vendredi 13 juin 2008 - par larenaudie

D’Ajaccio à Al Hoceima : Per a Pace, solidarité et échanges

Une action, la 4e sur cette côte méditerranéenne du Maroc, dans le RIF, chaîne montagneuse qui s’étend d’Al Hoceima à Nador… Des préparatifs où on ne compte pas les heures, des contacts à établir, un programme à élaborer, des dates à fixer, des équipes à constituer, du matériel à réceptionner et à conditionner, des dossiers à préparer, des formalités à accomplir, des va-et-vient et l’effervescence de la dernière semaine où tout se bouscule, où tout reste à faire pour arriver fin prêt tout au moins l’espère-t-on au départ qui cette fois-ci est fixée au 12 avril 2008.

L’équipe de Per a Pace – Pour la Paix – composée de huit personnes embarque avec trois véhicules sur le bateau de la Corsica Ferries, fidèle partenaire de l’association depuis de nombreuses années, le samedi dans l’après-midi à destination de Toulon pour prendre la route aussitôt vers Barcelone, port d’embarquement pour notre destination, le Maroc.

L’arrivée au port de Tanger s’est faite le lundi 14 avril dans l’après-midi, sous un soleil radieux. Le passage par le détroit de Gibraltar a marqué les esprits. De nombreux bateaux, de toutes compagnies et de tous gabarits, se croisent et se frôlent agitant dangereusement quelques frêles embarcations de pêcheurs. C’est ici aussi que bon nombre des « barques de la mort » s’aventurent pour le pire en ayant cru au meilleur. La ville blanche, que l’on aperçoit au prime abord, s’élève le long d’un promontoire avec au sommet son minaret blanc pailleté de vert. Elle semble calme et sereine. Mais la quiétude n’est ici réservée qu’à ses hauteurs, le port lui présente une activité intense avec son ballet incessant de véhicules brinquebalants sous les charges accumulées et qui se déversent des soutes encombrant ainsi les quais, chacun essayant de s’extirper comme il le peut des entrailles du bateau.

Pour l’association commence alors le jeu des formalités, toujours très compliquées aux douanes. Les papiers présentés, en bonne et due forme, souffrent toujours d’une anomalie qui ne reste et ne restera évidente que pour le pays concerné. Et nous voilà pendant quelques heures à la recherche de feuillets verts qui à force de passer entre des mains différentes finissent par se perdre nous livrant à des va-et-vient dont nous n’aurons pas le secret. Il ne faudra finalement que sept heures pour nous voir délivrer le sésame permettant de passer la grande porte et d’entrer dans le pays. Il est vrai, nous l’apprendrons plus tard, que neuf prisonniers de la maison d’arrêt de Kenitra venaient, suppose-t-on, de s’évader d’une prison d’où toute évasion était jusqu’alors réputée impossible. Tous condamnés à de lourdes peines pour certaines extrêmes dans le cadre des attentats de Casablanca et liés à la mouvance d’Al Quaida.

Notre premier contact nous attend aux portes de Tanger. Brahim Mouis, notre ami déjà rencontré à plusieurs reprises, est accompagné de quelques membres de l’Association marocaine de développement des jeunes handicapés et abandonnés de Kenitra. Leur projet est de faciliter la réintégration sociale des enfants abandonnés en leur redonnant le sens des valeurs et de la vie en générale. C’est aussi intégrer les handicapés dans des programmes sportifs afin de développer leur potentiel.

Si dans le monde plus de douze millions d’enfants vivent dans la rue, ils sont 4000 enfants à Casablanca et près de 60 à Kenitra âgés entre 6 et 8 ans se nourrissant de la mendicité ou du vol.

Nous lui donnons le matériel qui lui est réservé, notamment de nombreux duvets de montagne qui serviront aux jeunes dans le cadre de leurs activités et des différents chantiers qu’ils engageront. Juste le temps d’échanger autour d’un tajine kefta sur les activités de chacun. Nous nous connaissons déjà depuis quelques temps et nous comprenons vite les besoins et l’appui que nous pouvons apporter à cette structure pleine de promesses.

Il est tard, la nuit est déjà là qui nous appellerait bien au repos mais il faut reprendre la route pour Al Hoceima. Sept heures d’une route sinueuse aux nids de poule et dos d’âne innombrables parsemée de nombreux contrôles de police ont raison de nos dernières forces.

Salamaleikoum Al Hoceima. Nimbée de la lumière diaphane du petit matin, nous montons à elle, heureux d’être enfin arrivés. Al Hoceima, située dans le Rif sur la côte nord-est du Maroc est une ville amazighophone* créée en 1925 par les Espagnols. Elle compte aujourd’hui intra muros près de 60 000 habitants. Il est agréable de circuler dans les rues de la ville où règne dans la journée une agitation sympathique et colorée. Peu importe que l’on se perde, une rencontre s’offrira toujours pour vous ramener sur le bon chemin. Le mardi est le jour du souk sur les hauteurs de la ville, tout un bric-à-brac s’étale dans la poussière légère des allées balayées par les rayons du soleil. On y trouve de tout pour réparer n’importe quoi.

Plus bas dans le centre, le marché étale fruits et légumes en abondance. Les poulets en rangs serrés piaillent, la viande s’affiche en belles pièces suspendues à l’air libre. Les olives de toutes les couleurs forment des montagnes parfaites prêtes cependant à s’écrouler dégageant une odeur mêlée à celle des épices, poivrée et envoûtante. Ce n’est pas la nourriture qui manque dans la région, nous dira-t-on. On y mange même très bien et partout où nous irons nous serons invités à partager le repas où l’odorant thé à la menthe. Non ! dans la région, c’est le travail qui manque cruellement, pour une population composée en majorité de jeunes, entraînant un désoeuvrement aggravé par la consommation de kif dont la culture, illégale bien sûr, est partout présente. Alors les « barques de la mort » trouvent ici leur explication... dure réalité à exprimer... Et même si le risque est réel, il est tenté, s’il est fatal il aura été rapide, alors que de rester dans les conditions actuelles c’est mourir un peu tous les jours.

Al Hoceima fut frappée dans la nuit du lundi au mardi 24 février 2004 par un violent séisme de plus de six degrés sur l’échelle de Richter, faisant d’importants dégâts dans la ville et dans les campagnes environnantes. De cet événement dramatique et de l’aide qui tardait à arriver sont nés un très important élan de solidarité et de nombreuses associations qui aujourd’hui constituent un lien social fort. Les précédentes initiatives de l’association avaient permis d’en rencontrer quelques-unes et de construire une solidarité active et des promesses d’échanges qui prennent tout leurs sens avec cette 4e action.

Une réunion avec les responsables de la Communauté urbaine d’Al Hoceima et les associations va permettre très vite de répartir le matériel* amené par l’association. Nous retrouvons avec une joie partagée Souad Benkachouh de l’association AEO, « Accueil, Ecoute, Orientation », qui au quotidien aidée par de nombreuses autres femmes apporte un soutien psychologique aux femmes isolées, battues, violées, une aide scolaire aux enfants de la ville mais aussi de plusieurs douars de la région. L’action d’AEO s’étend aujourd’hui à l’accompagnement des personnes âgées avec l’organisation d’après-midi récréatives proposant diverses activités. Souad nous raconte avec fierté l’organisation d’une marche à l’occasion de la journée de la femme qui a rencontré un beau succès. Ces femmes se battent ici au quotidien et impulsent un dynamisme que nous pouvons sans nul doute leur envier. Elles sont fières de participer à cette vie sociale active porteuse d’espoir. Leur nouveau projet, un nouveau centre qui accueillera les personnes âgées, handicapées mais aussi les femmes en situation difficile, leur offrant un hébergement calme et serein le temps de leur réinsertion.

Nous retrouvons également Hassan de l’association AYOUMA qui intervient dans le domaine de l’éducation et de l’animation pour jeunes enfants et adolescents. AYOUMA, « Mon Frère », qui compte plus de 60 adhérents, nous invite un soir à une rencontre, un échange dans ses locaux. Qui sont-ils ? qui sommes-nous ? La rencontre est éminemment sympathique. Nous nous présentons, soulignons l’importance de se parler et de se connaître. Les jeunes présents nous posent des questions et nous font partager leur culture, sans retenue, en nous invitant à participer à leurs danses et chants gais et entraînants. L’association est pour eux, comme nous le dira Hassan, un espace de liberté, cette liberté qu’ils ne trouvent pas forcément chez eux ou à l’école.

Cette réunion à la mairie nous permettra également de faire plus ample connaissance avec l’association thématique SOURIF qui s’occupe des droits des handicapés. Le handicap est toujours un tabou au Maroc nous explique Mohammed Bahaj, responsable de l’association. Certaines familles sont encore dans le déni et ne veulent pas dire qu’un de leurs proches est handicapé. Les besoins sont importants, les prises en charge quasiment inexistantes.

C’est au centre culturel et sportif de la ville mis à la disposition des associations pour leurs activités que nous déposerons une partie de notre matériel constitué de très nombreuses fournitures scolaires dont bénéficieront également trois écoles primaires particulièrement démunies, des livres toujours particulièrement bienvenus et des cassettes. Du matériel médical sera également déposé à l’hôpital de la ville. Une tente, pouvant être installée en plein air et permettant d’accueillir différentes manifestations telles des expositions est également montée pour démonstration, elle servira à la demande aux différentes associations. Le reste des fournitures sera ensuite déposé dans les locaux d’AEO, AYOUMA, AMADA, pour le développement et l’alphabétisation, et dans la garderie de la ville où est hébergée la crèche de l’Union des femmes marocaines en attendant la construction d’une nouvelle structure.

Nous réservons une de nos journées pour une nouvelle halte à Bni Gmil, commune où nos précédentes actions ont permis la création d’une bibliothèque et l’équipement en mobilier scolaire de plusieurs salles de classe au sein de l’école du village. Nous déposons des fournitures scolaires et du matériel médical pour le dispensaire. Nous saluons le directeur de l’école Abdelaziz Benyessef, heureux de notre passage. Il souligne les difficultés de scolarisation rencontrées dans les campagnes, du fait d’un habitat dispersé, où les filles notamment sont les premières à abandonner le cursus scolaire. Il nous remercie à nouveau de notre action, soulignant le lien qui s’est créé voilà trois ans maintenant. L’école n’est plus la même dit-il, la bibliothèque est devenue un espace de vie créant l’animation qui lui manquait. Ahmed Cherik, l’instituteur, tient à nous emmener dans son douar. Taghzout « la Citadelle » fait face à la mer, offerte aux quatre vents, son environnement est sauvage. La piste chaotique empruntée pour y accéder laisse de côté quelques habitations. De nombreuses femmes, silhouettes devinées sous le poids des charges empilées sur leurs dos sont aperçues dans les champs environnants. Ahmed nous fait visiter la classe où il enseigne, tant bien que mal. Pièce dépourvue de tout confort, aux vitres cassées. Seul mobilier, les bureaux qui s’alignent misérablement, un tableau tellement usé que la craie n’y laisse plus aucune empreinte. Pas de crayons, de cahiers, de matériel apparents. Aucun rangement n’est prévu. Quarante-trois élèves répartis en trois niveaux s’y entassent, les cours sont souvent dispensés par demi-journées. L’enseignement se restreint à l’apprentissage des fondamentaux, les mathématiques, la langue arabe et le Coran. Ahmed nous explique qu’il enseigne également la langue française mais de sa propre initiative, il n’est pas formé à cela. On comprend ici le manque de moyens et le sentiment d’abandon et de luttes perpétuelles au quotidien pour qu’un semblant d’ouverture et de changement pénètre dans les campagnes.

Mohammed Bahaj, président de l’association Sourif mais aussi défenseur de l’environnement et militant pour la réintroduction et la protection des espèces en voie de disparition nous propose pour le vendredi une matinée consacrée à la marche sur un sentier de randonnée du parc naturel d’Al Hoceima. Nous allons au début de la randonnée longer tout en pénétrant à l’intérieur des terres une côte rocheuse avec en contrebas les plages réputées de Talayoussef, Bommahdi et Bousakour. Ces falaises abritent comme nous l’indiquera Mohammed des balbuzards pêcheurs et oiseaux marins offrant de nombreuses similitudes avec les côtes de la Corse. Le sentier emprunté va nous permettre de traverser quelques villages à la rencontre du quotidien des habitants. Nous y découvrirons le four en paille sèche et nous émerveillerons de son ingéniosité, passé ancestral bien de chez nous pourtant présent encore dans nos villages. Une femme remonte inlassablement le filin accroché à un récipient empli d’eau, du puits profond de plusieurs mètres, qu’elle déverse ensuite dans une jarre. Un tissu fait office de filtre de fortune permettant d’éliminer les quelques impuretés présentes. Elle portera ensuite calée au creux de ses reins cette jarre jusque chez elle. Les champs sont ici plus prodigues, nous goûtons quelques fèves légèrement sucrées.

Mohammed nous conduira ainsi jusqu’au centre du village d’Izemouren au développement duquel participe l’association Izemmouren pour le développement et la coopération. Il nous fera visiter l’école, la mairie et le dispensaire et nous prouvera ici encore que le tissu associatif présent dans cette région du Maroc est plein d’un dynamisme auquel ne font défaut que les moyens.

Notre dernière soirée à Al Hoceima se fera à l’invitation des femmes des associations AEO, Union des femmes marocaines, AMADA, Al Almal. Hautement symbolique, nous serons invités à partager le thé de l’amitié dans un petit restaurant très joliment décoré et tenu par une femme pionnière en la matière car seule sur la ville à tenir ce genre d’établissement. Nous sentons l’émotion nous envahir, des remerciements bien sûr de part et d’autre, des regrets aussi de ne pas rester plus longtemps, des promesses également et de nombreux projets en perspective. Choukran Al Hoceima pour ton accueil exceptionnel.

Cette 4e action de l’association Per a Pace a permis de développer un des principes de l’association, l’échange principal vecteur de paix. Les discussions se sont ainsi orientées dans ce sens. Le temps a permis de se connaître et d’apprécier les valeurs de chacun. Des amitiés se sont créées, la confiance s’est installée. La prochaine initiative de Per a Pace prévue en octobre prochain, permettra l’acheminement d’un bus à destination des associations. Des propositions d’échanges culturels ont été faites. On retiendra de ce séjour, la formidable motivation de ces acteurs de la vie sociale qui malgré un contexte difficile, sont toujours enthousiastes.



4 réactions


  • Soleil2B Soleil2B 13 juin 2008 20:03

    Bonjour,

    - Si je ne disconviens pas de votre bonne volonté, je constate en regardant par ma fenêtre, que nous serions les premiers à avoir besoin d’aide !

    - Il existe même des familles qui ne sont pas alimentées en eau potable...............................16 ans après le permis de construire !

    - Je comprends mal votre dénomination ; à invoquer la paix, contre qui serions nous en guerre ?

    - Permettez moi de sourire, à voir l’intérieur de mon Ile, lorsque je me penche sur le nombre d’associations qui gravitent en Corse, et les subventions qu’on leur alloue.

    - Ah ! j’allais oublier : en Corse, pour la paix s’écrit "pè a pace" per étant une préposition en italien.

    - Bonne continuation.


  • Jean-Pierre Lovichi Jean-Pierre Lovichi 16 juin 2008 14:23

    D’abord bravo à per a pace pour cette nouvelle réussite !

    le professionnalisme et le savoir-faire de cette association constitue une vraie vitrine pour l’île !

    Et c’est pourquoi je ne comprends pas très bien le commentaire précédent. Pourquoi toujours tout opposer ?

    Per a pace a choisi l’action humanitaire internationale. D’autres associations oeuvrent sur place. Chacun son rôle. La question des subventions doit être posée en effet.mais je crois savoir que Per a Pace fonctionne surtout sur lemode projet et cherche des financements au coup par coup.

    Ensuite, Per a pace participe du développement mais n’oublie jamais la dimension échange culturel. Elle fait connaitre et en bien la Corse. Enfin, elle travaille aussi à former des citoyens ouverts sur le monde par les voyages et les échanges qu’elle organise au bénéfice de lycéens corses. Or, former des citoyens, c’est oeuvrer en profondeur pour l’avenir d’un territoire. seuls des citoyens dignes de ce nom sont capable de s’approprier les problèmes qu’ils rencontrent et de tenter d’y apporter les solutions adéquate.

    Longue vie à Per A pace.


  • j casamarta 17 juin 2008 19:48

    J’ai participé à cette action de solidarité au Maroc organisée par l’association "Per a Pace, Pour la Paix", et je trouve que l’auteur a bien transmis dans son article l’émotion qui s’est dégagée des différentes rencontres. Les rencontres sont enrichissantes et la Corse île de la Méditerranée à besoin de cette ouverture, d’aller vers les autres, de construire par la culture et l’échange les inter-actions nécéssaires, les solidarités. Je voulais aussi faire remarquer que la Paix se gagne tous les jours, par la vigilence et l’action solidaire des citoyens. 


  • Alain Pen-Penic 18 juin 2008 15:46

    Le texte de Pascale Larenaudie donne à lui seul cette dimension d’ouverture qui est nécessaire à la Corse…

    Etant membre de l’association Per a Pace depuis sa création il me semble nécessaire d’apporter ces quelques précisions.

    Je voudrais avant tout chose dire à l’auteur de la première réaction que la misère n’a pas de frontière. C’est quelque part comme si on voulait se limiter à poser le problème de la pollution uniquement au niveau de la Corse

    Oui ! La pauvreté est un problème mondial.

    Cela dit l’association Per a Pace ne néglige pas pour autant la pauvreté dans l’île, elle intervint, souvent, en partenariat avec des associations démocratiques corses sur le problème de la pauvreté dans notre région… elle soutient toutes les actions sociales ici et ailleurs… 

    Aujourd’hui, le monde est engagé dans des bouleversements inquiétants où les peuples subissent la loi des puissants. La violence dans laquelle les hommes sont jetés fait que les repères démocratiques sont mis à mal. Dans ce monde en proie à toutes les incertitudes la solidarité devient un élément important de la vie des hommes… 

     

    La paix… la guerre… peut on être en paix quand la misère sévit

     

    Les immigrants qui fuient leur pays sur des embarcations de fortune au péril de leur vie, les millions d’enfants mourant de fin parce que la banque mondiale a décidé que cela devrait être ainsi, n’est-ce pas une sorte de guerre ?

    Oui ! la pauvreté correspond à un acte de violence.

     

    Per ou Pè ?

    C’est vrai “Per” est une préposition italienne, mais dans le nord de la Corse elle est employé fréquemment dans la langue courante. La plus par des dictionnaires Corse donnent quatre possibilités d’employer “pour” en Corse : “Per, Par, Pè et Pà”. Alors pourquoi l’une serait-elle plus valable que l’autre ?

     

    Nota : In i mo lochi si dece “Pà”. L’importante, pensu, un hè micca a grammatica, ma a finalità date a i parolle, hè avè a primura di l’attu postu… (Dans ma région “pour” se dit “pà”. Je pense que le principal ici n’est la grammaire, mais la finalité donnée à la parole et à l’importance de l’acte posé…)  

     


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