mercredi 20 février 2008 - par GHEDIA Aziz

De Gaulle avait-il vraiment compris les Algériens ?

Le temps pluvieux et maussade de la veille du Réveillon s’est dissipé progressivement pour laisser place à un soleil radieux en ce 2 janvier de l’an 2008. Il faisait beau, mais frais quand même. Et cette fraîcheur matinale était une aubaine. Un don du ciel. Elle m’a revigoré la mémoire.

Sur le sommet d’une montagne avoisinante, à quelques encablures à vol d’oiseau de l’endroit où je me trouvais, la neige persistait encore. Elle était d’une blancheur immaculée ! Les coulées de neige de part et d’autre de ce pic abrupt formaient un V inversé, clairement visible car, au-dessus, le ciel de ce matin-là était d’un bel azur ; il était éclatant de lumière. Par ailleurs, aucun nuage ne venait perturber cette image idyllique. On aimerait bien que tous les matins soient ainsi. Des matins calmes et paisibles, et inondés de soleil. Des matins sans mauvaises nouvelles diffusées par la presse ni colportées par le "bouche-à-oreille". Des matins sans tirs de "Heb Heb"(1) sur les campements militaires ni de faux barrages dressés sur les chemins secondaires. De la Kabylie ou d’ailleurs.

Etait-ce un signe prémonitoire nous annonçant la victoire contre le terrorisme et la misère qui accablent notre Algérie depuis plusieurs années ? N’étant pas cependant, par nature, superstitieux, je ne voulais pas me laisser obséder par cette image ni lui donner une quelconque signification. C’était une bizarrerie de la nature, point c’est tout. "Allez, circulez, rien à voir", finis-je par lâcher à l’intention de... moi-même. "Je ne vais tout de même pas essayer de donner une explication rationnelle, logique, cartésienne à tout phénomène naturel qui se manifesterait sous mes yeux", ajoutai-je tout en fermant les persiennes de mon bureau pour ne pas continuer à fixer de mon regard cette curiosité de la nature.

Sur l’autre versant de cette montagne se trouve un petit village du nom de Medjana dont les maisons de style colonial entourées de haies fleuries et les ruelles tracées au cordeau rappellent au touriste égaré qu’ici, il y a quelques décennies, vécurent, heureux sans doute, des colons. Mais ce village n’avait pas connu que ça. Il avait connu bien d’autres événements historiques telle "l’insurrection d’El Mokrani", par exemple. Rappelons seulement que celui-ci avait été, avec quelques-uns de ses compagnons d’armes, exilé en Nouvelle-Calédonie. Cela remonte à loin maintenant. Seuls les manuels scolaires de nos enfants évoquent cette tragédie. La tendance à occulter les événements lointains pour ne retenir que ceux qui se sont passés il y a à peine une cinquantaine d’années est une caractéristique de nous autres Algériens. On dirait que nous avons une dent contre l’Histoire. Celle qui s’écrit avec H. Ou alors l’Histoire a été déviée de son cours naturel par les "tenants du pouvoir" qui ne voulaient retenir d’elle que ce qui les arrangeait. C’est ce qui se dit çà et là d’ailleurs. Mais bon... Ceci est une autre histoire. Alors passons.

Plus au nord et plus à l’est aussi de ce village, se trouve un autre village niché sur le flanc de la montagne, Bordj Zemmoura où, en 1958, en pleine guerre d’Algérie, le général de Gaulle, venu s’enquérir de la situation où se trouvait alors "l’Algérie française", avait, paraît-il, passé une nuit. Une nuit qui avait suffi à sortir ce village de son anonymat. Une nuit dont se souviennent encore les vieux Zemmouris. Cinquante ans après, ils en parlent avec fierté. Et comment ? Le général avait passé une nuit dans une chaumière de leur village ! En fait, je n’ai pas pu vérifier cette information que je détiens de bouche-à-oreille depuis longtemps maintenant, mais en tout cas tous les Bordjiens jurent sur tous les saints que c’est vrai.

On prétend que de Gaulle (qui, comme la majorité des Français de l’époque, avait mal digéré l’indépendance de l’Algérie) avait dit un jour ceci : "l’Algérie, on en reparlera dans trente ans" ! Et, effectivement, trente ans après son indépendance, l’Algérie a connu l’une des crises humanitaires les plus dramatiques du siècle dernier. Et, le plus dramatique dans l’histoire, c’est qu’elle n’entrevoit pas encore le bout du tunnel. Le terrorisme bat toujours son plein et les politiques n’ont, pour le moment, d’yeux que pour le palais d’El Mouradia qui n’arrive pas encore à prendre la décision quant à l’éventualité ou non d’un troisième mandat présidentiel. Alors, ma question est celle-là : ce dicton prononcé dans une conjoncture particulière était-ce une prémonition comme le V que je viens de voir de ma fenêtre ou bien alors de Gaulle était-il un visionnaire hors pair ? Dans le cas où c’est la deuxième suggestion qui est la plus plausible, il serait, à mon avis, très instructif, pour nous les Algériens en particulier, de lire les mémoires du général et de s’en inspirer afin d’éviter toute surprise, toute fausse manoeuvre non pas de l’histoire du passé, mais de l’histoire à venir. Le général avait dit beaucoup de choses. Concernant l’Algérie, bien sûr. Tel, par exemple, son fameux "je vous ai compris" qui, quelques années après, avait, fatalement, débouché sur l’indépendance de l’Algérie. On me rétorquera peut-être que ce "je vous ai compris" était destiné aux Français d’Algérie qui étaient si inquiets de la tournure prise par les événements de la guerre d’Algérie. On pourra aussi me contredire et me dire qu’il était plutôt destiné aux colons qui n’admettaient pas le fait de tout laisser tomber, du jour au lendemain, et rentrer en métropole. Leur avenir et celui de leurs enfants ne pouvaient se faire qu’en Algérie, pensaient-ils. Ils ne pouvaient pas concevoir d’autre avenir que celui qu’ils s’étaient eux-mêmes tracé depuis plusieurs générations. Ils ne pouvaient pas non plus, pour rien au monde, laisser tomber aux mains des indigènes leurs fermes de la Mitidja si fertiles et les grandes exploitations céréalières des hauts plateaux, eux qui avaient trimé pendant près d’un siècle pour faire de l’Algérie ce qu’elle était.

Mais ce "je vous ai compris" avait en fait un double tranchant. Une double signification. S’il avait été compris tel que je l’ai dit plus haut par les uns, c’est-à-dire dans le sens où la France était prête à y mettre tout son poids et à déployer tous ses moyens pour régler définitivement cette atteinte à l’ordre public par des "hors-la-loi" et qu’il fallait juste une opération de police pour en venir à bout, il avait été compris autrement par les indigènes que nous étions : inéluctablement, nous allions avoir notre indépendance. Dans les djebels, la guerre faisait rage. Depuis quatre longues années déjà ! Des deux côtés, les hommes tombaient comme des mouches. Des deux côtés que de souffrance, de larmes et de sang. Même l’utilisation des armes pourtant prohibées par les conventions de Genève (Napalm) n’arrivait pas à mettre fin à ces "troubles de l’ordre public" ni à entamer la détermination des moudjahiddines, les combattants de l’ALN. Même la torture pratiquée à grande échelle par les aussaresse et compagnie n’avait pas permis de mettre fin à un mouvement de révolte, à une révolution qui allait tout chambouler sur son passage. Sur le plan diplomatique, "la question algérienne" était, si mes souvenirs sont encore bons, inscrite à l’ordre du jour des Nations unis. La guerre avait sonné le glas de la colonisation. Et pas seulement en Algérie d’ailleurs. Partout en Afrique, les peuples se révoltaient contre l’ordre colonial. Il fallait faire preuve de pragmatisme et voir la réalité en face. On ne peut continuer éternellement à asservir tout un peuple sous le prétexte que la "colonisation est un bienfait" pour lui, pour ce peuple je veux dire. De ces "bienfaits", les colonisés n’en voulaient plus. Voilà, peut-être, pourquoi, en s’adressant aux Français d’Algérie, le général avait, en fait, fait un clin d’œil aux Algériens d’Algérie. Il avait compris que le divorce entre les Français d’Algérie et les autochtones était déjà bel et bien prononcé. Un premier novembre. De l’année 1954. Il ne restait alors qu’à s’entendre sur les modalités pratiques pour que ce divorce soit enfin effectif. Il le sera un certain juillet 1962.

A suivre



19 réactions


  • manusan 20 février 2008 12:51

    je vous hais ! compris.


  • Proton 20 février 2008 14:18

    Texte intéressant, qui soulève des questions cruciales (le premier paragraphe est poétique).

    "Je vous ai compris" : phrase géniale dans sa manipulation, qui permettait à chacun d’entendre ce qu’il voulait.

    Je crois que De Gaulle n’aimait personne en Algérie, ni les Européens ni les Musulmans et qu’il voulait s’en débarasser, ce qu’il a fait.


    • Philippe D Philippe D 20 février 2008 14:42

      Y avait-il une autre solution ? Une autre solution viable à cette époque et dans ce contexte ?

      Indigènes et colons étaient frères d’algérie, fils d’algérie, mais fils et frères ennemis, unis dans un même amour de cette terre et désunis par des destins et des visions différentes.

      C’était je crois un constat, lucide et tragique, juste un constat.

      Merci à l’auteur pour votre rappel émouvant.


  • judel.66 20 février 2008 15:13

    DeGaulle n’a pas seulement dit ""je vous ai compris"" ...De Gaulle a aussi proposé ""la paix des braves"""et les pieds noirs qui ne voulaient que ""l’algérie de papa "" ont fait echouer cette proposition.....


  • Annie 20 février 2008 15:44

    Le "je vous ai compris" n’était-il pas suffisamment ambigu pour que tout le monde y trouve son compte, et que chaque partie pense qu’il lui était adressé ? Je pense en tout cas que De Gaulle avait compris les Algériens (et les autres parties), dans le contexte historique, il était impossible de ne pas voir que la décolonisation était en marche et inéluctable. En cela, je ne pense pas que la guerre a mis fin à la colonisation, elle a seulement cristallisé la soif d’indépendance d’un peuple. On peut seulement regretter qu’elle ne se soit pas produite plus tôt et pacifiquement, mais au vu de celle de l’Inde, les consultations et les négotiations ont finalement abouti à l’aberration de la partition, qui reste une plaie béante entre l’Inde et le Pakistan.

    Toujours est-il que j’espère que ce V était un signe prémonitoire.


  • HELIOS HELIOS 20 février 2008 16:02

    ... la france compterait aujourd’hui 90 millions d’habitants et l’algerie un petit millions de gardiens des jolies propriétés de riches....

    Merci mon général d’avoir "compris" tout le monde à cette époque !


  • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed 20 février 2008 17:19

    De Gaulle était manipulé par les experts de l’époque et orgueilleux qu’il était il faisait siennes les idées des autres pensant justement avoir compris quelque chose !

    Agissant par égoïsme, l’Etat français croyait pouvoir se débarraser du "boulet colonial" après un siécle et demi "d’occasions perdues" et suite aux méfaits de la "science maudite", sans soupçonner un instant qu’il avait ainsi (eu égard à sa grande malhonneteté) créé un "boulet néocolonial" qui l’a conduit à détruire par la main du Sorcier Chirac toute la littérature coloniale en remettant en cause notamment les "bienfaits de la colonisation" et la mission civilisationnelle de la Mère Patrie Française !

    Non, De Gaulle ne savait rien ! Par contre le lugublre Francis Jeanson savait tout au point "d’échapper à son procès" en 1962 pour double haute trahison !

    MOHAMMED.


    • Harald 20 février 2008 18:38

      Bref, il n’avait rien compris.

      Tout comme il n’avait rien compris aux (presque) 10 années qui suivirent.


  • CAMBRONNE CAMBRONNE 20 février 2008 17:27

    Bonsoir sidi Khaled

     

    Dans ses entretiens avec Alain Peyrefitte qui fut un de ses ministres , De Gaulle s’est expliqué . Il ne voulait pas justement de ce pays de 90 milions d’habitants dont un tiers serait maintenant musulmans et inassimilables . Ses mots furent selon Peyrefitte : " Je n’ai pas envie que mon village de Colombey les deux église devienne Colombey les deux mosquées "

    Il voulait donc se débarasser de cette algérie qu"il considérait comme un fardeau n’éprouvant pas plus de sympathie pour les"indigènes" que pour les pieds noirs .

    Ce qui est amusant dans l’histoire c’est que bien que l’Algérie soit indépendante depuis bientôt 46 ans les algériens votent avec leurs pieds et sont de plus en plus nombreux au sein de la république . On fait la queue au consulat pour avoir un visa .

    Vous serez le bienvenu en france mais je crois que l’algérie a besoin de bons chirurgiens ne serait ce que pour soigner votre président qui est obligé de venir chez nous .

     

    Cordialement .


  • Dalziel 20 février 2008 17:46

    Je ne sais pas si De Gaulle avait compris les Algériens, mais j’ai, avec le recul, le sentiment qu’il avait compris que l’Algérie française serait, pour des raisons économiques et démographiques, le marchepied de la France algérienne.

    Et cela, à la différence, de toute la politicaillerie ultérieure mitterando-chiraco-sarkozyenne, il ne pouvait l’accepter (voir le témoignage d’Alain Peyrefitte)


  • judel.66 20 février 2008 19:13

    merci Dalziel....merci Cambronne......je partage totalement votre pensée.......


  • brieli67 21 février 2008 02:15

    Le tous des Résistants à la Libération c’est aussi sybillin et diablement efficace...

    Paroles Paroies Paroles ! Tout le monde a trouvé son compte. Hypocrite pervers démago... ou trait de génie ?

    Le reproche essentiel qui plombe notre présent c’est qu’il ne s’est pas expliqué devant l’Histoire. Plein d’hypothèses plein d’explications vaine une mystification. Un mythe qu’on aime ou qu’on aime pas. On a l’air de bambins de couillons de veaux... Un coup d"Etat réussi en 1958, ça se monte pas tout seul. Une constitution taillée à ,sa mesure à nous de se trimballer des psychos comme chef d’Etat..

    Relisez le texte de son referendum d’abdication... La régionalisation n’est toujours pas terminée. Le Sénat de croulants toujours là. Et d’autres cons qui mettent du Grenelle à toutes les sauces. Le Général n’a rien compris à Mai 68 et ses fans...

    Que va nous pondre le Nègre Henri après les cuisantes municipales ..


  • TSS 21 février 2008 10:15

    si je comprend bien la majorité des posts ,les Algériens avaient juste la pointure pour venir se faire tuer en 1914 et 1940 pour defendre un pays qui n’etait pas le leur !!

    si en 1945 au lieu de les massacrer et de les mettre dans des camps abjects alors qu’ils venaient de participer à notre liberation ,la France avait simplement ecouté leur demande "être des français à part entière"et non pas de seconde zone(l’Algérie c’etait 3 departements) la guerre civile n’aurait pas eu lieu !!

    de Gaulle non seulement n’a rien compris ou a voulu ne rien comprendre mais de plus il a menti !!

    signé:un ancien d’Algerie qui a vue des choses sur place de nature à modifier les jugements à l’emporte pièce..


    • Dalziel 21 février 2008 16:37

      si en 1945 au lieu de les massacrer et de les mettre dans des camps abjects alors qu’ils venaient de participer à notre liberation ,la France avait simplement ecouté leur demande "être des français à part entière"et non pas de seconde zone(l’Algérie c’etait 3 departements) la guerre civile n’aurait pas eu lieu !!

      C’est possible, pas certain... Mais si tel avait été le cas, un jour qu’on n’ose pas qualifier de "beau", la population de la France aurait été majoritairement maghrébine, de religion musulmane et de culture arabe. République islamique, peut-être même...

      Alors, bon, certains diront, mais on y va quand même... Ce n’est pas entièrement sûr, d’où on voit les choses, actuellement. Il peut y avoir une réaction, un ras-le-bol dévastateur, un sursaut salvateur de l’instinct de conservation.

      Mais rien de ça ne donne tort à De Gaulle quant à la perspective démographique d’une France algérienne... Pour l’éviter, il aurait fallu interdire aux Français d’Algérie d’émigrer en Métropole, mais qu’est-ce que ce serait qu’une citoyenneté qui ne permettrait pas de s’installer n’importe où sur le territoire national ?

      De plus, en raison des différences culturelles profondes, les deux populations ne seraient jamais fondues l’une dans l’autre. Pas plus qu’en Andalousie, entre les VIIe et XVe siècles, les Arabes, les Espagnols et les Juifs. Il ne suffit pas de nier le communautarisme au nom de l’universalisme républicain, pour qu’il disparaisse.

      La France est en train de découvrir que combattre le communautarisme, c’est nier l’identité de ceux qui s’identifient à une communauté, et rien que ça débouchera sur des problèmes sérieux dans un avenir relativement proche. On s’avise que la citoyenneté unique n’était qu’un rêve de romantiques…

      Par quelque bout qu’on prenne le problème, on a l’impression que ce n’était pas jouable...


  • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed 21 février 2008 17:16

    @CAMBRONNE (IP:xxx.x94.225.196) le 20 février 2008 à 17H27
     

    "Ce qui est amusant dans l’histoire c’est que bien que l’Algérie soit indépendante depuis bientôt 46 ans les algériens votent avec leurs pieds et sont de plus en plus nombreux au sein de la république . On fait la queue au consulat pour avoir un visa ."

     

    Mais vous n’ignorez pas que le boumerang est une arme indigène que même la science physique ne comprend que partiellement... Il y’a les théories, les formules et les euphories, ensuite vient la réalité absolue qui ne se chiffre pas !

    La France se rend compte qu’elle avait failli dans beaucoup de choses ! Il faut donc "réinventer la ville", une ville qui accepterait enfin sa périphérie longtemps considérée comme "dortoirs pour les crasseux !"

    La France se rend compte qu’elle a perdu sa Langue et ne fonctionne que grâce aux cerveau étrangers, alors elle croit pouvoir rebrousser chemin et recommencer avec l’Ecole fondamentale !

    La France commence a comprendre que le rêve européen ne se réalisera pas en sa faveur, alors elle veut préparer une bouée de sauvetage nationaliste au cas où... !

    Je crois que c’est un peu trop pour un mandat présidentiel, a moins que l’UMP ne se fossilise à l’Elysée, ce qui demandera beaucoup de patience aux Français en mal de vivre...

    MOHAMMED.

     

    Vous voulez dire "ce qui est dramatique dans l’"histoire", car l’histoire de l’assimilation totale n’a pas été amusante ni drôle !


    • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed 21 février 2008 17:22

       @CAMBRONNE (IP:xxx.x94.225.196) le 20 février 2008 à 17H27

      "Ce qui est amusant dans l’histoire c’est que bien que l’Algérie soit indépendante depuis bientôt 46 ans les algériens votent avec leurs pieds et sont de plus en plus nombreux au sein de la république . On fait la queue au consulat pour avoir un visa ."

      Vous voulez dire "ce qui est dramatique dans l’"histoire", car l’histoire de l’assimilation totale n’a pas été amusante ni drôle !

       Mais vous n’ignorez pas que le boumerang est une arme indigène que même la science physique ne comprend que partiellement... Il y’a les théories, les formules et les euphories, ensuite vient la réalité absolue qui ne se chiffre pas !

      La France se rend compte qu’elle avait failli dans beaucoup de choses ! Il faut donc "réinventer la ville", une ville qui accepterait enfin sa périphérie longtemps considérée comme "dortoirs pour les crasseux !"

      La France se rend compte qu’elle a perdu sa Langue et ne fonctionne que grâce aux cerveau étrangers, alors elle croit pouvoir rebrousser chemin et recommencer avec l’Ecole fondamentale !

      La France commence a comprendre que le rêve européen ne se réalisera pas en sa faveur, alors elle veut préparer une bouée de sauvetage nationaliste au cas où... !

      Je crois que c’est un peu trop pour un mandat présidentiel, a moins que l’UMP ne se fossilise à l’Elysée, ce qui demandera beaucoup de patience aux Français en mal de vivre...

      MOHAMMED.


    • jack mandon jack mandon 20 juin 2008 12:57

       

      @ Sidi Khalebl

      De Gaulle visionnaire, certainement, surtout lorsqu’il prétendait que les Français étaient des veaux, c’est à dire dépendants encore et alimentés par la mère...mère patrie peut-être.

      J’ai passé 2 années en Algérie, les deux dernières années de son histoire coloniale. Je m’honore de n’avoir tué personne, j’étais météorologiste sur l’aéroport d’Aïn el bey à Constantine, après une formation à Alger maison blanche. Je m’intéressais au ciel qui est à tous les hommes, j’avais beaucoup d’amis musulmans et partageais l’inimitié de mes voisins Français. Je ne me sens pas religieux, j’ai une sympathie pour les humanistes. Rousseau, Voltaire, Montaigne....

      « Je vous ai compris », magie et mystère du langage politique. Le général avait compris la misère à venir, dans ce pays merveilleux géographiquement, les portes de l’orient pour un rêveur comme moi.

      L’occupation des Turcs, pendant des siècles puis celles des Français, pendant quelques décennies allaient aider aux chaos à venir.

      Reconnaissez que les hommes en général, quelques soient leurs ethnies, sont redoutables de bêtises et de velléités.

      Mais comment ne pas se révolter contre l’irrespect et l’injustice. L’ordre colonial, qui consiste a imposer sa vérité universelle.

      Ordre colonial qui instaure, quant au fond, une société plombée par le pouvoir, le contrôle et l’exploitation sans scrupule. La misère incarnée.

      Plus tard, le général vieillissant fut jeté comme une vieille chose sous l’impulsion du fameux suffrage, qui n’a d’universel que le terme.

      Cela, en passant, pour apporter de l’eau au moulin d’un autre article de vous. De Gaulle n’était pas tenu de se remettre en question de cette façon...il était simplement fatigué, gouverner des veaux ça épuise.

      Merci pour votre article qui me ramène un demi siècle en arrière, c’était pourtant hier..

      Jack Mandon

       

       


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