samedi 2 novembre 2013 - par Henri Diacono

D’autres attentats projetés en Tunisie ?

 Plusieurs autres attentats, après ceux de Sousse et de Monastir, auraient été planifiés, selon le quotidien tunisien Al-Chourouk (Le Matin) citant des « sources sécuritaires dignes de foi  » et rapportés par le site Kapitalis. Ces actes devaient viser simultanément quatre magasins de grande surface du pays, le siège de l’Union Nationale des syndicats des forces de sécurité intérieure (UNSFSI) et des postes de police.

 Toujours selon le quotidien, ces attentats, commandités par Abou Iyadh, le chef de l’organisation terroriste Ansar Charia, devaient être exécutés – comme ceux de mercredi à Sousse et Monastir – par de très jeunes tunisiens, tous issus de milieux populaires déshérités, âgés de 17 à 26 ans et de retour du jihad en Syrie. Ces individus, dont certains seraient de simples lycéens, auraient combattu, « souvent très violemment » en Syrie dans les rangs de l’organisation baptisée « Front Ennosra ». Ils avaient ensuite rejoint la Tunisie en passant par la Turquie et la Lybie, pays où ils avaient reçu aide financière et accueil favorable. Il y aurait quelques jours à peine, les candidats au « suicide » avaient pu, poursuit le journal, conversé avec le chef terroriste Abu Iyadh par le canal de Skype.

 Toutes ces informations auraient été recueillies par les services de sécurité suite aux interrogatoires de l’apprenti kamikaze de 17 ans, appréhendé mercredi dernier à Monastir avant de passer à l’acte, grâce à des citoyens intrigués par sa présence sur les lieux muni d'un sac au dos, mais aussi auprès de trois autres djihadistes appréhendés peu après l’explosion prématurée du kamikaze, déchiqueté par « sa » bombe, près d’un Hôtel de Sousse. Ils avaient été interpellés à bord d’une voiture de location où ils avaient été repérés par des témoins de l’attentat manqué.

 Ces tentatives de semer le désordre et l’insécurité dans le pays interviennent dans une période où se prépare par des discussions entre les différents partis politiques, pour un changement de gouvernement composé d'indépendants,et alors le parti islamiste Ennahdha, au pouvoir provisoire depuis deux ans, est en nette perte de confiance dans tous les sondages d’opinion récents, se classant loin derrière Nina Tounès, coalition de plusieurs formations de centre droit et se trouve en outre talonné par le Parti Populaire auquel appartenaient les deux députés assassinés cette année, deux farouches adversaires de Rached Ghannouchi chef du parti islamiste.

 Selon une autre source « Maghreb Confidentiel », ce dernier aurait exprimé le projet, après les prochaines élections générales tunisiennes, c'est dans peu de mois, de regagner au Qatar le siège l'Union internationale des savants musulmans (UISM), dont il est l’un des quatre secrétaires généraux adjoints. Cette organisation fondée en 1994 est dirigée depuis par le prédicateur égyptien Youssef Al-Qaradaoui (87 ans), leader spirituel des Frères musulmans. Rached Ghannouchi, pas loin de 80 ans, en convoiterait sa succession.

 



5 réactions


  • cedricx cedricx 2 novembre 2013 15:24

    Bonjour Henri,

    Certainement que les terroristes avaient en programme toute une série de cibles, espérons que les tentatives ont toutes été déjouées ! Si les dirigeants islamistes envisagent de s’exiler c’est bon signe.

    • Henri Diacono alias Henri François 3 novembre 2013 11:21

      Malheureusement Cedricx, je crains qu’avant de s’exiler ou lâcher le morceau les islamistes ne reculeront pas pas devant des exactions. Je pense sincèrement que l’ordre ne reviendra, non seulement en Tunisie, mais dans tout le Moyen Orient et surtout en Afrique à cause de ses immenses richesses, que lorsque les monarchies et émirats de la péninsule arabique seront « décapités ».


  • Yohan Yohan 2 novembre 2013 22:40

    J’ai une collègue (tunisienne d’origine) qui vient de rentrer de Tunisie. Certes, il y a des attentats, mais globalement le pays est moins insécure qu’il n’y paraît vue de notre fenêtre. J’attends un nartik sur l’insécurité qui règne en Guadeloupe, par exemple (39 meurtres de puis le début de l’année) additionnés à ceux de Corse, de Marseille, de Lyon, de Paris,.... A ce niveau qui frôle les 250 homicides par an, nous sommes loin d’être un Etat à considérer comme paisible. Silence dans les médias et pas grand monde pour s’indigner et balayer devant notre porte smiley


    • Henri Diacono alias Henri François 3 novembre 2013 11:29

      Bien sûr Yohan, le pays tout entier n’est pas à feu et à sang. Il ne le sera pas à moins que n’éclate une guerre civile. Le su élément palpable "d’insécurité pour tout le le peuple est celui de l’inflation galopante qui s’y est installée, entraînant une misère de plus en plus inquiétante.
      Vous savez j’ai vécu, ici même, dans ma jeunesse la lutte pour l’indépendance du pays sans jamais avoir eu l’impression d’être en insécurité avec tout ma famille. Ce seul sentiment je l’ai vécu plus jeune encore lors de l’occupation allemande et surtout des bombardeents aériens des alliés ayant, entre parenthèses, tués huit des miens.


  • Henri Diacono alias Henri François 3 novembre 2013 11:13

    A Motvandiou , Salut tout d’abord.
    Ensuite vos craintes sont largement justifiées d’où mes « conditionnels ». Je sais toutes les manipulations que peuvent - ou que doivent - craindre tous les journaliste hommes « naïfs » par excellence.
    Pour en revenir à la Tunisie, je commence moi aussi sur place à douter. Voilà le pays prisonnier de la politique politicienne. Ainsi dans le débat qui devait désigner pour samedi un premier ministre apolitique et provisoire chargé de conduire le pays jusqu’à des élections générales s’est embourbé sur « deux noms » . Ceux de vieux routiers de la politique qu’ils avaient quitté il y a quelques années, âgés, tenez vous bien, respectivement de 88 et 79 ans. Deux « jeunes » ayant moins ou un peu plus de soixante ans, hautement qualifiés en économie et finances et n’ayant JAMAIS adhéré à un quelconque parti, ont été écartés d’emblée.
    En outre l’Assemblée Constituante qui a retrouvé ses dissidents qui la boudaient (ils étaient plus de soixante) et qui devait finaliser la Constitution se perd dans des palabres sans fin - une habitude du pays - sur des broutilles.
    Je pense sincèrement qu’ici il faudra à nouveau un homme fort qui remette de l’ordre dans cette gabegie. D’ailleurs l’ami, je me demande si un peu partout, ailleurs, en France, en Europe, en Afrique, en Amérique et surtout au Moyen Orient le ras bol général ne commence pas à bouillir. Mauvais signe pour la planète. Et non pas pour la...Tunisie seulement. Pas avec l’OTAN seul...
    Bon dimanche à vous. Le soleil, chez moi, brille et la mer est d’huile.


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