissant à tous les niveaux !


    • claude-michel claude-michel 10 avril 2014 10:39

      Bonjour Fergus...(On ne peut mettre sur le même plan la corrida qui est une suite de tortures scénarisées)...et pourtant tout est mise en scène..même les guerres...comme les gens qui meurent de faim...Une énorme mise en scène..le but final étant l’argent...rien d’autre.. !


    • Fergus Fergus 10 avril 2014 10:45

      @ Claude-Michel.

      Sans doute, mais il faut sérier les problèmes pour les affronter.


    • claude-michel claude-michel 10 avril 2014 11:25

      Par Fergus...Depuis la nuit des temps des gens tentent de résoudre des problèmes...Regardez ou nous en sommes..Toujours au même point à poser les mêmes problèmes jamais résolus..Les politiciens tournent en rond en se foutant de nous puisqu’ils seront réélus toujours par les mêmes qui n’ont rien compris aux problèmes.. ?

      Désespérant non... ?


    • Fergus Fergus 10 avril 2014 11:59

      @ Claude-Michel.

      Oui, assez désespérant !


  • eric 10 avril 2014 10:11

    Le désir d’embêter son voisin, de lui apprendre la vie et de lui imposer sa propre morale a tout prix pour lui faire bien comprendre sa supériorité est bien compréhensible.
    En général, il ne se limite pas a un domaine et on retrouve les mêmes sur d’autres créneaux divers et variés, dont le seul point commun est bien le sentiment qu’il est nécessaire d’imposer sa vision du monde a ses contemporains.
    Et on voit bien ici, que la compassion pour le taureau, vient loin derrière le dégoût pour « l’autre » avec ses habitudes« nauséabondes », qui relèvent bien d’un « inconscient condamnable ».
    On est vraiment dans les formes les plus pures du fascisme, du bolchevisme, de la barbarie. Du reste le mot qui tue est utilisé. Ceux qui voient les choses autrement sont « déshumanisés » nous dit l’auteur. On commence avec ce genre de discours et on finit en dékoulakisant et autre solutions finales. Mais ici, c’est plus grave. On peut renoncer a être un koulak. On n’a pas beaucoup de prise sur son propre inconscient. Ici, la condamnation est pratiquement sans appel.
    Ce qui est assez comique, c’est que ce sont souvent les mêmes, qui loueront le rapport fraternel de fusion avec la nature, du « peuple primitif » qui s’attendrit sur sa victime a la chasse en la remerciant de lui permettre de manger.
    Il est évident que les amateurs de corrida ont un respect, une affection pour l’animal, une intimité serait-on tenté de dire, qu’on serait bien en mal de retrouver ailleurs, et notamment chez ceux qui les condamnent. En dernier ressort, onpeut meme se demander si ce n’est pas ce rapport realiste a la nature que leur reprochent les orquemada urbains, jaloux de leur vraie légitimité a parler d’écologie, comme les chasseurs, les pêcheurs et autres « traditionnels ».
    Il est non moins évident qu’interdire la corrida aboutira a la disparition de l’espèce taurine en question, une de celle qui bénéficie des meilleurs conditions de vie, dans le contexte d’un destin commun a toutes les espèces d’élevages. Non content d’appeler de fait a l’éradication ou au moins a l’internement de ceux de leurs contemporains qui ne partagent pas leur vision du monde, les adversaires de la corrida représentent donc également une menace pour la bio diversité.
    Et pas seulement taurine. Leur préférence pour la vache élevée en batterie dans une stabulation, est très exactement a l’image de ce qu’ils nous promettent pour l’homme.
    Ils « soigneront » rééduqueront les aficionados, mais ils mettront les autres, nous, aussi, dans de petites boites identiques avec une gestion sévère des écarts de l’inconscient par rapport a leurs propres normes.
    Dans ces milieux, il est vrai que ces postures sont traditionnelles et culturelles. Cela ne saurait suffire a les justifier.
    Il est urgent d’interdire ces mouvements anti corrida, parfois violents, toujours intolérants et barbares, culturellement parlant et d’entamer des programmes d’initiation au respect de l’autre, et a la civilité civique citoyenne.
    Aujourd’hui, le combat pour la liberté la fraternité et l’humanisme, passe aussi (malheureusement) par la défense de la Corrida ! Malheureusement, parce que Dieu sait que cela me laisse indifférent par ailleurs....


    • Fergus Fergus 10 avril 2014 10:27

      Bonjour, Eric.

      Merci pour ce plaidoyer. Dommage que votre démonstration doive s’appuyer sur une défense de la torture et non une défense de la tauromachie dans ses aspects les moins dégradants !

      Qu’il y ait des mouvements anti-corrida violents, c’est possible et je le regrette car la violence dessert toujours les causes que ses auteurs prétendent défendre.

      Pour autant, vous ne pouvez nier que la grande majorité des pratiques ancestrales basées sur la torture - que ce soit dans un cadre de loisirs ou un cadre judiciaire - ont été éradiquées. Pourquoi voudriez-vous qu’il en aille autrement pour la corrida ? Sur quelles valeurs particulières celle-ci se démarque-t-elle des antiques Jeux du cirque ?

      Quant aux taureaux de combat (toro bravo), peut-être disparaitront-ils, mais vous semblez méconnaître que depuis le 19e siècle, de nombreuses espèces de bovins ont disparu tandis que d’autres, issues de croisements et de sélections, faisaient leur apparition, à l’image de ce fameux toro bravo. Or, je n’ai jamais entendu quiconque, hors quelques éleveurs ici et là, monter au créneau pour stigmatiser la disparition d’une race bovine dont l’utilité n’était plus démontrée ! 


    • eric 10 avril 2014 11:27

      Le niveau visage blême du post socialisme libéral libertaire écologiste ! Les espèces devront désormais prouver leur utilité pour prouver leur droit a exister ! Qui ne voit que l’espèce humaine est, en puissance, au premier rang dans ce type de problématiques utilitaristes ?

      Le taureau est il utile, et le chien de compagnie, et nous mêmes ?

      Et cela commence toujours par des mots. Ici, on nomme torture ce qui est la reproduction très exacte de ce qui se passe dans la nature. 

      Ces gens finiront par faire boire du bromure aux ruminant sauvages pour éviter des combats de mâle qui sont une offense aux bonnes mœurs et a leurs grandes consciences indignées...Je ne saurai assez vous conseiller la remarquable étude

      CONTRIBUTION A L’ETHOLOGIE DU BUFFLE NOIR BUBALUS CAFFER (SPARRMAN)

      qui prouve que la corrida, en reproduisant les conditions naturelles de sélections des bovins, apporte « une contribution irremplaçable a la préservation de notre environnement dans une perspective de développement durable ».

      Elle remplit par ailleurs un rôle pédagogique déterminant dans l’éducation de nos enfants. Ou peuvent ils encore apprendre comment nous nous insérons dans les processus naturels, et donc notre appartenance concrète a la terre mère ?

      Plus encore, la découverte de la vie, de la mort, de la violence, du sang, bref, du tragique. On frémit aux excès assurés auxquels se livreront les enfants des anti corrida, élevés dans un monde aseptisés et dépourvu de tous les aspects proprement incarnés de ce qu’est l’humain. Mohamed Merah n’est pas loin. Si il avait assisté a des corridas, aurait il eu la même capacité a traiter abstraitement ses voisins comme des animaux de boucherie ?

      Aujourd’hui, l’assistance a une corrida devrait être une obligation dans le cadre scolaire. Faute de cela, nous risquons de voir se multiplier, les jeunes convaincus que « y a qu’a virer les israéliens de Palestine, y a qu’a éliminer les bourgeois impérialistes, y qu’a interdire les fachos, y a qu’a soigner les aficionados »

      Dans nos sociétés post modernes privées des rites de passages a l’age adulte, toujours associés a la violence, a la souffrance et a la mort, nous produiront en masse, ce prototype que nous croisons déjà, d’éternels adolescent moralisateurs immatures et potentiellement sadiques par ignorance de la nature profonde de ce qu’est l’humain, avec toutes ses insuffisances et ses défauts.

      En ce sens, sauver la corrida est aujourd’hui un impératif moral et politique civilisationnel et sociétal....


    • Fergus Fergus 10 avril 2014 12:03

      @ Eric.

      Je ne comprends pas bien votre pugnacité à défendre la corrida dans la mesure où vous n’en semblez pas un inconditionnel. Question de principe, par conséquent. Pourquoi diable ne soutenez-vous pas plutôt les évènements tauromachiques dénués de torture ? Ne croyez-vous pas que tout le monde pourrait y trouver son compte ?


    • eric 10 avril 2014 13:37

      Le sens même de la corrida est dans la possibilité de la mise a mort. Une Corrida sans cela, c’est Interville. Une manifs PS par rapport a un vrai mouvement social, une « bapteme republicain » par rapport a la mort-renaissance d’un vrai baptême. Bref, une forme de maniérisme consumériste post moderne, un camembert lyophilisé en conserve.

      Quand les adversaires de la corrida se résoudront ils a lire Rene Girard ? Comprendront ils alors que leur chasse obsidionale aux instruments de gestion symbolique de notre violence individuelle et collective, est le principal facteur de risque de sa renaissance dans le plus grand désordre ? Pas sur.
      Il serait intéressant de faire une étude croisée. Si les partisan de l’interdiction de la corrida se révélait être souvent, aussi, par exemple, perméables aux beautés de la non théorie du genre, on aurait une bonne direction d’étude. L’ensemble de ces postures visant a détruire la grammaire même de notre vivre ensemble, pourrait être une sorte d’acharnement nihiliste et pathologique contre ce vivre ensemble. On aurait les elements d’un diagnostic. Ces gens ne sont ils pas les derniers survivant d’une ideologie Sartrienne pour laquelle l’enfer, ce sont toujours les autres ?
      Resterait alors a tester des thérapeutiques....


    • Fergus Fergus 10 avril 2014 15:52

      @ Eric.

      « Le sens même de la corrida est dans la possibilité de la mise a mort. Une Corrida sans cela, c’est Interville. » Allez dire cela aux Portugais et à toutes les villes et provinces d’Espagne ou d’Amérique latine qui ont interdit les corridas avec mise à mort. Les aficionados n’en continuent pas moins à fréquenter les arènes. Preuve que des progrès dans la démarche d’humanisation sont possibles, même s’ils sont encore insuffisants.


    • Fergus Fergus 10 avril 2014 16:01

      @ Eric.

      En faisant de la corrida un symbole du « vivre ensemble », vous vous trompez de combat, et cela je vous l’affirme sans qu’il me soit besoin de me référer à René Girard. Quelles résurgence de la corrida aurions-nous à craindre s’il se vérifiait - et cela sera le cas tôt ou tard - que la forteresse assiégée tombe ? A-t-on vu ressurgir les Jeux du cirque dans les sociétés évoluées ? Non, évidemment, et s’il y a eu, ici et là, des perversions à cette évolution de la civilisation, cela s’est fait, de manière sporadique, uniquement dans le cadre d’états de guerre.


  • Armelle ARMELLE 10 avril 2014 10:11

     De toute façons, à partir du moment où la ville organisatrice est entrée dans une mécanique économique à travers cet évènement qui, forcément, est inscrit dans le compte de résultat en terme de recettes face aux investissements à moyens et longs termes qu’engage la ville, il est certain que ce n’est pas demain que disparaîtront ces boucheries lucratives.

    L’homme est fort en technologie de toute nature, on pourrait alors imaginer élaborer non pas un humanoïde mais un Bovinoïde (voire programmé) capable de rendre le même spectacle !!! Un passage à l’atelier entre chaque féria et... ’’roulez petit bolide’’...

    • Fergus Fergus 10 avril 2014 10:32

      @ Armelle.

      En France, le nœud du problème est effectivement économique pour l’essentiel, les grandes férias - Arles au printemps et Nîmes en fin d’été - générant de grosses retombées pour les régions concernées. On observe pourtant que les touristes qui se pressent en rang serrés dans ces villes pour « faire la fête » sont très peu nombreux à aller voir les corridas. Cela démontre que l’évolution vers des spectacles tauromachiques de type course camarguaise pourrait ne pas nuire à la dimension de l’évènement.

      Le taureau de combat cybernétique, excellente idée !


    • Croa Croa 10 avril 2014 17:35

      En fait c’est plus politique qu’économique. Généralement les corridas coûtent bien plus qu’elles ne rapportent aux municipalités qui en organisent. Il y a des gens qui ramassent bien sûr, mais pas les villes : Les grands gagnants sont le mundillo (prestataires, gestionnaires, toreros) et de grosses miettes profitent à ce qui tourne autour de tout ça (marchands divers, bodegas... ).

      En terme de résultats économiques les villes de ’’tradition’’ auraient tout intérêt à arrêter ça.


    • Fergus Fergus 10 avril 2014 17:50

      Bonjour, Croa.

      Je crois comme vous que le clientélisme local joue un rôle déterminant dans le maintien d’une pratique pourtant interdite partout ailleurs sur le territoire national, et même passible de condamnations pénales !


  • Deneb Deneb 10 avril 2014 10:27

    Il y a un côté obscur dans la culture espagnole que Arrabal a évoqué dans son « Viva la muerte », un culte de la mort, une fascination devant un spectacle morbide, semblable au goût pour la pornographie. Bien évidemment, la morale condamne ce voyeurisme que certains pays pratiquent, comme ceux où les exécutions sont des spéctacles publics, pays que je ne nommerai pas mais qui ont quelque chose d’assez reconnaissable en commun. A côté de ceux-là, l’Espagne avec ses corridas représente tout de même un degré moindre de barbarie. D’accord, ce n’est pas une raison de ne pas pointer cette incohérence de ce peuple très religieux, mais tout de même très sympathique.


    • Fergus Fergus 10 avril 2014 10:44

      Bonjour, Deneb.

      D’accord avec vous sur ce « côté obscur dans la culture espagnole », cette fascination devant le spectacle de la violence, voire de la mort. Mais les choses changent en Espagne. Et, paradoxalement, moins la population est religieuse, plus elle se détache de cette culture morbide.


    • Deneb Deneb 10 avril 2014 11:10

      Bonjour Fregus et merci pour l’article.
      Vous dites « paradoxalement », j’apprécie votre ironie. Ou alors c’est pour défendre votre article contre des hordes des bigots moinsseurs qui ne vont pas tarder à débarquer. Il serait d’ailleurs intéressant de savoir le pourcentage des croyants parmi les aficionados.


    • Fergus Fergus 10 avril 2014 16:04

      @ Deneb.

      Disons que l’athée que je suis a du respect pour les croyants sincères qui ne se laissent pas manipuler par les prêtres exaltés et a fortiori intégristes.


    • Deneb Deneb 10 avril 2014 16:32

      Mais moi aussi, Fergus, j’ai du respect pour les croyants. Mais pas pour leur croyances. Ce qui fait que les croyants ne ME respectent pas, et pas uniquement mon athéisme.
      Quant à la sincérité : un croyant sincère est un pléonasme (un croyant pas sincère n’est pas un croyant) qui désigne aussi celui qui se fait exploser au milieu d’infidèles. Plutôt que sincères, je les préfère raisonnables.


    • Fergus Fergus 10 avril 2014 17:54

      @ Denab.

      Oui, vous avez raison. En fait, par « croyant sincère », je voulais désigner les personnes qui ont foi en un dieu mais sans être les éponges des discours cléricaux manipulateurs et des dogmes traditionnalistes.


    • Croa Croa 10 avril 2014 17:58

      Les espagnols ont la réputation d’être très pieux, également d’être d’inconditionnels aficionados et c’est lié bien sûr. ( Il faut lire absolument ARÈNES SANGLANTES de Vicente Blasco-Ibanez (1908) qui a été très diffusé et qu’on trouve encore facilement en bouquinerie ou sur Internet. La grégairité perverse de la société espagnole transparaît dans le fond de ce roman tragique. )

      Toutefois cette considération date un peu et il y a depuis le milieu du XXe un fort courant anti-clérical en Espagne ainsi qu’un rejet des corridas à la mesure du culte qu’elle engendre. D’ailleurs en Catalogne (Barcelone) les corridas c’est fini ! smiley


    • Deneb Deneb 10 avril 2014 22:30

      Fergus, je suis de votre avis, chacun croit en ce qu’il veut, du moment qu’il n’exhibe pas sa croyance comme un sexe en érection. Le prosélytisme, c’est le viol.

      Croa, les corridas catalanes, elles se déroulent à l’Hôtel Matignon maintenant.


  • chapoutier 10 avril 2014 11:23

    bonjour Fergus
    corrida, boxe, chasse, une même perversion : le voyeurisme de la souffrance d’autrui.
    ce n’est pas un problème de réglementation ou d’interdiction mais bien de conscience.


    • Fergus Fergus 10 avril 2014 12:14

      Bonjour, Chapoutier.

      Je partage à peu près la même aversion pour le sport dégradant qu’est la boxe, surtout depuis la mort, en 1977, de Jorg Eipel à la suite d’un combat contre le Français Alain Marion. A l’époque, j’avais écrit ce que je ressentais dans une lettre au journal L’Equipe qui l’avait publiée.

      Pour ce qui est de la chasse, c’est différent. Je réprouve également cette activité, mais je ne parviens pas à condamner totalement ceux qui la pratiquent dans un but alimentaire comme c’est encore le cas de nombreux paysans, y compris dans ma propre famille en Auvergne. A contrario, je trouve très choquantes les chasses bourgeoises en battues où l’on tue pour tuer, quitte à laisser ensuite pourrir le gibier après la photo du tableau (du vécu !). Inadmissible !


  • olivier cabanel olivier cabanel 10 avril 2014 11:25

    merci de cet article Fergus.

    il serait temps que cette barbarie s’arrête !
     smiley

    • Fergus Fergus 10 avril 2014 12:05

      Bonjour, Olivier.

      Merci à toi. Je constate - mais je n’en suis pas étonné - que nous parvenons à la même conclusion.


    • Mowgli 10 avril 2014 23:37

      Vous ne PARVENEZ pas à la même conclusion. Vous avez décidé à l’avance quelle est la BONNE conclusion et vous structurez vos arguments afin de la rejoindre.


    • Fergus Fergus 10 avril 2014 23:49

      Bonsoir, Mowgli.

      Elle va dans le sens de l’Humanité et de la Civilisation.


  • ZenZoe ZenZoe 10 avril 2014 11:58

    Bonjour Fergus,
    Je viens vous apporter ici mon vote positif et mes remerciements pour cet article. La corrida est une barbarie inacceptable, aucune autre description n’est possible.

    Tout le blabla décervelé sur l’importance des traditions même les plus sanglantes et le soi-disant courage des clinquants matadors, toute l’hypocrisie mal camouflée sur les importants revenus générés, tout cela ne doit pas faire oublier que la corrida n’est ni plus ni moins que la torture meurtrière d’un pauvre animal qui ne menaçait personne. Sans moi.


    • Fergus Fergus 10 avril 2014 12:24

      Bonjour, Zenzoe.

      Merci pour ce commentaire. Je crois, fort heureusement, que la cause des aficionados de cette version barbare de la tauromachie est perdue d’avance : tôt ou tard, les autorités éradiqueront cette survivance des pratiques antiques.


  • Pale Rider Pale Rider 10 avril 2014 11:59

    Merci pour cet article. Je renvoie à celui que j’avais publié dans le même sens : http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-corrida-ou-l-art-de-la-torture-126420


    • Fergus Fergus 10 avril 2014 12:28

      Bonjour, Pale Rider.

      Merci pour le lien sur cet excellent article (La corrida ou l’art de la torture jouissive) que j’avais approuvé en son temps.


  • LE CHAT LE CHAT 10 avril 2014 12:08

    il y 90% des jeunes qui vont à la féria , mais uniquement à la beuverie , la corrida , ils la font sur les route après ....


    • Fergus Fergus 10 avril 2014 12:25

      Bonjour, Le Chat.

      Je partage totalement cet avis. C’est pourquoi remplacer la corrida par des courses camarguaises ne changerait finalement rien à l’esprit de la Féria. L’argument économique est par conséquent sans valeur.


  • jymb 10 avril 2014 13:04

    @Fergus

    Avant d’interdire la corrida, qui en France concerne quelques dizaines de taureaux par an, prière de commencer par interdire la pêche. En effet, le spectacle de milliers de poissons, agonisants, asphyxiés lentement lorsque le filet sort de l’eau est, vous en conviendrez, insupportable.
    Etant donné votre département, vous êtes sans aucun doute bien placé pour faire cesser rapidement cette abomination.

    PS : la féria de Nîmes se passe durant Pentecôte


    • Fergus Fergus 10 avril 2014 13:22

      Bonjour, Jymb.

      Vous avez raison, la pêche est une activité cruelle pour les poissons, la plupart du temps asphyxiés quand ils ne sont pas, de surcroît, blessés par un hameçon au préalable. Pour autant, on ne peut comparer cette activité, à finalité alimentaire, avec la torture volontaire infligée à un animal sans autre motivation que le plaisir morbide des spectateurs.

      Merci d’avoir rectifié pour la Féria de Nîmes.


  • babadjinew babadjinew 10 avril 2014 13:30

    J’ose espérer que tous les anti barbarie sont végétarien voir vegane ??? Car a choisir depuis mon prisme de pauvre animal humain, je préfère 10 000 fois avoir la vie et la fin d’un taureau d’arène plutôt que celle des viandes sur pattes qui dans nos estomacs finissent ! 


    La barbarie étant des millions de fois plus terrible dans les chaines de production de viande qu’elle ne l’est au cœur d’une arène !

    A chacun son combat certes, mais parfois faudrait cesser de juger l’autre tant qu’on est pas en mesure d’avoir la distance suffisante pour y arriver.

    Perso je préférai l’interdiction de l’élevage industriel avant l’interdiction des coridas... Démarche bien plus efficiente en terme de respect de la vie animal, d’écologie, de santé, de gestion de nos rares ressources......

    Wake Up and Think !
     

    • Fergus Fergus 10 avril 2014 13:40

      Bonjour, Badadjinew.

      Cela fait des millénaires que l’homme est omnivore et consomme par conséquent de la viande. Des millénaires qu’il élève des animaux pour son alimentation. Et si, comme je l’ai écrit plus haut, il existe encore, en divers lieux, d’inadmissibles élevages concentrationnaires et de scandaleuses conditions d’abattage, du moins ces animaux-là ne sont pas soumis à des pratiques barbares pour le seul plaisir de spectateurs venus dans les gradins de l’arène comme on va au stade !

      Cet amalgame récurrent ne tient pas la route !


    • babadjinew babadjinew 10 avril 2014 14:08

      Simple question d’observation, et de point de vu !


      Le plaisir des yeux est il si différent du plaisir des papilles ??? Dans les deux cas n’est il pas question de simple consommation ? 

      Suis pas certain non plus que nous sommes depuis la nuit des temps des sur consommateurs de viande ogm comme nous le sommes depuis à peine 40 ans....

      Je suis pour l’Animal, alors que votre argumentation s’attache à être contre un certain type d’humains que vous jugez !

      Si à votre degrés primaire je devais me resoudre à descendre je vous trouverais tout aussi barbare que les personnes passionné de corrida étant végan depuis plus de 30 ans...... 

      Petite question, comment pensez vous donc que l’on produit des milliard de tonnes de viande pour nourrir quelques milliard d’animaux humains ? En plein air ou en batterie ???? 

      Enfin pour enfoncer le clou la viande du taureau d’arène sera ensuite vendu aux Bobos fortuné avec la mention bio et Aoc ! 

      L’élevage que vous l’admettiez ou non, est un carnage écologique, (soja transgénique comme nourriture), culturel (manger de la viande est un signe extérieur de richesse dans toutes les BRICS), social (terres arables utilisées pour nourrir les populations riches).....

      Alors comment arrivez vous à faire 2 poids 2 mesures ??     

    • Fergus Fergus 10 avril 2014 16:08

      @ Babadjinew.

      « Le plaisir des yeux est il si différent du plaisir des papilles ??? »

      Oui, et de manière fondamentale : le plaisir des yeux (complété par la couleur sonore) engendré par la corrida est une pure construction de loisirs qui ne repose sur aucune nécessité. Le plaisir des papilles n’intervient, quant à lui, que de manière secondaire dans l’alimentation, le principal objectif étant de fournir de l’énergie à la machine humaine.


    • Fergus Fergus 10 avril 2014 16:14

      @ Babadjinew.

      « Petite question, comment pensez vous donc que l’on produit des milliard de tonnes de viande pour nourrir quelques milliard d’animaux humains ? En plein air ou en batterie ???? »

      Membre d’une famille de paysans, je suis moi-même suffisamment sensibilisé au problème, et je me réjouis qu’aucun des éleveurs de ma famille ne pratique ce type d’élevage intensif et industriel. Qui plus est, il es fréquent sur ce site que je dénonce les élevages concentrationnaires, et même la transformation de braves gens en kapos affectés à une tâche dégradante. Mais encore une fois, cette noble cause n’a rien à voir avec le problème dont il est question ici.


    • babadjinew babadjinew 10 avril 2014 17:00

      Il y a malheureusement certains liens que vous vous refusez d’envisager. Celui de la barbarie généralisé et non pas uniquement tauromachique et celui d’une forme d’élitisme.


      Au passage il n’est nullement nécessaire de consommer de la viande pour donner de l’énergie à sa machine propre, et, de ce fait, même si c’est purement inconscient les papilles y sont pour beaucoup dans nos alimentations.

      Élitisme donc, dans le mesure ou la viande dont vous parlez, qui, il y a encore 40 ans était la viande de tout un chacun, consommée d’ailleurs avec modération, est aujourd’hui inaccessible à une majorité de quidams occidentaux (trop chère car ou Bio, ou label rouge ou Aoc) et presque inexistante du coté des émergents. En gros, la grande majorité de la population global consomme des viande OGM fabriquée dans des univers concentrationnaires ou les tortures infligés sont bien plus cruelles que dans une arène. La vraie viande est quant à elle produite dans des espaces moins cruels, immensément vaste, comprenant une vraie vie pour l’animal. Le taureau d’arène est issus d’une version uper class de ce type d’élevage.

      Maintenant soyons réaliste, il est mathématiquement impossible de fournir une viande de qualité à hauteur de la population globalisé, ce pour des raisons d’espaces et pour l’animal et pour la culture de sa nourriture.

      Alors oui pour au moins 90% de la population global le simple fait de manger de la viande fait de ces individus des cautions de barbarie extrêmes qui déforestent, torturent, épandent pesticides et herbicides, utilisent des OGM et exploitent des mains d’œuvres à bas coûts. (Esclaves)

      En terme de barbarie que pèse donc ces quelques milliers de taureaux annuel ayant eu une vie de prince face aux dizaines de millions de têtes bovines n’ayant jamais vu un rayon de soleil ????

      A mon sens pour améliorer les rapports entre l’animal humain et les animaux vaudrait mieux passer par le case consommer de la viande une à deux fois par semaine plutôt que de s’attarder sur la presque invisible goutte d’eau de la tauromachie. Elle n’est que l’arbre qui cache une forêt gigantesque de BARBARIE 

         

    • Fergus Fergus 10 avril 2014 19:41

      Bonsoir, Actias.

      Je suis, comme vous, un farouche ennemi de l’élevage concentrationnaire. Les animaux sont soumis dans ces installations industrielles à des conditions de vie inacceptables.

      On ne peut toutefois pas, comme le font certains, mettre les deux problèmes sur le même plan, même si, dans les deux cas, c’est la condition animale qui est en cause.

      La grande différence est que d’un côté, c’est une logique industrielle qui prime sur le respect dû aux bêtes, de l’autre, c’est le plaisir de la souffrance qui est la source de la barbarie.


  • crazycaze 10 avril 2014 13:37
    En France, un homme a été condamné à UN AN ferme pour des actes de barbarie à l’encontre d’un chat - qui fort heureusement s’en est tiré - mais la corrida reste autorisée... Quelqu’un peut m’expliquer ???...

    Merci Fergus pour cet article !



    • Fergus Fergus 10 avril 2014 13:42

      Bonjour, Crazycaze.

      Merci à vous pour ce rappel. Comme je l’ai indiqué dans l’article, la loi est pourtant formelle et interdit partout sur le territoire national les pratiques comme la corrida, passibles le cas échéant, de forte amendes et d’une peine de prison. Partout, sauf en quelques lieux où la barbarie est encore tolérée à titre dérogatoire.


    • crazycaze 10 avril 2014 14:48

      Bonjour Fergus,


      Si je me rappelle bien, la corrida Espagnole a ses origines dans la préparation de la soldatesque au combat pour les croisades... Une tradition qu’il convient de préserver, sans nul doute... Heureusement que certains se battent pour le maintien des corridas, déjà qu’on a plus le droit de jeter une chèvre depuis les clochers, ni de faire la fête en bastonnant un âne à qui on fait traverser tout un village chevauché du plus gros des villageois. Si on peut plus s’amuser, où va t’on ?...

    • Fergus Fergus 10 avril 2014 16:16

      @ Crazycaze.

      Ces pratiques ont heureusement disparu. Mais il a fallu attendre le tournant du millénaire pour que cessent définitivement les effroyables lancers de chèvres vivantes.


    • Croa Croa 10 avril 2014 18:09

      C’est tout simple : Le droit n’est ni moral ni juste. Si une exception existe au profit des corridas c’est parce que des décideurs en ont voulu ainsi. 


  • Jean-paul 10 avril 2014 13:56

    Fergus

    Je suppose que vous n avez jamais assiste a une corrida .

  • King Al Batar King Al Batar 10 avril 2014 14:58

    Bonjour Fergus,

    Comme vous pouvez vous en doutez, evidemment puisqu’on en a déjà discuté, je ne suis pas d’accord avec vous.

    Sahez que je comprends tout a fait qu’on puisse ne pas aimer, etre ecoeurer par la corridé, toutefois tout ce qui touche à l’interdiction m’agace fortement.
    Et ce qui m’agace aussi c’est cette idée « indigne d’un civilisation moderne, indigne d’un peuple éduqué »... C’est assez proche de cet argument (qui n’en est pas un d’ailleurs) qui m’insuporte au plus haut point qui dit « Je ne comprends pas comment au 21ème siècle on peut penser comme ca... »
    Premièrement, je n’ai malheureusement pas l’impression qu’une civilation moderne et eduquer un peuple suffise pour nous oter l’instinct de mort, qui est malheusement présent dans bon nombre d’individus. Les guerres faites par ces civilisation dite moderne ne se sont pas assainies, au contraire elles sont encore plus mortelles et plus déguelasse qu’elles ne l’ont jamais été.

    Si vous voulez, mais je vais essayer d’aller un tout petit peu plus loin que la simple reflection que la corrida c’est bien ou pas, pour argumenter ma réponse, je ne pense pas que l’homme ait évolué depuis plusieurs milliers d’années. Pour faire simple, et des études scientifiques et sérieuses le prouvent : vous prenez un bébé né aujourd’hui, vous le faites grandir dans un envirronement sauvage, comme la foret, ben vous obtiendrez un homme sauvage, pas si différents des hommes d’il y a 1000 ans. Donc l’homme ne s’est pas transformé avec le temps, je veux dire physiologiquement. C’est collectivment (par le biais de la vie en société, de la cotoyenneté etc...) que nous sommes passés de l’état sauvage, l’état de nature, a celui d’homme dit « civilisé ».
    Ce qui veut donc dire que nos instincts naturelles meurtrier, de bourreau, de sadisme, l’instinct de mort dont parlais Mesrine existe toujours même si collectivement on nous apprends que les assouvir c’est mal. (ce qui est vrai bien sur)
    I n’y a qu’à voir le nombre de site obsene (mais pas sexuellement) type rothen ou je sais plus quoi, ou l’on voit des cadavres, des vidéos de violence, pour comprendre que l’homme (globalement, mais bien sur pas dans son intégralité) aime bien regarder des saloperies. Il existe clairement une forme de pornographie de la violence, et l’évolution du cinéma actuel le prouve. Si Tarantino est considéré comme un artiste, c’est bien parce que l’on considère qu’il peut être artistique de faire sublimer la violence.
    Je comprend qu’un esprit doté d’une grande bonté et d’une grande sensibilité puisse tout a fait ne pas supporter ce type de spectacle.
    Néanmoins, je suis navré de vous dire qu’à un moment donné, il ne faut pas oublier que cette violence fait partie de notre Humanité. Quand on voit des images particulièrement violente, de massacre et qu’on entend des journalistes dirent « des actes inhumains ». c’est un terme impropre, il n’y a que les hommes pour commettre des actes de barbarie par pur sadisme (même si les chats sont des coquins avec leur proies).

    Si vous voulez, vous pouvez très bien vous positionner contre les corridas, mais vous ne pourrez pas changer l’humanité. Vous ne pourrez pas empecher les peuples dit éduqués d’avoir une armée, La france de vendre des armes particulièrement mortelles, nos présidents de faire des guerres pour d’obscurs interets (ou des milliers d’individus perdent la vie). Vous ne pourrez pas empecher les gens de prendre leur pied en mattant un tarantino, ou un bon Ultimate Fighting ou pir des vidéos réelles particulièrement violentes telles qu’on en trouve sur internet.

    Vouloir interdire les corridas, c’est ne pas admettre que les gens vous soient différents et éprouvent un plaisir à regarder un spectacle, dont la recherche esthétique est évidente, qui vise à faire sublimer la violence et la mort. Moi j’admet tout a fait que votre sensibilité fait que ce spectacle vous ecoeure, mais admettez dont que certains puisse suffisement aimer la violence pour apprécier un spectacle ou elle est magnifiée. Un spectacle de mort certes. Mais c’est la nature humaine qui est desctructrice. que Voulez vous. Regardez l’histoire des peuples et contatez... Cela n’a rien a voir avec les religions, qui n’ont jamais été que des pretextes pour certains d’assouvir leur toute puissance, et pour d’autre leur instinct de mort.

    Même si ce que je vous dit peut vous paraitre gonflé, acceptez que les autres soient différents de vous, acceptez que les hommes peuvent avoir des gouts morbides, et surtout relativiser. La corridas est loin, et même très très loin d’être ce qu’il y a de plus cruel sur terre en terme d’instinct de mort... Le toro a une belle vie avant de mourrir, si vous voulez c’est pas un africain qui crève de faim pour qu’on ait notre electricité, ou un canard qu’on gave pour du foie gras...

    Alors oui c’est violent, mais c’est parce que l’humanité est violente dans sa globalité, qu’il existe des spectacles ou l’on fasse sublimer la violence, le sang et la mort. Et vous ne changerez malheureusement pas l’humanité. Acceptez la, même si votre sensibilité fait que cela vous ecoeure.

    Je sais que j’ai été long. Moi j’aime la corrida, j’assume mon instinct d’humain qui aime ca, mais je concois votre point de vue. Je ne suis pas un assassin alors concevez le mien et ne cherchez pas à interdire, sinon les instincts s’exprimeront autrement et je ne suis pas sur que ce soit mieux...

    Bien Humainement,

    Albatar


    • crazycaze 10 avril 2014 15:59

      Pulsion de vie, pulsion de mort, Eros et Thanatos... Sombra y sol... Que des gens puissent éprouver du plaisir à assister aux corridas, c’est évident, certains éprouvaient bien du plaisir à assister aux exécutions publique, voire aux combats des gladiateurs dans l’arène et autres spectacles croustillants dont le peuple romain était friand - je sais le parallèle peut choquer, et pourtant, ce sont les mêmes ressorts psychologiques. 


      Par contre, il n’existe pas d’instinct susceptible de servir de caution biologique à ce plaisir. désolé. Que vous le vouliez ou non, il s’agit bien d’un sentiment construit au sein d’un système de valeurs et de cultures.

      Pour moi la question demeure la même : comment peut-on condamner un individu pour maltraitance animale, actes de barbarie et/ou de torture sur un animal, et considérer que les mêmes actes commis lors d’une corrida ne sont pas condamnables ?

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