Danser avec sa machine à laver

Le Vatican a lancé un nouveau message aux femmes pour la Journée internationale des Femmes hier : remercier votre machine à laver. Cet humble appareil domestique a fait davantage pour le mouvement de la libération de la femme que la pilule contraceptive ou le travail à l’extérieur de la maison, selon ce qui est écrit dans le journal officiel du Vatican, Osservatore Romano.
Le tango se danse à deux. C’est une danse d’improvisation, au sens où les pas ne sont pas prévu à l’avance pour êtres répétés séquentiellement, mais où les deux partenaires marchent ensemble dans une direction impromptu à chaque instant, choisi par le guideur, mais dont l’énergie est également influencée par les deux partenaires. ( Wiki)
Se parler entre mâles
On dirait qu’au Vatican, on se parle entre hommes. Et on est en retard… Ma mère a lavé des couches de coton pendant toute sa vie. Je l’ai vue, secouer la merde, la rincer à l’eau froide, et étendre le tout sur une corde à linge à -20 degrés.
Quand on les rentrait, si on les avait tout de suite flanqués sur les couches de bébés, l’État l’aurait poursuivi pour meurtre.
Avec nos deux enfants, ma femme et moi, avons contribué à polluer la planète, à créer des emplois -usines, magasins, vendeurs, et autres pays en voie de développement qui voulaient sortir de la merde de leur misère.
Tout compte fait, et par une ignorance crasse mais au parfum de la crasse - ça je vous le jure, ça pue comme un politicien - nous avons grandement aidé des sociétés à se relever de leur toilette chimique naturelle : la terre brune.
Paragraphe à Benoît
J’en ai profité longtemps de cette machine à délivrer la femme. J’ai lavé plus souvent qu’à mon tour.
Cette damnée machine, Benoît, ne PLIE PAS LE LINGE. Elle ne le porte pas au deuxième étage. Disons qu’elle est fort pratique, j’en conviens.
Quand j’étais jeune, j’étais servant de messe et prieur.
Maintenant, je suis citoyen de « mess » et plieur.
La machine à laver est le même principe que les vases communicants : on l’a, mais il faut la payer. En plus, le réparateur vient à tous les ans pour les pièces. En plus, les compagnies, on dirait, font des expériences sur les pièces pour s’assurer qu’elles ne durent pas trop longtemps.
Si c’était ma femme qui lavait, nous n’aurions pas besoin de changer de pièces. Même le botox n’améliore que le cosmétique de la machine.
On dirait que l’Église s’arrange pour que ma femme dure longtemps.
C’est au moins ça de gagné.
Le jour de l’homme. QUAND ?
J’ai tous les outils du monde pour me délivrer du travail : un tourne-vice, une faucheuse à gaz, une tronçonneuse, une boîte à outils, un arrache pissenlit, une clef à mollette, un souffleur à neige, une scie ronde…
Je voudrais une journée de l’homme pour qu’on me dise que je suis délivré de l’esclavage.
L’homme rose
Que gentil il est ! Il fait des repas, lave les planchers, amoure sa compagne, essaie de la déplier de temps en temps…
Faut bien produire… Si j’ai bien saisi le message…
Sauf que le citoyen se fait lessiver par les vendeurs de rêves : en avoir plus pour nous soulager de nos malaises. Si la laveuse peut régler le cas, il faudrait en inventer une pour déloger la crasse politique et économique sans trop frotter.
J’ai appris beaucoup en lavant : ne jamais mêler les couleurs…
Du pape à la soupape
J’ai aussi repassé le linge avec un fer à vapeur.
Alors, je me suis rendu compte que ma femme et moi étions deux faire à vapeur : on travaille tellement pour le financier véreux, qu’on n’a plus le temps de danser.
Pourtant, on s’est connus sous un slow, en dansant : La complainte du phoque en Alaska.
Maintenant, il y a toujours quelqu’un pour nous dire d’aller vite.
On s’est mis au tango.
Cette danse n’a pas de sexe. Elle ne sert pas à la procréation. On dirait même qu’elle détruit.
Pas facile le tango. Voire dangereux…