Crocus City Hall : Maria Zakharova exprime des doutes fondés sur la piste islamiste
EN GUISE DE PREAMBULE
Avant de vous laisser lire la traduction (texte intégral - DeepL avec relecture à partir de la version anglaise) du brillant article de Mme Maria Zackharova, publié dans le Komsomolskaya Pravda ce lundi 25 mars 2024, voici la liste glanée sur divers sites et blogs, des informations qui ne cadrent pas avec la piste islamiste tant répétée à satiété depuis 4 jours par la totalité des médias "sous obédience OTAN". Une avalanche de glose qui en soit soulève déjà notre malaise quant à la sincérité de cette loghorrée médiatique tonitruante.
1/ L'attaque du CROCUS CITY HALL a eu lieu le 22 mars. Soit un vendredi. Les groupes terroristes islamistes pratiquants n'opérent en principe pas le jour de la prière.
2/ 5000€ par terroriste ? C'est très peu par rapport aux salaires de l'horreur couramment pratiqués par les états du Golfe tels que le Qatar, ou par les réseaux de financement des frères musulmans. Pourquoi si peu ?
3/ Capturés vivants ? Normalement les terroristes sont des martyrs qui se font exécuter en mission.
4/ Attendus à la frontière ukrainienne ? Donc pas martyrs du tout, donc pas islamistes mais bien mercenaires sauvages. En quel honneur et pourquoi l'Ukraine alors qu'il y a d'autres pays frontaliers plus proches ? Peut-être que leur appartenance à l'OTAN les rend impossible à fréquenter aux yeux de ces terroristes sélectifs ? Ou bien l'OTAN veut-elle éloigner d'elle toute ambiguïté qui plongerait ses médias serviles dans l'embarras ?
5/ Les USA ont mis en garde leurs ressortissants bien avant. Nul n'est jamais mieux servi que par soi-même, n'est-ce pas ?
6/ Les auteurs seraient 4 ressortissants tadjiks. Le Tadjikistan musulman est lui aussi visé par les infiltrations permanentes d'élements du Renseignement des pays OTAN afin de déstabiliser les frontières de la Russie. Donc pourquoi pas ? Cette piste doit être explorée par de vrais journalistes capables de se rendre sur place. Mais nous sommes beaucoup à douter de la mise en oeuvre de ce volet pourtant capital de l'enquête, que devrait mener tout vrai organe de presse qui se respecte. Jamais nos journalistes français ne feront ce travail-là, se contentant de relayer des communiqués de presse de la Maison Blanche depuis leur desk d'où ils moulinent le vide d'un monde qu'ils se tuent à penser plein, à quelques coups de fils et repas discrets près, histoire de faire passer leur impérite pour de l'investigation.
7/ Le recrutement ? L'ambassade d'Ukraine au Tadjikistan aurait (à vérifier, source non recoupée) recruté des volontaires tadjiks via son propre site pour lequel il existe des captures d'écran (photo infra) faute de page accessible, celle-ci ayant été effacée. A confirmer donc, mais parfaitement plausible.
8/ LA MASSIFICATION MEDIATIQUE du message autour de la piste islamiste apparait vociférante, trop forte, trop immédiate, trop unanime pour être vraie. Cet unanimisme de la part de menteurs aussi sauvages que les services américains (ADM en Irak etc.) et ceux des pays OTAN (faux charniers de Timisoara en Roumanie ou d'Abu Selim en Libye, troupes fictives de Kadhafi massées devant Benghazi etc.), a de quoi jeter un voile de suspicion sur les auteurs de cette campagne massive qui de fait semble surtout destinée à couper la parole à tous ceux qui voudraient mettre en oeuvre une enquête sérieuse. D'ailleurs V. Poutine ne s'y trompe pas car il insiste : "La Russie connaît l'identité des auteurs de l'attentat, mais s'intéresse surtout à son commanditaire."
9/ Les sources des revendications : 3 revendications pour bien prouver au monde que c'est bien une branche peu connue de l'EI qui a commis ce massacre. C'est beaucoup. D'ordinaire une seule suffit.
10/ Les sources des revendications : Toutes les revendications ont été sourcées par les USA et leurs agences du Renseignement. Donc comment faire confiance à ce type de filtre dont les agitateurs nous ont habitué à tant de mensonges fabriqués. Rappels : Mensonge des ADM en Irak inventées, mensonge des bébés-couveuses koweïtis inventés, mensonge des grottes vides de Tora Bora, mensonge sur les attaques chimiques en Syrie, dont l'OPCV a récemment démontré que celle du 1er septembre 2015 à Marea près d'Alep, avait été perpétrée par ISIS, jetant un voile de suspicion sur toutes les autres.
11/ Les sources des revendications : le canal utilisé par l'EI est à l'origine selon les agences de presse celui d'un simple blog qui était inactif depuis plusieurs années. Même si c'est une branche active de l'EI appelée "Etat islamique du Khorasan" qui l'administrait, la démarche est inhabituelle dans les revendications de groupes islamistes.
En résumé, ne s'agirait-il pas d'une opération secrête "made in OTAN", opérée sous fausse bannière EI ? Au lu de ce qui précède, le lecteur conviendra que ce n'est pas du complotisme paranoïaque que de l'envisager sérieusement, ni de demander que les autorités et médias compétents travaillent sérieusement sur cette hypothèse plus délicate à investiguer que d'attendre les dépêches des agences derrière un écran une tasse à café à la main.
D'autant que, comme Maria Zakharova nous le rappelle et démontre brillamment ci-après, il est désormais de notoriété publique que les cellules islamistes du Moyen Orient sont une création de la CIA (Al Qaïda = la liste), essentiellement depuis les années 80, pour -déjà- chasser les soviétiques d'Afghanistan, puis renverser le Pouvoir communiste en Serbie en 99, puis (leur contrôle est censé avoir échappé aux services secrets américains en 2001) attaquer les tours de Manhattan, puis forts de cette excuse, pouvoir ainsi partir en croisade néo-conservatrice contre des pays qui ont tous en commun de ne pas être alignés sur le dollar, d'être peu endettés sur les marchés internationaux, de présenter un intérêt stratégique vital de par leurs ressources (Libye), de par leur localisation nodale (Syrie), ou de par les deux à la fois (Ukraine), toujours dans le but de déstabiliser et phagocyter la Russie, voire saccager au passage les économies des 3 principales puissances de l'UE Allemagne France UK, avec l'attaque américaine (qui d'autre ?) des gazoducs NordStream1et2, qui constitue la véritable déclaration de guerre des USA contre les intérêts stratégiques de la Russie, mais aussi de l'Allemagne, de la France, et du Royaume Uni qui n'ont osé mener aucune enquête digne de leur rang, ce qui conforte l'identité évidente de l'aggresseur.
Komsomolskaya Pravda ce lundi 25 mars 2024
Article de la porte-parole du MAE russe Maria Zakharova
BIDEN AIME ISIS, PAS LA PAIX
Les spin doctors américains se sont enfoncés dans un piège en affirmant que l'attaque terroriste contre la mairie de Crocus à Moscou a été perpétrée par ISIS, une organisation terroriste interdite en Russie. La raison pour laquelle ils agissent de la sorte est également claire. De toute évidence, ils n'ont pas d'autre issue.
Il existe de nombreuses preuves directes et indirectes de l'implication de l'actuelle administration américaine dans le parrainage du terrorisme ukrainien. Il s'agit notamment de milliards de dollars et d'une quantité sans précédent d'armes mis à disposition du régime de Kiev, sur la base de systèmes de corruption, sans qu'aucun compte ne soit rendu ; de l'utilisation d'une rhétorique agressive à l'égard de la Russie et d'un nationalisme enragé ; de l'interdiction des pourparlers de paix sur l'Ukraine et des appels incessants à régler le conflit par la force ; du refus de discuter des attaques terroristes perpétrées par le régime de Kiev depuis des années ; et du soutien médiatique et politique massif aux crimes les plus horribles perpétrés par Zelensky. D'où les efforts quotidiens de Washington pour couvrir leurs accusations envers Kiev, et la tentative de rejeter la responsabilité, sur eux-mêmes et sur le régime de Zelensky qu'ils ont nourri, en utilisant l'épouvantail de l'ISIS (une organisation interdite en Russie).
Et les voilà pris à leur propre piège rouillé.
Qu'est-ce que l'ISIS ?
Dans le passé, Washington a activement soutenu, armé et contrôlé les moudjahidines en Afghanistan dans le cadre de son opposition à l'Union soviétique. L'ancienne secrétaire d'État américaine Hillary Clinton, qui applaudissait presque de joie, a rappelé comment ils avaient décidé de recruter les moudjahidines, et importer la marque wahhabite de l'islam sunnite en Afghanistan pour l'emporter sur l'URSS. Al-Qaida est né précisément de cette campagne afghane.
Mais laissons l'Afghanistan pour un moment et tournons-nous vers l'Irak.
En 2003, les États-Unis sont intervenus militairement en Irak sous un prétexte fallacieux, si bien que tous les membres du parti Baas, l'épine dorsale de l'armée, de la police et des forces de sécurité de Saddam Hussein, se sont soudainement retrouvés sans emploi et sans moyens de subsistance. C'est ce groupe de jeunes professionnels militaires expérimentés, tous qualifiés, qui a ensuite formé le cadre d'une nouvelle organisation extrémiste.
En avril 2006, le Washington Post a trouvé des documents classifiés du Pentagone montrant que, de 2004 à 2006, la propagande militaire américaine avait délibérément valorisé Abou Moussab al-Zarqaoui, le premier chef d'un mouvement "insurrectionnel" - Al-Qaida en Irak - en le faisant passer pour un défenseur de la foi aux yeux de nombreux musulmans.
En octobre 2006, la réunion consultative des moudjahidines a créé un nouveau groupe djihadiste réunissant les terroristes d'Al-Masri et d'autres islamistes du groupe connu sous le nom d'État islamique d'Irak (ISI). Le chef de cette nouvelle organisation est Abou Omar al-Baghdadi, que les Américains, pour une raison ou une autre, avaient libéré de prison en Irak peu de temps auparavant. CQFD !
Il a alors établi une coopération étroite avec les islamistes en Syrie, qui luttaient contre le gouvernement légitime de Bachar el-Assad. En avril 2013, l'organisation terroriste élargie a reçu un nouveau nom : l'État islamique d'Irak et du Levant (ISIS). En 2014, elle a déclaré son intention d'établir un califat en Irak et en Syrie.
Les Américains ont alors décidé de combattre ISIS et ont formé une "coalition" à cette fin (ne serait-ce qu'après que des militants d'ISIS eussent tué un certain nombre de citoyens américains).
Il s'avère donc qu'après Al-Qaïda, les Américains ont participé, volontairement ou non, à la création d'un autre monstre, ISIS, qui s'est ensuite livré à une orgie d'horribles meurtres terroristes à travers le monde.
Aujourd'hui, des experts et des officiers de sécurité américains à la retraite soulignent à juste titre le rôle décisif de Washington dans la procréation d'ISIS et la prolongation de son existence.
Voyons maintenant ce qu'il en est de la Syrie. En 2015, en réponse à une demande du gouvernement légitime de la Syrie, la Russie a envoyé une unité de ses forces aérospatiales pour aider l'armée syrienne à combattre les terroristes. Cela a entravé les plans d'ISIS visant à imposer son contrôle sur de vastes territoires en Irak et en Syrie, y compris Alep et Damas. Toute une "internationale terroriste" - des dizaines de milliers de militants originaires de plus de 80 pays - travaillait à la réalisation de ces objectifs. Seule l'intervention de la Russie a permis à l'armée syrienne de mettre fin à cette menace et de libérer la majeure partie du pays des mains des terroristes. Le président russe Vladimir Poutine s'est adressé à la session de l'Assemblée générale des Nations unies en 2015, suggérant la création d'un front uni anti-ISIS, sur le modèle de la coalition antihitlérienne. La réponse a été le visage de guerre de l'Occident, et non une acceptation ravie. Loin de nous aider à combattre ISIS, les États-Unis faisaient tout ce qu'ils pouvaient pour entraver nos efforts. Intéressant, n'est-ce pas ?
Dans le même temps, une enclave extrémiste contrôlée par les États-Unis, le camp de réfugiés d'Al Tanf, continue d'exister dans le sud-est de la Syrie. Ce camp est devenu un refuge pour les terroristes, qui y reçoivent une formation avant d'être envoyés en mission.
La Maison Blanche suit clairement une autre ligne tactique en Syrie, où elle s'est ostensiblement engagée à faire le tri entre "l'opposition modérée" et les terroristes d'ISIS d'une manière claire et informelle. Je fais référence, par exemple, à Jabhat Fatah al-Sham (l'ancien Al-Nusra, en fait une branche d'Al-Qaïda en Syrie) et à d'autres groupes armés similaires qui se sont finalement regroupés pour former Hayat Tahrir al-Sham. Le changement de marque est donc là, mais aucune séparation n'a eu lieu jusqu'à présent. De toute évidence, c'est ainsi que Washington a tout planifié : ils veulent que le conflit s'éternise, multipliant le nombre de victimes, tout en empêchant l'élimination définitive de ce siège du terrorisme international.
Curieusement, l'ISIS a modifié ses plans ces dernières années et s'attaque désormais surtout aux ennemis des États-Unis, comme les talibans en Afghanistan, les Iraniens, les autorités légitimes en Syrie et la Russie. Il ne s'agit là que de ce qui apparaît en surface et que l'on peut déduire des informations diffusées dans le monde entier.
Encore une chose : en 1992, les Américains ont imposé aux Palestiniens un "processus électoral démocratique". Les divergences entre eux ont abouti à la création, par le biais d'élections démocratiques, d'un parti politique, le Hamas, dans la bande de Gaza.
Il ressort de la correspondance récemment déclassifiée entre des fonctionnaires du département d'État américain qu'en 2021, Joe Biden a débloqué 360 millions de dollars de paiements au Hamas, qui étaient acheminés par l'intermédiaire de la tristement célèbre agence USAID. Le président Donald Trump a suspendu les paiements, tandis que Joe Biden a ordonné leur reprise. Le résultat est là, pour que tout le monde puisse le voir. Détail sympathique, Israël semble être le plus proche allié de l'Amérique et il pousse des cris d'orfraie en voyant les agissements du Hamas.
Y a-t-il une logique, demanderez-vous ? Elle réside dans l'argent et le pouvoir. De plus, dans une situation où les interventions directes sont interdites par la législation internationale, l'arrière-pensée est de semer un "chaos contrôlé" et de réorganiser l'ordre mondial avec l'aide des terroristes.
Et maintenant, attention, voici ma question à la Maison Blanche : "Était-ce vraiment ISIS ? Ne voulez-vous toujours pas changer d'avis ?"